◍Concours Illusion du Passé◍

La pénombre laissa place aux chauds rayons de l'aube dans le cœur d'Ariane. Pour la première fois, elle le sentait battre. La personne qu'elle avait en face d'elle, ses cheveux blonds, ses yeux bleus, ravivèrent au plus profond de son âme quelque chose qui y était enfoui depuis près de 15 ans. Était-ce cela que les autres appelaient « émotions » ? Ses yeux verts émeraudes devinrent humides, et une larme coula, avant d'être stoppée par le bas du masque qui couvrait l'entièreté de son visage. Ariane se mit à trembler d'incompréhension, elle n'avait aucune idée de ce qui lui arrivait. Cette sensation lui était inconnue. Cette impression d'être vivante, de ne pas être qu'une coquille vide, pour la première fois depuis 13 ans, depuis qu'elle fut vendue à cette étrange organisation qui la torturait tous les jours, avait supprimé en elle toute émotion, toute volonté propre. Pour la première fois depuis longtemps, l'obscurité ambiante autour d'elle s'estompent. Mais cette lumière et cette chaleur en son cœur ne furent que de courte durée. Elle disparu aussi vite qu'elle était née, ou du moins, au rythme de la fuite effrénée de la personne qui l'avait fait naître, et qui s'enfuyait maintenant en hurlant. Ariane retira alors méthodiquement son sabre du système nerveux de l'homme à qui elle venait d'arracher la vie, faisant naître en ce corps quelques derniers mouvements désarticulés. Cette fois si, la sensation qui, même si elle était créée artificiellement par un implant cérébral, s'apparente le plus à de la satisfaction lorsqu'elle exécute une cible lui semblait bien fade. Elle secoua machinalement son sabre sur le côté afin d'en éjecter les tâches de sang et les morceaux d'os et de cervelle. Sur la table devant le cadavre, étaient posées toutes sortes de substances illicites qu'une cigarette encore fumante tâchée de sang. A côté de celle-ci était posé un téléphone d'où la voix d'un homme répétant sans cesse « Allô ? » sortait, témoignant de la surprise et de la rapidité de l'attaque. La jeune femme tourna la tête à droite, en direction de deux filles de joie dénudées qui laissèrent échapper un crie d'effroi. L'une d'elle, sûrement battue par l'homme qu'elle venait d'assassiner, portait une récente trace de coups. Ariane se mit en quête de la personne qui venait de partir, en quête de l'aube. Elle emprunta le même couloir qu'elle, prenant soin au passage, de libérer deux hommes de mains du poids de leur tête. Puis elle se perdit. Elle se perdit dans le dédale que représentait cette maison bien trop grande pour un seul homme. Ou plutôt, elle se perdit en réalité dans le dédale sans issue que représentait son esprit torturé. Au fil des pas, elle traversait des bribes de sa mémoir, les quelques images qu'il lui restait de sa vie d'avant, les interminables scènes de torture et les expériences qui avaient fait d'elle la coquille vide, sans âme et sans espoir qu'elle était aujourd'hui. Perdue dans l'obscurité la plus profonde. Les couloirs et les souvenirs s'enchaînaient, les uns après les autres alors que la vision d'Ariane se voilait, que l'espoir disparaissait. Et c'est là, à l'angle d'un couloir, qu'elle la vit. La lumière, le bout de ce tunnel qui semblait autrefois sans fin. La personne qu'elle cherchait se tenait là, juste en face d'elle, et irradiait le cœur d'Ariane d'une chaleur et d'une douceur nouvelle. C'était à l'angle de ce couloir, qu'un nouvel espoir était né...

AileduDragon

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