Chapitre 21 : Célia
J'ai toujours aimé ma petite routine matinale lorsque je travaillais à Paris, accueillir avec un grand sourire mes fidèles clients, les aider à combler leurs différents besoins, cela m'épanouissait de travailler dans cette grande qu'était Paris. Mais vivre sous les palmiers de la côte d'azur, pouvoir être dans la même ville que le Festival de Cannes, était un de mes rêves.
Ce matin, dès les premières sonneries de mon réveil, je m'étirais avec une énergie positive, prête à commencer ma nouvelle vie à Cannes en tant que responsable de boutique. Scott était encore endormi lorsque je quittais le lit, en l'embrassant sur son front, je marchais sur là point des pieds afin de ne pas le sortir de son sommeil. Après avoir avalé mon café, mettre habillée et chaussait, je sortis de l'appartement en direction de L'Orchidée. Arrivée à la boutique, j'insérais la clé dans la serrure avec enthousiasme. En faisant mon entrée, je me dirigeai vers la porte réservée au personnel du magasin pour y déposer mon manteau et mon sac à main. En m'équipant de mon badge, je pris le temps de refaire ma queue de cheval qui s'était défait avec le vent frais du matin. En rejoignant le hall de la boutique, je m'exclamai à vive voix.
— Allez Célia, tu peux le faire ! C'est ce que tu attendais depuis si longtemps ! Te voilà, responsable de boutique ! La petite fille en toi serait si fière !
— Oh oui, elle serait si fière cette petite fille ! M'interrompu une voix familière.
En me retournant, je fis face à une Lisa joyeuse. Cette dernière s'élançait vers moi en me serrant dans ses bras.
— Je suis si fière d'être ici et encore plus fière de vivre ce rêve d'enfant en ta compagnie, Lisa.
— J'espère bien ! En vrai, je pense qu'Horace ne pouvait pas nous faire un plus beau cadeau.
— Je suis d'accord avec toi ! Oh Lisa, on va adorer vivre et travailler ici !
— Oh oui, je viens tout juste de voir une superbe brochette de beaux mâle séducteurs, j'ai si hâte de pouvoir rencontrer l'élu de mon cœur. Un beau riche et séduisant jeune homme...
— Je te le souhaite, ma chère et tendre amie ! Mais pour le moment, nous avons une boutique à ouvrir et des clients à recevoir ! Horace souhaite que l'on fasse une inauguration ce soir, il aurait déjà envoyé des invitations aux divers commerces du coin.
— Ça nous fait ça en moins à faire !
En passant derrière le comptoir, je tendis un badge à Lisa et en profitai pour mettre en avant nos produits phare tel que les dernières robes ou blazer à la mode. L'horloge de la boutique indiquait les coups de dix heures, Lisa se précipitait vers la porte d'entrée pour ouvrir à la clientèle. En revenant sur ses pas, elle se fit suivre par un groupe de jeunes femmes assez élégantes, sûrement rentré dans la boutique par curiosité. Mon objectif était de faire plus de chiffre d'affaires que notre boutique sur Paris afin de montrer à Horace mes réelles compétences, mais également de me les prouver à moi-même. De nombreuses personnes étaient au rendez-vous pour notre ouverture, la boutique était remplie de clients, une file d'attente s'était formé au niveau de l'extérieur. En apportant mon aide à ma collègue à la caisse, lui lançant un sourire tout en remerciant nos nouveaux clients de leurs passages.
La matinée avait défilé sous nos yeux sans que je puise m'en rendre compte, l'influence de clients nous avait bien occupés. En quittant le comptoir, laissant Lisa près de la caisse, je regagnais la porte du personnel avant de récupérer mon téléphone. En le saisissant, j'aperçus que Scott m'avait envoyé un message dès les coups de dix heures.
"Bonne journée ma responsable à moi"
Un sourire radieux se dessinait sur mes lèvres, en souhaitant y répondre, l'interface de mon téléphone affichait un appel entrant, il s'agissait d'Horace.
— Oh bonjour Horace, comment allez-vous ? Comment va la boutique ?
— Bonjour Célia ! Tout va bien et vous ? Comment se passe votre nouvelle vie à Cannes ?
— Eh bien, nous venons tout juste d'ouvrir à une foule de clients ! La plupart sont repartis avec plus d'un sac en main !
— Cela me réjouit de l'entendre ! Comment se porte Lisa ? As-t-elle reprit ses marques ?
— Oh, ne vous en faites pas pour elle, sa capacité d'adaptation est au rendez-vous ! Lançais-je en me rapprochant de ma collègue. D'ailleurs Horace, Lisa souhaite vous remercier encore une fois pour cette prise de poste à Cannes.
— J'en suis ravi ! Je dois reprendre les recrutements, je souhaitai également vous informer que vous allez surement recevoir la visite de traiteurs pour l'inauguration de la boutique. Je serai d'ailleurs présent, je viendrai dès ce soir. On se voit plus tard Célia !
— À très vite Horace !
En raccrochant, je me fis dévisager par Lisa.
— Comment ça à très vite ?
— Horace vient à l'inauguration de ce soir, je sais que tu trépides d'impatience de le revoir.
— Mais pourquoi il vient ?
— C'est seulement pour une soirée, il ne sera pas là pour les autres jours, rassure-toi.
— Cela me rassure ! Mais du coup à notre inauguration, ça va faire venir du monde !
— En effet !
— Tu penses que je peux mettre la robe que l'on a dans la vitrine ?
— La robe DIOR ? Elle vaut assez cher, tu n'as pas intérêt à la salir !
— Ne t'en fais pas, si cela arrive, un de mes futurs prétendants me l'achètera et elle sera à moi.
Je levai les yeux au ciel en rigolant aux éclats face aux idioties de Lisa. En préparant les affiches à placarder devant la vitrine informant notre aimable clientèle de notre inauguration, j'aperçus un grand camion blanc arrivait vers notre boutique en stationnant près de l'entrée. Une fois les affiches placardée sur notre vitrine, je reçus les livreurs nous amenant le matériel commandé par Horace pour l'inauguration de ce soir. Les coups de midi se firent entendre, mais également par les rappels de Lisa qui souhaitait aller déjeuner au plus vite. En fermant L'Orchidée afin de prendre notre pause, cette dernière se dirigeait vers la croisette sur laquelle un bistrot lui avait tapé dans l'œil.
— J'ai si faim, qu'il me serait possible d'aller manger le sable de la plage, m'annonçait ma collègue en s'installant à une table en terrasse.
— Voyons, si tu manges le sable, tu vas tomber malade et avec qui je vais tenir le magasin ?
— Hum, tu peux demander à Horace ?
— Je me sentirai comme une simple vendeuse et non une responsable si je l'ai toujours dans mes pattes, lançais-je en lisant la carte du bistrot.
— C'est vrai, s'exclamait Lisa, le regard vers des joggeurs torse-nus.
— Je vois que tu commences déjà à mater
— Célia, tu sais, ce n'est pas parce que tu es fiancé avec Scott, que tu ne peux pas admirer la vue !
— Oh, mais je le fais quand même, bien que je sois fiancée ! Je prends un malin plaisir à le faire !
— Petite vicieuse ! Oh le serveur arrive !
Le serveur était un jeune homme d'une vingtaine d'années environ, il avait des cheveux bruns soigneusement coiffés et des yeux expressifs qui scintillaient de vivacité. Sa peau était légèrement bronzée, probablement à cause de longues heures passées à courir en terrasse sous le soleil. Il portait une chemise blanche repassée. Son sourire chaleureux et accueillant, illuminant son visage et mettant instantanément les clients à l'aise. C'était un sourire qui disait : "Vous êtes ici chez vous". En se rapprochant de notre portée, il s'exclamait à vive voix afin de se faire entendre à travers le brouhaha ambiant du bistro.
— Bonjour Mesdames, puis-je prendre votre commande ?
— Oui, merci. Je vais prendre le croque-monsieur, s'il vous plaît, rétorquait Lisa, le sourire aux lèvres.
— Très bien, un croque-monsieur. Et pour vous, madame ?
— Je vais prendre la salade niçoise, s'il vous plaît, m'exclamais-je d'une fine voix.
— Excellent choix, c'est une de mes favorites, la salade niçoise. Des boissons pour accompagner vos plats ?
— Un verre de vin rouge pour moi, s'il vous plaît, répondit Lisa en tendant la carte du bistrot au serveur.
— Et pour moi, un verre d'eau, s'il vous plaît.
— Parfait, donc un croque-monsieur avec un verre de vin rouge et une salade niçoise avec un verre d'eau. Je reviens avec vos commandes.
En hochant la tête tout en remerciant les serveurs, Lisa me lançait un léger coup de pied tout en me fusillant du regard.
— Un verre d'eau ? Sérieusement ?! Tu avais un point commun avec lui, tu aurais pu prendre son numéro pour moi ? Non, il a fallu que tu prennes un verre d'eau. Tu as raté ta chance.
— Ma chérie, ce n'est pas parce qu'il aime autant la salade niçoise que moi, que ça fait de moi son âme sœur. Et puis il est beaucoup trop jeune pour toi comme pour moi. Lisa, tu as vingt-six ans, il doit en avoir à peine vingt.
— Dommage, j'aurais pu prendre mon pied avec lui, s'exclamait ma collègue, d'une mine déçue.
Le serveur revint quelques minutes plus tard avec nos commandes, les déposant devant nous avec un sourire chaleureux.
— Bon appétit, mesdames, s'exclamait le serveur avant de s'éloigner à nouveau.
***
En regagnant le magasin, une fois que nos estomacs furent remplis, Lisa s'occupait d'ouvrir à notre clientèle tandis que je réapprovisionnais les différents présentoirs. Je sentis une secousse se faire sentir dans ma poche. En prenant mon portable, je tombais sur un second message de Scott.
" Tu me manques, j'ai hâte de venir ce soir à la boutique pour l'inauguration"
" Toi aussi, tu me manques, j'ai si hâte de te montrer le magasin"
" J'ai une surprise pour toi ce soir ! "
" Oh, cela risque de me plaire ! "
" Bien évidement ! "
En rangeant mon téléphone, je rejoignis Lisa qui était en plein rangement des préparatifs pour la soirée. En m'apercevant, un sourire malicieux au coin des lèvres, elle m'interrogea.
— J'imagine que l'auteur de ces messages est nul autre que Scott ?
— Gagné ! Il vient de me dire qu'il avait hâte d'être ce soir, mais qu'il avait également une surprise pour moi.
— Hum la surprise n'est nulle autre que votre partie de jambe en l'air !
J'écarquillais les yeux face aux propos de mon amie. En une fraction de secondes, je levais les yeux autour de moi afin de m'assurer qu'aucun clients n'avait entendu notre conversation. En lui donnant un coup de coude, je lui chuchotais.
— Es-tu folle de dire ça en plein milieu des clients ? Et puis, Scott est très discret sur ce genre d'activité, ce n'est pas son genre de dire ça par message.
Lisa fit un léger sourire tout en arquant un sourcil. En oubliant les sottises de ma collègue, je me reconcentrais sur l'approvisionnement des étagères. Une fois la tâche accomplie, je me dirigeais vers les livraisons des livreurs afin d'agencer la boutique au mieux pour l'événement de ce soir.
***
Les coups de dix-sept-heures s'affichèrent sur l'interface de mon téléphone, j'encaissais les derniers clients sortant de la boutique. Lisa vint me rejoindre pour commencer l'inventaire, les traiteurs firent les aller-retours du centre du magasin jusqu'à leurs camions garer à l'extérieur afin de sortir les différents plateaux de hors d'œuvres. Quant à moi, je disposais différents mannequins devant l'entrée du magasin, ces derniers étaient habillés des dernières confections à la mode. Sans m'y attendre, une voix fit irruption dans la boutique, ce qui me surprit.
— Ciel ! Cette boutique est une pure merveille ! Les filles vous avait fait un sacré boulot !
— Horace ! Quelle surprise ! Votre voyage s'est bien passé ?
— En connaissant les retards de train, j'ai préféré prendre de l'avance !
— Contente de vous accueillir ! Êtes-vous prêt pour l'inauguration de ce soir ?
— Et comment ! J'ai invité un bon nombre de nos clients fidèles à se joindre à nous ! Mais également un bon nombres de personnes travaillant dans le luxe ! Attendez-vous à recevoir tout Cannes !
— N'abusons pas, Horace, fit remarquer Lisa en me rejoignant.
— Bonsoir Lisa, je ne vous avais pas vu en arrivant !
— Et pourtant j'étais bien présente.
— Veuillez-m'en excuser, Célia, avez-vous récupéré les cartons de tissus pour la soirée ? Ils devaient venir en boutique même, mais un jeune livreur s'est trompé d'adresse et a préféré les remettre à un marchand de journaux.
— Oh non, j'ignorais complètement cette livraison, ne vous en faites pas, je m'en charge tout de suite ! Lançais-je à Horace en allant récupérer ma veste de la porte du personnel.
En m'élançant vers la sortie, j'aperçus Lisa me lançant des gros yeux en me chuchotant silencieusement de faire vite. Rester seule avec le directeur de la boutique était, pour elle, un calvaire. En rigolant légèrement, je pris la direction du marchand de journaux dont Horace venait de me donner l'adresse. En marchant de pas rapide, j'atteignis le lieu dit afin de récupérer nos cartons. Tissus remis en main propre par une aimable dame, je me précipitais dans la rue, essayant de slalomer parmi les passants sur mon chemin. Absorbé par la charge, je ne discernais pas le chemin devant moi. Porter du poids n'avait jamais était dans mes cordes, c'était souvent Scott qui s'occupait de cette tâche pour moi. Soudain, sans avertissement, je percutai une personne, entrainant maladroitement la chute des cartons dispersant leurs contenus sur le sol. Une rencontre inattendue déclenchant un désordre involontaire. En regardant discrètement l'individu, tout en m'excusant. L'individu était un homme d'une trentaine d'années environ. Je fus immédiatement attiré par les nuances bleues de ses yeux. La lumière du jour jouait sur sa chevelure dorée. Cet homme portait un élégant costume qui soulignait une certaine allure qui ne me laissait pas indifférente. En l'observant, je ressentis une étrange sensation de familiarité à travers les traits de son visage. Malgré cette impression, je ne parvenais pas à replacer précisément où j'avais pu croiser cet homme dans ma vie. Cela m'a laissée perplexe, impossible de savoir pourquoi il me semblait si familier. En espace de quelques secondes, je fus captivé par le charme naturel qu'émanait de lui, mais mon esprit demeurait occupé par la tâche de ramasser mes tissus éparpillés.
En me relevant, cartons en mains, l'individu me conseillait de faire plus attention sur ma route, en acquiesçant tout en lui offrant un sourire de gêne, je continuais ma route jusqu'à L'Orchidée. Cependant, ma curiosité persistante me poussa à me retourner. À ma grande surprise, l'homme blond en costume avait mystérieusement disparu, comme s'il s'était évaporé dans l'air. Un frisson d'incompréhension me parcourut, je secouai la tête, perplexe, avant de continuer mon chemin, laissant cette rencontre fugace flotter dans mes pensées.
Notes de l'auteure :
Que pensez-vous de cette évolution du personnage de Célia ? Pensez-vous qu'elle a reconnu Nate ? J'ai hâte de connaitre votre retour sur cette rencontre inattendu.
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