Keefe...


« Salut ! Moi c'est Keefe ! J'ai dix ans, je suis blond et j'ai des yeux bleu acier. Je suis ultra beau gosse, et magnifique... »

Mais ça, ce n'était qu'une façade. Le petit Keefe qui paraissait si confiant, si sûr de lui, si joyeux était en réalité triste, perdu et brisé...

Il aimait ses parents plus que sa tignasse blonde soigneusement ébouriffée. Il se souvenait du temps où lorsqu'il revenait de l'école de Lionwater (c'était l'école pour les elfes qui n'étaient pas encore en âge d'aller à Foxfire ) il se réfugiait dans les bras de sa mère, dans ses bras si chaleureux. Son étreinte était si réconfortante, et son calin, si doux. Ses paroles étaient remplies d'amour envers son unique fils adoré. Il sentait que rien ne pourrait plus jamais l'atteindre.

Son père, au contraire, se montrait froid, arrogant. Lorsque Keefe faisait le pitre, sa mère riait aux éclats, tandis que son père le rabrouait. Mais en réalité, ce que le petit garçon ne savait pas, c'était que le Lord Sencen gardait un masque. Cela était peut-être héréditaire après tout.
En voici les raisons :

Le père de Cassius, quand il était lui-même enfant, le blessait. Pas physiquement non, plutôt moralement. Car les mots blessaient plus que les coups. Lui aussi se montrait arrogant. Et un jour, il usa de violence envers son fils. Il fut noyé dans un océan de culpabilité. Les elfes ne supportaient pas la culpabilité. Au fil des jours, il devint de plus en plus violent et renfermé. Et, par une journée de pluie, il sauta par dessus une falaise. Puis quelques secondes après, il y eut un sinistre éclair. Les raisons en demeurent encore inexplicables. Une seule personne a pu assister, impuissante, à son suicide, et c'était son fils.

Une fois de retour chez lui, il raconta tout à sa mère, qui, pour conserver l'honneur des Sencen, a expliqué aux Émissaires que le fameuse organisation qui semait le trouble parmi les espèces était à l'origine du meurtre de son mari. Le nouveau Lord Sencen, pour ne pas sombrer dans la folie comme son père décida de porter un masque. Mais.. à force de se montrer indifférent, froid, il le devenait presque réellement. Il décida d'organiser ses pensées en une grande bibliothèque. Car, l'orphelin de père était aussi maltraité à l'école par ses camarades. Ils le trouvaient « non digne de la longue lignée des Sencen» et « trop timide et pas assez fier ». Ils étaient en réalité jaloux, jaloux de ces bonnes notes, jaloux de son caractère d'ange.

Cassius ne voulait plus de tout cela. Il se referma sur lui-même, mais parfois, il savait se montrer doux, vestige de ce qu'il lui restait de son enfance. Il se montrait distant avec son fils seulement parce qu'il l'aimait. Il ne voulait pas lui faire de mal comme son propre père lui faisait.

Mais ça, Keefe ne le savais pas, et ne le saura probablement jamais. Il croyait son père froid, prétentieux.
Il arriva un jour où Lady Gisela se montra plus distante, restait la majorité du temps dehors, sans  que sa famille ne dise quoi que ce soit. Lorsque tu Keefe se précipitait vers sa mère pour la prendre dans ses bras, Gisela le repoussait. Dès fois cette dernière revenait épuisée, sale, et quelquefois elle saignait. Elle prétextait  lors de son retour une grande fatigue, et s'en allait dormir aussitôt.
Evidemment, Lord Sencen s'inquiétait pour sa femme , mais ne le montrait pas. Avant de dormir, après qu'il s'eut glissé dans son lit, il sonda les émotions de Gisela et remarqua qu'elle était souvent en colère, triste, qu'elle avait peur et, ce que le Lord Cassius avait du mal à interpréter, ce fut la pointe de culpabilité . En effet, Gisela connaissant l'extraordinaire talent et potentiel de son mari, essayait de cacher sa culpabilité. Cela relevait à du miracle face à un Empathe mais elle réussit.

Elle raconta à son mari que le Conseil l'avait nommé ambassadrice interespèce, ceci expliquait donc cela. Mais Lord Sencen, Émissaire, s'en alla vérifier cette information qui se révélait être exact. Mais tout cela, c'était une autre histoire.

Keefe, lui, se demandait  « pourquoi ? ». Ce simple mot , lui titruait les méninges, le faisait réfléchir comme jamais auparavant. Sa mère...sa mère ne lui souriait plus chaleureusement comme avant. Quand il sortait une de ses répliques légendaires, c'était comme si elle se forçait à sourire. Il se disait : « Mais qu'ai-je fais de mal ?», « Pourquoi se montre-t-elle si distante avec moi ? », « L'ai-je déçu ? ».A un moment, toutes ces questions lui encombraient tellement l'esprit qu'il ressenti le besoin vital de les écrire. Il est triste, très triste. Il se sentit vide, sa vie semblait désormais entièrement vide, ses pensées..., vide aussi. Mais, quoi de mieux que l'amour maternelle pour combler ce gouffre sans fin ?

Keefe se dirigea vers l'une des fenêtres de sa chambre. Il posa son front sur cette dernière et observa le paysage. Il aperçut un couple de Solitarial, cette sorte d'oiseau qui vivait uniquement dans les cités perdues, quittant leur nid à tout jamais, abandonnant leur bébé. Keefe, depuis depuis sa fenêtre, observit ce triste spectacle. L'oisillon, émettait un mélange entre un gazouillement et un couinement .
Il avait l'irrésistible envie de lui crier « Courage ! Courage petit Solitarial ! Ça va aller ! »
Mais il n'en eut pas la force car, Keefe se trouvait dans la même situation, ne savait que faire.

« Mais qu'ai-je fais ? Qu'ai-je fais ? ».
Des larmes coulaient le long de ses joues.
« Tout est de ma faute.»
On pouvait entendre au loin la douce mélodie du Solitarial. Lui aussi chantait sa tristesse, sa solitude...

Une phrase s'imposa à lui petit à petit.
Il ne pouvait l'admettre. Il la murmura, et la véracité de ces mots le frappèrent de plein de cœur . Il la répéta un peu plus fort, et ce fut comme si on lui on le lui arrachait .

Comme pour donner la réponse à tout ses problèmes, les joues inondées de larmes, il ouvrit la fenêtre et cria de toute la force de ses poumons cette phrase qui était ancrée désormais en lui :

« Je n'en vaux pas la peine ! "

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Voici pour toi Lilicornes !
C'est mon premier concours, alors n'hésitez pas à me faire des remarques en commentaire !

Chapitre corrigé ! C'est fou comme le correcteur automatique peut faire des bêtises !

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