61. Apostasie (2nde partie)

https://youtu.be/VacF-ppEp5w

La Princesse leva les mains, en secouant la tête.

— Tu viens de creuser ta propre tombe. Non seulement je vais t'infliger une cuisante défaite et te donner une leçon mémorable, mais en plus je finirai par absorber tes pouvoirs . Ils te viennent de la Source, tu y es liée maintenant. Et je suis la Source.

— Elle a raison, Miss.

— Ouais, ben m'encouragez pas, surtout.
L'espoir, c'est surfait.

— Tu dois faire vite.

Si je ne pouvais bientôt plus utiliser mes pouvoirs, j'allais devoir procéder de manière plus artisanale et mettre la main à la pâte. Elle n'avait qu'à attendre pour gagner et avoir l'initiative n'était pas la meilleure chose pour moi. Il me fallait donc trouver une ouverture.

Ou simplement en attendre une. Une tesselle de vitrail s'écrasa au sol. Je bondis sur l'occasion et sur Sanae à l'instant où elle tourna la tête pour identifier le bruit.

J'étais devant elle et tentais de la mitrailler de coups. Sans succès. Elle était rapide, bien trop rapide. Ses yeux vides me renvoyaient le reflet de mes tentatives inutiles. Me baissant pour la surprendre, elle sauta souplement pour se mettre juste hors de portée, le sourire toujours accroché aux lèvres.

Elle ne se battait pas normalement. Son style était beaucoup plus pondéré et précis que le mien. Tout en retenue et avec une économie de mouvement, elle esquivait ou parait toutes mes attaques.

Il ne fallait pas céder à l'angoisse.

— Si c'est tout ce que tu peux faire, l'issue de ce combat ne fait plus de doute.
— Au secours, alors.
— Ce sera chirurgical : rapide et précis.
— C'est une urgence, alors... J'vais t'montrer, moi, c'que j'ai dans le ventre!
— Ce sera mon poing, selon toute probabilité.

La Déchue était souple comme un roseau et rapide comme l'éclair. Pas vraiment le genre d'adversaire dont j'avais l'habitude.

— A mon tour de te montrer ce qu'est le vrai pouvoir, Miss.

En un clin d'œil, elle fut sur moi. Cette fois, ce fut mon propre visage muet de stupeur que je vis dans ses grands yeux blancs dépourvus d'iris. Un puissant crochet dans la mâchoire suivi d'un autre coup dans le ventre. Je me sentis reculer de quelques centimètres sous la puissance de ce seul impact.

— Ouh... Et moi qui pensais que tu voulais prendre ton temps et y aller mollo.
— J'y suis allée doucement, si c'est ce que tu veux dire.

Depuis que j'étais Miss à part entière, je sentais une vraie différence. J'encaissais mieux, aussi. A moins que ce soit l'habitude de m'en prendre. J'étais encore loin de m'avouer vaincue.

On va tout donner, vitesse maximale!

J'entrai en concentration. Le temps ralentit, la résistance lesta de nouveau sur mes muscles. Je voyais les mouvements tardifs de la Princesse. Je la prendrai de vitesse.

Alors que ma vision se resserrait sur ma cible, celle-ci disparut de mon champ de vision.

— Qu–?

Elle était à côté de moi, affichant un sourire sardonique en me donnant un sévère coup de genou au passage. Combiné à ma vitesse, le choc fut violent et me propulsa en arrière, le souffle coupé. Je tombai sur le dos, un peu plus loin.

Elle se tenait toujours là, en me regardant de haut. Elle n'avait même pas l'air d'avoir souffert du choc. Elle s'approcha de moi alors que je luttais pour reprendre mon souffle et juguler la douleur.

— Je vais te réduire en cendre. Mais d'abord, je veux moucher cette étincelle dans ton regard insolent.
— À propos d'étincelles...

Profitant de son monologue, à l'aide d'une culbute, je me remis debout, plaquant mes mains sur ses joues.

Elec-trop-CUTE!

Une expression de fureur sur le visage, elle m'attrapa les mains alors qu'elle absorbait les décharges. Elle ressentait à peine les décharges pourtant à pleine puissance. Elle me repoussa d'un vigoureux coup de pied.

— Nous sommes trop faibles, Miss.

Super. Mes seules alliées sont en panne de batterie.

— Je vais absorber tes pouvoirs, Raph. Et je vais tout te prendre. Comme ça, tu sauras enfin ce que ça fait.
— Ah ça, pour ce qui est de prendre, tu peux me croire, tu vas prendre cher!

J'étais tendue comme une corde. La peur menaçait de me rattraper si je m'arrêtais.

De nouveau au corps à corps, coups pour coups, j'esquivais son pied, elle parait mon poing, contre attaquait, tout en pirouettant avec grâce et légèreté. Nous allions toutes les deux beaucoup trop vite. Chaque impact, chaque choc résonnait dans la salle d'audience qui portait les stigmates de cet affrontement supersonique.

L'air vibrait sous les ondes de chocs, répétées en écho, jusqu'à la grande coupole de verre, qui explosa en une pluie de verre kaléidoscopique. De petites étoiles effilées et filantes tombaient du Ciel sous les rayons de la lune d'argent.

J'étais devenue bien plus forte qu'avant. Mais Sanae aussi. Elle le savait. Il me fallait un plan.

— Raphaël!
— TIM??

Je me précipitai vers lui.

La peluche était toujours vivante. Le poils roussi et malodorant, enfin plus que d'habitude, mais pas cramé comme une vulgaire saucisse. La Princesse se contenta de le toiser de son regard le plus dédaigneux.

Elle était assez loin de nous, c'était le moment d'établir une stratégie.

— Si t'as une idée brillante, je suis preneuse, vieux. Elle est monstrueuse.
— On ne peut pas gagner. Elle a tout corrompu, la Source, les Mânes... C'est bien pire que tout ce qu'a pu faire Calixte.
— C'que j'aime chez toi, c'est ton indéfectible optimisme. C'est... Encourageant.
— Y a peut-être un truc à tenter. Faudrait tenter de l'enfermer dans la Pyramide. Pour la contenir.
— Pas con. Ça pourrait marcher, tu crois?
— J'en sais rien, j'ai pas d'autre idée.
— Bon ben, on n'a qu'à faire ça, alors.

Réfléchir. La structure était à l'étage du dessous, exactement sous la salle du trône.

Facile!

Je m'élançai sur la Déchue. Soit elle me cueillait, soit elle m'esquivait. Elle esquiva. Anticipant ce mouvement, je l'attrapai par le bras pour la lancer en l'air. De là, soit elle se repositionnait, soit elle contre-attaquait. Et ce fut ce qu'elle fit. L'évitant à la dernière seconde, elle défonça le plancher sous l'effet de la vitesse. La brèche était entrouverte.

NICE SCREAM!

Ma déflagration eut raison du plancher à moitié détruit, nous précipitant toutes les deux un étage en dessous, directement dans la salle Interdite. Toussant sous les décombres, j'essayai de repérer Tim et la Princ–

— Tu cherches quelque chose, Miss? Ta dignité? Tes espoirs?

Elle se tenait debout sur un tas de pierres.

— J'ai pas tout perdu!
— C'est vrai. J'admets que –comme on dit très vulgairement chez vous– tu as toujours assez de couilles pour me tenir tête.

Elle se mettait à faire les blagues à ma place. Je goûtais assez peu l'ironie de la chose. Non, c'était bien pire : j'étais en train de perdre confiance.

Éclatant de rire, elle lança une rafale de flammes noires dans ma direction. J'esquivai la boule de feu d'une rondade en me rapprochant de la structure miraculeusement encore intacte.

— Bon sang, Miss, t'as failli nous tuer!
— Déso, Tim c'était pour la bonne cause. Elle n'aurait jamais accepté de me suivre bien gentiment.
— Bien joué quand même. Maintenant la suite. Ce sera plus dur.
— T'es chiant à tout voir en noir, comme ça. L'enfermer devrait pas être si compliqué non?
— Enfermer qui?

Elle s'était déplacée derrière nous, sans un bruit.

Et MERDE!

— L'enferme ta gueule!
— C'était donc ça, le plan. J'aurais dû le voir venir. Mettons fin à ce terrible suspens. Regarde moi, Miss, regarde moi bien dans les yeux.
— Ton décolleté n'est pas si intéressant, t'sais.

J'étais désespérée, mais pas question de perdre la face.

Toujours souriante, Sanae expédia une énorme sphère noire en direction de la Pyramide. Je vis dans les yeux blancs l'image du pulsar percuter la structure qui s'effondra avec fracas de tous les diables.

— Voilà ce que je voulais. Savourer ta défaite et voir la flamme de l'espoir noyée dans tes propres larmes.
— Y a pas à dire, t'as vraiment des problèmes.
— Et tu es le dernier d'entre eux. Je vais arranger ça tout de suite.

Elle posa sa main sur mon front. C'était triste, mais Tim avait raison. Elle était invincible. Il n'y avait plus rien à faire. Mes pouvoirs faiblissaient. Les siens augmentaient. J'étais surclassée.

— Tu n'es pas seule.

— Le prenez pas mal mais je suis toute seule. J'ai tout tenté.

— Toi, oui.
Nous allons tenter une
dernière chose.

— J'vois pas trop ce qu'on peut faire.

— T'as pas le droit d'abandonner maintenant!

Entendre la voix de ma frangine en cet instant me fit sourire malgré moi.

— Stella? Mais comment?

— T'as intérêt à revenir vivante
ou j'te tuerai moi-même!

— Nous avons contacté tes amis.
La dernière fois, elles t'ont aidée.

— C'était pas pareil! On a gagné contre la Corruption parce que... Parce qu–

Une lumière dans les ténèbres. J'entrevis enfin une solution. La dernière chose que je tenterais.

— Tim, je viens d'avoir une idée. Je vais tenter un truc complètement con.
— Est-ce que ça implique une mort prochaine aussi douloureuse que prévisible?
— Tant d'espoir, c'est du bonbon pour le moral.

La Princesse se dressa devant moi et posa une nouvelle fois sa main cuisante sur mon front.

— Plus de blagues vaseuses? Plus de jeux de mots pourris? Cette fois, c'est terminé, Miss.

C'était le moment que j'attendais. Un peu tremblante et un rien angoissée, je mobilisai toutes mes ressources pour appeler tout le monde à l'aide. Char, Cam, Gab, Stella et les Mânes encore vaillantes. Traversée par tous ces sentiments, toutes ces émotions, je fermai les yeux pour me frayer un chemin pour le trouver. Le siphon d'âme. Le passage ouvert entre moi et les Mânes, le pont qui existait entre moi et Sanae.

Je plongeai loin dans cet océan de solitude, nageant dans les profondeurs du désespoir le plus sombre jusqu'à atteindre la zone de minuit de son psychisme. Écrasée sous la pression du deuil, des responsabilités, de la culpabilité, du paraître et du pouvoir, le poids des attentes et l'angoisse de l'avenir, il y avait tout en bas, prostrée au sol, une jeune fille oppressée, souffrante qui pleurait en silence en se balançant.

— Sanae?
— Va-t'en!
— Il faut que tu remontes.
— J'veux pas! J'peux pas...

Je me laissai tomber à côté d'une Sanae plus petite, au visage arrondi, plus doux. Elle était étrangement plus jeune, ici bas.

— Laisse nous t'aider.
— Je sais pas ce que je dois faire. J'ai plus confiance.
— D'accord. Je comprends.
— Ça m'étonnerait.

Elle ne cessait de se balancer d'avant en arrière, des larmes au coin des yeux. Elle paraissait également bien plus fragile et vulnérable.

— Tu sais, Temuji m'a menti tout le temps depuis le début.
— C'est supposé me rassurer, ça? C'est mon sorcier, je te signale.
— Non, c'est pas ça que je veux te dire. Il faut que tu apprennes à faire confiance aux bonnes personnes, c'est tout.
— Des bonnes personnes comme toi, j'imagine?

Son ton se fit mordant, cassant, incisif.

— Je ne sais pas si je suis une bonne personne, Princesse. C'est pas vraiment à moi de le dire.
— Ce qui ne m'aide pas du tout.
— Mais si, réfléchis. La première personne à qui tu dois faire confiance, c'est toi.
— Ben voyons.
— Je me suis retrouvée du jour au lendemain dans les chaussures d'une autre. Et pas de manière figurée. J'ai pas eu d'autre choix que de compter que sur moi et de continuer d'avancer.

La Princesse se tut un instant et arrêta de se balancer.

— Je ne suis pas une bonne personne, moi non plus.

Un aveu qui valait cher, selon moi.

— Bien sûr que non, Princesse. C'est ce que tu comprends pas. Personne ne peut exiger de toi d'être parfaite et de n'avoir aucun défaut. Tu as fait des erreurs. Des grosses, je vais pas te le cacher. Mais tu peux en corriger certaines et travailler pour réparer ce qui a été détruit. La confiance en fait partie.

Elle me regarda, bouche bée.

— Et si je peux pas? Si j'échoue?

J'haussais les épaules, secouant la tête.

— Tu pourras pas tout rattraper ni tout réparer. Et tu vas aussi te planter. Tu penses trop au problème et pas assez à la solution. Bon c'est pas de moi, mais ça reste vrai.

Elle haussa un sourcil interrogateur.

— Mais alors ça sert à quoi si ce n'est pas parfait?
— Se planter? Mais à apprendre de ses propres erreurs! Parce que c'est comme ça qu'on fait pour avancer.

Il était temps de partir. Je le sentais. Le moment de vérité approchait. Sanae hésitait visiblement, toujours réticente et pleine de doutes.

— Miss, J'ai besoin de savoir. Pourquoi m'avoir parlé de Keros?
— Je te l'ai dit. Une promesse que j'ai faite à Namue. Elle voulait que tu saches qu'il était m–
— JE SAIS!
— Elle pensait que tu t'en fichais.
— Je ne pouvais pas l'aimer. Je ne voulais pas le repousser. Je n'avais pas de solution, alors j'ai préféré l'ignorer.

Elle ferma les yeux, en remuant les lèvres, articulant de muettes paroles.

— Je crois que je commence à comprendre comment fonctionnent les Minarii.
— J'ai perdu le contrôle de mes sentiments, Miss. Je n'ai jamais voulu ça. Il comptait énormément à mes yeux. Je l'aimais... Beaucoup.
— Comme une princesse aime un sujet?
— Depuis, je me suis promis de ne plus jamais perdre le contrôle. De rester maîtresse de moi-même.
— Sauf que les sentiments et les émotions, ça ne se commande pas, Sanae.

Elle se réfugia dans le mutisme, le regard hanté.

— J'dois y retourner. C'est dangereux de rester ici, pour toi comme pour moi. Maintenant, c'est à vous seule de décider, Princesse Sanae. Tu as le droit de rester ici...

Même si ce serait un vrai désastre.

— ... Ou alors, remonte avec moi, là-haut. Vers la lumière.

Elle se releva péniblement, tremblante et l'air honteux.

— J'ai peur. Tout le temps.

Sans réfléchir, ignorant son expression stupéfaite, je serrai dans mes bras cette version juvénile de Sanae. Elle se mit à sangloter.

— Tous l–le monde v–va me–me d–détester. T–toi aussi, tu d–dois me dét–tester.
— Disons que tu ne m'as pas rendu la vie facile. Mais qui a dit qu'elle l'était?

Pas moi, en tout cas.

Je lui laissai le temps de pleurer, en la berçant un peu. Elle semblait en avoir sacrément besoin.

— Alors qu'est ce que tu décides?
— J'veux plus être toute seule dans l'obscurité.
— Donne-moi la main, dans ce cas.

Une étincelle. Une lueur. Une flamme. La lumière inonda les Tréfonds Obscures. Tout vola en éclat alors qu'un petit Soleil explosait au fond de l'abysse.

J'ouvris les yeux. Je tenais la main de Sanae. Celle-ci me regardait, en pleurant à chaudes larmes. Je sentis les Mânes se réveiller en moi, toutes ces lumières qui semblaient avoir disparues se réveillèrent. Les derniers vestiges de la Corruption de la Source partirent en poussière alors que le pouvoir ainsi libéré se répandit sur le monde.

Tim était là, les yeux ronds de stupéfaction, la bouche entrouverte.

— Tu as réussi...
— Penses-tu, c'était trois fois rien. Maintenant, si vous le permettez, je dois vraiment rentrer avant 18h. En plus, il va falloir que je m'explique...

Et lui dire au revoir.

... Alors on va éviter de se quitter sur une engueulade.

J'eus envie de pleurer. Penser à maman, en cet instant. Tout était en train de me retomber dessus, la fatigue, le soulagement et surtout une grosse, très grosse angoisse. La question apparut, dictée par l'anxiété.

Va-t-elle continuer de m'aimer comme avant, malgré tout?

Les genoux tremblants, mes jambes m'interdisaient de partir en courant.

— Attends.

Le visage toujours baigné de larmes, Sanae tendit la main vers moi.

— Je... Je peux t'aider, Miss. Défaire ce qui a été fait.
— Je comprends pas ce que tu veux me dire. C'est irréversible.
— Je ne m'attends pas à ce que tu me pardonnes où que tu me fasses confiance. Mais je veux faire quelque chose de bien pour toi. Rien que pour toi.

Elle s'avança doucement vers moi, les yeux brillants. L'air hésitant, elle posa ses mains sur mes épaules pour rapprocher ses lèvres de mon front qu'elle embrassa.

Le souvenir du rêve me revint subitement en mémoire : le même baiser, la brûlure cuisante. Sauf que cette fois-ci, ce fut différent. Une vague me submergea, une bouffée d'air frais après une trop longue apnée, une bonne nouvelle après des heures d'angoisse, retrouver quelque chose de précieux qu'on croyait perdu à jamais.

— Merci, Princesse, mais...

La jeune femme rougit en baissant les yeux.

— Ne me remercie surtout pas. J'avais scellé le pouvoir des Mânes la première fois. Je ne savais pas si je pouvais te faire confiance, pas après Calixte. Je m'excuse.
— Vous avez quoi?
— Maintenant, je pense que tu peux utiliser tout le pouvoir disponible. Elles sont là et n'attendent plus que toi.

Je vis alors un minuscule point lumineux, accompagné d'autres tout aussi chatoyant qui se mirent à briller, tout autour de moi. Ils formaient un mince et long ruban étincelant hélicoïdal, constitué de millions d'autres lueurs. Il m'entourait de sa double hélice flamboyante qui pulsait, infinie et tournoyante, alors qu'un chœur harmonieux battait la mesure, tapant et chantant. Tim s'approcha pour me taper dans l'épaule.

— Demande leur ce que tu veux, Raph! Elles t'adorent!
— Ce que je veux? J'ai bien une idée.

Fermant les yeux, en pleine concentration, je leur demandai la seule chose qui comptait vraiment pour moi.

Que tout redevienne comme avant.

Ne dit-on pas toujours : «Le Mieux est l'ennemi du Bien?»

Tim se métamorphosa alors que j'ouvris les yeux. Il ressemblait étrangement à sa version nounours. C'était un petit homme assez vieux avec une couronne de cheveux blancs et des yeux noirs et brillants. La ressemblance entre ses deux formes me fit éclater de rire. Il s'indigna.

— Mais et toi alors, Raph?
— T'inquiète, ça arrive. Je crevais d'envie de voir ta tête, depuis le temps. Et tu sais quoi?
— Quoi?
— Ben ça valait pas le coup!

Le vortex de lumière éclatante m'enveloppa.

— Je te préférais en fille!
— Moi aussi et ça va me manquer, c'est vrai. Mais c'est vraiment trop de boulot.

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