🔹Chapitre 10

Les larmes ne cessent de couler le long de mon visage durant plusieurs heures et m'endors ainsi. Lorsque je me réveille, mes yeux sont rougis et me brûlent. Mon maquillage a dégouliné de mes yeux, si bien que je suis plus près d'un panda que d'une ado.

Mon réveil sonne quelques minutes plus tard et l'entendre fait de nouveau se déverser des flots de mes yeux. Je n'ai pas envie d'affronter le monde extérieur, pas le désir de m'habiller, me maquiller pour faire croire que tout va bien.

Après tout, qui fera attention à mon allure ? Lequel de mes camarades remarquera que je ne vais pas bien ? Pour eux, je ne suis qu'une simple abrutie superficielle. Aucun ne se doute de ce qui se passe au fond de moi !

Ne voulant pas faire d'efforts, une fois sortie de ma douche, je réunis mes cheveux en un chignon négligé, enfile un leggings et un sweat. Je pars au lycée sans prendre la peine d'avaler quoi que ce soit, de toute façon, y aller me coupe l'appétit.

Ma mère est dans la cuisine, elle ne lève même pas la tête lorsque je sors comme un courant d'air. Étant donné ce qu'elle m'a dit hier, je sais bien qu'elle se moque éperdument de ce que je peux ressentir. Pour elle, une dame se doit de garder ses émotions. Même mes grands-parents ne sont pas aussi vieux jeu qu'elle.

Mon père, lui, c'est différent. Il m'écoute et me comprend. Enfin, avant, car maintenant il est trop fatigué pour m'entendre me plaindre. Il trouvait toujours du temps pour moi, mais étant en déplacement toute la semaine il n'en a plus. Et le week-end il veut se retrouver avec ma mère, alors je ne dois pas les déranger pour rien.

Au final, on a déménagé et je me retrouve seule. Je n'ai aucun ami et mes parents ne sont pas présents. Je n'ai aucune idée de ce que je pourrais faire pour combler ce vide immense qui m'habite.

Je m'arrête sur le chemin, mes yeux humides menaçant de couler de nouveau. La journée risque d'être difficile si je n'arrive pas à me blinder comme d'habitude. En général je sais paraître heureuse. Je fais ça depuis des années. Je mets un masque dès mon réveil et ne m'autorise à le quitter qu'une fois seule dans mon lit. Mais aujourd'hui s'en est trop pour moi. Je ne peux plus. Plus faire semblant, sourire aux autres alors que ma seule envie est de pouvoir crier au monde combien je souffre.

Je ne me rappelle pas la dernière fois où j'ai été heureuse. Tout le reste du trajet, j'essaie de me souvenir. Je réfléchis mais n'arrive pas à voir un seul moment et ça finit de me rendre triste.

En arrivant devant le lycée, je remarque que Noah est là. Je fais demi-tour et rentre dans la ruelle qui se trouve pas loin. "Remets ton masque tu peux le faire" tenté-je de me répéter. Je sors ma pochette de maquillage et sors mon miroir de poche.

J'ai une tête de déterré, mes yeux sont gonflés et les larmes ont creusées des sillons sur mes joues. Je me passe une lingette démaquillante sur le visage en espérant que ça me donne l'air un peu plus disposée. Puis m'avance vers lui.

- Je t'attendais. me lance t-il en me faisant la bise.

- Vraiment ? demandé-je étonnée, je me demande bien pourquoi il est devant le bahut à huit heures du matin.

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