Chapitre 30 : Nate
Je ne réalisai pas ce qu'il venait de se produire, à cet instant, j'étais seul dans les cuisines de mon restaurant avec comme seules sensations, des images de notre étreinte qui résonnaient encore dans mon esprit, comme les échos d'une mélodie passionnée. Il m'était encore possible de sentir la chaleur de sa peau contre la sienne, le frisson électrique parcourant mon corps à chaque contact.
Secondes après secondes, je me reconnectai doucement à la réalité en me rendant compte que je venais réellement de faire l'amour avec Célia. Je ressentais à la fois l'excitation de ce qu'on venait de partager, mais aussi une touche de culpabilité et de peur, craignant les possibles conséquences de notre acte. L'avoir fait avec elle, après toutes ces années, je me demandai au fond de moi ce que cela signifiait pour elle, est-ce qu'elle en avait réellement envie ou si j'étais seulement un coup d'un soir pour se raviver des souvenirs. Un mélange de confusion et de désir m'envahissait, me laissant là, au milieu de la cuisine déserte, avec seul compagnon le silence assourdissant de mes pensées tourmentées.
En n'y repensant plus, je partis des cuisines en m'assurant de tout remettre en place. Je quittai ensuite le restaurant. Dehors, la nuit enveloppait la ville de son obscurité familière, quant à moi, j'atteignis ma voiture en m'installant au volant. Je me laissai porter par la douceur de la nuit alors que je roulais dans les rues sombres, mes pensées tourbillonnant entre passé, présent et futur incertain. Les lumières de la ville défilaient autour de moi, mais malgré toutes les questions qui me tourmentaient, une lueur d'espoir persistait dans mon cœur, celle de pouvoir à nouveau gagner le cœur de Célia.
Le lendemain matin, je me levai tôt, déterminé à prendre un nouveau départ. Sans réfléchir, j'enfilai mon short de course, un tee-shirt noir et mes baskets. Accédant au centre-ville de Cannes, je commençai par courir le long du littoral, laissant mes pensées s'envoler avec chaque foulée. Le doux murmure des vagues venait rythmer mes pas, apaisant mon esprit agité. En me rapprochant de la plage de la Croisette, je décidai de retirer mon t-shirt. Torse nu, je ressentis le vent frais caresser ma peau alors que je courrai près de l'eau.
Une fois sur le sable, je décidai de faire quelques exercices, tandis que je m'adonnai aux squats et aux fentes, je sentis les regards curieux des femmes bronzer à proximité. Leurs regards appréciateurs me firent sourire, même si j'essayai de rester concentré sur ma séance d'exercices. Je sentis leurs regards peser sur moi, une distraction bienvenue dans ma routine habituelle. Malgré moi, je me sentis un peu plus fort, un peu plus confiant sous leurs regards admiratifs.
Pendant un instant, je laissai de côté mes pensées tourmentées pour me laisser simplement imprégner par l'instant présent, par la chaleur du soleil sur ma peau et par l'énergie revitalisante de l'effort physique. Une fois mes exercices terminés, j'échangeai quelques sourires avec les femmes qui m'avaient observé, avant de reprendre ma course le long de la plage, le cœur léger et l'esprit détendu. Ce moment fugace de flirt innocent avait éclairci mon humeur et m'avait donné la force nécessaire pour affronter la journée qui m'attendait.
Alors que je buvais un peu d'eau pour me rafraîchir, une goutte glissa de la bouteille et atterrit sur mon torse musclé, suivie par d'autres qui dégoulinèrent lentement sur ma peau. C'est à ce moment précis que je reconnus Lisa, la collègue de Célia, passer devant moi. Elle me reconnut instantanément et son regard s'illumina d'admiration alors qu'elle s'approchait. D'un geste naturel, je la saluai d'un signe de tête amical, un sourire naissant sur mes lèvres.
— Bonjour Lisa, dis-je d'une voix chaleureuse, me sentant soudainement conscient de ma propre apparence, des gouttes d'eau glissant doucement le long de mon torse.
Elle me rendit mon salut avec un sourire radieux, ses yeux pétillants d'enthousiasme.
— Bonjour monsieur Jones, répondit-elle d'une légère note d'admiration. Vous faites du sport ?
— Oui, un petit moment pour me ressourcer avant de commencer ma journée. Et voyons, appelez-moi Nate.
— Très bien Nate, je vais vous laisser, Célia m'attend au magasin, ce fut un plaisir de vous voir.
— Plaisir partagé, vous passerez le bonjour de ma part à votre responsable.
— Ce sera fait, à bientôt Nate, lançait Lisa timidement.
Notre conversation légère et amicale balaya les derniers vestiges de mes préoccupations de la nuit précédente, me laissant avec un sentiment de calme et de sérénité. Alors que Lisa continuait son chemin vers son travail, je me sentis envahi par une vague de gratitude pour ce bref moment de connexion humaine qui avait dissipé les nuages sombres qui avaient obscurci mon esprit. Quant à moi, je repris ma course avec une énergie renouvelée. Arrivé devant mon restaurant, je pris une brève pause pour enfiler mon tee-shirt. Une fois vêtu, je franchis la porte de mon établissement. La terrasse baignée par le soleil matinal m'invitait à m'installer et à profiter d'un petit-déjeuner revigorant.
Je choisis une table à l'ombre, savourant l'instant présent alors que je commandai mon café et mon petit-déjeuner. Le calme apaisant de mon restaurant, mêlé aux effluves alléchants de la cuisine, m'enveloppait d'une sensation de confort et de familiarité. Pendant que je dégustais mon repas, je laissai mon esprit vagabonder, repensant à la matinée mouvementée que je venais de vivre. En sirotant mon café, j'observai avec satisfaction mon équipe qui arrivait progressivement. Mon regard se posa sur ma montre, notant discrètement ceux qui étaient en retard. Sans trop de tracas, je continuai de déguster mon petit-déjeuner, sachant que je réprimanderai les retardataires plus tard.
Cependant, mon calme fut interrompu lorsque je vis Julia courir jusqu'à l'entrée du restaurant, visiblement en retard. Une pointe d'irritation me traversa alors que je remarquais une fois de plus son manque de ponctualité. Julia était une employée talentueuse, mais son retard constant commençait à devenir un problème. Je soupirai intérieurement, me promettant de régler ce souci dès que possible. Au même moment, je remarquai l'arrivée de Cassie. Son regard exprimait une certaine tension, ce qui me fit deviner qu'elle avait pu échanger avec Célia. Je pris note mentalement de cette observation, sachant que je devrais m'entretenir avec Cassie plus tard dans la journée.
Depuis que j'avais recruté Cassie, cette dernière était une membre précieuse de mon équipe, mais aussi une amie, la savoir mal, m'atteignais d'une certaine façon. Je pressentais que leur rencontre récente pourrait avoir des répercussions sur l'ambiance au sein du restaurant, et peut-être même sur sa dynamique de travail. Je terminai mon café, gardant mon attention divisée entre mes collègues qui arrivaient et les pensées concernant les discussions que j'aurai à avoir plus tard. Une fois tout le monde réuni, je me levai de ma chaise, tenant ma tasse en main pour la remettre à un des serveurs en salle, je regagnai le restaurant.
En rentrant dans le restaurant, je fus surpris de croiser Cassie qui sortait en même temps. Elle semblait absorbée par ses pensées, et sans faire attention à qui elle avait en face d'elle, elle s'excusa en passant à côté de moi.
— Excusez-moi, je ne vous avais pas vu, murmurait rapidement la blonde, les yeux fixés sur l'horizon.
Je la regardai s'éloigner, remarquant son air distrait. Puis, comme si elle avait réalisé quelque chose d'inhabituel, elle se figea brusquement. Ses yeux s'écarquillèrent en me reconnaissant, et une expression d'étonnement se peignit sur son visage.
— Nate ? s'étonna-t-elle, son regard balayant ma tenue décontractée. Je... Je ne m'attendais pas à te voir dans cette tenue. Tu es loin de ton élégance habituelle.
Je lui adressai un sourire, comprenant sa surprise.
— Eh bien, il faut bien changer de temps en temps. Je suis allé courir ce matin pendant que tu étais en pleine discussion avec Célia.
— Oui, d'ailleurs, à propos de ça...
— Je t'en prie, pas maintenant, on en discutera plus tard, pour l'instant, j'ai mieux à faire. Rejoins-moi après la pause déjeuner, devant le restaurant, d'accord ? J'aimerais t'emmener manger quelque part pour en discuter calmement.
— Très bien, j'attendrai dans ce cas, lançait Cassie suivie d'un sourire.
En m'avançant vers l'intérieur, j'aperçus Julia dans le coin bar. Elle était occupée derrière le comptoir, vérifiant les dernières préparations pour la journée.
— Julia, l'interpellai-je, attirant son attention. Les ateliers ont-ils été correctement annoncés sur les réseaux sociaux ?
Elle m'assura que tout était en ordre, confirmant que les annonces avaient été publiées comme prévu pour le lendemain matin. Satisfait de sa réponse, je sortis mon téléphone pour contacter la start-up de Scott afin d'obtenir son numéro. Une fois obtenu son contact, je décidai de l'appeler pour l'inviter à un de mes ateliers.
— Scott, bonjour, c'est Nate Jones, le directeur de Comme une évidence. J'organise des ateliers au restaurant et j'aimerais vous inviter, ainsi que votre fiancée, à y participer.
— Oh bonjour monsieur Jones, ce serait un réel plaisir, j'en parle avec Célia et je reviens vite vers vous, merci beaucoup d'avoir pensé à nous.
Lorsque je raccrochai, un sourire malicieux s'était dessiné sur mes lèvres. Je savais que cette invitation mettrait Célia dans une situation délicate, car elle devrait retourner dans les cuisines du restaurant où nous avions partagé notre moment intime la nuit précédente, mais j'étais curieux de voir comment elle réagirait et je comptai bien en jouer. Après avoir géré les affaires du restaurant pour la journée, je décidai de prendre un peu de temps pour moi. J'avais besoin de me changer les idées, et quoi de mieux que du shopping pour me remonter le moral ?
Je me dirigeais alors vers les boutiques de vêtements, à la recherche d'un nouveau costume élégant et sexy. Après avoir fait quelques essayages, je tombai sur le parfait, qui était à la fois audacieux et sophistiqué. Une fois mon achat terminé, je retournai devant mon restaurant, où j'avais prévu une petite surprise pour Cassie. J'avais réservé un VTC afin de nous conduire à la maison ayant laissé ma voiture dans mon garage. Quand le chauffeur arriva, j'attendis à côté, attendant patiemment Cassie. Lorsqu'elle sortit du restaurant et aperçut la voiture, son visage s'illumina de surprise.
— Hum, petite question, où comptes-tu m'emmener ?
— Eh bien, je t'invite à monter pour le découvrir, lançais-je en lui ouvrant la portière.
— Un vrai gentleman, j'aime beaucoup, murmurait Cassie, un sourire en coin.
Pendant le trajet, nous échangions quelques banalités, mais je sentais que quelque chose pesait sur l'esprit de Cassie. Elle semblait perdue dans ses pensées, ignorant complètement que j'étais derrière ce geste. Arrivé à ma maison, je remerciai le chauffeur et descendis du VTC, invitant Cassie à me suivre. Elle paraissait surprise de se retrouver devant chez moi.
— Attends, mais c'est chez toi ? Elle est immense cette maison, on dirait un mélange entre le repère de Batman et la maison des Kardashian.
— En effet, c'est assez grand, suis-moi, je vais te faire visiter.
Alors que Cassie me suivait, elle ne pouvait s'empêcher d'être surprise par l'imposante bâtisse qui se dressait devant elle. Ma maison contemporaine était immense, avec une architecture saisissante et des lignes épurées. J'avais fait appel à l'un des meilleur designer que Cannes pouvait posséder. La couleur noire de la façade ajoutait une touche de mystère.
Cassie était émerveillée devant la demeure spectaculaire, si différente de ce à quoi elle s'attendait. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui se cachait derrière ces murs impressionnants. Je lui offris un sourire en voyant son expression surprise, comprenant son étonnement.
— Ta maison est magnifique, murmura-t-elle, ses yeux parcourant les contours élégants de la structure.
— Merci, répondis-je avec un léger sourire.
En rentrant dedans, Cassie resta bouche bée devant l'intérieur où chaque détail été soigneusement pensé. C'était un monde à part, loin de l'agitation du restaurant et de la vie quotidienne, c'était mon petit havre de paix. Alors que je me rapprochai de la cuisine, Cassie s'installa confortablement sur le canapé en cuir, m'observant me diriger vers les cuisines pour aller chercher de l'eau. En rejoignant Cassie pour lui tendre un verre d'eau, j'entendis une présence se rapprocher. Je tournai la tête pour voir Henri, mon majordome s'approcher de notre portée avec une grâce silencieuse.
— Bonjour Nate, nous avons de la visite ? Demandait Henri, le regard posait sur Cassie.
— Cassie, laisse-moi te présenter Henri, m'exclamai-je en souriant. Il est avec moi depuis des années, et c'est un véritable pilier ici.
Cassie acquiesçait en souriant vers Henri. Ce dernier s'inclinait légèrement en signe de salutation.
— Enchantée Henri, je suis ravie de faire votre connaissance, lançait la blonde d'un sourire chaleureux.
Henri répondit d'une voix posée, son expression toujours empreinte d'une élégance intemporelle.
— Le plaisir est partagé, mademoiselle Cassie. Si vous avez besoin de quoi que ce soit pendant votre séjour ici, n'hésitez pas à me le faire savoir.
— Henri, je file me doucher, veillez à qu'elle ne manque de rien, il s'agit d'une très bonne amie.
— Bien monsieur.
Je remerciai Henri d'un signe de tête et quittai la pièce. Je laissai Cassie en bonne compagnie dans la salle de séjour, tandis que je montai à l'étage pour me doucher et m'habiller. Dans la tranquillité de ma chambre, je choisis une chemise bleu ciel, que je fis glisser sur mes épaules, puis un pantalon de costume noir, assorti à la tenue.
L'eau chaude de la douche détendit mes muscles fatigués de la matinée. Je laissai l'eau ruisseler sur ma peau, me débarrassant des tensions accumulées. Une fois rafraîchi, je m'habillai rapidement, me sentant prêt à retrouver Henri et Cassie en bas. En descendant l'escalier, je fus frappé par l'image de Henri et Cassie discutant paisiblement dans le salon. Le sourire flottait sur mon visage en les voyant ainsi. Je me joignis à eux, tout en remontant mes manches. Une fois descendu, la conversation légère entre eux s'interrompit brièvement lorsque je fis mon entrée. M'apercevant, Henri prit congé, me souriant au loin, je détournai mon regard pour le poser sur Cassie qui s'avançait vers moi.
— Tu es mieux ainsi, bien que tu sois sexy en tenue de sport, je te préfère propre que transpirant de sueur.
— C'est sûr, as-tu faim Cassie ? Que souhaites-tu manger ?
— Tu comptes me faire à manger ? Hum, un plat réalisé par nul autre que mon directeur, ça donne envie, lançait Cassie d'un sourire malicieux.
— Non, je ne vais pas te le faire, mais tu vas apprendre à cuisiner, tel que je le fais.
— Donc c'est un cours, dis donc je suis gâtée.
— Remonte tes manches, on va s'y mettre, tout d'abord lave-toi les mains.
J'ouvris mon frigidaire pour en sortir tous les ingrédients nécessaires pour mon cours de cuisine improvisée. Avec un sourire chaleureux, je m'adressai à Cassie qui était en train de se laver les mains.
— Prête ?
— Absolument, Nate ! Je suis impatiente de commencer.
Je lui donnai un tablier et lui montra l'organisation de la cuisine.
— D'accord, commençons par une recette simple, mais délicieuse : des pâtes fraîches faites maison. Rien de plus simple, car j'ignore ton niveau en cuisine.
— Assez médiocre, dis-toi qu'un jour, j'ai failli rater une omelette.
— Il n'y a pas d'age pour apprendre, ne t'en fait pas, tout demande de l'entrainement.
Nous commençâmes par préparer la pâte à partir de zéro, mélangeant la farine, les œufs et une pincée de sel dans un grand bol. Je montrai à Cassie la bonne consistance à rechercher et la technique de pétrissage appropriée. Après avoir laissé reposer la pâte, j'utilisai un laminoir pour l'étaler en une fine feuille. Cassie observa attentivement mes gestes et essaya à son tour. Une fois la pâte étalée, je la découpai en fines bandes pour en faire des tagliatelles et expliqua à Cassie comment régler la machine pour couper les pâtes à la bonne épaisseur. Pendant que les pâtes séchaient, je préparai une sauce tomate maison avec des tomates fraîches, de l'ail, de l'huile d'olive et des herbes fraîches de mon jardin. Cassie assista à la préparation, notant les proportions et les étapes avec attention. Enfin, nous fîmes cuire les pâtes dans une grande casserole d'eau bouillante salée jusqu'à ce qu'elles soient al dente. Pendant ce temps, nous réchauffâmes la sauce tomate dans une poêle.
Une fois les pâtes cuites, je les égouttai et les ajoutai à la sauce, les enrobant bien, Cassie saupoudra de parmesan râpé par-dessus et servit les pâtes dans des assiettes chaudes.
— Voilà, Cassie ! Des pâtes fraîches faites maison avec une sauce tomate délicieuse, annonçai-je avec satisfaction.
Cassie sourit largement, fière du résultat.
— Merci, Nate ! Je ne pensais pas que je pourrais faire des pâtes aussi savoureuses ! C'est sympa de m'avoir montré, pas beaucoup de personnes auraient fait ça pour moi. Surtout venant de toi.
— Que veux-tu dire par là ? Lançais-je d'un ton curieux, tout en disposant des fourchettes sur l'ilot de cuisine.
— Ce que je veux dire, c'est que regarde, nous, on vient de cuisiner ensemble, je travaille avec toi, je te vois tous les jours, tu m'offres l'hospitalité dans ton appartement.
— Eh bien, c'est ce que font les amis, non ?
— On est amis et ça me fait bizarre, car je n'aurai jamais pensé ça du Nate d'avant. Me dire qu'un jour, je serai ami avec le fils du grand délinquant Will Jones, ça me parait anormal.
— Je comprends, mais tu sais les gens changent et je ne suis pas le seul, toi aussi, tu as changé. Aujourd'hui, tu es une personne que j'apprécie et que je ne souhaite pas perdre, avouais-je avant de manger une bouchée de pâtes.
— C'est si noble de ta part, je n'arrive pas à croire les paroles de Célia te concernant, admettait la blonde en remuant ses pâtes dans son assiette.
— Comment ça ? Qu'a -t-elle dit à mon sujet ? Demandai-je d'un ton curieux.
— Oh, beaucoup de choses, mais entre ce qu'elle m'a dit et ce que je vois de ta personne, cela n'a pas l'air réel.
— Mange, cela va refroidir, tu me raconteras ta discussion avec Célia plus tard.
Cassie acquiesçait et prit une bouchée de pâtes, la lueur de son regard s'illumina lorsque entre deux bouchées, cette dernière s'exclama.
— Nate, c'est tellement bon ! Tu es un dieu de la cuisine.
— Je n'ai rien fait, je t'ai juste assisté, c'est toi qui as tout fait ! Si tu continues sur cette voie-là, tu deviendras une pro.
Cassie m'offrit un regard complice tout en savourant chaque bouchée des délicieuses pâtes fraîches. Après avoir savouré notre repas et ranger la vaisselle, j'invitai Cassie à explorer la maison. Je lui montrai chaque pièce avec enthousiasme, lui faisant découvrir chaque aspect de mon espace de vie. Nous commençâmes par la salle de musculation, où j'expliquai ma routine d'entraînement quotidienne. Cassie observa avec admiration les équipements de pointe et l'organisation méticuleuse de la pièce.
— Tu as toute une salle de sport rien que pour toi ! Je suis jalouse !
— Tu peux venir ici quand tu veux, invitai-je d'un sourire chaleureux.
Je la conduisis à ma chambre, où je lui montrai fièrement mon lit king-size et la décoration élégante. Je partageai avec Cassie quelques anecdotes sur les souvenirs que j'avais créés lorsque j'avais aménagé. En s'avançant dans le long couloir de l'étage, je lui fis également découvrir deux autres chambres, un peu vides pour le moment, mais qui restaient disponibles. En descendant, nous nous dirigeâmes vers le jardin, où je lui montrai mon espace extérieur aménagé avec goût. Cassie resta sans voix face à l'immensité de la taille de la piscine, ce qui me fit légèrement rigoler.
Je finissais la visite en l'entrainant vers le garage en lui montrant ma collection de voitures de luxe, alignées sur soin. Je sentais que Cassie avait comme impression d'être privilégiée de pouvoir partager ce moment avec moi. J'actionnai l'interrupteur afin que la lumière jaillisse, ce qui illuminait chaque coin de la pièce. Cassie, à côté de moi, resta sans voix devant la vue impressionnante qui s'offrait à elle : des dizaines de voitures de luxe étincelantes. Je possédais différents modèles de voitures partant de la Lamborghini en passant par une Maserati, une Ferrari ou encore une Aston Martin... Mais ma préférée demeurait sans aucun doute ma Audi R8.
Cassie observa chaque voiture avec émerveillement, ses yeux parcourant la collection dans un silence respectueux. C'était comme si elle était entrée dans un musée dédié à l'automobile, où chaque modèle était une œuvre d'art à part entière. Je sentais son admiration silencieuse, et je ne pouvais m'empêcher de sourire, fier de partager ma passion avec elle.
— Elles sont toutes à toi ?
— Toutes sans exception.
— Même celle qui est bâchée au fond ?
Cassie s'avança vers le fond de la pièce ou elle aperçut une des voitures se trouvant sous une bâche. Je la suivis de pas lents jusqu'au fond du garage. Cassie se rapprocha, tira d'un grand coup, la bâche recouvrant le véhicule et fut surprise de tomber sur ma Mustang Shelby.
— Mais... C'est ta voiture ! C'est celle que tu avais autrefois ! Tu l'as gardée après tout ce temps ?
— Il s'agit de la Mustang que ma mère, je n'allais tout de même pas la laisser à New-York, je l'ai laissé à l'appartement dans lequel je vivais demandant à mon ancienne voisine de la garder sous surveillance. Quelques années plus tard, la voiture m'a été envoyée devant mon restaurant, j'en ai compris que la voisine en question a voulu s'en débarrasser en me la rendant. Depuis, elle repose ici parmi mes autres voitures.
— Tu ne l'as plus jamais conduite depuis New-York ?
— Pas une seule fois. Cette voiture a une valeur sentimentale. C'était le véhicule qui m'a accompagné durant mes années de lycée, celui avec lequel j'ai vécu tant de souvenirs inoubliables avec Célia. Cette Mustang représente bien plus qu'un simple moyen de transport. Chaque fois que je lève la bâche pour jeter un coup d'œil sur la voiture, je suis submergé par une vague de nostalgie et d'émotion, me remémorant tant de souvenirs.
Cassie acquiesça avec compréhension, ressentant sûrement mes émotions. Elle m'adressa un sourire doux en me saisissant la main avec délicatesse, en guise de geste réconfortant. En sentant la chaleur de la main de Cassie envelopper la mienne, je pris son action comme un soutien silencieux. Je fis un léger sourire tout en me rapprochant de la porte et en lui proposant d'en sortir également.
— Que dirais-tu d'un cocktail près de la piscine ?
— Ça me semble parfait, Nate. Allons-y ! Lançait la blonde en défilant sous mes yeux.
Regagnant la cuisine, je me dirigeai vers le comptoir, prêt à préparer des cocktails. Pendant ce temps, Cassie s'était installée au bord de la piscine, remontant légèrement son pantalon pour plonger ses pieds dans l'eau rafraîchissante. Elle attendait patiemment mon retour.
De mon côté, je m'activai, mélangeant habilement les ingrédients pour créer comme à mon habitude des cocktails exquis. Le bruit des glaçons tintait dans les verres alors que j'ajoutai les touches finales aux boissons. Après quelques minutes, je revins vers Cassie, portant un plateau de cocktails fraîchement préparés et lui tendis un verre avec un sourire chaleureux.
— Voici pour toi, Cassie. J'espère que tu apprécieras !
Cassie accepta le verre avec un sourire reconnaissant, me remerciant d'un signe de tête. Elle prit une gorgée du cocktail, savourant le mélange rafraîchissant de saveurs.
— C'est délicieux, Nate. Merci !
— Tout le plaisir est pour moi.
Je m'installai à ses côtés en remontant légèrement mon pantalon de costume pour tremper mes jambes dans l'eau de la piscine. Tout en buvant une gorgée de cocktails, Cassie semblait absente, perdue dans ses pensées. Ses yeux étaient fixés sur l'eau de la piscine, mais son esprit était ailleurs. Quelque chose me disait qu'elle repensait à l'échange qu'elle avait eu ce matin avec Célia.
— Tout va bien Cassie ? Tu as l'air ailleurs.
— Oh, je suis désolée, je repensai juste à la discussion que j'ai eue avec Célia, ce matin.
— Qu'as t-elle dit pour te rendre aussi mal ? Cela m'inquiète, lançais-je en posant mon verre au bord de la piscine.
— Elle... elle m'a mise en garde à propos de toi, Nate. Elle m'a dit que je devrais me méfier.
— Te méfier ? Pourquoi cela ? Tu te sens en danger avec moi ?
— Non, bien au contraire, je suis tellement à l'aise avec toi plus que n'importe qui sur cette terre, quand je suis près de toi, je me sens chez moi. Je ne comprends pas pourquoi Célia m'a demandé de me méfier.
— Qu'as t-elle dit d'autre ? Questionnais-je, l'air sérieux.
— Elle m'a parlé de votre relation que vous aviez eu autrefois, elle m'a dit à quel point elle t'aimait à quel point tu représentais tout pour elle. Elle m'a dit tout ce que je devais savoir et que j'aurais dû savoir à l'époque. Et elle m'a également révélé la raison de votre rupture...
— Hum... Elle t'a donc révélé pour la tromperie ?
— Exacte, mais elle m'a aussi dit ce que tu lui avais fait. Nate, réponds-moi sincèrement, tu t'en es vraiment allé de New-York sans même lui avoir laissé un mot ? Un message ? Une lettre de ton départ ?
Face à la teneur de ses propos, je pris une longue inspiration puis concentra mon attention sur les yeux noisette de mon amie.
— Cette erreur a été mon plus grand regret, je savais que j'allais faire du mal à Célia en agissant ainsi. Mais je savais aussi que je n'étais pas fait pour elle, elle était si parfaite et je faisais tache dans sa vie. Je me représentai un fardeau pour elle, j'étais la cible numéro une de son paternel à l'époque, avec moi, elle aurait eu une vie dont elle n'aurait jamais était heureuse si je serais resté sur New-York. Pour son bien, j'ai donc disparu de la ville, du pays et de sa vie, il le fallait pour que Célia puise un jour connaitre le bonheur.
— Tu as toujours pensé à son bonheur avant même le tien, mais tu sais Nate, cette faute l'a anéantie.
— Je m'en doute. Je regrette tant cette erreur, j'aurai dû lui laisser un mot, tu n'imagines pas à quel point je regrette, mais aujourd'hui, je me dis que si je n'aurai pas fait cette action, elle n'aurait pas la vie qu'elle a avec Scott. Quand je la vois à ses côtés, je vois une femme comblée et c'est tout ce qui compte pour moi.
— Comment tu fais Nate pour toujours penser aux autres ?
— Je l'ignore ça doit être dans mes gènes. As-t-elle dit autre chose ?
— Elle s'est excusée de m'avoir oublié et mise de côté pendant toutes ces années, soupirait Cassie.
— Tu comptes lui pardonner ?
— Je ne sais pas, c'était ma meilleure amie, mais elle m'a laissée comme si je n'avais compté pour elle. Je ne peux pas oublier ça... Je pense que je vais essayer au-dessus, mais je ne cesse d'y penser. Dans les moments où j'avais besoin d'elle, Célia n'était pas présente pour moi et c'est ça qui me fait mal.
— Malheureusement, on vit dans une époque où il faut savoir compter que sur soi, car les gens sont égoïstes. Sache que je serai toujours là pour toi, Cassie, toujours.
— Merci Nate, vraiment, murmurait Cassie, laissant échapper une larme de ses paupières.
Sans réfléchir, je posai doucement ma main sur celle de Cassie, cherchant à lui apporter du réconfort dans ce moment de confusion. Tout en sirotant son cocktail, Cassie posa ensuite son verre en se tournant vers moi d'un air intrigué.
— J'étais en train de penser à ton restaurant, tu l'as appelé Comme une évidence par rapport à ton histoire avec Célia, c'est bien ça ?
Un sourire léger se dessina sur mes lèvres lorsque j'observai Cassie, impressionné par sa perspicacité. Elle avait saisi la signification derrière le nom de mon restaurant. Tout en acquiesçant d'un sourire, je lui avouai mon secret.
— Oui, Cassie. C'est exact. Le nom de mon restaurant est en effet inspiré de Célia et de notre relation que j'aimais tant qualifier d'évidence.
Cassie me regarda avec un mélange d'émotions, comprenant maintenant le lien profond qui existait entre moi et Célia, même après toutes ces années.
— Tu penses qu'elle est au courant ?
— Oui, je pense que oui.
— C'est si triste et beau à la fois d'avoir choisi de donner ce nom, admettait Cassie.
— Hum, merci. Enfin bon, je vais demander à Henri de te ramener chez toi.
— Je ne rentre pas au restaurant ?
— Non, prend ton après-midi pour te reposer, on se verra demain. Je reprendrai ma casquette de directeur dès demain.
— Je préfère quand tu as la casquette d'ami, Jones !
— Ça fait longtemps que tu ne m'as pas appelé ainsi, avouai-je en me levant du bord de la piscine.
— Dois-je comprendre que cette appellation te manque ?
— Non, du tout, elle me rappelle une sombre époque, lançais-je en lui tendant ma main afin que Cassie se lève.
Nous nous dirigeâmes à l'intérieur de la maison, lorsque je me fis appeler par Cassie qui venait de récupérer son sac à main.
— Nate, avant que j'oublie, il y a cette invitation qui est arrivée au restaurant pour toi. Julia tenait que je te la donne.
— Qu'est-ce que c'est ?
— Je l'ignore, je ne suis pas du genre à lire ton courrier, ricanait la blonde en me donnant l'enveloppe en main.
En parcourant rapidement l'invitation mon regard s'illumina à la découverte de son contenu.
— Oh, il s'agit de la soirée des nominations pour l'homme de l'année.
— L'homme de l'année ?
— Oui, c'est un peu comme le festival de Cannes. C'est un événement prestigieux organisé chaque année à Paris. C'est une célébration pour nominer des hommes de différents domaines, que ce soit dans le cinéma, les arts, le sport, et bien plus encore. Il y aura beaucoup de célébrités, des personnalités influentes, la presse et les photographes. Cela fait deux ans que je refuse d'y aller, mais il faut croire que cette année, je n'ai guère le choix, lançai-je en finissant la lecture de l'invitation. Il se trouve que je suis nommé dans une catégorie un peu différente cette année. Je suis nominé pour le titre d'homme le plus séduisant de l'année, toutes catégories confondues. J'ignorai que cette catégorie existait.
— Mais c'est trop bien ! Attends, c'est vrai ? Cette catégorie existe réellement ? Pouffait de rire Cassie en me prenant l'invitation des mains. Tu vas y aller ?
— Oui, elle est prévue pour ce mercredi, sachant qu'on est lundi, il ne me reste que demain pour m'y préparer.
— Nate Jones ou l'homme le plus séduisant de l'année, félicitation ! Tu vas en faire des jaloux et puis tu vas avoir la cote auprès de beaucoup de femmes.
— Oh, tu n'imagines pas combien de fois, je me fais courtiser par des femmes, mais mon genre de femmes restent celles qui m'échappent...
— Traduction, Célia, lançait mon amie ironiquement.
En la méprisant du regard, je repris.
— Pas du tout.
— Je sais qu'il y a encore quelque chose entre vous, on ne peut pas oublier une histoire comme la vôtre en dix ans.
— Et pourtant, c'est Célia qui est fiancée. Elle a vite tourné la page.
— Je n'y crois pas vraiment, si tu verrais la façon qu'elle a de parler de toi, la lueur de son regard quand elle épelle ton prénom, je pense qu'il y a encore un espoir.
— Cesse de divaguer Cassie, elle s'apprête à se marier prochainement, elle est heureuse aujourd'hui et c'est tout ce qui compte pour moi. Tu devrais y aller, si tu veux trouver une robe adéquate pour la soirée.
— La soirée ? Déclarait Cassie sous l'incompréhension.
— Oui, tu sais celle à laquelle je suis invité, j'aurai besoin de quelqu'un pour m'accompagner et puis ce sera l'occasion à toi de revoir Kim.
Cassie leva les yeux vers moi, un sourire radieux éclairant son visage. Quant à moi, je souris, heureux de voir l'enthousiasme de Cassie.
— Oh ! Tu souhaites vraiment que je t'accompagne ?! Tu ne bluffes pas ? Oh Nate mille mercis !
— Ne me remercie pas, tu as besoin de détendre un peu, je vais prévenir Kim dès ce soir. Tu viendras à l'aéroport mercredi vers quinze heures, on décollera pour Paris. Ne sois pas en retard.
— Oh, c'est sûr que je ne le serai pas. Encore merci pour tout ce que tu fais pour moi, Nate.
J'acquiesçai tout en plongeant mon regard dans celui de Cassie, puis dans la seconde d'après, je le détournai pour m'avancer vers le hall d'entrée pour me rapprocher de Henri qui venait de défiler sous mes yeux.
— Henri ?
— Oui, Nate ?
— Pouvez-vous ramener Cassie chez elle ? Je dois régler des affaires dans mon bureau.
— Bien, monsieur. Cassie si vous voulez bien me suivre ?
— Bien sûr, je vous suis Henri, s'exclamait la blonde en s'avançant derrière Henri.
Je fis demi-tour et montais rapidement les escaliers, mon esprit bouillonnant d'idées. Alors que j'atteignais mon bureau, je me retrouvai face à la fenêtre, observant la voiture s'éloigner de mon allée. En repensant à mes plans machiavéliques pour séparer Célia de Scott, un sourire rusé se dessina ensuite sur mon visage, car une idée m'apparut à l'esprit...
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