Chapitre 1 le début des ennuis

C'est une belle journée de printemps sur le royaume de France. D'Artagnan a été envoyé pour protéger le cardinal Richelieu, l'ennemi juré de la garnison, lors d'une visite d'Etat dans un petit village non loin de Paris pour une bénédiction à laquelle il ne pouvait se soustraire. Il se devait, en effet, de commencer à organiser les choses à la basilique Notre-Dame-de-Bonne-Garde, près de Longpont-sur-Orge. Sa présence étant indispensable et ses garder rouges bien peu disponibles, le cardinal avait choisi d'Artagnan pour l'accompagner. Un choix qui n'était pas totalement irréfléchi de sa part, son objectif étant toujours de convaincre le jeune homme, d'intégrer non pas les mousquetaires mais bel et bien sa propre compagnie. Ce qui serait une épine dans le pied des mousquetaires, mais plus encore une franche réussite pour le cardinal qui voyait en ce jeune homme un avenir prometteur.

D'Artagnan, lui, aimerait être à la garnison avec ses amis et son cousin, mais en tant que cadet, il se doit d'accomplir chaque mission sans rechigner, même celle d'accompagner le cardinal. Mais pourtant d'Artagnan est d'accord quand Athos, Porthos et Aramis lui ont parlé de leurs doutes concernant cette mission de protection pour laquelle Richelieu exige un mousquetaire. En tant qu'escorte, il leur a promis de rester sur ses gardes et d'ouvrir l'œil. D'après le roi, le ministre est la cible d'attentat depuis des jours déjà, et c'est ainsi qu'il a exigé cette garde rapprochée à Tréville.

Ce denier n'a eu d'autre choix que de s'exécuter, quant bien même, prêter l'un de ses hommes, même un simple cadet, lui déplaît. Il se méfie terriblement du cardinal et de ses manigances voire de ses malversations trop fréquentes à l'égard de son régiment.

Mis la journée touche à sa fin et la voiture toute de noir et de rouge repart sans encombre après cette journée où finalement le cadet n'a pas eu grand-chose à faire, si ce n'est attendre et admirer les lieux. Presque une promenade de santé, dont son cheval s'est fort bien accommodé en profitant des herbes vertes et tendres de cette jolie journée de printemps. Ils sont donc sur le chemin du retour et d'Artagnan imagine déjà les moqueries de ses camarade à son retour. Son esprit divague un peu, bercé par le lent pas des chevaux du cardinal qui déteste rien de plus que d'être secoué dans sa calèche.

La route serpente à travers champs et bordure de forêt, il fait doux et l'air sent le frais. Tout semble indolent sur cette route. Mais soudain, après un tournant, un groupe de rebelles les attaquent, sûrement ceux qui veulent tuer Richelieu. Les hommes du cardinal semblent incapables de faire quoi que ce soit d'efficace et Charles est seul. Il leur crie alors de fuir, et tant pis pour el confort du cardinal, sa vie vaut bien quelques bleus et bosses, les chevaux sont lancés au galop, sans plus aucune retenue. Charles fait face, seul, et les hommes se lancent vers lui. Il se at comme un beau diable, mais sa fougue n'y suffit pas. Jeté à bas de son cheval, il est malmené par un ennemi plus nombreux et son bras souffre de devoir affronter tant d'hommes. Il ne lâche rien pourtant, criant, ahanant et virevoltant, touchant ici, frappant là, mais un coup porté haut et fort qu'il n'a pas vu venir le surprend à l'arrière du crâne et le jeune homme se trouve assommé.

La calèche n'était pas allée bien loin, vite stoppée sur la commande du cardinal et les chevaux, paisiblement, tandis que le gascon se défendait avec toute l'énergie du désespoir, furent à nouveau ramené sur la route. Sortant simplement la main, de sorte à ne pas être reconnu lui-même, le cardinal fait signe aux hommes d'emmener le jeune homme. Ils s'exécutent et le conduisent jusqu'à un lieu caché qui leur sert de repaire.

Richelieu furieux que ses hommes aient suivi la consigne donnée par d'Artagnan se plaint à loisir des bleus qui ne vont pas manquer de paraître, espérant seulement que son visage sera épargné. Ses missions diplomatiques auprès du roi ne souffrent pas d'un visage endolori et marqué. Et cela ferait trop plaisir à Tréville de le voir ainsi affligé. Il se demande ce qu'il a pris à Milady de lui conseiller de faire enlever cet homme. Il avait d'autres projets pour lui. A moins que les projets de son âme damnée ne coïncident avec les siens. La seule chose dont elle semble sûre c'est que d'Artagnan est l'homme par lequel, ce groupe de mousquetaires peut tomber.

Quand Milady apparait, Richelieu relève la tête et lui demande :

« Pourquoi m'avez-vous conseillé de faire enlever spécialement ce gascon ? »

Milady sourit, d'un air mauvais, et répond :

« C'est le cousin d'un des mousquetaires »

« Lequel ? » demande Richelieu, interrogateur.

« Il n'est autre que le cousin germain d'Athos. Vous le savez, ils sont tous Gascons, il était facile de finir par en trouver qui étaient liés d''une quelconque manière. Et ces deux-là, le sont de la meilleure façon qui soit. »

« Ingénieux ! Mais comment l'avez-vous su ? »

« Eminence, je ne vais pas tout vous révéler. Pas encore. Gardez une part de mystère sur mes sources, je vous prie ».

Après cette réflexion, il rentre à Paris, prêt à affronter les trois inséparables. Intrigué par la réponse de Milady, il se promis de chercher à en savoir plus sur elle. Il ne connaissait de son passé qu'une part récente, finalement. S'en étant contenté jusque-là, cela lui pesait désormais. Il aimait savoir exactement avec qui il faisait affaire.

Et ce que Milady ne lui avouait pas, c'était son mariage avec Athos. Ce seigneur béarnais, dont la famille était désormais installée au nord de Paris, dans l'Oise, possédant un domaine qui lui avait paru charmant et prometteur lorsqu'elle avait décidé de séduire le jeune homme. Mais il s'était avéré plus astucieux qu'il n'y paraissait au premier abord. Et avait déjoué son plan. Elle s'était jurée, depuis lors, de le faire tomber. Et, ayant appris l'arrivée récente du jeune gascon, elle avait rapidement et facilement, ce dernier ne s'en cachant pas, trouvé ce lien qui était une aubaine, pour faire tomber ce comte qu'elle haïssait du tréfond de son âme. Si le jeune homme s'était montré plus discret et moins bavard, elle aurait eut plus de difficulté à trouver une solution, mais il la lui avait apporté sur un plateau, trop content de pouvoir se prévaloir d'une telle entrée chez les mousquetaires et briguant une place dans ce régiment.


Longpont-Sur-Orge est une commune de l'Essonne (91) en région parisienne. Un site connu comme étant l'un des plus réputé pour le culte marial, et ce, depuis la période des druides. L'église fut construite en 1031 par Guy Ier de Monthléry et son épouse Hodierne de Gometz. Puis Un prieuré fut établi, 30 ans plus tard. Les deux furent offert à l'abbaye de Cluny. Une communauté clunisienne y fut établie, par conséquent, suite au testament de Guy. En 1640, le nouveau prieur, Michel Le Masle s'y établit, c'est un proche du cardinale.

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