Chapitre 41 : Célia



On m'aurait dit qu'un jour, je passerais un séjour à Amalfi ou dans l'une de mes destinations de rêve auprès de mon ex, je pense que je n'aurais jamais cru cette personne. Mais pourtant, c'était bien réel, je venais de vivre sans doute les plus beaux jours de ma vie auprès de cette personne si chère à mon cœur, Nate Jones. Je n'avais jamais été aussi heureuse, j'étais aux anges de pouvoir vivre ce voyage avec lui. J'étais tellement comblée que j'en oubliais Scott, le temps du séjour. J'étais si apaisée auprès de Nate que j'envisageais même une prochaine destination où me rendre en sa compagnie.

Toutefois, j'étais attristée, car nous avions passé un si beau séjour où notre amour, si longtemps enfoui, n'avait fait que s'accroître, mais il était bientôt temps de revenir à la réalité et de regagner Cannes.

Ce matin-là, nous nous étions levés tôt afin d'admirer les premiers rayons de soleil sur la plage d'Amalfi. Ces derniers dansaient sur les vagues et faisaient briller l'eau comme des diamants. Les couleurs se reflétaient sur nos visages, je pris la décision de serrer la main de Nate, sentant la douceur de sa peau contre la mienne. Il m'offrit un sourire, puis nous continuâmes à marcher côte à côte. Nous avançâmes lentement en passant devant des barques de pêcheurs colorées, alignées sur le sable, prêtes à être mises à l'eau pour la journée. Les maisons aux façades pastel accrochées aux falaises en arrière-plan semblaient encore endormies. Nate décida de s'arrêter subitement, il se retourna vers moi avant de se pencher pour ramasser un coquillage que les vagues avaient déposé sur la plage. Il me l'offrit comme si c'était le plus beau des cadeaux. Mon sourire s'élargit encore plus, et nous éclatâmes de rire, partageant cette simple mais précieuse découverte.

— Tu n'auras donc jamais fini de me faire des cadeaux, Nate ?

— Celui-ci ne vient pas de moi, c'est la plage qui te l'offre ! Ricana Nate, le sourire aux lèvres.

— Merci, plage d'Amalfi, pour ce ravissant présent !

— Voilà qu'elle se met à parler à la plage, je vais devenir jaloux, lança Nate en dévisageant l'horizon.

— Pas la peine d'être jaloux, tu es le seul à mes yeux.

— De toute évidence, la plage n'avait aucune chance à côté de Nate Jones.

— Je parle peut-être à la plage, mais toi, tu as pris la grosse tête. Le succès te fait tourner la tête !

— Et l'amour, alors ? L'amour rend fou, admit Nate, en se rapprochant de moi.

— Hum, je veux bien te croire. Pour tout te dire, Nate, je n'aurais jamais pensé que tu m'emmènerais dans l'un de mes pays favoris, ni que tu serais capable de faire tout cela pour moi, après tant d'années.

— Je ferai tout pour toi tout simplement car je t'aime, Célia. Je crois bien que je suis condamné à t'aimer toute ma vie. Tu sais, ça peut te paraître fou, mais depuis ton départ de New York, je n'ai jamais cessé de t'aimer. C'est d'ailleurs pour cette raison que je n'ai jamais pu tourner la page en me mettant avec quelqu'un d'autre. J'aurais trop l'impression de trahir notre lien et notre histoire. Tu vas rire, mais des fois, je rêvais de te revoir, de ce que je comptais te dire lorsque je te verrais à nouveau. J'espérais tant te revoir, même si ce n'était pas dans cette vie, j'espérais un jour te revoir dans la suivante.

Lorsque Nate énonça le fond de sa pensée, je fus grandement étonnée, car j'avais toujours pensé le contraire, depuis tout ce temps. Je le regardai avec des yeux emplis de surprise et de tendresse et poursuivis.

— Je suis surprise et choquée de l'apprendre. J'avais toujours cru que tu avais oublié notre histoire comme tu m'avais oubliée... Mais je suis ravie de le savoir, Nate. Je te rejoins, une relation comme la nôtre est impossible à oublier.

Nate se rapprocha de moi en posant ses mains sur ma taille, tandis que je posai les miennes sur ses joues.

— Je t'aime, Nate Jones, je t'aimerai toujours.

— Alors qu'est-ce que vous attendez, miss Banel, pour m'embrasser ? Chuchota Nate en me dévorant du regard.

Je m'approchai et posai délicatement mes lèvres sur les siennes, un baiser doux et tendre qui fit battre mon cœur plus fort. Il répondit à mon baiser avec la même douceur, prolongeant cet instant magique. Nous nous éloignâmes légèrement, nos regards se rencontrant et se perdant dans l'émotion du moment. Incapable de résister à la tendresse de son geste, je l'embrassai à nouveau, plus intensément cette fois, laissant toute notre passion et l'amour que je ressentais pour lui s'exprimer pleinement.

Après notre baiser, Nate s'éloigna légèrement, me souriant, et nous continuâmes de marcher main dans la main le long de la plage. Le soleil était maintenant pleinement levé, inondant le paysage d'une lumière éclatante et réchauffant l'air autour de nous. Nate se tourna vers moi tout en continuant de marcher.

— Qu'est-ce que tu aimerais faire avant de rentrer ce soir à Cannes ?

Je pris quelques secondes pour réfléchir, puis répondis avec un sourire.

— J'aimerais bien aller au restaurant pour le déjeuner. Nous pourrions essayer un autre de ces petits endroits charmants que nous avons vus hier, qu'en dis-tu ?

Nate acquiesça avant de rajouter.

— Excellente idée, je connais un endroit qui te plaira sûrement.

Soudain, son téléphone vibra dans la poche de son pantalon. Nate le sortit et vit que c'était Henri, son majordome, qui appelait. Il fronça légèrement les sourcils.

— Ce n'est pas normal, Henri me contacte uniquement pour des choses importantes, généralement il ne me dérange jamais lorsque je suis en déplacement à l'étranger.

— Peut-être qu'il veut simplement prendre de tes nouvelles ?

— Je ne pense pas, excuse-moi, mais je dois prendre l'appel.

J'acquiesçai comprenant la situation, Nate s'éloigna de quelques pas afin de décrocher les appels répétitifs de Henri. Je me rapprochai de lui afin d'écouter cette conversation qui ne me disait rien qui vaille.

— Henri, que se passe-t-il ? Questionna Nate d'un ton inquiet.

Tandis que j'étais proche de Nate, je lui serrai la main souhaitant lui apporter mon soutien silencieux en espérant qu'il puisse le ressentir. Le bruit des vagues et la douceur de la brise marine semblaient adoucir la gravité de l'appel. Nate raccrocha en rangeant son téléphone dans sa poche, il détourna le regard de ma portée et je compris immédiatement que notre séjour allait prendre fin plus tôt que prévu. Je ressentis immédiatement dans sa voix que quelque chose de grave était arrivé pendant notre absence.

— Qu'y a-t-il ? Que voulait ton majordome ?

— Il... il y a eu un incendie dans ma boulangerie, durant la nuit.

— Oh non... mais qui a bien pu faire ça ?

— Les policiers ont dit qu'il s'agissait d'un incendie criminel. Ils ont vu sur les vidéos prises par les caméras de surveillance de la ville une voiture sans plaque d'immatriculation arriver à vive allure. Un homme portant une capuche est sorti de la voiture et a balancé un cocktail Molotov à travers la vitrine de ma boulangerie. Ça a pris feu instantanément.

— Il y a des blessés ?

— Non, aucun. Ils ont évacué toute la rue, aucun blessé, c'est le plus rassurant.

— Nate, je suis désolée. Si quelque chose de grave s'est passé, c'est de ma faute... tu n'aurais peut-être pas dû partir avec moi.

— Hé, ce n'est pas de ta faute, Célia, ne dis pas ça. C'est moi qui ai décidé de ce séjour. J'avais besoin de ces moments avec toi, et je ne regrette rien.

Pour me réconforter, Nate m'attira contre lui et m'embrassa doucement sur le front.

— Et puis tu sais, même si on n'était pas venu à Amalfi, cet incendie aurait quand même eu lieu.

— Comment peux-tu dire cela ?

— Car je sais de qui il s'agit, je sais qui est l'auteur de cet acte criminel...

— Tu penses à Zack ?

— En effet, et puis même si ce n'est pas lui, ça doit être un de ses hommes qu'il dirige comme des marionnettes. Je suis désolé, Célia, mais je dois rentrer le plus tôt possible, ce qui veut dire que notre séjour se finit plus vite que prévu.

— Ne t'en fais pas, je sais que tu as des responsabilités en tant que directeur, mais il s'agit de la vie de Cassie, et si elle est en danger, il faut que tu rentres.

— Je te promets qu'on rattrapera ça...

— Nate, tu m'as offert sans doute le plus beau cadeau qu'on puisse me faire, je crois que tu en as déjà fait assez, rentrons.

Nate acquiesça en me serrant dans ses bras tendrement. Nous reprîmes notre marche le long de la plage, main dans la main, afin de regagner la villa. Il était temps de rentrer à Cannes.

                                                                                           ***

Durant le vol, je restai plongée dans mon téléphone, parcourant les photos de notre séjour à Amalfi. Je souriais en regardant nos souvenirs capturés, des moments de bonheur figés à jamais dans le temps. Revoir ces photos était comme si je les revivais de nouveau. Je fis défiler les images de nous marchant main dans la main sur la plage, dégustant des plats italiens dans des restaurants charmants, et riant ensemble sous la pluie. Nate m'observait discrètement, mais je savais que son cœur devait être en train de se serrer dans sa poitrine en pensant à la réalité qui nous attendait à Cannes.

À notre arrivée, Kim, le garde du corps de Nate, nous attendait sur le tarmac. Il nous accueillit chaleureusement, avec une expression sérieuse mais compréhensive.

— Monsieur Jones, Mademoiselle Banel, bienvenue. J'espère que vous avez fait bon voyage malgré les circonstances.

Nate lui expliqua brièvement la situation, et il acquiesça avec gravité. Ensuite, il nous conduisit jusqu'à mon appartement. Lorsque nous arrivâmes devant l'immeuble, Nate décida de monter mes bagages jusqu'à chez moi, par galanterie ou peut-être qu'il souhaitait prolonger encore un peu notre temps ensemble. Nous prîmes l'ascenseur en silence, nos mains toujours entrelacées. En entrant dans mon appartement, je réalisai que nos souvenirs d'Italie allaient sûrement rester là-bas. La réalité frappa de plein fouet Nate, ce que je redoutais était en train de se passer sous mes yeux. Nate déposa les bagages au pied de la porte d'entrée et aperçut les nombreuses photos que je possédais avec Scott. Ses yeux se posèrent sur les cadres posés sur les étagères, accrochés aux murs, et certains même sur la table basse de la pièce de séjour. La lueur du regard de Nate changea subitement, il essayait tout de même de faire bonne figure en me souriant faiblement.

— Célia, j'ai passé un incroyable week-end, murmura Nate. Mais il est temps de reprendre nos vies respectives.

En entendant les propos de Nate, la réalité me frappa aussi, et un froid s'installa entre nous. Nate se dirigea vers la porte, prêt à partir. Mais je le rattrapai, en lui tenant la main. Ce dernier se rapprocha de moi, attristé de devoir s'éloigner à nouveau. Il m'embrassa doucement sur le front, un geste d'affection, de respect et de remerciement. Nate se détourna et franchit la porte. Je la refermai doucement derrière lui, puis je me laissai lentement glisser au sol. Malgré les moments merveilleux que nous avions partagés, la réalité nous avait rattrapés. Mon cœur se serra, mais il fallait avancer de nouveau. En observant les cadres contenant les photos de Scott, je savais exactement ce qu'avait ressenti Nate en les apercevant, il s'était sûrement dit que j'appartenais à une autre vie, une vie dans laquelle il n'avait plus sa place...

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