Chapitre 1

Ah, Paris ! Cette ville magique ! On m'a toujours dit que c'était la capitale de l'amour, de la culture et de la mode... Cela m'a toujours fait rêver ! Mais j'ai vite déchanté quand j'y ai emménagé il y a six mois. Je crois que sur la brochure on a oublié de me prévenir que c'est aussi, et surtout, la capitale de la pollution, de la mauvaise humeur et des merdes de chiens !

― Ce n'est pas possible, c'est un ours qui a chié ça pas un chien ! je m'exclame en évitant la bouse devant moi.

Marie, petite amie de mon meilleur ami, accessoirement devenue ma meilleure amie au fil du temps, se marre sans pour autant me contredire. Je continue d'avancer, faisant attention à tous les obus devant moi, je parle autant des merdes de chiens que des seins à moitié sortis, de toutes les femmes qui se trimballent avec un décolleté plus long que la taille de leur short. Je me décale soudainement sur la droite, bousculant presque Marie au passage pour éviter une longue traînée de merde devant moi, quelqu'un n'a visiblement pas eu de chance en marchant dedans et en glissant, et moi j'éclate de rire en m'imaginant la scène. J'aurais tellement aimé assister à ça. Marie me fixe un instant, secouant la tête, un sourire aux lèvres, tandis que Trevor dans sa poussette rit avec moi sans savoir pourquoi. Ce morveux de deux ans est l'homme de ma vie, toujours à rire avec moi à n'importe quel moment, peu importe pourquoi, et en se foutant totalement du regard des gens autour. Un homme de mon âge ne supporte pas ça, alors je suis fière de rester célibataire, et de continuer à faire en sorte que mon filleul continue à se foutre des gens autour de lui.

― Trevor honey, comment dit-on merde en anglais ? je demande au petit quand il termine de rire.

Il penche sa tête blonde en avant et me fixe, celui-là il ne le connait pas. Son père lui apprend pourtant l'anglais, mais comme je m'en doute, il évite le langage familier. C'est donc mon objectif de lui apprendre. Devoir d'une super marraine !

― Amber non, s'interpose Marie qui pourtant ne peut pas s'empêcher de sourire.

Elle, elle n'ose pas lui apprendre ce genre de chose, mais ce n'est pas pour autant que ça la dérange vraiment que la petite tête blonde apprenne ça. Tant que je ne vais pas dans le vulgaire, il n'y a aucun souci.

― On dit shit, je lance finalement un grand sourire aux lèvres. Et dès que tu vois un caca de chien par terre tu le dis, d'accord ?

Trevor acquiesce en secouant ses boucles blondes, et se marre à nouveau. Puis il commence à en repérer et s'amuse à répéter ce que je lui dis avec son super accent australien. Ce petit fera craquer toutes les nanas françaises quand il sera plus grand, c'est sûr.

― Shit ! hurle-t-il en pointant une nouvelle fois du doigt.

On est devant une boulangerie, attendant sagement notre tour pour acheter une glace à Trevor, quand une femme d'une trentaine d'années s'arrête, choquée, et regarde Marie comme si c'était elle-même qui venait de le dire. Pendant ce temps Trevor s'amuse à répéter le mot plusieurs fois, attendant sûrement que je lui réponde. J'ébouriffe ses boucles de ma main, puis tape dans la sienne qu'il me tend en riant. Pendant ce temps, la femme est toujours là, devant nous, ne bougeant pas d'un poil. Elle fixe Marie, qui ne prend pas la peine de lui dire quoi que ce soit. Mais moi ça commence réellement à m'énerver alors je finis par lui adresser la parole.

― Un problème ? je lui demande gentiment, un grand sourire aux lèvres.

― Cet enfant est vulgaire, lance-t-elle finalement surprise par mon ton avenant.

― Non chérie, ce qui est vulgaire c'est ton short qui a la taille d'un tanga, et qui nous montre la moitié de ton cul, je réponds en gardant mon sourire.

Sa bouche s'ouvre, puis se ferme plusieurs fois, elle ne trouve visiblement pas quoi répondre et finit par se remettre à marcher. Alors que je me retourne pour lui souhaiter une bonne journée, et je la vois tirer discrètement sur le bas de son short. Marie me regarde et se marre avant de finalement commander la glace, et de la tendre à Trevor, puis reprends la marche. Plus personne ne se préoccupe de nous maintenant, le petit blond est bien trop occupé à se mettre de la glace partout pour chercher de nouvelles déjections.

― Travis va encore t'en vouloir, me dit soudain Marie.

― Tu parles, il va me faire croire qu'il m'en veut, puis il se cachera pour rire, je lance alors en souriant.

Je connais bien mon meilleur ami, s'il y a bien une chose pour laquelle il ne m'en voudra pas c'est bien ça. Il aime que son fils apprenne de nouvelles choses, peu importe quoi, tant que ce n'est pas dans l'extrême, et l'interdit. Il laisse Trevor découvrir les choses, sauter, courir, s'énerver parfois, sans jamais devenir sévère, simplement en lui faisant comprendre les choses avec des mots. Foutu écrivain, même avec un petit mioche, il trouve les mots justes. Et sa méthode d'éducation fonctionne plutôt bien quand on voit à quel point ce morveux est poli pour son âge, et qu'il écoute mes amis sans jamais contester.

― Maman ! hurle soudain le petit, qui soulève sa minuscule main pour nous montrer les dégâts.

Sa glace fond rapidement sous cette chaleur, et elle dégouline sur son bras. Marie s'arrête et cherche visiblement de quoi le nettoyer dans le sac du petit.

― Lèche ! Je réponds au petit avant même que celle-ci ne s'avance vers lui.

― Non, non ne lèche pas ! répond Marie en se précipitant sur lui avec des lingettes.

Mais c'est trop tard, il m'écoute et sort sa petite langue pour lécher son bras, mais il en a tellement autour de la bouche qu'il s'en met plus qu'il ne s'en enlève. Je ne peux pas m'empêcher de me marrer, et Marie m'imite. Le petit tend son bras vers elle, et lui dit de goûter. Elle attrape alors son bras clairement tout collant, et fait semblant de le mordre. Trevor se marre et se débat avant qu'elle ne se recule. Puis il finit par se tourner vers moi.

― Goûte ma'aine ! me demande-t-il cette fois.

Ce petit ne réussit toujours pas à prononcer marraine correctement, et j'adore ça. C'est tellement gnangnan, mais je trouve ça adorable. Alors je goûte son bras, sous son regard ravi avant de finalement laisser Marie le nettoyer.

― C'est nouveau ça non ? je l'interroge finalement quand elle termine.

Elle me regarde un levant un sourcil, ne comprenant visiblement pas de quoi je parle.

― Le maman ? j'insiste.

Elle rougit, et baisse la tête avant de me répondre.

― Il n'a pas arrêté de l'entendre hier au parc. Je lui ai expliqué le sens, et depuis ça lui arrive de m'appeler comme ça, m'explique-t-elle. Travis ne l'a pas encore entendu, ajoute-t-elle ensuite, je ne sais pas si je dois le reprendre ou pas.

Elle a vraiment l'air mal à l'aise. J'essaie de me mettre à sa place, ça ne doit pas être simple d'être dans sa situation. Elle est avec Travis seulement depuis quelques mois, et j'ai beau connaitre mon meilleur ami parfaitement, je ne peux pas me mettre à sa place non plus et deviner ce qu'il pensera de ça. Mais ces deux-là forment un couple dont plus d'un serait jaloux. Et quand on les voit, tous les trois ensembles, on ne voit qu'une vraie famille, et non pas un enfant adopté par un homme, et une femme qui les a rejoint plus tard. Personne ne pourrait se douter que Trevor n'est pas leur fils biologique.

― Shit ! intervient la tête blonde pour sauver Marie d'une conversation qu'elle n'avait visiblement pas envie d'entendre.

Cette dernière regarde d'ailleurs sa montre et m'annonce qu'elle doit y aller, me demandant au passage si je dîne toujours avec eux ce soir. Je confirme avant qu'elle ne s'éloigne après que j'ai embrassé Trevor sur la joue. Je m'éloigne dans le sens opposé en vérifiant à mon tour l'heure, Travis doit surement m'attendre depuis un moment maintenant mais il ne m'en voudra pas.

De Amber à Travis : Je suis là dans cinq minutes.

De Travis à Amber : Tu es au courant que je poireaute depuis 30 minutes ?

De Amber à Travis : Je t'aime aussi !

Je range mon téléphone dans ma poche et me dépêche de le rejoindre à l'adresse qu'il m'a envoyée ce matin. Je ne sais absolument pas pourquoi je suis là, mais ça ne me dérange, si mon meilleur ami a besoin de moi je viens sans poser de questions. Après tout ce qu'il a fait pour moi, c'est la moindre des choses. Je me retrouve alors devant un immense immeuble, j'entre le code qu'il m'a envoyé avec l'adresse et me dirige vers l'ascenseur que j'aperçois pour monter au dixième. Mais alors que j'entre dedans un homme arrive en courant.

― Retenez les portes s'il vous plaît ! s'exclame-t-il.

Je le regarde avec un grand sourire mais ne fais rien.

― Les portes ! répète-t-il.

― No hablo frances ! je m'amuse alors que les portes se ferment.

― The door, merde... puerta ? cherche-t-il en arrivant juste à temps.

Je cache mon sourire en m'enfonçant au fond de la cabine alors qu'il me tourne finalement le dos. J'espère qu'il ne va pas essayer de me faire la conversation en espagnol car je viens de lui dire la seule phrase complète que je connais dans cette langue. Avoir appris le français en même temps que Travis est suffisant pour moi. Alors que l'ascenseur entame sa montée mon téléphone se met à sonner, je le sors de ma poche et découvre le nom de Travis qui s'affiche. Je me mords la lèvre avant de finalement répondre.

― Holà !

― Tu te mets à l'espagnol maintenant ? m'interroge mon ami curieux.

― SÍ.

Travis soupire et se marre avant de me demander où je suis. Mon regard remonte sur l'homme devant moi -m'arrêtant un instant sur ses fesses mises en valeur dans son pantalon à pince noir- qui n'a pas bougé. Si je réponds en français, il va forcément comprendre que je n'ai pas retenu les portes exprès. Tant pis, je m'en fiche, après tout j'avais le droit de vouloir être seule dans cet ascenseur.

― Calme-toi, je suis dans l'ascenseur j'arrive.

L'homme devant moi se retourne alors aussitôt comme je l'avais présagé et je lui offre mon plus beau sourire. Travis, lui, raccroche en me maudissant de l'avoir fait attendre. Et alors que l'inconnu va me parler, son téléphone sonne à son tour.

― Oui je l'ai trouvé. J'arrive. Je suis avec une espagnole à tomber par terre. Non t'inquiète elle ne pige pas le français. Je vais prendre une photo d'elle pour te prouver que les anges existent.

Il dit tout ça en gardant son regard planté sur moi. Je me marre, et le laisse raccrocher avant de finalement lui parler.

― Prendre une photo pour te prouver que les anges existent ? je le cite en riant. Ça doit être la pire phrase de drague que j'ai entendue ! je me moque ensuite.

― Ce genre de phrase est seulement mon plan A, répond-t-il alors avec un clin d'œil.

―Alors quel est le plan B ? je l'interroge curieuse.

― Vous prendre en otage, répond-t-il sérieusement.

Á peine il termine sa phrase que l'ascenseur s'arrête soudainement, les lumières s'éteignent et se rallument, les portes ne s'ouvrent pas, et le bouton de l'alarme clignote. Je fronce les sourcils et regarde l'inconnu devant moi, prête à le battre à mort avec tout ce que je trouverai dans mon sac, s'il essaie sérieusement de m'enlever. Mais quand je l'observe, je me rends compte qu'il a l'air tout aussi surpris que moi. Ma main part tout de même à l'intérieur de mon sac et cherche à tâtons une arme potentielle, je tombe sur une brosse et l'empoigne, s'il s'approche je l'assomme.

Du moins j'essayerai...

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NDA : Hello ! Ça y est on repart pour une nouvelle histoire !
Hâte de savoir ce que vous en penserez...
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