Chapitre 42 : Nate
Après avoir déposé Célia, je ressentis un énorme vide en moi. La réalité m'avait frappé de plein fouet, me rappelant que notre idylle n'avait duré que quelques jours. Je devais me rappeler que je n'avais plus ma place dans sa vie et que je devais continuer ainsi, malgré tout l'amour que je ressentais pour elle. Cependant, une question me hantait : Célia m'avait avoué qu'elle m'aimait. Était-ce vrai ? Ou bien était-ce juste un sentiment passager durant ces derniers jours ?
Il était évident que tôt ou tard, je devrais avoir une discussion sérieuse avec Célia. Mais pour le moment, il y avait d'autres urgences à gérer. Je remontai dans la voiture, où Kim m'attendait. Il me regarda avec une expression de compréhension silencieuse.
- Nous allons directement à la boulangerie, Kim, déclarai-je en m'installant à l'arrière du véhicule.
Kim acquiesça sans un mot et démarra la voiture. Alors que nous nous dirigions vers les lieux de l'incendie, mes pensées étaient encore tournées vers Célia. Je repassai en boucle tous les moments de notre séjour à Amalfi, ce qui rendait mon présent encore plus difficile à affronter. Je savais que je devais me concentrer sur la situation actuelle, mais la séparation avec Célia et l'incertitude de ses sentiments pesaient lourdement sur mon cœur. En arrivant sur les lieux de l'incendie, je vis les dégâts causés. Les pompiers étaient encore présents, inspectant les débris fumants. Je pris une profonde inspiration, essayant de rassembler mes pensées et de me préparer à faire face à cette épreuve. Je descendis de la voiture, prêt à affronter les conséquences de l'incendie.
Une fois sur les lieux, je me dirigeai vers Henri, dont le visage reflétait l'inquiétude.
- Nate ! Vous voilà enfin ! Avez-vous fait bon voyage ?
- Oui, merci de vous en inquiéter, Henri. Voilà donc les dégâts de cet incendie criminel..
- Oui, monsieur, c'est si terrible ! Avez-vous une idée de qui est le coupable de cet acte abominable ? Demandait mon majordome avec un regard perçant.
Je pris une profonde inspiration et mentis à Henri
- Non, je n'en ai aucune idée.
Je savais au fond de moi que c'était une menace de Zack, mais je préférais ne rien dire avant d'être sûr. Henri posa une main réconfortante sur mon épaule.
- Je suis sincèrement désolé, Nate, avoua ce dernier d'une voix grave.
Je secouai la tête, essayant de rester calme.
- Ce ne sont que des meubles et des murs brûlés. Tant qu'il n'y a pas de blessés, c'est l'essentiel, répondis-je, même si une colère sourde bouillonnait en moi.
- J'ai déjà prévu une rencontre avec les assureurs et les ouvriers pour la reconstruction. Ne vous inquiétez pas. Et en ce qui concerne les salariés ?
- Je pense qu'il est préférable de leur donner des jours de congé. Voyez cela avec Julia, elle s'en occupera. J'ai bien trop de choses à gérer, Henri.
- Je comprends parfaitement, Nate. Je suis désolé que votre séjour se soit écourté par un drame. D'ailleurs, des agents de police souhaitent vous parler par rapport à l'incendie.
- Ce n'est pas votre faute, Henri, ne vous en faites pas. De toute évidence, j'attends leur arrivée au restaurant. J'accepterai d'échanger avec eux, mais avant je dois gagner mon établissement, j'ai une discussion importante à tenir auprès de toute mon équipe.
- Je viens avec vous, déclara Henri en s'avançant à mon niveau.
Avant que je puisse continuer mon chemin, une foule de journalistes se précipita vers nous, les flashes des caméras crépitant.
- Monsieur Jones, que pouvez-vous nous dire sur l'incendie ? Cria l'un d'eux.
- Qui pourrait être le criminel ? Ajouta un autre.
Je levai la main pour demander le silence, le visage impassible.
- Il ne faut pas s'inquiéter. Les autorités coinceront le coupable. En attendant, la boulangerie rouvrira après s'être reconstruite.
Les journalistes continuèrent de poser des questions, mais je ne répondis pas davantage. Je me dirigeai vers ma voiture dans laquelle Henri et Kim montèrent également. Nous nous dirigeâmes vers mon restaurant, il était important pour moi de clarifier certains faits auprès de mon équipe.
Peu de temps après, j'intégrai mon restaurant, saluant mon équipe vaguement. Je défilai sous les yeux de Cassie que je ne calculai pas vraiment dès mon arrivée. En trouvant Julia sur mon chemin, je lui ordonnai alors de convoquer d'urgence tout mon personnel dans les cuisines pour une réunion. Légèrement énervé mais sérieux, je remontai les manches de ma chemise, prenant un moment avant de commencer mon annonce. Tous les regards étaient rivés sur moi, plus d'une centaine de personnes se trouvaient dans les cuisines. Je pris un instant en les regardant tous avant de prendre une grande inspiration et de commencer à parler de l'accident.
- Tout d'abord, merci à tous d'être présents. Je pense que vous êtes tous au courant du drame qui a eu lieu durant la nuit dernière. La boulangerie Comme une évidence a pris feu, un individu a mis le feu de manière criminelle. C'est pourquoi je demande à chacun d'entre vous de ne pas s'inquiéter, la situation est sous contrôle. Mais je souhaite avant tout savoir si quiconque ici aurait des informations sur le coupable. Si oui, je vous prie de venir m'en parler au plus vite avant que la police ne s'en mêle. Voilà pour l'incendie, maintenant j'ai à vous parler d'un tout autre sujet. Je tiens à vous dire que ce n'est pas parce que je m'absente que la pression doit être relâchée. La qualité et l'excellence doivent rester notre priorité absolue, suis-je clair ? Nous ne pouvons pas nous permettre de baisser la garde, surtout dans une situation comme celle-ci. Je compte sur chacun d'entre vous pour maintenir nos standards élevés, même en mon absence. Me suis-je bien fait comprendre ?
Je fixai chaque membre de mon équipe, soulignant l'importance de leur rôle dans le maintien de notre réputation. Parmi eux, Cassie fut surprise de voir cette facette enragée de moi en tant que directeur, elle semblait captivée par mon annonce des plus inattendues.
- Alors, je vous demande de redoubler d'efforts, de rester concentrés et de travailler ensemble pour surmonter cette épreuve. J'en profite également pour vous informer de notre future implantation à Montréal. Je vais prochainement ouvrir une session de recrutement pour ceux et celles qui souhaiteraient s'y rendre. Bien sûr, je vous offre le logement pour la première année. Ceux que cela intéresse, tournez-vous vers Julia. Merci à vous, vous pouvez reprendre vos postes.
Je quittai les cuisines, me dirigeant rapidement vers mon bureau en compagnie de Henri, laissant Kim en retrait. Ce dernier s'était arrêté pour parler à Cassie, mais aussi pour la rassurer.
Alors que je voyais Kim réconforter Cassie, un léger pincement traversa mon cœur. Je ne pouvais ignorer les sentiments que Kim éprouvait pour elle, et vice versa. Bien que je fasse mine que cela ne me dérange pas, une pointe de jalousie s'insinua en moi, je souhaitai m'occuper personnellement de sa protection. Mais il m'était impossible de jouer mon rôle de directeur et de protecteur à la fois. Je détournai le regard et continuai à monter les marches en direction de mon bureau, accompagné de Henri et des agents de police qui avaient gagné le restaurant et étaient prêts à poser des questions sur l'auteur de cet acte.
Une fois arrivés dans mon bureau, je pris place sur mon siège, tandis qu'Henri et les agents de police s'installaient en face de moi. L'atmosphère était tendue, mais je m'efforçai de garder mon calme, prêt à répondre à leurs questions.
- Monsieur Jones, commença l'un des agents de police, nous avons quelques interrogations concernant l'incendie survenu dans votre établissement.
Je les écoutai attentivement, répondant à leurs questions avec autant de précision que possible. Ils semblaient s'intéresser particulièrement aux circonstances entourant l'incident, ainsi qu'à toute information que je pourrais avoir sur d'éventuels suspects. Henri intervint à plusieurs reprises pour apporter des détails supplémentaires, notamment sur les mesures prises pour assurer la sécurité des lieux et le suivi de la reconstruction.
Après un échange intense, les agents de police conclurent leur entrevue en me remerciant pour ma coopération.
Après l'entretien avec les agents de police, je remerciai Henri pour son soutien en lui demandant de regagner la maison, qu'il en avait déjà assez fait pour aujourd'hui. Je lui assurai que je le rejoindrais en début d'après-midi. Une fois seul dans mon bureau, je pris un moment pour souffler, laissant le calme de la pièce m'apaiser. En me tournant vers les baies vitrées, j'aperçus l'orage qui grondait à l'extérieur, la pluie tombant avec force, comme si la météo reflétait mon état intérieur. Je contemplai le spectacle, laissant mes pensées vagabonder, trouvant un écho dans la tempête qui faisait rage dehors.
Je profitai de cet instant de solitude pour repenser à la tranquillité que j'avais ressentie quelques heures avant ce drame. J'étais en si bonne compagnie avec Célia, dans une destination de rêve. Essayant de chasser ces pensées de mon esprit, je remarquai soudain de nombreuses notifications sur mon téléphone. Je m'aperçus rapidement qu'il s'agissait de messages de journalistes et des médias parlant de l'incendie de ma boulangerie. Intrigué, je cliquai sur un lien menant à une chaîne d'informations où un direct venait de commencer. Les reporters discutaient de l'incendie, mais ce qui attira mon attention fut un détail en arrière-plan de la vidéo. En me rapprochant de l'écran, mon regard fut attiré par un homme parmi les passants. Ce dernier avait des mèches rebelles noires, une cicatrice marquait son sourcil. Des tatouages de serpent prêt à mordre et d'autres motifs comme des crânes menaçants, des couteaux ensanglantés, ou encore des flammes tourbillonnantes, s'étendaient sur ses bras et son cou. Il avait une veste en cuir à la main. Une cigarette pendait à ses lèvres, et je compris immédiatement qu'il me provoquait. Cet homme était nul autre que Zack, sans l'ombre d'un doute. Sa présence et cette cigarette, en particulier, me donnaient un indice glaçant : il était le coupable de l'incendie, et il voulait que je sache qu'il était là, prêt à semer la destruction dans ma vie.
Agacé, je verrouillai mon téléphone en le posant d'un coup brusque, renversant une pile de lettres qui traînaient sur mon bureau. En les ramassant, je m'aperçus qu'elles étaient toutes anonymes, avec mon nom et prénom écrits en gros caractères. Je décidai de les ouvrir une par une, découvrant rapidement qu'il s'agissait de lettres de menace venant de Zack.
"Les murs de ton empire de rêve vont s'effondrer. Tu pensais pouvoir m'oublier, mais je suis toujours là, dans l'ombre, à attendre mon heure. La fumée de l'incendie n'est que le début. Bientôt, tout ce que tu as construit brûlera aussi." - Zack
"Les jours où nous étions frères sont révolus. Maintenant, tu es mon ennemi. Je ne m'arrêterai pas tant que je n'aurai pas tout détruit. Prépare-toi, parce que je ne fais que commencer. Je vais te faire regretter chaque instant où tu m'as tourné le dos." - Zack
"Nate, rappelle-toi de ce que nous étions autrefois, comme des frères. Mais tu m'as trahi, tu as tout pris. Je te surveille, je suis plus proche que tu ne le crois. Tout ce que tu as, je te le prendrai comme tu t'es permis de me prendre Cassie. Regarde autour de toi, tout peut disparaître en un instant, ce n'est qu'une question de temps."
Sous le choc, je réalisai que l'incendie était sûrement que le début d'un plan de vengeance bien plus sinistre. Désormais, j'étais certain que Zack était à Cannes et qu'il était de retour pour semer la destruction dans ma vie. Je sentis une vague de colère et de détermination m'envahir. Je savais que je devais agir rapidement pour me protéger, mais avant tout protéger Cassie. Prenant les courriers avec moi, je me dirigeai vers la porte de mon bureau. Alors que je m'avançais vers le hall, je vis une foule de convives et de journalistes. Je fis immédiatement demi-tour, m'orientant vers l'issue de secours afin de rejoindre ma voiture. Je devais à tout prix rentrer chez moi et je n'avais aucune envie de discuter avec qui que ce soit.
Je sortis discrètement par l'arrière et atteignis ma voiture. Alors que je m'installai côté conducteur, la portière passagère s'ouvrit brusquement, me faisant sursauter. C'était Cassie, qui s'installa dans la voiture.
- Bon sang ! Cassie ! Que fais-tu ici ? Tu ne devrais pas être en salle à servir nos convives ? Demandai-je, surpris.
- Je t'ai suivi, nous devons parler ! Je ne t'ai pas vu depuis quelques jours et lorsque tu daignes réapparaître, un drame surgit. Impossible de te parler tranquillement sans qu'une foule de journalistes te saute dessus ! répondit-elle, avec un sourire insolent.
Je ne pris même pas le temps de lui répondre avant de démarrer la voiture, ce qui la surprit.
- Euh, Nate, je devais ressortir de la voiture, Julia m'attend à l'intérieur.
- Eh bien, tu voulais parler que je sache, alors parlons, informai-je d'un ton autoritaire.
- J'ai tant de questions à te poser, comme le fait que tu aies disparu je ne sais où durant ce week-end sans même me donner un signe de vie de ta part.
- Que je sache, je suis ton directeur, Cassie, ma vie privée ne te regarde en aucun cas.
- Ne joue pas à ça avec moi, Nate, tu es avant tout mon meilleur ami et je compte autant pour toi que ton restaurant, je me trompe ?
- Bien vu ! Désolé de te couper, mais si tu le souhaites, on aura une conversation, mais pas tout de suite, je dois te mettre à l'abri au plus vite.
- Attends, quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que tu veux dire, me mettre à l'abri ? De quoi tu parles, Nate ? J'ignore ce que tu me caches, mais tu as l'air paniqué, comme si tu avais peur qu'on t'observe ou qu'on te suive, s'inquiétait Cassie en remarquant mon agitation.
Mon agitation ne lui échappa pas. Prise d'une inquiétude croissante, elle remarqua que je grillai un feu rouge, geste inhabituel de ma part.
- NATE ! Tu es malade ?! Mais qu'est-ce qui te prend ? Tu viens de griller un feu rouge ! Tu veux ma mort à rouler à toute allure ?!
- On doit rentrer au plus vite !
- Nate, tu commences à me faire peur ! Dis-moi ce qu'il se passe !
Je pris une profonde inspiration, gardant les yeux sur la route.
- Zack est de retour. Toutes les lettres anonymes que je recevais étaient en réalité des courriers de menace provenant de lui et l'incendie n'était que le début. Je ne peux pas te laisser en danger, Cassie, je ne peux pas, tu comprends ?
Elle resta silencieuse un instant, assimilant ce que je venais de dire.
- Zack... Il est vraiment capable de me faire du mal ?
- Oui, répondis-je, serrant le volant. Et il est prêt à tout pour semer la destruction dans nos vies.
Alors que nous filions sur la route, l'urgence de la situation me paraissait plus claire que jamais. La peur et mes souvenirs se mélangeaient en moi, alors que je réalisais l'ampleur de la menace que Zack pouvait représenter. Je sentis que Cassie se projetait dans ses souvenirs avec Zack, et pour la rassurer, je posai une main sur sa joue, essayant de lui offrir un sourire réconfortant avant de me reconcentrer sur la route. Je me mis à sa place un instant : revoir l'amour de sa vie qui avait malheureusement choisi un chemin sombre ne devait pas être facile à gérer. Nous quittâmes le centre-ville et atteignîmes la route menant à la maison, bordée de grands arbres, loin de l'agitation. À notre arrivée, le portail s'ouvrit et je me garai rapidement à l'intérieur. Sortant précipitamment de la voiture, je me dirigeai vers l'entrée, mais avant d'y pénétrer, je me retournai pour faire face à Cassie.
Je la serrai dans mes bras, sentant qu'elle en avait besoin. Je lui glissai à l'oreille :
- Je t'ai fait une promesse de toujours te protéger, et je comptai bien la tenir.
Cassie, encore tremblante, me regarda dans les yeux.
- Nate, je te fais confiance, n'en doute pas, mais j'ai tellement peur. Zack... Il était tellement différent avant, je ne peux pas croire qu'il puisse me faire du mal, il doit sans doute encore m'aimer. Mais j'ai peur, Nate, j'ai tant d'images qui me reviennent de ses atrocités, je ne sais pas comment on va s'en sortir, si Zack est réellement de retour.
- Cassie, écoute-moi. Je vais bien m'occuper de toi, je te le promis. Je ferai tout pour arrêter Zack, et tu seras loin de tous ces dangers. Fais-moi confiance, on traversera ça ensemble, c'est promis, la rassurai-je tout en posant une main réconfortante sur sa joue.
Je revins sur mes pas pour prendre mes bagages qui étaient encore dans le coffre de ma voiture ainsi que le courrier. En revenant vers l'entrée, la porte s'ouvrit, laissant apparaître Henri. Il s'avança pour prendre les valises de mes mains.
- Henri, contactez Kim en toute urgence, demandai-je en fronçant les sourcils. Je dois avoir une conversation avec Cassie dans mon bureau. Prévenez-moi de son arrivée.
Henri acquiesça et s'exécuta. Cassie me suivit à l'étage jusqu'à mon bureau. Une fois à l'intérieur, je posai les courriers sur mon bureau. Cassie en profita pour les prendre et les lire. Elle resta sans voix en reconnaissant l'écriture de Zack, qui n'avait pas changé avec le temps. Les mots cruels de Zack la frappèrent de plein fouet, et elle soupira tandis que je m'asseyais sur mon fauteuil derrière mon bureau, le regard absent. Je brisai le silence qui régnait.
- J'avais tout fait autrefois pour que Zack ne prenne pas ce chemin. J'avais peur, mais pas de lui ; j'avais peur pour lui, peur de voir ce qu'il avait pu devenir. Après tout, je considérais toujours Zack comme le frère que j'avais perdu à cause des horreurs de nos pères.
Cassie, toujours troublée par les lettres, leva les yeux vers moi.
- Comment est-ce possible que tu puisses voir le bien à travers des personnes comme Zack ou même comme moi ? Je me souviens de n'avoir jamais été tendre avec toi autrefois.
Je la regardai, le regard vide et nostalgique.
- C'est sans doute un trait de caractère que j'ai hérité de ma mère. Elle avait cette capacité de voir le bien partout et chez tout le monde. J'avais dû garder ça d'elle.
Je pris une pause avant de continuer, la voix teintée de regret.
- Parfois, je me sentais coupable de ne pas avoir suivi Zack. Si je l'avais fait, j'aurais peut-être pu l'arrêter et lui ouvrir les yeux sur la voie qu'il allait emprunter.
Cassie me coupa, la voix ferme et réconfortante.
- Nate, tu ne dois pas te sentir coupable. C'était la décision de Zack. Tu avais toujours tout fait pour lui, même au point de t'oublier toi-même. Tu ne pouvais pas le sauver de ses propres choix.
Je hochai la tête en prenant conscience de la force des propos que tenait Cassie. Puis cette dernière reprit en me questionnant.
- Nate, comment réagirais-tu si tu voyais Zack en face à face ?
Je pris une profonde inspiration, mes pensées se bousculant.
- Je ne sais pas exactement, avouai-je. J'imaginais que ce serait un mélange de colère, de tristesse, et peut-être même d'espoir. La colère pour ce qu'il avait fait, la tristesse pour ce qu'il était devenu, et l'espoir infime qu'il puisse encore revenir en arrière, qu'il puisse encore redevenir celui que je considérais comme mon frère.
Cassie secoua la tête avec une expression de surprise et d'admiration.
- Je me demande comment tu fais pour penser ainsi, tu as tellement mûri. Mais tu devrais vraiment te méfier et rester sur tes gardes. D'après les menaces de Zack et l'incendie de la boulangerie, il serait prêt à s'en prendre violemment à toi.
Je la regardai avec détermination et tentai de la rassurer.
- Ne t'inquiète pas. J'étais prêt à me battre avec lui s'il le fallait.
Je sortis alors une arme à feu de mon bureau, sous ses yeux écarquillés. Cassie resta bouche bée, choquée de voir un revolver sous mon toit.
- Nate, comment peux-tu avoir ça ici ?
Je soupirai, ressentant le poids de la situation.
- Je te rassure, je n'aimais pas avoir cette arme chez moi. Cela me rappelait mon père et le lourd passé que j'avais eu durant mon adolescence. Tenir cette arme entre mes mains, c'était comme accepter de devenir comme lui, un grand délinquant. Mais crois-moi, Cassie, ce n'était qu'en cas de force majeure que je l'utiliserais. Pour rien au monde, je ne voudrais tuer Zack.
À ce moment-là, Henri toqua et ouvrit la porte. Il aperçut l'arme et eut un instant de surprise, mais il se reprit rapidement et fit mine de n'avoir rien vu.
- Monsieur, Kim est arrivé.
- Faites-le entrer, Henri, répondis-je en glissant l'arme dans l'un de mes tiroirs.
Henri s'effaça pour laisser entrer Kim dans le bureau. Dès l'entrée de Kim, Cassie l'aperçut et se jeta à son cou. Kim la serra dans ses bras tout en lui demandant si tout allait bien. Je souris légèrement avant de tousser pour manifester ma présence. Kim se détacha de Cassie et se tourna vers moi.
- Monsieur Jones, qu'est-ce qui se passe ? Henri m'a dit que c'était urgent.
Je lui expliquai rapidement la situation, lui disant qu'il était impératif que Cassie évite les trajets seule. Je pris alors la décision, au lieu de lui laisser le choix, que Cassie vivrait désormais chez moi, dans l'une de mes chambres. Cassie fut surprise par cette décision, mais étant donné les circonstances, elle n'eut d'autre choix que d'accepter. Elle se tourna alors vers Kim et lui indiqua ce dont elle aurait besoin dans l'immédiat, lui remettant ses clés pour qu'il puisse récupérer ses affaires chez elle. Kim partit alors, laissant Cassie et moi seuls dans le bureau. Je profitai de l'instant pour esquisser un sourire intrigué devant le rapprochement entre ma meilleure amie et mon garde du corps. Après un moment, je me dirigeai vers l'une des chambres vides de la maison que je destinai à Cassie. C'était le seul moyen de la protéger convenablement, même si cela signifiait un changement radical dans notre quotidien.
- Je savais que c'était assez brusque de décider à ta place sous la pression, mais pour rien au monde je ne voulais que Zack t'emmène contre ta volonté.
- Nate, ne t'excuse pas, je sais qu'il faut être prudent et rester sur nos gardes. Mais pour le restaurant ? Que vas-tu dire à Julia ?
- Cela n'impactera pas ton boulot, tu viendras au restaurant avec moi et repartiras avec moi.
- Très bien dans ce cas, j'aime beaucoup la chambre en plus, elle est si grande mais pourquoi avais-tu une chambre de plus chez toi ?
- Pour des imprévus comme celui-ci par exemple.
- Hum, merci encore Nate, murmura Cassie en serrant ses bras sur sa poitrine.
- Si tu as besoin de quelque chose, n'hésite pas à prévenir Henri.
- Bien.
- D'ailleurs, je suis content que ta relation avec Kim ait bien avancé, vous êtes mignons, vous deux.
Au même moment, Cassie remarqua Henri derrière moi, tenant mes bagages qu'il déposait dans ma chambre. Elle haussa un sourcil et, d'une voix teintée d'amusement, s'exclama :
- Au vu de tes bagages, j'imagine que tu as bien profité de ton long week-end, je me trompe ?
Je me sentis légèrement gêné, me raclant la gorge avant de répondre.
- Oui, je suis parti à Amalfi en Italie pour me changer les idées.
Cassie, toujours perspicace, lut à travers mes mots. Elle se doutait que Célia avait dû partir avec moi.
- Et tu y es allé seul ? Demanda-t-elle, ses yeux cherchant la vérité dans les miens.
Je fis mine de changer de sujet, détournant les yeux pour éviter son regard perçant. Mais Cassie, refusant d'être éludée, persista. Finalement, je me rendis compte que je ne pouvais rien lui cacher. Soupirant, je finis par avouer :
- Décidément, on ne peut rien te cacher.
- Tu devrais apprendre à mentir, car c'est ton seul défaut. Maintenant, dis-moi la vérité.
- D'accord, d'accord, je suis parti avec Célia. On s'est beaucoup rapprochés durant ce séjour.
- Je le savais ! Mais pourquoi tu ne m'as pas prévenu ? J'ai du l'apprendre par Julia.
- Eh bien, tout se fit si vite. Après avoir passé la nuit ensemble, je voulus lui faire une surprise et partir sur un coup de tête.
- Attends, vous avez passé la nuit ensemble ? Rassure-moi, Nate, vous n'avez pas couché ensemble encore une fois ?
- Eh bien, à propos de ça, si, nous l'avons fait et plus d'une fois...
- J'en reviens pas, mais Célia trompe Scott et ça lui est égal ? Comment peux-tu contribuer à ça, Nate ?
Je sentis une vague de culpabilité m'envahir, mais je pris une profonde inspiration avant de répondre.
- Cassie, je l'aime, j'aime Célia depuis toujours et avoir passé ce week-end avec elle m'a fait tant de bien. Je me suis senti à nouveau vivant et heureux surtout, cette sensation m'avait tant manqué alors je t'avoue que penser à ce minable, je m'en fiche éperdument.
- Mais Nate...
- Écoute-moi, être à nouveau proche de Célia m'a fait comprendre tant de choses comme le fait que je n'ai jamais voulu quelqu'un d'autre qu'elle. Être avec Célia c'était comme goûter au bonheur pour la première fois, je me sentis réellement heureux après tout ce temps... c'est incomparable. Profiter de ce séjour avec elle était comme une coupure dans le temps et nous avions besoin de nous retrouver, ce séjour a fait renaître notre amour longtemps enfoui.
Cassie soupira, secouant légèrement la tête.
- Je comprends, Nate, retrouver l'amour de sa vie c'est à la fois plaisant mais si douloureux, surtout quand on sait qu'elle est fiancée et qu'à tout moment Scott peut lui faire une demande en mariage. Tu penses qu'elle refuserait pour toi ? J'ai peur pour toi, Nate, tu l'as déjà mal vécu la première fois, il y a dix ans. Si ça se produit à nouveau, je crains que tu ne sois irrécupérable. Aujourd'hui, tu as tellement à perdre : ta réputation, ton restaurant, ton équipe qui compte sur toi, tes rêves et ton humanité. Tu serais prêt à perdre tout pour Célia qui te lâchera probablement dès le retour de Scott ? Tu vaux mieux que ça, Nate, murmura Cassie, les yeux remplis d'inquiétude.
Je serrai doucement ses mains pour la rassurer puis lui déclarai tendrement en la prenant dans mes bras.
- Cassie, ne t'inquiète pas. Je suis plus fort maintenant et puis je suis persuadé que Célia ressent la même chose, avec la même intensité. Durant notre séjour, elle m'a avoué qu'elle m'aimait et ça m'a réchauffé le cœur, c'était tout ce que j'avais besoin d'entendre venant d'elle. Mais je te promets qu'il n'y a pas à s'inquiéter, je suis sûr que c'est réciproque et que si Scott venait à revenir, j'ai la confirmation qu'elle me choisirait plutôt que lui. Après tout, notre histoire ne date pas d'hier, une relation comme la nôtre, si forte, puissante et indestructible ne s'oublie pas. Scott n'arrivera jamais à ma cheville.
Cassie hocha la tête, bien que l'inquiétude ne quittât pas son regard.
- D'accord, Nate, j'espère juste que tu sais ce que tu fais, promets-moi de rester prudent. Je ne veux pas te voir souffrir, tu mérites un amour sincère.
Je lui offris un sourire rassurant, tout en m'éloignant de sa portée. Au fond de moi, je savais que Cassie avait raison de se méfier, une part de moi savait que ses craintes pouvaient à tout moment se réaliser. J'affichai de nouveau une mine confiante en lui offrant un sourire rassurant.
- Je te le promets, Cassie.
Elle me sourit faiblement, son esprit toujours préoccupé. Je profitai alors de cet instant pour me détourner d'elle afin de regagner ma chambre et défaire mes bagages. Une fois dedans, je fermai la porte derrière moi, prenant un instant pour respirer. Je défis mes valises avec des gestes lents et méthodiques, me concentrant sur chaque vêtement que je sortais. Mes pensées, cependant, étaient ailleurs. Je m'arrêtai un moment, posant ma main sur l'endroit du lit où Célia avait dormi pendant ce merveilleux week-end. Les images de nos nuits torrides défilèrent dans mon esprit, ces images étaient aussi vives que la réalité. Je me disais que c'était impossible que Célia puisse jouer la comédie en faisant semblant de m'aimer à nouveau, la puissance de son amour envers moi se reflétait dans son regard. J'étais confiant, convaincu que c'était notre lien indéfectible qui était de retour. Alors que je continuais à ranger mes affaires, mon téléphone sonna. C'était justement Célia. Je répondis, mon cœur battant plus vite.
- Nate ?
- Célia, qu'y a-t-il ?
- Je voulais t'appeler pour prendre des nouvelles de ta boulangerie mais surtout connaître ton ressenti face à ça.
- Eh bien, il y a plus de peur que de mal, lui dis-je pour la rassurer. Cela m'attriste mais tant qu'il n'y a pas eu de blessés c'est tout ce qui compte.
- La police a-t-elle arrêté le coupable ?
- Malheureusement le coupable court toujours et puis tout me pousse à croire qu'il s'agit de...
- Nate, je suis désolée, j'ai du monde au magasin, je dois te laisser, on en reparle plus tard ?
- Pas de problème, lançai-je avant de prendre une profonde inspiration. Je t'aime Célia.
Il y eut un léger silence à l'autre bout du fil, puis elle murmura avant de raccrocher.
- Moi aussi, je t'aime.
Un doux sourire se dessina à nouveau sur mes lèvres, lorsque j'entendis Kim arriver dans les escaliers pour se rendre dans la chambre de Cassie au bout du couloir. Je profitai de ce moment pour me changer, enfilant une chemise noire et un pantalon noir de costume. Je descendis ensuite vers la salle de séjour, où Henri lisait un journal. Dès que j'entrai, il leva les yeux vers moi.
- Nate ? Tout va bien ? Je vous sens intrigué, me trompe-je ?
Je m'approchai de lui, déterminé à aborder un sujet délicat.
- Henri, je sais que vous avez vu l'arme que je tenais en main, dis-je doucement. Je voulais en parler avec vous.
Henri posa son journal, son regard sérieux mais compréhensif.
- En effet, je l'ai vue mais je ne dirai à personne que vous en possédiez une, je veux vous l'assurer. J'imagine que vous possédez cette arme par mesure de précaution.
Je pris une profonde inspiration avant de répondre.
- Henri, il y a certaines choses que je dois vous dire, des choses que j'aurais dû vous avertir depuis un certain moment et je pense qu'il est temps que vous sachiez la vérité. La vérité concernant ma véritable identité...
L'expression d'Henri était à la fois choquée et intéressée. Ses yeux s'agrandirent légèrement, et il pencha la tête en avant, comme pour mieux entendre ce que j'avais à dire.
- Qu'entendez-vous par là, monsieur Nate ? demanda-t-il, la voix teintée d'inquiétude et de curiosité.
Je me raclai la gorge, essayant de rassembler mes pensées. C'était un moment que j'avais redouté, mais il était devenu inévitable.
- Ce que je vais vous dire doit rester entre nous, Henri. C'est une question de vie ou de mort, pour moi ou pour Cassie.
Henri hocha lentement la tête, son regard ne quittant pas le mien.
- Vous avez ma parole, monsieur.
Je pris une autre profonde inspiration avant de continuer.
- Je me prénomme, Nate Jones mais ce n'est pas n'importe quel nom. J'ai une histoire, un passé que j'ai tenté de fuir. Je suis le fils de William Jones, mon père était un homme dangereux, un délinquant de grande envergure, et il a façonné une partie de ce que je suis devenu, malgré tous mes efforts pour m'en éloigner. Aujourd'hui ce dernier est hors d'état de nuire, il a d'ailleurs été mis derrière les barreaux par nul autre que le père de Célia Banel. Le coupable de cet incendie se prénomme Zack, il était autrefois mon ami le plus fidèle, mon meilleur ami que je considérais plutôt comme mon frère. Nos chemins ont divergé de manière dramatique à cause des horreurs de nos pères.
Henri resta silencieux, digérant l'information. Je pouvais voir dans ses yeux qu'il comprenait le poids de mes paroles.
- Je décidai de m'éloigner de cette réputation, je ne pouvais plus continuer à vivre la vie avec la réputation que m'avait offerte le délinquant que j'avais en guise de géniteur. J'ai donc traçai mon propre chemin en arrivant à Paris. J'ai décidai de réaliser le rêve de ma mère, celui d'ouvrir un restaurant afin de créer des saveurs mais aussi de les partager au grand public. Malheureusement, Zack n'a jamais pu échapper à cette influence, continuai-je. Et aujourd'hui, il est revenu, déterminé à semer le chaos dans ma vie. L'incendie de la boulangerie n'est qu'un début. Je crains qu'il ne soit prêt à aller bien plus loin.
Henri, encore sous le choc des révélations, fronça les sourcils et demanda :
- Mais pourquoi ce Zack voudrait-il s'en prendre à vous, monsieur ? Quel intérêt a-t-il à vous nuire ainsi ?
Je pris un instant pour réfléchir à la meilleure manière d'expliquer cette situation complexe. Puis, je répondis lentement, pesant chaque mot.
- Henri, Zack a toujours été obsédé par le passé, par ce qu'il estime avoir perdu ou raté. Il a dû apprendre que Cassie travaille pour moi et nous a vus ensemble lors de la soirée de l'homme de l'année. Les médias ont diffusé en première page le fait que j'ai été élu l'homme le plus séduisant, et j'étais accompagné de Cassie ce soir-là.
Henri hocha la tête, se souvenant probablement de cette soirée.
- Je vois... mais cela suffit-il à expliquer une telle haine ?
Je soupirai, sentant le poids de l'histoire entre Zack et moi peser lourdement.
- Ce n'est pas seulement pour cela, continuai-je. Zack veut se venger de la vie qu'il aurait pu avoir. Au fond, il aurait pu choisir un autre chemin, mais il a préférer sa noirceur décider à sa place. Il ne s'agit pas seulement de jalousie, mais aussi d'une vengeance personnelle contre ce qu'il pense avoir perdu. Zack croit que je suis la cause de tous ses malheurs, alors qu'en réalité, il a lui-même fait ces choix.
Henri acquiesça, l'air résolu mais perplexe, il me questionna alors.
- Je comprends un peu mieux, mais puis-je vous demander, quel rôle avait Cassie à l'époque, monsieur ? Quelle est son lien avec tout cela ?
Je pris une profonde inspiration, prêt à révéler une autre part de notre passé compliqué.
- Zack était fou d'une seule chose, Henri, et c'était de Cassie. Il ne voyait que par elle, et c'était réciproque. Ils étaient fous l'un de l'autre. Leur amour était intense, presque obsessionnel. Mais tout changea quand la noirceur de Zack prit le dessus. Il a agit et a commis des actes que Cassie ne pouvait plus supporter. Elle la fuit, incapable de rester avec lui dans ces conditions.
Henri hocha lentement la tête, assimilant l'information.
- Et maintenant, Zack pense que vous êtes avec elle ?
- Certainement, répondis-je. Zack doit sûrement croire que Cassie et moi sommes ensemble, même si ce n'est pas le cas. Cassie a peur de ce qu'il pourrait lui faire, même si je sais que Zack ne pourrait jamais s'en prendre à elle. Il l'aime trop pour cela, mais elle ne voit pas les choses de cet avis. Pour Cassie, la menace est bien réelle.
Henri réfléchit un moment, ses yeux trahissant son inquiétude.
- Alors, il est vital que nous assurions sa sécurité et la vôtre, monsieur. Nous devons anticiper les mouvements de Zack et protéger Cassie.
Je hochai la tête, reconnaissant du soutien d'Henri.
- C'est exactement pour cela que nous devons agir rapidement. Nous devons en savoir plus sur les intentions de Zack et trouver un moyen de mettre fin à cette menace. D'ailleurs Henri, quels sont vos projets pour cet après-midi ?
Henri répondit sans hésitation.
- Je n'ai rien de prévu à part surveiller le personnel et assurer le bien-être de la maison, monsieur.
Je hochai la tête, satisfait de sa réponse.
- Très bien. En fait, j'ai besoin que vous veniez avec moi à New York. Nous partirons avec Kim et Cassie. J'espère obtenir plus d'informations sur Zack auprès d'une personne qui saura me répondre.
Henri me regarda avec une détermination renouvelée.
- Dans ce cas, permettez-moi de partir récupérer des affaires pour notre voyage, je serai de retour dans une trentaine de minutes.
Henri rentra chez lui pour prendre de quoi partir, promettant de revenir rapidement à la maison. Durant l'absence de mon majordome, je pris conscience, à contrecœur, que j'étais à présent obligé de faire face à mon passé. Une pensée me traversa l'esprit : le fait d'avoir à utiliser mon revolver. Pour rien au monde, je ne souhaiterais le pointer vers mon meilleur ami qu'était Zack à l'époque. Une part de moi reconnaissait combien Zack m'avait manqué pendant toutes ces années. Je regardai à travers les vitres de la terrasse, observant les nuages commencer à se former dans le ciel. Les souvenirs défilèrent devant mes yeux, comme une vieille bobine de film. Je revis notre enfance, Zack et moi, courant et faisant les quatre cents coups depuis nos jeunes âges. Nous avions grandi ensemble, traversant toutes les années jusqu'au lycée. Nous rigolions, buvions des bières, soutenions, draguions même ensemble. Zack était le frère que la vie ne m'avait jamais donné.
En repensant à tout cela, j'avais du mal à croire qu'il soit devenu une version pire que celles que nos pères avaient été. Une version pire que Cobra, l'un des partisans les plus redoutables de mon géniteur. Zack était devenu une version semant le chaos et le sang, une réalité bien plus sombre que je n'aurais pu imaginer. La réalité me ramena brutalement au présent. Je décidai d'effacer ces images du passé, de laisser de côté les souvenirs pour me concentrer sur ce qui devait être fait maintenant. J'avais des responsabilités, des personnes à protéger, et des décisions difficiles à prendre. Je soupirai profondément, me préparant mentalement pour les jours à venir. Le poids des souvenirs était lourd, mais la nécessité d'agir était plus pressante que jamais. Une question me vint : devais-je parler de mon retour à New York à Célia ?
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