Postface
https://youtu.be/PpAartbZJvI
Hey! Salut les lecteurices Wattpad!
L'histoire est belle et bien finie. Vous pouvez complètement vous arrêtez ici, personne ne vous le reprochera, et certainement pas moi. Mais vu que vous pouvez commenter, je peux aussi discuter un peu avec vous. J'aimerais beaucoup vous lire. Chacun son tour.
Que direz vous si je vous annonçais que j'avais considéré un tout autre caractère pour Raphaël? Il a failli être un garçon un peu plus sexiste (carrément, en fait), constamment dans le conflit et l'affirmation de sa masculinité. Pour moi c'était une piste vu son passif familial. Il aurait donc eu une sorte de chemin à parcourir pour se remettre en cause. C'était possible et ça aurait été bien plus facile (et plus drôle) dans beaucoup de situation.
Mais je voulais le rendre sympathique et surtout attachant, avec déjà du recul vu l'ostracisme dont il est l'objet et compte tenu de son histoire. Il vit avec une sœur et une mère. Donc non, je n'ai pas cédé à cette tentation facile de ridiculiser un garçon bêtement machiste juste parce qu'il est en manque de reconnaissance. Je n'aime pas les raccourcis, les mises au pilori et la psychologie facile. Vous savez, désormais.
Mais vous, qu'avez vous pensé du personnage de Raphaël et de Stella?
Qu'avez vous pensé de Sanae et de Namue?
(Visuel possible : Sanae#1)
Plus important encore, vous êtes vous amusés? Vous ai-je diverti l'espace d'un instant ou plus?
En tant qu'auteurice, on est aussi artiste et c'est ce qui compte le plus pour nous : notre public. On veut lui faire plaisir, le faire vibrer, lui faire ressentir des choses mais par dessus tout, on a envie que le public nous aime.
(visuel possible : Calixte)
J'ai toujours voulu écrire une postface, comme un vrai écrivain, parce que c'est ce que faisait les auteurs que je lisais quand j'étais enfant. Alors c'est le moment. J'ai même cherché la définition exacte.
Une postface, d'après notre bien-aimé et toujours gratuit Wikipédia, c'est :
«[...] Un texte ajouté à la fin d'un ou d'un écrit en guise de supplément ou de conclusion, généralement pour émettre un commentaire, une explication ou un avertissement.[...]»
Et bien, je crois que je vais faire tout, ça, j'ai plein de choses à vous dire. Comme disait ma prof de français, impossible de faire taire un Littéraire.
J'ai commencé à écrire Raphaël fin juillet 2023, et il a prit une importance croissante dans ma tête. C'est donc avec soulagement et aussi un peu de tristesse que je le vois s'achever. Tout ce qui commence doit finir, c'est ainsi. Et c'est aussi tout l'intérêt. On en reparlera.
Concernant le titre, j'ai beaucoup hésité. Le prénom devait-il être parfaitement éponyme? Et surtout pourquoi ce prénom-là et pas un autre? Permettez moi une petite digression.
Les auteurices (comme vous et moi, peut-être) ont tendance à nommer leurs personnages avec des prénoms qu'ils aiment tout particulièrement ou alors qui ont un sens. Je l'ai fait et je le referais moi aussi. Maintenant, je sais pourquoi. Ca nous aide dans notre approche du personnage, à l'apprivoiser, à nous sentir à l'aise avec, partir sur un bon préjugé.
Seulement, dans cet œuvre, j'ai procédé autrement. En fonction de l'âge estimé des protagonistes, j'ai sélectionné des noms dans le top des prénoms à la mode retenus par les parents en fonction des années. Tout simplement pour des raisons d'authenticité, encore. Il y a donc des prénoms que j'ai retenus alors que je ne les aime pas forcément et maintenant, je me rends compte que cela a une vraie influence sur le traitement des personnages et mes affects personnels à leur égard. Donc, je ne regrette pas l'expérience, même si je regrette de ne pas avoir traité certains protagonistes comme ils le méritaient.
Je pourrais aussi vous donner des explications sur les références, les réactions, sur les personnages, le pourquoi de certaines situations. Je vais plutôt tenter de vous expliquer comment je fonctionne. Ca sera plus clair. Ou peut être pas.
Pour moi, la personnalité humaine se découpe en archétype. Comme la commedia dell'arte, si ça vous parle. La différence, c'est que dans notre vie, on ne reste pas cantonné à ce rôle qu'on veut bien prendre. On ne peut pas rester Arlequin, on finit à un moment par devenir Pantalone. Je vous laisse imaginer le drame.
Je construis ainsi : je mélange. Je panache. Je dose. J'utilise mon expérience, ce que j'ai vu, constaté et appris au court de mes rencontres. L'être humain est aussi fascinant qu'il est déprimant, à n'en point douter. Toutefois, ce mode de conceptualisation comporte de lourds défauts. Ne jamais se laisser enfermer dans une seule étiquette. Mieux encore, n'ayez jamais d'étiquette. Ne vous laissez pas réduire à votre plus simple expression. Vous êtes unique et vous méritez forcément mieux que ça.
C'est pour cette raison que je fais agir mes personnages en regard des traits de caractère de leur archétype et que je pousse la simulation au maximum. C'est comme placer deux points sur un graphique, tracer la droite et la prolonger au delà. Question de trajectoire, pourrait-on dire. Mes histoires évoluent sans cesse et changent dans ma tête au fur et à mesure de ces trajectoires.
(Visuel possible : Sanae#2)
Les personnages et leur évolution aussi. Namue n'aurait jamais dû prendre autant d'importance. Je ne savais même pas si Char et Cam finirait par sortir ensemble. Je ne savais même pas que l'histoire pouvait finir assez bien finalement. Elle en avait plusieurs possibles.
Je me garderais bien aussi d'imposer mon point de vue sur les personnages. De même que je n'en ai décrit aucun, je vous laisserai juge de leur personnalité. Je sais des choses, mais je les garderai pour moi. Je vous ai dit l'essentiel, à vous de faire le reste.
(Visuel possible : Namuellinan)
Pour être honnête, j'ai édulcoré aussi des passages et des réactions. Dans mon esprit, R sombrait bien plus du côté obscur et certaines autres scènes étaient bien plus cruelles et brutales. Ce n'était pas utile. A vous de me dire ce que vous en pensez. On est sur Wattpad, faites vous plaisir en com', ils sont là pour ça. ;)
(Visuel possible : corruption)
Tout cela pour vous expliquer que mon mode de fonctionnement est assez bizarre et que j'ai l'impression que c'est bien plus facile pour les autres qui travaillent avec des plans, des structures, une ligne directrice. Moi, je n'y parviens pas. J'ai essayé, mais ça m'a complexé assez longtemps et finit par me braquer. Donc, j'ai lu et cherché à comprendre comment faisait les auteurs neuro atypique et finalement, j'ai suivi leur conseil. Je ne peux que vous invitez à faire de même : il n'existe aucune meilleure méthode que la vôtre. Il suffit de la trouver.
J'en viens maintenant à la partie «avertissement». Et c'est là que ça se complique.
J'ai eu un prof de français (oui, encore un autre) qui a dit une fois :
«il n'y a pas pire pour parler d'une œuvre que son auteur.»
Clairement, c'est discutable, mais il y a un part de vrai là dedans. Je vous renvoie à la théorie de la mort de l'auteur. (De Roland Barthes, 1967.)
Ma plus grosse peur c'est d'envoyer un mauvais message, de ne pas être compris ou pire mésinterprété. Je ne cherche pas à moraliser ou envoyer un quelconque message philosophique. Cette œuvre est mon reflet et c'est ça qu'il faut garder à l'esprit.
Tout est en trompe l'œil. Exactement comme le «rêve» de Sanae. Peut-être l'avez compris, ou peut-être l'avez vous intuitivement soupçonné, les personnages n'étaient que les reflets des différentes facettes de sa personnalité. Ce n'était pas facile à comprendre, j'en ai bien conscience mais c'est comme ça que je l'ai vu. Peut être à tort.
Donc, tout n'est qu'illusions et jeux de miroir. Comme nous autres, auteurices. Nous écrivons des personnages qui ne sont finalement rien d'autre que des émanations de nous même. Nous n'existons que dans le regard des autres, et certains sont fidèles, d'autres déformants. Vous verrez votre réflexion plus grande, plus petite, plus mince, plus grosse, meilleure ou bien pire que ce que vous êtes réellement.
J'ai moi même mis beaucoup de temps à le comprendre. La manière dont on se voit dépend beaucoup de celle des autres et c'est sans doute pour ça que les regards sont aussi importants dans ce livre. Je pense que ça ne vous aura pas échappé. On n'existe que dans le regard des autres.
Personne n'est parfait. Vous l'avez lu, les personnages ne sont pas des personnages ni trop blancs, ni trop noirs, parce que dans la vie, c'est comme ça. Je tenais beaucoup à la vraisemblance dans les relations et à une certaine authenticité des personnages. J'ai choisi d'écrire à la première personne, ce qui m'a amené à sacrifier énormément le style pour me permettre de petites extravagances.
J'ai adoré. En particulier les dialogues.
Tout cela pour en venir au thème final très présent qu'est la dépression, l'angoisse et la solitude.
Oui, je pense que ce sont les maux de ce siècle. Notre sophistication, nos progrès, nos technologies... Tout ça est tellement inutile et dérisoire face à la détresse de l'esprit.
Mes personnages sont tous touchés par ces maux, à différents niveaux. Je voulais simplement envoyer un message pour une fois positif et dire à toutes les personnes qui souffrent de ne pas se laisser entrainer par ce trou noir, cette spirale qu'est la dépression.
Ne vous y trompez pas, ça peut arriver à n'importe qui. Même un proche peut vous y entrainer si vous n'êtes pas assez prudent. Ca peut aller très très vite, alors protégez vous d'abord et aidez ensuite. Faites vous aidez quoiqu'il en soit. Dépression ou pas.
Je pourrais encore vous dire bien des choses, mais mon numéro est terminé et l'histoire que je voulais vous conter l'est aussi. Il est temps pour nous de tourner la page et de passer à autre chose, parce que le spectacle doit toujours continuer.
Cœur sur vous <3
(Visuel fan service)
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