Chapitre 1 : Nate





En me projetant dans mes lointains souvenirs, je me souvins à nouveau de mon adolescence, qui n'était pas de la plus innocente. Grandir avec un père absent, un père connu comme le plus grand délinquant que New-York avait pu connaître. Ce n'était pas une affaire facile au quotidien. Pourtant, tout était différent avant. Mon père était jardinier de profession. Il se levait toujours aux champs du coq pour prendre soin de ses fleurs. Lui et ma mère s'était rencontré dans un parc en plein milieu d'un parterre de tulipes. Ma mère était tombée sous son charme et mon père a voulu prendre soin de ma mère tout comme il le faisait avec ses fleurs. Mon géniteur était un homme bien et respectable, que l'ensemble du quartier admirait pour sa bonté.

Malheureusement tout a changé à la mort de maman. Ma mère était atteinte d'une maladie qui lui demandait une opération assez coûteuse, n'ayant pas cet argent, cette dernière s'en est allée tragiquement. Mon père était dévasté par le chagrin et le deuil, qu'il en avait même oublié ma présence dans sa vie. Il avait plongé dans l'alcool, à s'enivrer tous les soirs. Les factures tout comme les avis d'expulsion s'entassaient, car mon père n'ayant plus d'emploi, il était dans l'incapacité de payer. Il avait décidé de tirer un trait sur sa carrière de jardinier, parce que les fleurs lui rappelaient tous ses souvenirs avec ma mère. Lorsqu'un jour, il avait décidé que je ne devais jamais manquer de quoi que ce soit. Que ce qu'il n'a pas pu faire pour sauver ma mère, il le ferait pour nous, pour moi. Une idée des plus sombres lui survint en tête. Il avait commencé à voler des fonds de caisses d'épiceries de temps à autre, pour me payer de quoi m'alimenter, mais également des chambres d'hôtels. Pour ensuite passer sur des braquages de banques et autres structures volumineuses qu'abritait la ville de New-York. Il avait monté sa propre troupe de voleurs pour accomplir ses missions. Mon père était passé d'un simple voleur qui veillait aux besoins de sa famille à un grand voyou recherché par toute la ville. Mon père arrivait toujours à ses fins en évitant les autorités. Quant à moi, malheureusement, une réputation des plus mauvaises me collait à la peau. J'étais Nate Jones, le fils du grand voyou Will Jones. Tout le monde voyait en moi mon père, j'étais sa photocopie, qu'importe mon âge et mon niveau scolaire, cela me suivait à travers les années. J'avais une bonne relation autrefois avec mon père, mais ça, c'était avant qu'il soit un voyou. L'amour que j'avais pour lui se dégradait petit à petit, malgré le fait qu'il veillait toujours sur moi. Mais il ignorait que ce que j'avais réellement besoin était d'un père présent. Mon père était têtu et n'avait qu'une seule chose en tête, toujours obtenir plus que ce qu'il possédait. Bien que celui-ci était un as de la fuite, cela n'a malheureusement pas duré, le commissaire suivant l'affaire de très près avait pu le coincer et l'enfermer. Mon père avait eu la perpétuité pour ses nombreux délits. Je vivais aujourd'hui seul dans un appartement. Cela faisait maintenant deux ans que mon père était derrière les barreaux.

Je devais à présent compter uniquement sur moi-même, car personne viendrait prendre des nouvelles du fils d'un délinquant. Mon père en prison, je n'avais plus personne pour moi, plus aucune famille et pas un seul vrai ami sur qui compter. Le maire de la ville, connaissant mon existence, avait demandé au principal, monsieur Jefferson de continuer de m'accueillir au sein de son établissement. Ce dernier ne voulait pas que je stoppe mes études en tentant de continuer les affaires que mon père ne pouvait plus suivre. J'étais le fils d'un voyou, mais avant toute chose, j'étais un adolescent de dix-sept ans et d'après le maire de la ville ainsi que le proviseur, ces derniers étaient en accord pour que poursuivre mes études. Mais cela n'était pas le cas pour tout le monde, le commissaire ayant mis mon père derrière les barreaux était contre cette idée. M'imaginer fréquenter le même lycée ou étudiait son unique fille. Sa crainte la plus grande était que je puisse un jour, venger mon père en me prenant à sa fille.

Tous les matins, en allant au lycée, je savais pertinemment à quoi m'attendre. Quelles étaient les remarques que j'allais me prendre, les moqueries, les messes basses, les regards, les critiques et toutes sortes de jugements. Cela m'importait peu, je rêvais que d'une chose, en finir avec le bahut. La dernière année de lycée, la pire, mais aussi la meilleure. Les études ne m'avaient jamais passionné, j'étais le genre de gars à venir en cours pour le plaisir de mater les belles cheerleaders lors de leurs entraînements sur le stade. Au grand désespoir de ma mère, je n'ai jamais apprécié les longues études. Elle souhaitait qu'une chose, c'était que je fasse un travail qui me plaisait dans lequel je serais épanoui tout au long de ma vie. Ce qui me passionnait vraiment était la cuisine, l'art de cuisiner le salé autant que le sucré, combiner les différentes saveurs. J'ai développé cette passion auprès de ma mère, petit, je passais mon temps à l'observer cuisinier. Elle avait une passion pour les trompe-œil culinaire, elle m'avait transmis sa passion et son envie. J'avais un rêve, je me voyais ouvrir plus tard mon propre restaurant où tous les gens importants de cette société se rendraient. Un restaurant si apprécié, si incroyable que les gens se battraient pour la moindre réservation de disponible. Mais malheureusement avec la réputation que j'avais tout cela devait tomber à l'eau...

Je me fis sortir soudainement de mes pensées par mon professeur de mathématiques, ce dernier me fit trembler de frayeur en posant un manuel sur la table fortement. Le professeur s'exclamait à mon égard.

— Jones ! Toujours en train de rêvasser ?! Vous devriez vous concentrer sur le cours plutôt que vos rêveries ! Ce sont pas vos rêves qui vous feront avancer dans la vie ! À moins que vous souhaitiez devenir comme votre père ?

Les poings serrés, la jambe tremblante, je ne voulais pas attirer l'attention plus que ça sur moi. Ce professeur était incorrigible et irrespectueux, il fallait tout de même que quelqu'un le remette à sa place. Tout en reprenant mon calme, un sourire narquois apparu sur mes lèvres tout en rigolant sur le ton de l'arrogance, je me levais de ma chaise.

— Je crois qu'il n'y a pas que mon père qui est en prison, mais également votre coiffeur ! Avec votre touffe, il a sans doute aussi eu la perpétuité ! Pouffais-je de rire ainsi que l'ensemble de la classe.

— Cela ne vous fera moins rire, en heure de colle. Après tout c'est comme la prison, vous êtes dans une salle, obligée d'y rester pendant que les autres seront à l'extérieur. Vous suivez exactement le même chemin que votre géniteur, pas étonnant !

Lors de la réplique du professeur, les rôles s'étaient alors inversés et les rires des autres élèves s'avéraient être pour moi. Me sentant humilié, je serrais des poings, puis prit la décision de sortir de la classe en un coup de vent. Tout en ignorant les appels incessants du professeur, je sortis du cours en plein milieu de sa durée sans me retourner. En réajustant la branche de mon sac à dos et en passant une main dans ma chevelure blonde, le regard noir, je n'avais qu'une envie, c'était de m'enfuir loin de ce lycée et de tous ces gens. Une vibration se fit ressentir dans la poche de mon pantalon. J'aperçus alors qu'il s'agissait d'un message provenant d'un numéro inconnu, il s'agissait d'une photo compromettante d'une des cheerleaders qui était assez bien gaulée. Un sourire plaisant apparu sur mon visage. Concentré à contempler les formes de cette dernière, je me pris quelqu'un se trouvant sur mon chemin. En rangeant mon téléphone dans ma poche, j'aperçus que la personne que je m'étais prise n'était nul autre que Célia Banel ou la fille la plus populaire du lycée, mais aussi la plus détestable. Cette dernière, tout en me dévisageant, jetait ses cheveux en arrière d'un air supérieur, à ses côtés se trouvait deux jeunes filles sûrement des premières années qu'elle avait recruté en guise de potiches. Tout en s'approchant de moi, cette dernière levait son index en ma direction en s'exclamant sous la colère :

— Mais qu'est-ce qui te prend de me rentrer dedans ?! Le couloir n'est peut-être pas trop grand pour toi, Jones ? Ou tu préfères les endroits restreints comme les cellules de prison ?

— Dégage de ma vue ! Lançais-je en passant devant elle tout en l'ignorant.

— Parle-moi mieux que ça ! Je suis supérieur à toi sur tous les points, tu n'es qu'une poussière sur mon chemin ! Et moi, je souffle dessus aux poussières !

— C'est ce que je vais appliquer te concernant alors ! M'exclamais-je en prenant de la distance.

En m'éloignant du trio composé de Célia et de ses dames de compagnies. J'atteignais mon casier, ou j'attrapais ma veste en cuir noir que j'enfilais immédiatement. Des cris de dégoût se firent entendre non loin de moi, ces derniers ne provenaient que de la peste que je venais de quitter. Elle avait le toupet de me rendre fou, mais j'y trouvais tout de même un plaisir à la mater. J'aimais sa belle chevelure blonde qu'elle devait lisser sans doute tous les matins afin de rendre cette dernière soyeuse. J'aimais beaucoup sa façon de s'habiller, elle savait très bien accorder les vêtements ainsi que leurs couleurs. Elle avait un style qu'aucune autre fille possédait dans tout l'établissement. Célia se fit rejoindre par deux gars de l'équipe de basketball, ces derniers habillaient d'une veste de lycée vert et blanc, couleurs de notre établissement. L'un des gars passait son bras par-derrière le cou de Célia, tout en la serrant contre elle. Leurs idylles me foutaient la gerbe, ils faisaient partie de ces populaires qui gâchent votre année scolaire. Tout en détournant le regard de ces derniers, je m'empressais vers la sortie dans le but de sécher les cours du matin. Lorsque je me fis interpeller dans le couloir d'un ton assez fort, ce qui provoquait les regards de beaucoup d'élèves sur ma personne.

— Jones ! Je doute que votre cours de littérature se trouve vers la sortie ! Veuillez venir dans mon bureau tout de suite !

Je reconnus la stupide voix de monsieur Jefferson, le principal du lycée. Je fixais l'horizon avant de détourner mon regard de celui-ci et faire demi-tour. Des rires se firent entendre près du groupe de populaire, un seul regard était porté sur moi, celui de Célia Banel. Elle arquait un sourcil tout en croisant les bras sur sa poitrine accompagné d'un sourire malicieux. Une fois devant le bureau du principal, ce dernier se postait devant la porte en me montrant sa direction. Un soupir lâché et j'intégrais son bureau. J'avais tellement l'habitude de venir ici, que je connaissais les moindres détails de ce bureau, par exemple les différentes plantes de toutes tailles mélangées. Il en avait vingt-six en tout, cela faisait vingt-six fois aujourd'hui que je me rendais dans ce bureau. Un hasard ? J'en doutais fort, monsieur Jefferson devait sans doute en acheter une pour toutes les fois où il me convoquait. En m'asseyant sur le fauteuil poster devant son long bureau en marbre, ce dernier s'installait derrière celui-ci tout en fronçant les sourcils. Après quelques secondes, il sortit un dossier assez chargé de son tiroir.

— Qu'est-ce que c'est ? Questionnais-je.

— Ce dossier, c'est ton année, que ce soit tes fautes, tes notes ou encore les retours de tes professeurs...

— Et pourquoi me montrer ça ?

— Laisse-moi répondre à ta question par une autre question, tu veux bien ? Dis-moi, tu sais ce que tu aimerais faire après le lycée ?

— Rentrez chez moi, vous voulez que je fasse quoi après les cours ? Des extras ? Et puis quoi encore ?!

— Non, Jones, après le lycée, c'est-à-dire quand tu auras eu ton diplôme, tu sais ce que tu aimerais faire ? Tu y as déjà réfléchi à ça ?

— Pas grande chose.

— Il n'y a pas une université qui t'intéresse ?

— Je ne compte pas faire de longues études, sachez-le et puis avec mon nom de famille, je doute que l'on m'accepte quelque part ! Vous savez très bien que je n'ai pas ma chance !

— Il est vrai que c'est difficile pour toi plus que n'importe qui, mais il ne faut pas abandonner tout de même, Nate ! Je t'ai convoqué car...

— Car j'ai eu des heures de colle, je sais bien, je suis sur un siège éjectable, je le sais également, le coupais-je insolemment.

— Nate, il faut que tu te ressaisisses, je sais que c'est dur, mais avec les notes que tu as, c'est trop faible pour faire quoi que ce soit. Pour être honnête avec toi, nous sommes en plein mois d'avril et il reste seulement deux mois, avec de telles notes, tu ne pourras pas obtenir ton diplôme.

— Je n'en ai rien à faire de votre diplôme, c'est qu'un bout de papier, vous pouvez le garder, lançais-je en me levant du fauteuil.

Je m'avançais de pas rapide vers la porte, le proviseur s'exclamait en se levant aussi de son siège.

— Jones ! Je te prie de revenir au fauteuil, je n'ai pas fini avec toi !

— À quoi bon, monsieur ? Que ce soit vous ou bien quiconque, vous voyez en moi la même personne. Le fameux et célèbre Will Jones, qu'importent les efforts que je fournirai, ce ne sera toujours jamais assez, alors laissez tomber. Je vais finir mon année et je m'en irai de ce bahut qui ne m'apporte absolument rien.

— Nate, je vois en toi un garçon perdu, qui a besoin de repères et qui a beaucoup de capacité, mais si tu ne le vois pas, je ne peux pas le faire à ta place. Tu n'es pas ton père, Nate !

— Vous êtes bien le seul à penser ainsi, rétorquais-je en ouvrant la porte pour en sortir.

Une fois à l'extérieur de son bureau, la sonnerie du lycée retentissait, ce qui provoquait la sortie des élèves des différentes salles de cours se trouvant dans le couloir. En quelques secondes, je me mélangeais à l'ensemble des étudiants. Parmi eux, je me fis rejoindre par Zack qui était le seul ami que je possédais. Que ce soit ses mèches brunes pendantes sur le haut de son front lui donnant un style à la Johnny Depp, le bout de son sourcil gauche rasé lui donnant un air arrogant ou bien ses différents tatouages sur l'ensemble de son corps. Zack avait tout d'un mauvais garçon. Il était le genre de gars avec qui on aimait traîner après les cours, mais il représentait également une source de problème à mon égard. Zack était le fils d'un complice à mon père durant ses nombreux braquages. Son père se trouvant aussi en prison, cela me faisait un point commun avec lui, mais aussi un inconvénient. Tout en m'avançant à pas rapide vers le réfectoire, Zack, marchant à la même vitesse que moi, me lançait en ricanant.

— Alors un énième passage chez Jefferson ? À ce rythme, il devrait te faire un abonnement !

— Tu peux parler toi ! Tu y es chaque heure dans son bureau ! Après ton passage, Jefferson doit sans doute acheter une nouvelle plante pour se sentir apaisé, pouffais-je de rire.

— Je pense qu'il devrait commencer à les fumer ses plantes pour se sentir apaisé ! Lançait Zack en rigolant.

En direction du réfectoire, deux brunettes de première année, défilaient devant nous, l'une d'elle, un peu gênée, ralentissait dans sa démarche afin de me saluer de la main timidement. Je lui fis un geste de la main avant de la remettre dans la poche. Cette dernière, le sourire aux lèvres, s'empressait de rejoindre sa copine, lui déclarant mon action inattendu. Zack tout en me dévisageant me questionnait.

— Nate, ne me dit pas que tu veux te faire une première année ? Ce n'est pas ton genre ! Et puis elle n'est pas si belle que ça !

— Un simple signe de la main lui a fait plaisir, alors laisse la juste imaginer si je la fréquentais ?

— C'est sûrement un de ses plus grands rêves ! Mec ! Pour changer de sujet, tu as vu la photo que je t'ai envoyé ?

— Attend, le numéro inconnu, c'était toi ?

— Eh ouais ! Enfin oui et non. C'est le numéro de Cassie, tu sais la capitaine des cheerleaders. Elle fait semblant de me détester alors qu'elle adore les mauvais garçons ! Je couche avec elle tous les soirs pratiquement, c'est devenu mon activité extra-scolaire. Et du coup, je me suis dit autant faire profiter mon meilleur copain, Nate !

— Je me suis bien rincé l'œil, en effet, mais elle n'a rien dit en l'apercevant ?

— Elle n'est pas au courant, j'ai supprimé la conversation ensuite. Tu sais, Cassie est bien foutu, mais tu sais celle que j'aurai tant rêvé avoir dans mon lit ? Celle qui est encore mieux foutu que Cassie ?

— Laisse-moi deviner, Célia Banel ?

— Exactement, cette nana est juste magnifique, je bande rien qu'en pensant à cette beauté.

— Tu peux encore rêver pour l'avoir dans ton lit, mec. Je pense que pour l'approcher, il faut soit être populaire comme les crétins du basket-ball ou alors être issu d'une grande et riche famille.

— Laisse-moi prendre mon pied en m'imaginant juste une nuit avec elle, ce que ça donnerait.

— Sans moi ! Épargne-moi les détails, mec ! Je vais me chercher un truc à manger, lançais-je à Zack, qui s'installait sur une table reculée du réfectoire.

En m'approchant du coin cafétéria, je sortis mon portefeuille pour m'acheter un encas. En payant, je pris le sandwich en main lorsque au même moment, j'aperçus Zack en pleine dispute avec Mike, le capitaine de basket-ball. Mike était prétentieux, hypocrite et égoïste. Il était le parfait crétin à pousser les premières années dans les couloirs afin que ces derniers se cognent contre les casiers. Et pourtant il était l'un des gars qui faisait fondre le cœur des filles. J'ignorais si c'était sa couleur de peau métissée, sa coupe dégradée ou bien son immaturité qui faisait craquer les filles. Quoique ça pouvait être, Mike avait le cœur de Celia Banel entre les mains.

Ce n'était pas croyable, je laissais Zack deux minutes qu'il se prenait déjà en grippe avec quelqu'un. En posant l'encas à une table proche de la dispute, je m'empressais de rejoindre Zack. En me dirigeant vers la dispute, j'aperçus Mike se rapprochait frontalement de mon ami. Je décidais alors de m'intercaler entre les deux brutes en m'adressant à ces derniers.

— C'est bon, cessez vos disputes !

— Tiens, un deuxième fils de voyou. Nate Jones tenant un portefeuille, dis-moi, tu la volais à qui celui-ci ? Sans rire Zack, tu n'as pas trouvé mieux pour venir à ton secours ?!

— Dégage Mike, tu n'as pas autre chose à faire ? M'exclamais-je en le fusillant du regard.

— Beaucoup mieux que vous deux, vous n'avez pas à être dans cet établissement, votre place, elle est en prison comme vos pères. Les chiens ne font pas des chats ! Quant à toi, Zack ! Recommence à mater Célia et je te ferais rejoindre ton père derrière les barreaux, personnellement ! Menaçait Mike d'un regard foudroyant, avant de s'éloigner.

Tout en repoussant Zack, je lui lançais d'un regard noir.

— Qu'est-ce qui t'a pris ?!

— Elle est passée en un coup de vent, je l'ai juste regardé, comme je regarde d'autres filles, c'est plus fort que moi, Nate.

— Contrôle-toi mec !

— Qu'est-ce qui te prend Nate ?

— Je ne serai pas toujours là pour te sauver des bagarres !

— Je ne t'ai pas demandé de me sortir de quoi que ce soit ! Je ne sais pas ce qui te prend, mais je ne reconnais pas mon meilleur ami ! Tu fais ton autoritaire alors qu'on aurait pu le mettre à terre, ce crétin ! Mais il faut toujours que tu agisses comme un flic.

Zack prit la fuite en emportant avec lui le sandwich que je venais d'acheter. L'ensemble des élèves du réfectoire avaient assisté à ma prise de tête avec mon meilleur ami. Tout en m'adressant à eux d'un ton fort.

— Vous n'avez pas autre chose à faire que de me regarder ?!

Je décidais de quitter les lieux en gagnant l'extérieur du lycée, pris par mes tourments et ma colère. Je décidais de m'en prendre à deux poubelles se trouvant sur mon chemin, d'un coup de pied, je les renversais violemment. Ce sentiment d'impuissance concernant cette comparaison à mon père m'étouffait. Je m'installais contre le capot de ma voiture. La seule chose qui me restait de ma mère était ma Mustang, elle m'avait acheté cette voiture pour le jour où je serai en âge de la conduire. Malheureusement, elle s'en était allée sans pouvoir me voir à l'œuvre. J'entendis des voix féminines se rapprochaient du parking du lycée. En orientant mon regard vers ces dernières, je me rendis compte qu'il s'agissait de Célia Banel accompagnée d'un groupe de Cheerleaders. Cette dernière se stoppait au niveau de ma voiture tout en faisant un signe de la main à ses acolytes en guise de salut. Son regard allait à la rencontre du mien, tout en me dévisageant de haut en bas. Je ne pris pas le temps de lui porter la moindre attention et me dirigeait vers la portière coté conducteur, lorsque au même moment, elle me barrait la route, en s'exclamant, confiante.

— Tu ne devrais pas trainer avec Zack !

— Tu es personne pour me dire ce que je dois faire, retourne avec tes semblables, la bousculais-je afin de rentrer dans la Mustang.

— Tu es peut-être le fils d'un grand voyou, Jones ! Mais trainer avec Zack empirera ta situation et je suis sûre que tu le sais.

Célia se fit rejoindre par ses deux potiches de premières années, ces dernières, tout en lui apportant ses affaires, s'exclamèrent en cœurs.

— Célia, nous t'avons rapporté tes affaires de sport.

— Ce ne sont pas les vêtements que j'attendais ! Il me faut les affaires que je vous ais envoyé en photo ! Retourner les chercher tout de suite ! Exigeait la populaire.

Tout en assistant à ce désaccord, cette dernière me fit légèrement rire, puis je décidais de m'installer à bord de ma voiture en refermant ma portière. En lançant le moteur, Célia se mit à toquer à ma fenêtre. Tout en râlant, j'ouvris ma vitre en appuyant sur le bouton. Elle me fit un signe de la main accompagnée d'un sourire niais.

— Tu sais, pour conduire, il faut d'abord mettre sa ceinture de sécurité et puis si tu ne veux pas tomber sur mon père, je pense que c'est la meilleure chose à faire.

— Je n'ai pas besoin de toi pour le faire, Banel ! Cesse avec tes conseils !

— Tu sais quoi, fais comme bon te semble, fais-toi arrêter ou non, ça te regarde !

Tout en remontant ma vitre sans même finir de l'écouter, je mis ma ceinture de sécurité et mis en marche une des musiques du groupe U2, que je mis à un volume maximal. Puis en un coup d'accélérateur, je fonçais à vive allure en quittant le parking du lycée. En roulant depuis presque une vingtaine de minutes afin de rejoindre mon domicile, je m'arrêtais au feu rouge où j'aperçus un kiosque à journaux au loin. Une grande affiche à proximité de celui-ci, où le visage de mon père était présent sur cette dernière. Cette vie m'usait, m'étouffait, certaines fois, je me disais que j'aurais donné n'importe quoi pour être né dans la chambre d'en face. Être le fils d'un voyou, était un très lourd fardeau.

Des klaxons me firent sortir de mes pensées, le feu était passé au vert sans même que je m'en rende compte. Je démarrais d'un coup violent sur la pédale de l'accélérateur. Après avoir roulé une longue heure, j'arrivais enfin à mon domicile, je garais ma voiture dans un parking souterrain. Avec l'argent que ma mère avait mis de côté, je m'étais acheté un appartement avec vue sur central park. Il était assez grand pour abriter toute une famille de six personnes environ. Deux chambres, un séjour comprenant une cuisine américaine ainsi qu'un balcon assez grand pour pouvoir mettre un jacuzzi. J'avais refait la décoration pour avoir un style sophistiqué tout en restant sur des tons neutres. En rentrant dedans, je posais mes clés sur un meuble se trouvant à proximité de l'entrée. Je lançais ma veste sur le bord de mon divan en cuir. J'enlevais mon tee-shirt laissant apparaitre mon torse, j'avais fait de la deuxième chambre, une salle de sport privative. Je m'exerçais jour et nuit dedans, la musculation était mon échappatoire. Je me déshabillais afin d'enfiler mon short noir pour commencer une session de musculation. En entrant dans ma salle de sport, je m'hissais à la barre de traction murale que j'avais installé. J'en fis plusieurs séries d'une dizaine de minutes. Puis m'installait sur différentes machines pour bosser différentes parties du corps, je travaillais davantage mes abdos et mes pectoraux. Être musclé n'était pas quelque chose que je voulais obtenir pour être attirant, bien qu'avoir les regards des filles sur moi ne me déplaisait pas, mais je voulais par-dessus tout m'entretenir. J'étais certes mal vu à travers tout New-York, mais je tenais à être irréprochable sur mon apparence.

Après deux bonnes heures de musculation, je filais dans ma salle de bain, j'allumais l'eau chaude de la douche italienne, me déshabillais et intégrais la douche. En laissant les gouttes d'eau dégoulinaient sur mon corps, une pensée me vint celle du regard qu'avait posé Célia Banel sur moi. Celle qui avait l'habitude de me fuir, de me dévisager, de m'éviter, de m'ignorer. Elle avait pourtant agi différemment aujourd'hui. Elle était certes détestable, mais il était vrai qu'elle était tellement attirante, l'imaginer la toucher, l'imaginer être proche d'elle, l'imaginer l'embrasser et lui faire l'amour dans toutes les positions possibles étaient des pensées dont j'aimais avoir. En pensant à ses fantasmes, je constatai que je bandais depuis quelques secondes. En saisissant mon sexe, je pris un instant à ne plus y penser, je devais me rendre à l'évidence et revenir à la réalité. Que ferait la fille d'un commissaire avec le fils d'un voyou ? Surtout quand on savait que son père était celui qui avait coincé le mien. Tout en me calmant, je pris un instant pour finir de me doucher. En sortant, j'enfilais ma serviette à ma taille afin de filer dans ma chambre pour mettre mon boxer ainsi que mon jogging. En ouvrant la porte de la salle d'eau, je tombais sur celle avec qui je vivais une vraie idylle secrètement. Tout en me regardant de haut en bas, observant les gouttes d'eau dégoulinaient encore sur ma musculature, elle se reprit en tournant les talons tout en m'ordonnant.

— Met un tee-shirt, je t'en prie Nate, je suis déjà déçu que tu aies pris une douche sans moi.

— Tu viens d'arriver ?

— Oui, il y a quelques minutes.

— Pourquoi tu n'es pas venu me rejoindre ?

— Je n'ai pas la tête à ça, il faut que je te parle Nate, donc s'il te plait met un tee-shirt.

Tout en traçant dans ma chambre, j'ouvris mon placard pour attraper un boxer de la marque Calvin Klein de couleur gris que j'enfilais. Je sentis une présence derrière mon dos, en me tournant vers elle, cette dernière me lançait soudainement mon jogging gris ainsi que mon tee-shirt noir dont ces derniers étaient posés sur mon lit. Tout en m'habillant, je quittais la chambre pour m'installer sur mon canapé en compagnie de celle qui faisait battre mon cœur à la chamade. Tout en plongeant mon regard dans le sien, cette dernière mît ses mèches blondes derrière ses oreilles puis s'exclamait d'un ton bref.

— Nate, combien de fois, je vais te dire de mettre ta ceinture quand tu conduis.

— Je pense que j'ai besoin de te l'entendre le dire encore une fois.

— Ce n'est pas drôle ! Je ne veux pas que tu ait plus de soucis que tu en as déjà, s'inquiétait la jeune femme.

— Oh, tu sais que j'arrive toujours à m'en sortir.

— Nate, je t'ai vu rentrer dans le bureau de Jefferson. Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

— Le train-train habituel. Rien de plus, lançais-je en fuyant son regard.

— Dis-moi la vérité, Nate.

— Je te promets que ce n'est rien.

— Je sais que tu me mens Nate Jones, en deux ans de relation, je sais différencier tes mensonges de tes vérités.

En me rapprochant de la blonde, je posais une main sur sa joue, tout en scrutant les moindres détails de son visage.

— Je te promets qu'il n'y a rien de grave, Jefferson est un enfoiré qui ne supporte pas de me voir. Pas beaucoup m'apprécient, personne d'ailleurs.

— Peu importe qui t'aime ou non, moi, je t'aime et c'est ce qui compte, murmurait la jeune femme, posant ses deux mains sur mes joues, le regard attendrissant.

Je m'approchais de cette dernière dans le but de l'embrasser lorsque au même moment, une sonnerie de téléphone m'interrompait.

— Désolé, c'est mon père, il faut que je réponde.

Elle s'éloignait de mon emprise en se levant du divan. Je savais pertinemment qu'il était temps pour elle de rentrer chez elle et que je n'aurai pas plus de temps avec elle à partager pour ce soir.

Elle raccrochait pour m'annoncer.

— Nate, je suis désolé, je dois y aller, mon père s'inquiète et puis il se fait tard pour moi.

Sans dire un mot, je la suivis jusqu'à la porte d'entrée, le regard absent. Une fois devant la porte, elle m'enlaçait pour ensuite saisir la poignée de porte. Sans même la laisser finir son action, je l'attrapai, la plaquer contre la porte et l'embrassai fougueusement. Elle répondait à mes baisers tout en s'exclamant en prenant de la distance.

— Nate, il faut que j'y aille, je te promets qu'on rattrapera ça ! On se verra demain au lycée !

J'eus un mouvement de recul afin de la laisser partir. Tout en ouvrant la porte, cette dernière se retournait vers moi, le sourire aux lèvres, le regard lumineux.

— Je t'aime Nate Jones.

— Je t'aime Célia Banel.

Notes à de l'auteur :

Coucou ! J'espère que vous allez bien ! Cela fait longtemps que j'avais pas écrit! Pour votre grand plaisir mais aussi pour le mien, je suis de retour. On se retrouve pour la première fois dans une New romance et non une dystopie comme mes précédents livres ! J'espère que ce genre d'histoire vous plait car je vous dévoile un petit secret, j'ai toujours voulu en écrire une !

J'aimerai avoir vos avis sur ce début ! Comment avez-vous trouver ce prologue ainsi que le point de vue de Nate ? Vous vous doutiez du couple qu'il formait avec son ennemi du lycée ? Comment imaginez vous la suite ?

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top