6 : Agent-double

« Aïe ! » proteste seulement Peter. 

Il vient de se cogner la tête contre quelque chose de non-identifiable. Qu'est-ce qu'iels ont à vivre dans le noir comme ça ? Ce sont des vampires ? 

Cette pensé est loin de l'aider à s'apaiser et il se retrouve à hyperventiller sur le sol de ce qui à l'air d'être une cave. Au dessus de lui, quand des flammes vacillantes de bougies s'allument, il voit le visage d'une petite dizaine de mangemorts. Le sourire sadique de Croupton en premier plan. Il ne peut s'empêcher d'avoir un mouvement de recul. 

« On est censé gagner sa confiance, pas le maltraiter. soupire Mulciber. 

Il tend la main à Peter pour l'aider à se relever, à la grande surprise de celui-ci. 

Gagner sa confiance ? C'est quoi exactement, le but de leurs plan ? 

- Gagner m-ma confiance !? répète Peter, essayant d'avoir l'air sûr de lui. Vous rêvez !

- C'est qu'il se rebelle, le petit. se moque Bellatrix en lui tirant une mèche de cheveux, ce qui fait perdre toute sa bravoure au maraudeur. 

Il cherche quelque chose à rétorquer dans sa tête mais il n'a jamais été très doué pour la répartie. Et répondre qu'il n'est pas petit alors qu'il ne dépasse même pas un∙e seul∙e d'entre elleux serait ridicule. 

- Je ne crois pas qu'on rêve, ricane Croutpon en sortant la baguette de Peter de sa poche. Tu veux la récupérer, non ? »

Il pourrait répondre que non, qu'il peut s'en procurer une autre, que ce n'est pas important... mais il a mit des années à réussir à se servir de cette baguette, à l'apprivoiser. Il y tient beaucoup. Combien de temps mettrait-il à retrouver son ancien niveau -qui n'était déjà pas fameux- avec une nouvelle ? 

Il tente un pas en avant pour la récupérer mais un mangemort lui fait un croche-pied et il s'étale de tout son long. 

« Pas de bêtises, 'Stan. Nous ne sommes pas là pour ça. réprimande celui qui doit être l'époux de Bellatrix. 

Peter se relève seul, cette fois-ci. Il a hâte de se trouver loin d'ici et que ce souvenir ait l'allure d'un simple cauchemar. Il lui vient alors l'idée qu'iels vont peut-être le retenir en otage ici et qu'il ne pourra plus jamais s'en aller. Il frissonne. 

« Il fait parti de celleux qui ont tué Evan et Simon, Rodolphus. justifie le dit "'Stan" et serrant les poings. Tu devrais t'estimer heureux que je ne fasse que le faire tomber. 

- Vu ce qu'à fait Simon à Fenwick il y a déjà eu vengeance. Interromps le supposé époux de Bellatrix. Les deux camps on perdu un membre. Le Seigneur des Ténèbres ne veut pas la mort de tout les sorciers puissants par esprit de vengeance mais un monde où les personnes nées pour cela dominent. » Réponds Rodolphus à son frère. 

Peter sent de nouveau son estomac se torde. Il se souvient de cette histoire, il avait songé à quitter l'Ordre pour de bon, par peur du danger, après l'avoir entendue. À une réunion, sous le soleil, on avait annoncé comme si de rien était la mort de Benjy Fenwick. Un des plus anciens membres. Peter n'avait pas écouté les plus affreux détails, mais il savait que Fenwick avait été gravement mutilé par Simon Wilkes. Visiblement Wilkes était mort peu de temps après. 

"'Stan" n'insiste pas et se terre seulement dans un silence colérique. 

Cette atmosphère règne un instant jusqu'à ce que la porte en bois de l'endroit ne s'ouvre violemment. 

« Qu'est-ce qu'il fout là ? s'écrit une voix. 

De nouveau, Peter est étrangement heureux de reconnaitre le tond froid et les cheveux graisseux de Severus Rogue. 

- Tu n'as jamais appris à frapper avant d'entrer, sang-mêlé ? soupire Bellatrix alors que Avery lève les yeux au ciel en apercevant Lucius entrer à son tour. 

- Qu'est-ce qu'il fout là ? répète Severus. 

- Hé bien, explique Croutpon en faisant tournoyer la baguette de Peter entre ses doigts, Rosier-père m'a personnellement chargé d'initier le membre le moins résistant de l'Ordre à nos idées. Tu sais, histoire d'avoir un espion chez elleux. 

Peter intègre les informations. Le bruit du vent semblable à des cris d'enfants lui fait remarquer une fenêtre par laquelle il pourrait s'échapper. 

Le visage de Rogue semble s'être décomposé sous la lumière des flammes dansantes. 

- Quoi, Rogue, t'as perdu ta langue de vipère ? ricane "'Stan".

- Ne me cherche pas, Rabastan ! rétorque Severus. Les seules vipères ici, c'est toi et ton salaud de frère. Pettigrew ne vous sera d'aucune utilité, il sait à peine se servir de sa baguette ! »

Peter n'a pas le temps de sentir son ego se briser en mille morceaux, cette dispute est peut-être l'occasion pour lui de s'échapper. 

Croupton ne fait pas attention à lui, il arrive par surprise à lui ôter la baguette de ces mains. Mais voilà qu'en un instant l'attention est de nouveau entièrement sur lui. 

Il fonce vers la fenêtre le plus vite possible. N'arrive pas à l'ouvrir, décide de la briser. Il saute sans hésiter. 

Il a une seconde pour transplanner avant de s'écraser au sol. Sa main est blessée et des sorts lui courent après, mais -surement grâce à la pression de la situation- il parvient à son objectif et se retrouve en une seconde dans un tas de neige, bien loin de l'endroit où il était une minute auparavant. 


Pas le plus confortable qu'il pouvait faire, atterrir sur un muret couvert de neige. Mais au moins ce n'est pas un portail. 

Il se lève difficilement.

Il est à Pré-au-Lard ; impossible de ne pas reconnaitre le chemin qui mène vers le village, même en pleine nuit, tant il y a trainé à l'époque de Poudlard. 

Il frappe à la porte de la Tête de Sanglier de sa main valide. Décidément, les mangemorts aiment amocher ces bras. 

Un vieil homme à la barbe longue lui ouvre. Il croit un instant qu'il s'agit de Dumbledore avant de reconnaitre son frère, Aberforth. Celui-ci aperçoit la blessure de Peter et se décale pour l'inviter à entrer, non sans une certaine surprise et ni sans un certain air de réprimande. 

À l'intérieur de l'auberge, à cette heure là, il n'y a plus aucun∙es client∙es. Cependant Albus Dumbledore, Elphias Doge et Rubeus Hagrid, assis ensemble à une table se tourne vers Peter quand il entre. Tous semblent perdus, même si Dumbledore le cache mieux que les autres. On l'invite à s'assoir et on jette un sort de guérison sur sa main. Il se sent obliger de raconter l'histoire depuis le début. 

« Laissez-nous. » intime Dumbledore aux quatre autres une fois le récit terminé. 

Ils s'exécutent sans sourciller. Dodge et Hagrid s'emparant de leurs manteaux et Aberforth grognant pour aller s'enfermer dans ce qui doit être ses appartements personnels. 

« Qui avez-vous vu, Mr Pettigrew ? 

- Barty Croupton Jr., Avery, Mulciber, Bellatrix Black et des certains Rabastan et Rodolphus. tente de se souvenir Peter.  Oh, et il y avait aussi Lucius Malfoy ! 

Il se surprend à ne pas citer le nom de Severus Rogue. 

- Rabastan et Rodolphus Lestrange. acquiesce gravement le vieux sorcier. Y en avait-il d'autres ?

- Oui, professeur, mais je ne saurai pas dire leurs noms. répond le maraudeur. Vous allez les dénoncer au Ministère ? 

- Pas tout de suite... »

Dumbledore croise les bras, tire sur sa barbe le regard dans le vide. 

Sa méditation dure plusieurs minutes. 

« Mr Pettigrew... Je suis désolé de vous demander ça, mais accepteriez-vous de faire quelque chose pour moi ? 

Peter laisse tomber sa mâchoire. A-t-il bien entendu ? C'est bien la première fois qu'on lui confie quelque chose de sérieux ! Et de la part d'Albus Dumbledore, ce n'est pas rien. 

- Bien sûr ! s'écrie-t-il, malgré lui. 

- Vous ne savez même pas ce que je vais demander ! sourit le directeur de Poudlard, amusé. 

- Peu importe. Je suis dévoué à l'Ordre, professeur. Je ne veux pas qu'il arrive de mal aux maraudeurs à cause de moi. »

Le professeur hoche la tête et reprend son sérieux. 

« Pourriez-vous faire semblant d'entrer dans leurs jeux ? Je dois reconnaitre que leurs idée d'un agent-double n'est pas mauvaise. Il nous serait bien bénéfique d'avoir un espion dans leurs rang... Et je crois savoir que vous êtes assez bon pour vous faire... disons, aussi discret qu'une souris.

L'idée de retourner voir ces mangemorts glace le sang de Peter. 

Mais il s'imagine pouvoir être enfin utile à l'Ordre, faire ses preuves, faire avancer les choses, prouver qu'il n'est plus un incapable et sauver ses ami∙es des dangers de la guerre. On l'aimerait enfin et on cesserait de penser qu'il est un poids maladroit. 

- Bien sûr que je peux. »

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