12 : Celui-dont-on-ne-pronnonce-plus-le-nom

Média : Enrique Corominas, Le Portrait de Dorian Gray

Tw : Mention de maltraitance animal (pas de détails)

« On fuit, Pettigrew ? »

Où trouve-t-il le temps de jaillir de nul part ? N'a-t-il pas un père strict et opposé aux mangemorts qui se méfie des endroits où il disparait pendant la journée ? Le nombre de fois où il a croisé Barthemius Croupton Senior le lui confirme... mais la présence de son héritier dans son dos réinvite le doute dans ses pensés. 

Peter comptait sur son habituelle tendance à se faire oublier pour ne plus avoir à faire aux mangemorts depuis qu'il savait pour James et Lily. Après ce qu'il a appris quelque semaines avant, il ne veux plus passer une seconde loin de ces amis et avec celleux qui vont tenter de tuer leurs enfant. Mais c'était sans compter sur Barty Croupton Jr et la tendance qu'il a à le retrouver avec une facilité déconcertante. 

« Non, ment Peter, je croyais seulement qu'il y avait plus de réunions. »

Croutpon ricane, et en un clin d'oeil un transplannage les a déposés devant l'antre sombre d'un mangemort inconnu. Peter pâlit mais décide de suivre. Ce n'est pas comme s'il avait un quelconque moyen de s'échapper. 

À l'intérieur du manoir - dont le salon fait la taille d'une maison, mais que l'obscurité fait passé pour minuscule, se trouve déjà les coéquipier∙es habituel∙les que Peter reconnait sans peine. Mais iels sont un plus grand nombre qu'à l'accoutumé. Notamment car une plusieurs générations au dessus se sont invitées à la parade. On peine à les distinguer les un∙es des autres, iels ont toustes un air sévère et froids. 

« Le Maitre sera là, ce soir. » Chuchote très audiblement Bellatrix. Dont la voix montre qu'elle est déjà conquise par le dit-Maitre. 

À coté d'elle, une jeune fille aux cheveux platines que Peter suppose être Narcissa hoche la tête. Elle n'a pas l'air séduite comme sa soeur, mais on ne peut pas dire pour autant que l'annonce la laisse indifférente. Ses sourcils sont redressé en une expression inquiète qu'elle masque dès qu'elle surprend le regard de Peter. 

Le temps passe dans un silence froid, seulement rythmé par le bruit sec d'une aiguille sur le cadran d'une lointaine horloge. La large pièce résonne. Il n'ose pas bouger. 

Une éternité plus tard sort des flammes émeraudes de la cheminée une silhouette que Peter ne connait pas. Mais, comme on incline la tête devant ellui, il fait de même et comprends qu'il s'agit de Celui-dont-on-ne-pronnonce-plus-le-nom (le nom en question ayant depuis peu causé des mort∙es. Car quand on dit son nom, il le sait et le fait payer.)

Quand il relève enfin la tête, Peter prend sur lui pour ne rien laisser paraitre de ce qu'il ressent à la vue de ce visage. L'homme - si on peut encore le décrire comme un homme - a le visage cireux, aux contours flous comme si on les avait brulé, un nez commençant à disparaitre, le plus déboussolant sont ces yeux : à la place de ce qui a jadis été une conjonctive blanche, se tient du rouge qui fait penser que le globe oculaire humain tend a se changer en celui d'un serpent. Peter croise son regard ce qui lui glace le sang. Les pupilles s'encrant des les siennes comme s'il pouvait lire tout ses défauts. 

Peter se perds dans ses pensés un moment, et ne se réveille que lorsque le Maitre domine de sa présence angoissante le visage de Macnair et de Dolohov à ses cotés. Il est de celleux qui, à tout moment, donne l'impression d'être capable de tuer sans remords. Peter ne comprend même pas comment ce froussard de Macnair parvient à ne pas s'enfuir. 

« Walden Macnair. »

Ciel. Sa voix glace les os comme une douche froide. 

Macnair ne réponds pas. Un mois plus tôt il s'est attiré les foudres du vieux Rosier parce qu'il n'arrivait pas à tuer le niffleur qui remplissait ses poches des butins pris aux défunt∙es né∙es-moldu∙es. Il a regardé le petit animal comme on regarde un bébé, et a laissé le bout de sa baguette trembler. Rosier est entré dans une colère noire jusqu'à ce qu'elle n'explose pour tuer le niffleur par elle-même. Peter n'était pas là, c'est Mulciber qui le lui a raconté. 

Le Seigneur des Ténèbres sort de nulle part un rat, qui reste immobile en couinant comme à l'aide. Il le tient dans sa main, le tendant vers Macnair qui le regarde fixement. 

Il sait très bien ce qu'on va lui demander. Et Peter aussi l'a compris. Il essaye de ne pas se projeter dans ce rat, de ne pas se souvenir qu'il est en parti un rat, que ce pourrait être lui, dans cette main. 

Macnair tend sa baguette, qu'on lui retire pour un couteau. Peter se force à regarder en pensant à quelque chose de bien éloigné pour ne pas se concentrer sur la scène. 

En une minute le rat est mort et Macnair est détruit, mais les autres semblent fier. On le gardera dans les rangs des mangemorts. 

Mais ensuite, le Maitre s'approche de Peter. 

Ne pas trembler. 

Ne pas dire un mot de trop.

Alors même que l'impression que c'est la mort elle-même qui se tient devant lui est insoutenable. 

« Je ne te connais pas. 

- Je suis Peter Pettigrew, Maitre. 

Bien heureusement, il ne semble pas avoir déjà entendu ce nom. 

- Tu n'as pas fait tes preuves. 

- Je peux les faire... maintenant ? »

Il bredouille, mais la phrase se tient. C'est seulement après que le silence renchérit, pire que tout ce qu'il a été plus tôt. 

« J'attends. »

Et là, trahir qui que ce soit n'a plus d'importance, car il a déjà l'impression que la vie le quitte. Alors qu'il parle, il ne réfléchit pas et laisse seulement les mots s'écouler sans les interrompre parce qu'il a la certitude qu'il va mourir, là, ce soir. 

Alors il s'agrippe égoïstement à la dernière chose qui peut le sauver. 

« J'ai des informations de l'Ordre, dit-il alors, iels croient en une prophétie. Iels y placent leurs espoirs. Un enfant vas naitre au mois de juillet, de deux personnes qui vous auront vaincu deux fois. Cet enfant sera celui qui vous vaincra dans le futur, ou que vous vainquez. Il mettra fin à la guerre dans tout les cas, et à votre règne si vous ne mettez pas fin à sa vie avant. »

Peter attend le choc sec qui va faire arrêter son coeur. Il n'en est rien. Pas de sortilèges, de ricanements ou de sourire narquois comme il pourrait lui offrir Croutpon, Avery ou même James ou Sirius. Seulement un les yeux de Serpent qui quittent les siens. Ils regardent le sol un moment.

Peter se demande si le Maitre n'est pas un grand Legilimens qui vient de scanner son cerveau et d'obtenir toutes les réponses. C'est en tout cas la sensation qu'il a. 

« Trouvez les, et tuez les. »

Il ne regarde plus Peter, mais les autres plus jeunes, celleux qui ont l'allure de pouvoir se battre. Bellatrix trépigne, d'autre sont étonné∙es de voir le petit maladroit s'en sortir. Peter, lui, s'écroule mentalement de soulagement puis de panique. 

Merlin, Qu'est-ce qu'il a fait ? 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top