Chapitre 33 : Célia
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J'aperçus Nate, ce dernier saluait Lisa d'un signe de tête poli. Son apparition me figea, j'étais tant surprise de le voir ici à cette heure tardive. Je ne compris pas pourquoi Nate avait choisi de venir dans ma boutique après le drame de ce matin. En me rapprochant de la sortie de l'allée des cabines, je regardais Lisa parler à Nate au loin, son embarras évident trahissait ses sentiments pour lui. Elle lui faisait savoir que la boutique était sur le point de fermer, mais ajoutait qu'elle pouvait tout de même le renseigner. C'était du Lisa tout cracher ! Étant secrètement amoureuse de Nate, elle ne pouvait rien lui refuser. Malgré l'embarras de mon amie, je n'étais pas d'accord. Pour quelle raison, Nate aurait un traitement de faveur ? Je sentais la colère monter en moi et décidais d'intervenir afin de chasser Nate, mais je devais aussi cacher ma frustration à l'égard de Lisa.
— Monsieur Jones, avez-vous vu l'heure avant de venir faire votre virée shopping ?
— Miss Banel ! Quel plaisir de vous revoir ! Je n'ai pas eu le temps d'échanger avec vous après l'atelier de ce matin, c'est ma cuisine qui vous a fait fuir ainsi ?
— Tant de choses me font fuir vous concernant, monsieur Jones, mais pour le moment, c'est vous qui devriez fuir de mon magasin, nous sommes actuellement fermés.
Lisa, nous regardant tour à tour, fut un peu confuse, ne comprenant pas la tension se trouvant entre moi et Nate.
— Certes, vous êtes fermé, mais Lisa s'est gentiment proposé de m'aider à trouver une robe pour un événement assez important, la parole est d'or, qu'en pensez-vous Lisa ?
— Je me suis proposé pour l'aider, Célia, après tout nous ne fermons pas maintenant, il nous reste un peu de temps avant d'éteindre les lumières.
— Très bien, mais je vais m'en occuper moi-même. Lisa, tu peux continuer à nettoyer les cabines, s'il te plaît.
— D'accord Célia, murmurait Lisa en saluant timidement Nate de la main.
J'attendis que Lisa s'éloigne de notre portée afin de pouvoir tutoyer Nate, mais surtout comprendre pourquoi ce dernier avait décidé de venir dans ma boutique à une heure tardive.
— Je peux savoir ce que tu fais ici ? Chuchotai-je en fusillant du regard, Nate.
— Eh bien, je suis un client comme un autre qui vient acheter des vêtements.
— Et tu as décidé de venir à l'heure de la fermeture ? Donc, tu vas me dire que durant toute ta journée à diriger ton restaurant, tu n'as pas un instant pour venir faire du shopping ?
— Exactement, Miss Banel, vous avez réponse à tout, dis donc, souriait Nate d'un air insolent.
— Dépêche-toi de me dire ce que tu veux.
— Je suis à la recherche d'une robe, de soirée de préférence, longue, attirante et classe. Peu importe le prix, tant que cela respecte ces trois critères.
— Très bien, je vais regarder ce que j'ai...
— Attends une minute, c'est cette robe que je souhaite celle-ci dans la vitrine, m'interrompait Nate en se rapprochant vers une de nos plus belles robes.
Nate avait posé le regard sur l'une de mes robes favorites. Il s'agissait d'une pièce d'une élégance incomparable. Le tissu rouge intense caressait la lumière, révélant des reflets chatoyants. Le haut de la robe était façonné comme un bouquet de pétales de roses, s'ouvrant délicatement, dévoilant un décolleté plongeant qui ajoutait une touche de sensualité à l'ensemble. La coupe ajustée soulignait avec grâce les courbes féminines, tandis que la traîne au sol apportait une note de majesté, étincelant de mille feux à chaque mouvement. J'avais pour but de l'essayer avant de la vendre.
— Cette robe est un véritable joyau. Sa couleur rouge flamboyante est comparable à celle d'une flamme ardente. Je te la prends.
— J'ignorai que tu t'y connaissais en robe, dis-moi cette robe, elle est pour toi ?
Nate afficha un léger sourire avant de me répondre.
— Pour tout te dire, il s'agit d'un cadeau.
— Hum, pour une de tes conquêtes ?
— Pour Cassie.
— Oh, j'ignorai que mon ancienne meilleure amie te plaisait
— C'est une très bonne amie.
— Épargne-moi les détails, si c'est pour Cassie, tu devrais la prendre, elle est en taille trente-six en plus, elle lui ira à merveilles. Je vais te donner, attends-moi à la caisse, déclarai-je en guettant Nate qui se dirigeait vers la caisse.
Pendant que je me dirigeais vers la vitrine pour prendre la robe, Lisa passa devant Nate avec un sourire en coin, geste auquel ce dernier répondit poliment. Voyant cela, je fus agacée et méfiante. Je lui ordonnai sèchement de partir et de rentrer chez elle plus tôt. Je ne voulais pas qu'elle ait plus d'interaction avec Nate que nécessaire.
— Lisa, tu n'as qu'à rentrer plus tôt, il me reste juste à faire l'inventaire et puis le ménage est déjà fait, repose-toi, on se verra demain.
— Tu es sûre que ça ne te dérange pas ?
— Puisque je te le dis, vas-y, file !
— Très bien dans ce cas, à demain Célia, bonne soirée Nate, déclarait Lisa en me chuchotant de lui raconter les détails de l'instant avec Nate demain.
En n'y faisant pas attention, j'attendis quelques instants que Lisa quitte la boutique pour enfin être moi-même envers Nate. Ce dernier jeta un regard vers le départ de ma collègue avant de détourner son attention vers moi.
— Tu as une ravissante collègue, très douce, très gentille et très chaleureuse.
— Et en plus de ça, elle craque sur toi, je t'interdis de la fréquenter, sache-le, ordonnais-je en passant derrière le comptoir.
— Rassure-toi, ce n'est pas mon genre de femme, je ne faisais que de la complimenter, rien de plus.
En détournant mon attention du regard de Nate, je me concentrai sur le prix de la robe que j'annonçai à ce dernier.
— La robe est au prix de deux mille euros.
— Je ne peux pas avoir une réduction commerçante ?
— Bien-sure, elle passe maintenant à deux mille cinq cents euros, tu la prends ou non ?
— Attend, pourquoi elle devient plus chère que le prix initial ? C'est censé être un rabais, pas une augmentation.
— C'est le prix que j'indique aux personnes qui n'ont rien à faire ici à une heure ou à celles qui ont disparu de ma vie sans même me laisser un mot, cela te gêne ?
— Je comprends, très bien, dans ce cas, je te la prends pour ce prix-là.
— Super, insère ta carte dans le TPE.
— Juste une question, L'Orchidée fait-elle une carte de fidélité ? Demandait Nate avec un sourire en coin.
— Non, pas encore, avouais-je, d'un air agacé.
— C'est ce que je pensais, rétorquait Nate en retirant sa carte de la machine.
— Prend ta robe et va-t'en, je ne veux plus te voir ici, m'exclamais-je en emballant la robe et l'empaquetant dans une boite.
— Je ne comptais pas rester pour la nuit, toutefois, j'espérais quand même avoir quelques explications sur nos... retrouvailles d'hier, tu sais dans les cuisines de mon restaurant, tu te souviens, c'est quand tu as trompé ton cher Scott ? S'exclamait Nate d'un sourire narquois.
— Il n'y a rien à expliquer, c'était une erreur, Nate.
— Une erreur ? Intéressant, pourtant je ne suis pas du même avis que toi. Peut-être devrai-je poser la question à Scott, avoir son avis pourrait déterminer la suite de ton avenir avec lui, qu'en dis-tu ?
— À quoi, tu joues Nate ? Que veux-tu ? Ça t'amuse à ce que je vois, entre tes références à notre nuit durant ton atelier, ton intérêt espiègle à m'inviter à ton bal sachant que tu savais qui j'étais. Alors, je te pose la question, à quoi tu joues ?
— Moi ? Je ne joue à rien, voyons, je veux juste des explications, tu viens dans ma ville dix ans plus tard et hier, tu me sautes dans les bras en baisant avec moi, ça étonnerai plus d'une personne.
— Je te le redis encore une fois, Nate, car visiblement, tu ne comprends rien. Tout ça était une erreur que je regrette profondément. Je n'aurais jamais dû céder à cette folie du passé. Et sache que je n'ai pas à me justifier auprès de toi ou de qui que ce soit d'autre. Maintenant, sors de ma boutique !
— Tu te mens à toi-même, tu te caches la vérité, mais tôt ou tard cette vérité éclatera.
— De quelle vérité tu parles ? M'exclamais-je à vive voix en me rapprochant de lui, bras croisé sur ma poitrine.
— Le fait que tu ressentes encore des sentiments pour moi, même après dix ans.
— J'espère que tu rigoles là, Nate ?! C'est une blague ? Tu penses encore que j'ai des sentiments pour toi ? Après tout ce temps ? Je te rappelle que je suis fiancée à Scott, tu arrives trop tard.
— Crois-moi, Célia, les yeux sont le miroir de l'âme. Et lorsque je regarde les tiens, je peux voir toute la vérité que tu tentes de dissimuler, avouait Nate d'un ton assuré.
— Tu te trompes, Nate. Je n'ai plus aucun sentiment pour toi. C'est du passé, et je préfère que ça reste ainsi, tu n'as plus de place dans ma vie désormais, tu as mis un point final à notre histoire et j'ai décidé de fermer le livre, rétorquai-je en fronçant les sourcils.
Nate se rapprocha de ma portée, captivant mon regard. De ma position, il m'était possible de sentir l'intensité de son regard, l'attirance magnétique qui nous liait à nouveaux malgré les années écoulées. Puis dans un murmure, Nate lâchait tendrement près de mon oreille.
— Tu peux te mentir à toi-même autant que tu veux, Célia. Mais je sais que tu ressens toujours quelque chose pour moi.
C'est à cet instant, que je fis un mouvement de recul, sentant mon cœur s'emballer. Malgré moi, une partie de mon être était encore attirée par Nate.
— Tu te fais des idées ! Ce n'est pas parce que j'ai couché avec toi, hier, que je vais te tomber dans les bras ce soir ! J'ai eu un moment de faiblesse en te revoyant, mais ce n'est qu'une erreur, c'est tout, pour moi, tu n'es plus rien ! Tu appartiens au passé, Nate ! Et je ne te veux plus dans ma vie.
— Que tu le veuilles ou non, je serais toujours là, que ce soit dans cette ville, dans cette rue, dans les médias, sur les lèvres de ton entourage, dans les magazines, tu entendras toujours parler de moi. Et puis maintenant que je travaille avec ton cher fiancé, cela t'obligera à affronter la vérité, s'exclamait Nate en s'éloignant vers la sortie.
— C'est ta faute, hein ? C'est une de tes ruses, pas vrai ? Questionnai-je, en restant planté au centre de la boutique face à la sortie.
— Je ne vois pas de quoi tu parles.
— Je sais que c'est toi ! Tu as vu que Scott voulait faire un partenariat avec ton restaurant et tu n'as rien trouvé de mieux que de l'envoyer au Canada dans l'une de tes futures implantations qui n'existe même pas encore. Tout ça avec pour but de te rapprocher de moi, c'est si horrible et je sais que tu es capable d'élaborer un plan pareil, grondai-je, les larmes aux yeux.
— J'avoue que c'est un super plan ! Mais tu me crois si horrible que ça ? Ton bonheur est la seule chose que je veuille, je ne suis pas un monstre, murmurait Nate en baissant le regard.
— Tu l'es peut-être, après tout, tu es le fils d'un grand délinquant, les chiens ne font pas des chats. Ouch, je crois avoir touché une corde sensible, affirmai-je sous l'insolence.
— Donc tu es encore sur ça ? Sache que si je suis devenue un autre homme, c'est tout simplement parce que j'ai eu mon père en guise de géniteur, mais ça n'a jamais eu l'air de te gêner lorsque l'on passait toutes nos nuits ensemble dois-je te rappeler que c'était un fils de délinquant qui te faisait jouir à en hurler ?
— Stoppe-toi là, je ne veux plus entendre parler du passé.
— Dommage, ça devenait intéressant, narguait Nate d'un sourire arrogant.
— Donc c'est ça la vie que tu me réserves ? On va se lancer des piques en vêtu en voilà à chaque fois que l'on se rencontrera ? Je n'en veux pas de cette vie, Nate. Oui, je suis passée à autre chose et aujourd'hui, nous sommes obligés de se fréquenter professionnellement, mais sache que tu resteras un inconnu à mes yeux, tu seras Nate Jones le directeur de Comme une évidence et tu auras uniquement ce titre à mes yeux.
— Célia, tu ne peux pas oublier le passé, je sais que quand je suis près de toi, tu n'as pas la même lueur dans ton regard, on ne peut pas être simplement des inconnus, peut-être devrions-nous être amis ? Puisque nous allons souvent nous voir dans les jours à venir.
— Il est hors de question que je sois ami avec toi, je t'en prie, Nate, n'ouvre pas ce sujet-là. Tu as eu ta chance dans le passé et tu n'as pas su la garder. Maintenant, je veux juste oublier, je veux juste t'oublier...
— Bien, je m'en vais dans ce cas, en espérant que tu tiennes tes paroles.
— Va-t'en, s'il te plait...
Nate me jeta un dernier regard rempli de la vérité que l'on ne se dira jamais, puis sortit en déclenchant la sonnette de la porte. En prenant une longue expiration, je me dirigeai vers les cabines afin d'éteindre la lumière. J'en profitai également pour envoyer un message à Scott le prévenant de mon retard. Attendant patiemment de recevoir la notification de la bonne réception de mon message, la sonnerie de la boutique retentit à nouveau. En me dirigeant vers l'entrée, je tombai à nouveau sur Nate, s'avançant rapidement vers moi, en l'apercevant de nouveau, je le questionnai de nouveau.
— Je peux savoir ce que tu fais encore là ?! Qu'as-tu oublié ?
— Je t'ai oublié toi ! Avouait Nate en posant ses mains sur mes joues tout en m'embrassant farouchement.
Surprise par sa soudaine approche, je reculai instinctivement, mais ses mains sur mes joues me figèrent sur place. Ses lèvres se pressèrent contre les miennes dans un baiser fougueux, ravivant en moi un tourbillon d'émotions que j'avais tant voulu oublier. Je voulais le repousser, lui rappeler qu'il n'avait pas sa place dans ma vie, mais son étreinte était si intense, si familière, que je me laissai emporter un instant, car une part de moi avait tant envie d'être à nouveau proche de Nate. Je me laissai alors emporter par l'élan de passion qui nous submergeait, mes résistances s'effritant devant la force de notre désir commun. Nate me porta jusqu'au fond de la boutique, vers les cabines d'essayage, où nos lèvres se cherchèrent avidement dans un baiser ardent. Ses mains parcouraient mon corps avec une familiarité troublante, déclenchant en moi des vagues de plaisir. Lentement, nos vêtements devinrent des obstacles à notre union brûlante, et dans un geste, Nate les fit glisser le long de nos corps enlacés en les jetant de par et d'autres sur le sol.
Dans un geste passionné, Nate me posa sur la table face aux cabines. Ce dernier fit tomber un amas de cintres qui résonnaient bruyamment sur le sol. Mon exaspération se mêla à l'excitation qui nous enveloppait, car plutôt que de s'attarder sur les cintres éparpillés, je désirais ardemment sentir à nouveau ses lèvres contre les miennes. Nate remonta à mes yeux en plongeant dans mon regard avec une certaine intensité. Il se rapprocha de mon oreille en me murmurant.
— Dis-moi ce que tu veux, Célia...
Ses lèvres effleurèrent délicatement mon lobe, m'envoyant des frissons le long de l'échine. Dans un souffle, je lui répondis d'une voix rauque.
— Continue et ne t'arrête surtout pas, chuchotai-je, sentant mon pouls s'accélérer en le regardant dans ses yeux. Je te veux, Nate Jones...
Chaque caresse de Nate embrasait mon intimité envoyant comme des étincelles dans mes veines. Il tira un rideau accroché à l'une des cabines, pour nous offrir un semblant d'intimité dans cet endroit peu conventionnel. En le déposant au sol, il en profitait également pour retirer son boxer. En allant à la rencontre de mon regard, il vint me soulever avec une facilité déconcertante, me déposant avec douceur sur le tissu épais du rideau. Ses mains expertes explorant chaque parcelle de ma peau, éveillant des sensations enivrantes à chaque contact.
Les battements de mon cœur s'accéléraient alors que nos lèvres se cherchaient dans des baisers passionnés. Les mains de Nate parcouraient mon corps avec une ardeur dévorante, chaque caresse me provoquait une traînée de feu sur ma peau. Sous son regard rempli de désir, je m'abandonnai à cette fusion. En baladant mes mains sur le dos musclé de Nate, ce dernier en profitait pour retirer ma lingerie, pressant d'une main l'un de mes seins. Quant à moi, je me laissai happer par la passion dévorante qui nous consumaient. Nate explorait chaque courbe de mon corps avec une avidité insatiable, ses mains caressant, effleurant, chaque centimètre de ma peau. Nos souffles se mêlant dans une danse sensuelle et provocante, sa langue explorait ma bouche, faisant naître en moi un désir ardent de continuer notre acte. Ses lèvres parcouraient mon cou, mes épaules, mes seins, mon ventre, pour se nicher un peu plus bas à chaque seconde. Je ne le lâchai pas du regard, Nate s'éloigna afin de reprendre sa veste de costume où se trouvait dans l'une de ses poches intérieures, une protection, ce qui me surprit étrangement.
— Attends, tu avais préparé ton coup ?
— Règle numéro une, toujours sortir avec un préservatif. Cesse de parler et profite de cet instant.
— Donne-moi ce que j'ai envie avant que je te supplie de le faire.
Un sourire s'affichait sur les lèvres de Nate, ce dernier fit glisser la protection le long de son sexe avant de revenir vers moi. Son doux regard plongea dans le mien, pendant que Nate me pénétra soudainement. Il se donnait à moi avec une intensité passionnée, répondant à mes désirs tout comme je le souhaitais. Chacun de ses coups de reins étaient un hymne au plaisir partagé. Sous ses attentions et ces baisers, je me sentis transportée vers des sommets de jouissance insoupçonnés. Chaque mouvement de son corps contre le mien étaient des décharges électriques de plaisir pur. En l'espace d'un instant, j'oubliai tout...
Quelques instants plus tard, le silence enveloppait les cabines, ne laissant place qu'au doux murmure de notre respiration apaisé. Tête posée sur le torse de Nate, je laissais mes doigts glisser sur les contours de ses muscles. Nate, quant à lui, avait les yeux clos, laissant ses doigts se perdre dans les boucles soyeuses de mes cheveux. Aucun mot n'était nécessaire, seule notre proximité suffisait à combler le vide qui nous avaient séparés pendant si longtemps. Je me redressai lentement, détachant mon regard de celui de Nate.
— Nate, il faut vraiment que l'on arrête de se voir.
— Pourquoi ?
— Sérieusement ? Tu me poses réellement la question ?
— Je ne vois pas où est le mal de se voir, je sais que tu as envie de moi et puis moi, c'est réciproque.
— Nate, lançais-je en posant ma main sur sa joue. On a plus dix-sept-ans, on a des responsabilités aujourd'hui et aussi, on n'est pas ensemble toi et moi, tout est différent.
— Dis plutôt que tu as Scott qui nous sépare, rétorquait Nate en retirant ma main de sa joue.
— Oui et je l'aime, je ne peux pas continuer ce jeu avec toi, je ne veux pas lui faire du mal. Et puis ce n'est pas sain pour nous, ni pour personne d'autre
— Bref, il est temps que je m'en aille, puisque tu ne veux pas voir la vérité en face, s'exclamait Nate en se levant afin d'attraper son boxer.
Je me levai pour attraper mes sous-vêtements tout en répondant à la remarque de Nate.
— Moi, je ne veux pas voir la vérité en face ? Mais c'est plutôt toi qui ne souhaites pas la voir, tu ne veux pas voir que je suis fiancée et que nous n'avons plus aucun point commun ensemble, Nate.
— Je ne te parlais pas de cette vérité qui n'en est pas une d'ailleurs. Je te parle du fait que le destin nous réunisse encore une fois dans une autre ville, dans un autre pays que le nôtre, mais madame ne souhaite pas le voir. Tant pis pour toi Célia, le jour où tu t'en rendras compte, il sera sûrement trop tard, lançait Nate en remettant sa chemise ainsi que son pantalon.
Tout en le suivant en prenant mon bustier ainsi que mon pantalon, je fis face à Nate qui captait mon regard avec insistance.
— Je sais ce que je fais, car j'écoute mon cœur.
— Ah bon, et il te dit quoi, ton cœur ? Questionnait Nate, un sourire narquois en bout de lèvres.
— Mon cœur appartient à Scott et je lui dois fidélité, tu devrais t'en aller maintenant Nate. Si l'on doit se voir, je resterai de marbre avec toi et j'agirai uniquement professionnellement.
— Très bien, dans ce cas, au revoir miss Banel, soupirait Nate en défilant sous mes yeux, veste de costume à la main.
Je me retrouvai seule dans ma boutique, les émotions encore vives de cette rencontre intime avec Nate. L'heure tardive me rappelait que je devais terminer de ranger les cabines, mais la fatigue était beaucoup trop forte. Je décidai de reporter cette tâche au lendemain, j'éteignis les lumières de la boutique et partis pour rentrer chez moi. En entrant dans l'appartement, je fus surprise de trouver Scott déjà là, entouré de valises près de la porte d'entrée. Mon cœur se mit alors à se serrer, craignant qu'il ait découvert quelque chose sur mon récent rapprochement avec Nate. Mais Scott me coupa dans mes pensées en m'expliquant calmement la raison de son départ.
— Célia ! Tu as tardé dis donc, lançait Scott en jetant un coup d'œil sur sa montre.
— Mon chéri ! Pourquoi tu as fait tes valises ?
— Eh bien, tu sais ce voyage d'affaires pour Montréal, mon directeur souhaite que je m'en aille dès ce soir afin de gagner les locaux à partir de demain dans la matinée.
— Non... C'est impossible, tu ne comptes pas me laisser seule dès ce soir...
— Je suis désolée mon cœur, j'attendais que tu rentres pour pouvoir faire ceci...
Scott sortit une bague de sa poche, un éclat brillant qui captura la lumière de la pièce, mais également mon attention. Le regard fixé, il s'agenouilla devant moi.
— Célia, je sais que ce n'est pas l'endroit ni le moment idéal, mais je ne veux pas partir sans te poser cette question. Veux-tu m'épouser ?
Sans voix, je restai surprise. Les émotions se bousculaient en moi, entre la tristesse de la séparation imminente et la surprise de cette demande inattendue.
— Oh mon Dieu, Scott, je...
— Prends ton temps. Je veux juste que tu saches que je t'aime plus que tout, Célia et que, même si je pars, tu seras toujours dans mon cœur.
Je regardai la bague étincelante dans la paume de la main de mon fiancé, puis le visage aimant de Scott. Je sentis les larmes me monter aux yeux. Sous l'excitation, je répondis à sa demande soudaine.
— Oui, Scott. Oui, je veux t'épouser !
Scott se releva alors, un sourire radieux illuminant son visage. Il glissa la bague à mon doigt et m'embrassa tendrement avant son départ pour le Canada.
— Je suis si heureux, mais je dois y aller, mon avion m'attend, je t'appelle dès que je suis arrivé, je t'aime Célia.
Le départ de Scott pour le Canada me laissa perdue dans un océan d'émotions contradictoires. Alors que je regardais mon futur époux s'éloigner, une tristesse profonde m'envahit. Je me sentis désemparée, confrontée à l'idée de rester seule dans cette ville que je connaissais peine sans la présence rassurante de Scott à mes côtés. Pourtant, en même temps, une part de moi se sentit soulagée. La perspective de ne plus avoir à cacher mes sentiments confus envers Nate, maintenant que Scott était parti, me libérait d'un poids. Mais cette liberté venait avec son lot d'incertitudes. Les sentiments que j'éprouvais pour Nate étaient encore flous, mêlés à la culpabilité et à la confusion. Alors que je regardais Scott disparaître à l'horizon par la fenêtre, je savais que les jours à venir seraient remplis de défis et de décisions difficiles à prendre. Je devrais faire face à mes sentiments, affronter mon passé et décider de l'avenir que je voulais réellement. Et au cœur de tout cela, se tenait Nate, un homme qui avait toujours eu le pouvoir de faire chavirer mon cœur...
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