Chapitre 11 : Nate





Des regards, des sueurs froides, de la peur, mon meilleur ami tenant un revolver, un cauchemar en grandeurs nature, que faire pour éviter le drame ?

En entendant les sirènes des voitures de police se rapprochait, je me précipitai vers Zack en l'aidant à se relever. D'un bras sous son buste, je l'aidais à marcher jusqu'à ma voiture. En ouvrant la portière, j'allongeais mon meilleur ami sur la banquette arrière. J'en profitais pour m'installer au côté conducteur et filait du lycée à toute vitesse en direction de mon appartement. En conduisant, des centaines d'images me submergeaient l'esprit, des images de violences provenant de mon père, mais également de l'avenir que Zack aimerait obtenir. Je tentais de fuir ce nuage d'images néfastes, tout en conduisant, je roulais à toute vitesse en brulant quelques feux rouges sur mon passage. Arrivé au parking souterrain de mon immeuble, je lâchais une longue expiration remplie d'amertumes. En sortant de mon véhicule, je jetais différents regards sur l'immensité de mon parking, me postant sur le capot de ma voiture, je déverrouillais mon téléphone en espérant obtenir un message de la part de Célia. Lorsque Zack avait mentionné le prénom de ma copine, je m'étais alors avancé pour la défendre, à ce moment-là, j'aurais pu prendre une balle à sa place. Je me rendis compte que malgré nos querelles, notre secret, mon amour pour elle était si fort, si puissant qu'il m'en était possible de prendre toutes les balles à sa place. L'amour avait fait de moi un homme si faible, mon père serait attristé de ce que j'étais devenu, mais je savais également que ma mère aurait été si fière que l'amour soit dans ma vie. Des sirènes de polices se firent entendre en m'approchant de l'entrée, j'aperçus des dizaines de voitures roulaient à toute vitesse, sans doute qu'elles se dirigeaient vers le lycée. Je ne perdis pas une seconde et m'orientais vers ma Mustang afin de venir chercher Zack.

En arrivant à ma porte, Zack sous mon aile, ce dernier était encore sous le choc de ce qu'il venait de se produire. En insérant la clé dans la serrure, j'ouvris la porte d'un coup de pied, je me dirigeais immédiatement vers ma chambre pour installer mon meilleur ami sur mon lit. En retournant fermer la porte, je fis face à ma voisine de palier. Cette dernière était assez âgée, elle vivait ici depuis de longues années, comme moi, la solitude était sa meilleure amie. La seule compagnie qu'elle avait était celle de son adorable chat, Praline. Elle ouvrit sa porte tenant une bougie, cette dernière se présentait à moi en robe de chambre. En se rapprochant de ma porte, elle m'interrogeait.

— Nate, vous rentrez tard, tout va bien ?

— Oui, ne vous en faites pas, mon ami a un peu trop picoler, il va se reposer et demain, il sera en forme !

— L'alcool est un pilier de notre jeunesse ! Je voulais simplement vous prévenir, un homme détenant une arme a fait une prise d'otages devant un lycée, les autorités conseillent de rester chez soi ! Ils l'ont dit à la radio, faites attention à vous !

Les propos de ma voisine me firent rater un battement de cœur, tout en masquant la vérité d'un sourire, je confirmais ses dires.

— Oui, en effet, j'en ai entendu parler, vous devriez rester chez vous, lançais-je en sentant le revolver contre ma peau.

Après avoir pris congé, elle refermait sa porte, me laissant seul sur mon palier. En refermant ma porte, je pris en main le révolver que je rangeais immédiatement dans un des tiroirs de ma cuisine. Cette situation était ingérable, en jetant un œil sur mon portable, aucune notification de la part de Célia. Le moment était mal choisi pour échanger avec elle, son père était sans doute auprès de cette dernière. En déboutonnant ma chemise, je m'orientais vers ma chambre, ou Zack était déjà en train de ronfler. Tout en prenant un jogging, je l'observais en silence tout en chuchotant.

— Mais qu'est-ce que je vais faire de toi ?

Zack avait été délaissé par sa famille, sa mère ne faisait plus attention à lui, car en voyant son fils, la silhouette de son mari reflétait à travers ce dernier. Lorsque Alaric fut mis en prison, sa mère avait décidé de tracer un trait sur son passé avec lui, Zack n'a jamais accepté le départ en prison de son paternel. Sa mère a donc décidé de ne plus se mêler de la vie de son fils, ressemblant un peu trop à son père. Zack avait perdu toute relation avec sa sœur ou sa mère, il avait sombré dans l'alcool et la drogue, j'étais le seul à veiller sur ce dernier. En m'habillant du jogging, je m'orientais vers mon canapé afin de me reposer de cette lourde soirée pleine de rebondissements.

Le lendemain matin, des bruits me sortirent de mon sommeil, en me réveillant, j'entendis quelqu'un toquer à ma porte. En m'étirant, je marchais rapidement vers la porte en regardant dans le judas de la porte, j'aperçus une chevelure blonde, sans doute, Cassie venant prendre des nouvelles de Zack. En ouvrant, la surprise était au rendez-vous, la blonde se jetait à mon cou en me serrant de toutes ses forces. En me rendant compte qu'il ne s'agissait pas de Cassie mais de Célia, sans perdre une seconde, je plongeais ma tête dans le creux de son cou en la serrant à mon tour. La savoir près de moi me fut poussé un soupir de bonheur. En me relâchant, elle en profitait pour fermer la porte derrière moi, le regard soucieux, je pris son visage entre mes mains en rapprochant ma bouche à ses lèvres. Après un long et doux baiser, je m'éloignais de Célia en passant une main sur sa joue. Tout en posant sa main sur la mienne, elle murmurait.

— Je suis tellement heureuse que tu ailles bien, si tu savais comment j'ai eu peur qu'il te soit arrivé quelque chose, lorsqu'il a posé son arme contre le tissu de ta chemise, j'ai vraiment cru que j'allais te perdre...

— Allons, allons, on ne se débarrasse pas aussi facilement de Nate Jones ! Il ne m'est rien arrivé, c'est ce qui compte !

— Je pensais également que la police, tu avais déjà attrapé ! Mais finalement, tu dormais juste, ça me rassure !

— La police me cherche ? Pourquoi ?

— À vrai dire, la police recherche Zack, mais tout le monde sait qu'il traine souvent avec toi ! Ils ont interrogé Cassie, mais elle n'en sait pas plus sur le lieu où il pourrait être. Et puis Mike a avoué qu'il était avec toi, qu'il t'avait vu partir avec lui. Nate, tu dois faire attention, car s'il t'attrape, ils pourraient te faire porter le chapeau vu que tu as tenu l'arme de Zack pour l'empêcher de s'en prendre à Mike. Tu ne dois plus te montrer en public. Pourquoi tout semble nous séparer...

— Eh, regarde-moi, personne ne pourra nous séparer et encore moins ton père et ses agents de police ! Tu m'entends, ma puce ? Lançais-je en prenant le visage de ma copine entre mes mains.

Cette dernière m'offrit un léger sourire, tout en s'installant sur mon canapé, elle prit une longue inspiration puis s'exclamait sur un ton sérieux.

— Nate, je suis venu pour te prévenir de quelque chose...

— Quoi donc ?

— La situation va dégénérer, il faut que quelqu'un donne la localisation de Zack.

— Pardon ?! Tu es devenue folle ? Je ne donnerai jamais la localisation de mon meilleur ami, car s'il trouve Zack, on me trouve également !

— Comment ça ? M'interrogeait Célia.

Je m'orientais vers ma chambre en ouvrant légèrement la porte donnant sur un Zack endormi. Le visage de Célia se décomposait en quelques secondes, le regard noir, elle prit mon bras pour se précipiter vers le séjour. Tout en me relâchant, elle fit de grands gestes avec ses bras en s'énervant.

— Mais tu es complètement fou ?! Pourquoi tu l'as emmené chez toi ?!

— Ou veux-tu que je l'emmène ? Je te rappelle que sa famille l'a rejeté ! Il n'a personne à part moi et puis j'étais fatigué, j'avais besoin de dormir aussi !

— Tu pouvais l'emmener dans un motel ! N'importe où, mais pas chez toi ! En plus de ça, il va nous entendre ! Il aurait pu nous voir ensemble ! Tu te rends compte de ce que tu viens de faire ?

— Zack a un sommeil de plombs ! Il ne se réveillera pas !

Célia s'installait sur le bord du canapé, les mains posaient sur l'arrière de sa tête, en silence. Elle concentrait à nouveau son attention sur ma présence en se levant d'un bond. En se rapprochant de ma portée, elle révélait ses prochaines intentions.

— Nate, je suis désolée...

— Mais pourquoi ça ? Pourquoi tu t'excuses ?

— Je suis obligée de révéler où il se trouve, je n'ai pas le choix, il faut que cette situation cesse...

— Célia, tu n'es pas sérieuse ?!

J'espère que tu rigoles ! Donc en réalité, tu es venue jusqu'ici pour dénoncer mon meilleur ami, ce n'est même pas pour savoir si je vais bien ? Tu ne te poses pas la question de mon état face à cette situation ?

— Nate, bien sûr que je m'inquiète pour toi ! Mais il le faut pour le bien de tous !

— J'ai l'impression d'entendre ton père ! Ce n'est pas toi qui parles, je ne reconnais pas ma copine, ce n'est pas réel.

— Nate, comprend moi, je t'en prie ! Il le faut ! Hier tout le monde ressentait la même chose, de la peur, de l'angoisse, il faut que cela cesse. La menace s'est éteinte avec ton père, ce n'est pas pour que Zack prenne la relève ! compte le dénoncer et révéler où il est avec ou sans ton accord et j'espère que tu comprendras mon choix.

Je n'arrivais pas à croire les paroles de Célia, cela ne pouvait pas être vrai, son père lui avait sans doute monté la tête. Les poings serrés, je pris un instant avant de répondre à ma copine.

— Je ne peux pas te laisser faire ça, je suis désolé, je suis comme son frère et je ne peux pas trahir mon frère.

— Pardonne-moi Nate, lançait la blonde en se rapprochant de la porte.

— Et si ç'aurait été moi ? Tu m'aurais dénoncé ? Tu m'aurais envoyé en taule ?

— Ne dis pas n'importe quoi ! Jamais je ferai ça ! Mais n'inverse pas les rôles, il s'agit de ton meilleur ami et non de toi !

— Mon meilleur ami qui n'est nul autre que le copain de ta meilleure amie ! Tu as oublié ce détail ? Tu penses que Cassie va accepter ça ?

— Elle ne le saura pas ! Ne joue pas à ça Nate ! À ma place, tu aurais fait la même chose !

— Jamais, j'aurais pu trahir un des miens ! Tu n'es pas obligée de faire ça ! Ils vont oublier cette affaire d'ici à quelque temps !

— Il s'agit d'un des fils des plus gros délinquants de New York ! Tu penses qu'ils vont étouffer l'affaire comme si rien n'était ?! Pas cette fois, Nate ! Ne te mets pas en travers de mon chemin !

— Et alors, j'en suis un aussi ! Tu le dénonces lui ! Tu me mets dans le même bateau également ! Et si je t'empêche de le faire, tu feras quoi Banel ?!

— Je n'irai pas dans ce terrain-là avec toi Nate. Je te le dis une dernière fois, emmène Zack loin de ton appartement et donne-moi sa localisation sinon je n'hésiterai pas à donner l'adresse de ton appartement pour que la police le coince ! Je te laisse deux heures...

— Je ne sais pas comment tu peux te regarder dans le miroir sans penser à ce que tu comptes faire.

En me dévisageant, le regard remplit de méfiance, Célia quittait mon appartement en silence. En refermant la porte d'un claquement assez fort, je sentis une douleur profonde dans ma poitrine, je ne me rendais pas encore compte de ce que Célia venait de m'annoncer. Je me dirigeais vers ma fenêtre en fixant l'horizon, pensant à cette lourde tâche que je devais accomplir. Je sentis une présence dans mon dos, en me retournant, je tombais nez à nez sur Zack, ce dernier s'installait sur une des chaises hautes devant l'îlot de cuisine. En relevant les mèches qui lui retombaient sur le front, il prit une pomme verte qui traînait sur mon plan de travail. Je me rapprochais de mon meilleur ami tout en maintenant une certaine distance.

— Bien dormi ?

— Nuit tourmentée, mais j'avais besoin de sommeil, je t'ai entendu parler à quelqu'un, un peu plus tôt, c'était qui ?

— C'était la voisine, elle avait besoin de sucre.

Zack acquiesçait et croquait à pleines dents dans la pomme. En concentrant mon attention sur lui, je lui retirai sa pomme des mains en la posant d'un coup fort sur le plan de travail. Zack s'exclamait en élevant la voix.

— Mais ! Je n'ai pas fini de la manger !

— C'était quoi ce numéro que tu nous as fait hier ?!

— Tu étais là non ? Tu as tout vu ! Alors pourquoi tu me demandes ? Rends-moi ma pomme, Nate!

— Tu étais habité par la soif de vengeance hier et finalement, tu as traumatisé plus d'un élève ! Pointer ton arme sur Mike, mais qu'est-ce qui t'a pris ! Il nous reste une année pour que ces crétins disparaissent de nos vies ! Tu en aurais plus entendu parler, mais toi au contraire, tu voulais lui raccourcir son temps sur terre !

— Nate ! J'en ai marre de vivre selon les ordres des autres ! Ce n'est pas la vie que nos pères auraient voulue pour nous ! Cobra nous donne une chance d'être nous-mêmes !

— T'es beaucoup mieux que ça Zack ! Tu n'es pas un brigand, tu n'es pas un délinquant, tu es juste un jeune crétin qui a besoin de repère et d'amour.

Zack baissait le regard en prenant conscience de mes paroles. Dans la seconde suivante, je m'orientais vers le canapé tout en annonçant à Zack.

— Écoute, dans un premier temps, tu devrais parler à Cassie, elle doit sûrement être morte de peur.

— Je vais me rendre chez elle !

— Non. Tu ne peux plus sortir, tout le monde est à ta recherche !

— Pardon ?! Tout le monde veut me trouver ? Ricanait bêtement Zack.

— Il n'y a rien de drôle Zack ! Ils veulent te trouver pour te foutre en prison ! C'est certes légal d'avoir une arme, mais de l'utiliser en détenant des otages, ça, c'est illégal ! La police nous cherche donc on doit faire attention à nos arrières !

— Toi aussi, ils te cherchent ?!

— Des personnes auraient confirmé que j'étais ton complice dans cette affaire. Alors oui, moi aussi, je dois faire attention, désormais.

— Nate, je suis désolé, lorsque j'ai agi ainsi, je n'ai pas vraiment pensé aux conséquences de mes actes.

Zack se levait de sa chaise pour affronter mon regard, il s'installait à mes côtés sur le canapé. En soupirant, je lui dressais un léger sourire en tapotant son dos.

— Il faut bien que quelqu'un rattrape tes conneries ! Et puis t'es mon frère, je ne te laisserai pas tomber !

Le sourire aux lèvres, Zack me fit une accolade et s'éloignait dans la seconde suivante. Pendant cet instant, je me souvenais du plan de Célia, il fallait donc que je mette Zack à l'abri. Je ne pouvais pas le laisser seul. En me levant pour me diriger vers ma chambre, j'ordonnais à mon meilleur ami de prendre une douche et de se préparer à sortir. En gagnant ma chambre, je pris un sac à dos où je mettais quelques vêtements et des dollars que j'enroulais d'un élastique. Il fallait que je m'en aille mettre à l'abri Zack, je ne savais pas où exactement, mais ça devait être le plus loin possible. En refermant le sac à dos, je jetais un coup d'œil sur une photo que j'avais accrochée près de l'encadrement de la porte de ma chambre. Sur celle-ci était présents Zack et son père, mais également le mien en ma compagnie. Nous étions encore des mômes sur cette photo, nous sortions d'une après-midi camping dans les bois avec nos paternels. La photographie me fit esquisser un sourire en coin, je décrochais celle-ci afin de la ranger dans le sac à dos. Zack apparu torse nu, un T-shirt à la main, il m'interrogeait en posant son regard sur mon sac.

— Pourquoi tu as un sac ? Où va-t-on ?

— Le plus loin possible !

— Ensemble ?

— Bien sûr, tu penses quand même pas que je vais te laisser partir seul ?

— Je suis content que la vie m'a mis sur ton chemin, Nate ! Je le pense vraiment !

D'un léger sourire, la mâchoire serrés, je tapotais l'épaule de mon meilleur ami puis défilait sous ses yeux. Il en profitait pour se chausser et prendre sa veste en cuir. J'attrapais deux trois encas qui trainait dans mon frigidaire pour la route. En prenant mes clés de voiture, je regardais mon ami structurait sa coupe de cheveux, le regard concentré dans le miroir. Pour la première fois de ma vie, je n'étais sûr de rien, je ne savais pas si dans quelques heures la police nous rattraperaient, je ne savais pas si Cassie révérait Zack. Mais surtout, je ne savais pas si je reviendrais ici pour revoir Célia, ne serait-ce qu'un instant. L'air absent, je me fis secouer par Zack qui se dressait devant moi, le sourire enjôleur.

— Nate ? Tout va bien ?

— Oui, oui, allez, filons !

En arrivant dans le garage souterrain, je sortis ma clé de voiture et appuyais sur le bouton pour déverrouiller ma Mustang à distance. Zack fut le premier à monter dans mon véhicule, il ouvrit la portière et la refermait après son passage. J'ouvris le côté conducteur, en m'installant, je posais le sac sur la banquette arrière, puis lancer le moteur. En quittant mon immeuble, je ressentis une douleur si forte dans ma poitrine, comparable à une plaie impossible à refermer. Je décidais de rouler à la vitesse indiquée sur la route, je ne voulais pas me faire remarquer plus que ça, le chemin se fit en silence et dans la seconde suivante, Zack appuyait sur la radio pour mettre de la musique. La radio s'enclenchait, laissant parler un animateur radio, ce qui interpellait nos regards.

"Nous sommes toujours à la recherche de l'assaillant souhaitant s'en prendre à des élèves d'un lycée, nous vous invitons à rester chez vous en lieux sûrs. Nous savons qu'il s'agit de deux adolescents de dix-sept ans qui ne sont nuls autres que les deux fils des délinquants Will Jones et Alaric Walker. Ces derniers ont surement pour but de suivre les traces de leurs pères. Nous sommes en direct avec le commissaire de police, Lewis Banel".

D'un geste de la main, j'interrompis la radio et reconcentrais mon attention sur la route. Zack fut silencieux, mais je savais qu'au fond de lui, il était tétanisé de cette situation. Les mains formées en poing, la jambe tremblante, il lâchait un rire nerveux en observant l'horizon.

— Si seulement nos pères avaient pu régler son compte à ce Banel ! On n'en serait pas là ! Nos pères seraient toujours avec nous et on n'aurait jamais eu cette vie de vagabonds.

— Zack, il fait son travail comme chaque personne de cette ville.

— Faire son travail ? Il nous déteste alors qu'on est simplement des adolescents ! Ouvre les yeux, mec ! Même sa fille nous déteste ! On n'a pas le choix que de s'imposer en prenant le pouvoir ! Ils veulent nous menotter et nous dominer comme des esclaves !

— Laisse-moi deviner, c'est Cobra qui t'a monté la tête ? Je suis d'accord avec toi Zack, mais pas de cette façon, je ne veux pas qu'on associe les mots violences et meurtres à mon nom de famille. Ma mère n'aurait pas voulu que je prenne le même chemin que mon père.

— Ta mère avait de l'espoir, mais les gens ne changeront jamais Nate, jamais.

En essayant de passer outre les propos de mon ami, je concentrais mon attention sur la route afin de quitter le centre-ville. Après avoir roulé plusieurs bornes, nous arrivons à un motel se trouvant en pleine forêt, proche d'une station d'essence. J'ordonnais à Zack de rester dans la voiture tandis que je mettais le plein dans ma voiture. Les lieux étaient vides et calmes, seulement le personnel de la station se trouvait à proximité, tout en faisant tête basse, je rangeais le pistolet d'essence dans la pompe. Lorsque au même moment, un numéro inconnu s'affichait sur l'interface de mon téléphone, j'ignorais de qui il s'agissait, mais décidait de décrocher.

— Allo ?

— Jones ? C'est toi ?

— Qui le demande ?

— C'est moi Cassie ! Jones, j'ai reconnu ta voix. Dis-moi où tu es ? Je suis passé à l'appartement, mais il n'y avait personne.

— Cassie, comment tu as trouvé mon numéro ?

— On s'en fout de pourquoi j'ai ton numéro, dis-moi où tu es, je sais que tu es avec Zack.

— Tu comptes nous dénoncer ?

— Pourquoi je ferai ça ? Je ne suis pas si méchante, j'ai besoin de le voir, je t'en prie.

— On est à la sortie de la ville, près d'un motel, c'est le seul présent sur la route. Tu ne peux pas le rater. Mais assure-toi de venir seule !

— Promis, j'arrive au plus vite.

Je raccrochais en rentrant dans ma voiture tout en me décalant vers le parking du motel. Une fois garé, Zack me questionnait sur mon appel passé.

— Tu parlais à qui ?

— Tu le sauras bientôt. Allez viens, on va prendre l'air un peu.

— Je dois pisser, je te rejoins après, lançait Zack en se précipitant vers les toilettes de la station essence.

En m'installant sur le capot de ma Mustang, je pris mon téléphone pour écrire un message à Célia dans le but de l'informer de mon départ précipité. Je savais que mon départ l'anéantirait, mais je n'avais pas le choix de la trahir et de m'en aller en compagnie de Zack. Cette situation accentuait davantage cette douleur ressentie dans ma poitrine. Avant d'envoyer le message, je relisais chaque mot un par un lorsqu'un moteur de voiture m'interrompit dans ma lecture, je décidais alors d'effacer le message. Je rangeais mon téléphone dans la poche de mon pantalon.

Un taxi apparu laissant sortir une belle blonde tenant deux sacs en mains. Cette dernière m'aperçut au loin et se dirigeait en marchant rapidement. Une fois devant moi, l'air inquiet, elle m'interrogeait.

— Rassure-moi, je n'ai pas fait ce chemin pour uniquement te voir toi ?

— Du calme ! Il est aux toilettes, il va arriver. Je peux savoir pourquoi tu as pris des sacs ?

— Tu ne pensais pas que j'allais venir seulement pour le voir, je compte bien partir avec lui.

— Hors de question ! Tu n'iras nulle part !

— Jones, ce n'est pas toi qui choisit ! Tu penses réellement que je vais laisser l'amour de ma vie s'en aller sans même le suivre ?

— L'amour de ta vie ? Il n'y a même pas quelques mois, tu le détestais autant que moi ! Et puis tu as ta famille, tes amis, tes études, ici ! Tu y as pensé ?

— Je suis grande, j'ai bientôt dix-huit ans, je ne suis plus une enfant, je sais me débrouiller et aussi, tu n'es pas mon père, Jones !

— Cassie, je dois m'occuper de Zack, je n'ai pas envie de te trimballer dans notre aventure de vagabond.

— Allons demander l'avis de Zack ! Affirmait la cheerleader en montrant mon meilleur ami de l'index.

Zack s'élançait à toute vitesse vers Cassie en la prenant dans ses bras. Le sourire aux lèvres, ils s'embrassèrent à pleine bouche. Tout en raclant ma gorge et en les fusillant du regard, je déclarais en pointant du doigt la capitaine des cheerleaders.

— Il est hors de question qu'elle vienne avec nous !

— Mec, il s'agit de ma copine ! C'est Cassie, je ne peux pas la laisser seule ici !

— Oui, Jones, je suis sa copine, tu ne comptes pas me laisser seule ici ?

— Toi, ne te mêle pas de ma conversation ! Grognais-je en menaçant du regard Cassie.

— Nate, je ne peux pas la laisser ici, je l'aime trop, essaye de comprendre, mec !

Je pris un instant pour réagir puis en soupirant longuement, j'acceptais la présence de Cassie. C'était évident que Zack allait être triste de devoir laisser son amour pour cette blonde. En sortant le sac à dos de ma Mustang, je jetai un regard noir envers Cassie.

— Tant que tu ne restes pas dans mes pattes, tu peux rester.

— Il est toujours désagréable comme ça ? Questionnait Cassie envers Zack.

Je fis semblant de ne pas les entendre lorsque soudain un groupe de voiture arrivèrent vers la station essence à vive allure. De gros pickup américain filèrent tout droit vers notre position, en me rapprochant de Zack lui demandant de tenir mon sac à dos. Furax, je m'exclamais vers la blonde.

— Rassure-moi Cassie, personne ne t'a suivi jusqu'ici ?!

— Non, il n'y avait personne ! Je t'assure !

Les pick-up se garaient aux niveaux de ma voiture, les vitres étaient teintées ce qui nous empêchait d'apercevoir la moindre silhouette. Soudain, la portière d'un des véhicules s'ouvrit, laissant apparaitre...

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