Chapitre 6

Les jours passèrent et je restais seule, enfermée dans cinq mètres carrés. Personne n'avait été envoyé dans mon enfer personnel et mon avocate restait silencieuse.

Mon avocate. La lettre. Oh mon Dieu !

Je me frappai la tête tout en fouillant dans mon haut si la lettre était toujours dans ma poche. Comment avais-je pu oublier un détail aussi important ?

Évidemment, depuis le temps, mon haut était passé à la lessive. Heureusement, je finis par retrouvé ma lettre. Mon nom y était inscrit, délavé. Je regardai le contenu, tout aussi délavé. Par chance, je réussis tout de même à déchiffrer les mots encrés dans le papier. Je ne sais pas ce que je me serais fait si mon oubli avait effacé mon unique chance d'obtenir une réponse.

Beth,

Je te crois. Je ne peux pas t'aider directement ni te voir, ma famille me déshériterait. J'ai payé quelqu'un pour qu'il embauche ton avocate. Tu peux lui faire confiance, elle gagne ses procès à chaque fois.

En espérant que tu puisses sortir de cet enfer,

Ai-je vraiment besoin de signer ?

Une larme solitaire tomba sur le papier déjà détrempé. Je m'essuyai les yeux d'un revers de manche. Bien sûr que je savais qui m'avait écrit cette lettre. Ce que je ne comprenais pas, c'était pourquoi ce revirement de situation ?

Lorsque je lui avais annoncé moi-même, il m'avait rejeté. Alors pourquoi me croyait-il maintenant ? Pourquoi m'aidait-il alors qu'il m'avouait une fois de plus qu'on ne pourrait être ensemble ?

— Vous devriez faire plus attention, me gronda une voix qui me fit sursauter.

Je m'empressai de dissimuler la lettre avant de relever les yeux. Je n'avais même pas entendu la lourde porte s'ouvrir.

Mon avocate se trouvait devant moi, derrière les barreaux, ses cheveux blonds remontés en chignon serré et habillée d'un tailleur cintré, elle me réprimandait à l'aide de son regard de mon manque cruel d'attention.

— Désolée...

— Vous pouvez, oui ! Vous savez qu'on ne doit rien faire passer de l'extérieur de cette manière, alors un minimum de prudence serait de rigueur.

Oui, je savais très bien que cette lettre ne devrait pas être en ma possession mais c'était plus fort que moi. Ma concentration et ma méfiance étaient proches de zéro les trois-quarts du temps.

— Suivez-moi.

Elle me libéra et nous montâmes à l'étage sous les regards scrutateurs des gardiennes à l'affut du moindre détail pour me renvoyer six pieds sous terre.

— Asseyez-vous.

Je pris place sur la chaise qu'elle me désigna et l'observais. Elle avait l'air plus fatiguée que la dernière fois, ses cernes témoignant de son manque de sommeil. Elle conservait toutefois son aura de femme puissante et je la respectais pour ça.

— J'ai une question, annonçai-je.

Son hochement de tête me permit de prendre la parole.

— Pourquoi a-t-il changé d'avis ?

— Je l'ignore.

— Je sais que vous me cacher quelque chose, tentai-je.

Son soupir m'indiqua que j'avais touché un point sensible. Elle me demandait d'être complètement honnête avec elle tout en me cachant une information, que je savais capitale pour moi.

— Il n'a pas vraiment changé d'opinion à votre sujet, il cherche simplement à apaiser sa culpabilité, me confia-t-elle dans un souffle.

L'espoir logé dans mon ventre se transforma en une boule de trahison. C'était trop beau pour être vrai, n'est-ce pas ? Mon amour de toujours qui finit par me sauver... Côme était bien loin du compte, mon prince charmant s'apparentait plus au grand méchant des histoires de princesses dans mon conte.

Quand je disais que les hommes me détruisaient... à croire que j'avais une cible collée dans le dos.

— Dans ce cas-là, pourquoi vous a-t-il embauché ?

— Il veut faire appel pour se prouver à lui-même que vous méritez ces années de prison.

Un détail retint mon attention. Il voulait qu'une bonne avocate me fasse tomber.

— Vous allez quand même me défendre ?

— Je vous l'ai dit, je ferai tout pour vous sortir de prison. C'est votre nom qui apparaît sur mon contrat, pas le sien et je déteste ses méthodes peu scrupuleuses. Il ne s'est pas adressé à la bonne personne. Je n'ai aucun compte à lui rendre, le secret professionnel ne s'adresse même pas pour lui.

Je me passai la main sur le visage de soulagement. Au moins, je pouvais encore compter sur certaines personnes honnêtes. Ce monde n'était donc pas totalement pourri de l'intérieur...

Mon avocate prit brusquement mon bras. Je n'avais pas fait attention mais ma manche était descendue dans mon geste, révélant quelques hématomes.

— Qu'est-ce que c'est que cela ? me questionna-t-elle, scrupuleuse.

— Ce n'est rien, répondis-je mal à l'aise en cachant mon bras.

— C'est l'homme qui était avec vous en isolement qui vous a fait ça ? J'ai entendu beaucoup de choses à son sujet, nous pouvons porter plainte.

Beaucoup de choses au sujet de Côme ? Ce n'était peut-être pas le moment de poser des questions à son sujet... en tout cas, il n'avait pas l'air de me vouloir un quelconque mal.

— Non, je vous assure, ce n'est pas lui.

— Alors qui ?

Face à mon silence, elle inspira longuement.

— Écoutez Elisabeth, si vous voulez remporter cet appel, il va falloir mettre toutes les chances de notre côté et ces blessures peuvent nous aider.

— Ce sont les gardiennes ainsi que les autres détenues, j'étais trop faible et je ne faisais que me plaindre d'après elles, me livrai-je, elles m'ont envoyé au trou à cause d'une crise d'angoisse trop bruyante à leur goût.

Elle me prit les mains et me les serra légèrement en signe de compassion avant de reprendre son sérieux professionnel.

— Bien. Nous pourrons utiliser ça au procès, j'aurais simplement besoin de photos pour appuyer mes propos. Vous avez également mentionné une crise d'angoisse, existe-t-il des témoins qui pourraient corroborer vos propos ?

Je réfléchis rapidement, et en effet, quelqu'un avait été témoin de la scène.

— Ma colocataire, mais je ne suis pas sûre qu'elle était très attentive. Elle venait de faire un cauchemar violent dans son sommeil, c'est ce qui a provoqué ma propre crise.

— Ce n'est rien, j'irai la voir, déclara-t-elle en gribouillant quelque chose dans le coin d'une feuille.

Mon avocate finit par relever la tête et m'annonça avec un sourire :

— Au fait, j'ai totalement oublié de vous prévenir mais je connais le juge qui va s'occuper de cette affaire. J'ai réussi à avancer votre procès, il se tiendra dans un mois.

Je la remerciai, j'étais tout à fait consciente du temps habituel pour ce genre de procédure. Sans son contact, j'aurais encore pu croupir une bonne année avant de faire face au tribunal.

— Il va falloir se concentrer, nous devons monter un dossier en béton pour vous assurer une sortie avancée. Nous devons trouver des témoins, des preuves, que votre ancien avocat n'avait pas. Je devrais récupérer l'entièreté de votre dossier dans la semaine. Essayez de réfléchir à de potentielles personnes en mesure de témoigner à la barre, pensez bien que tout peut nous être utile. De mon côté, je ferai en sorte que la vie ici soit moins difficile pour vous.

Je hochai la tête en signe d'accord. Nous nous levâmes en même temps et elle me salua avant de quitter la pièce la première.

Une gardienne prit bientôt sa place et me ramena...

— Où m'emmenez-vous ?

— Dans ta chambre, me cracha la gardienne, ton avocate a fait pression au patron.

Décidément, cette femme savait utiliser son don de persuasion. Et elle était très rapide de surplus.

La chambre était telle que je l'avais laissé, mes affaires n'avaient pas bougé. Le seul détail étrange était qu'Aela était en train de préparer ses affaires.

— Où pars-tu comme ça ?

— J'ai purgé ma peine ma vieille, je pars à la fin de la semaine ! s'exclama-t-elle toute joyeuse.

Je la pris dans mes bras et la félicitai. Les circonstances atténuantes faisaient des miracles...

— Et toi, tu pars quand ? s'inquiéta-t-elle.

— D'ici un mois, j'espère ! m'enquis-je.

Elle me demanda alors pourquoi un mois et je lui racontai toute l'histoire, il fallait dire que beaucoup de choses avaient changé depuis trois semaines. Mon isolement, mon avocate... et Côme. 

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Hello tout le monde !

On commence à parler d'un nouveau procès ! On en pense quoi de Lui ? 

M.

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