Chapitre 1 : Un appel sans surprise
Marc
Pour Marc, c'était une journée banale. A son service, on l'avait appelé pour une histoire de vol et un règlement de comptes entre dealers... Bref, rien d'intéressant.
Il savait qu'il s'était fait beaucoup d'ennemis en trente années de carrière. C'était en même temps assez normal pour un flic du F.B.I. Il n'avait pas toujours eu une vie aussi tranquille... Mais il était proche de la retraite alors on l'avait laissé là, dans ce bureau minable de Brooklyn. Néanmoins, il était toujours le premier à être appelé sur les affaires d'homicides pour son habileté sur les scènes de crimes. Pourtant, longtemps il avait été rongé par les remords quand il rentrait chez lui et que son appartement était vide...
Il faut dire que cette situation, il l'avait bien cherché : il avait trompé sa femme à plusieurs reprises et elle avait toujours fermé les yeux, sûrement mû par un ridicule espoir de le voir changer. Mais un jour l'évidence avait dû s'imposer à elle car elle était partie avec ses deux enfants. Déjà deux ans qu'il ne les avait pas vus. Enfin, sur un calendrier car dans son esprit une éternité était passé...
Il sortit de sa torpeur lorsque le téléphone sonna:
- Allô ?
- Allô Marc, c'est Cardon.
- Ah, bonjour patron.
- Il y a eu un meurtre dans le quartier résidentiel de Cobble Hill. C'est au 361.
- J'arrive tout de suite.
Une fois arrivé sur les lieux du crime, il vit que ses collègues du New York City étaient déjà sur place. Il descendit de sa voiture, s'avança jusqu'à la maison, passa sous les banderoles jaunes et entra dans la maison pour y retrouver son supérieur. Il vit que la médecin légiste était déjà là, agenouillée près du corps de sorte qu'il ne voyait pas le visage de la victime.
- Ah! Marc, vous voilà enfin. Ne perdons pas de temps. Je vous fais le topo : d'après les papiers que nous avons retrouvés dans la maison, la victime est une femme âgée de vingt-neuf ans.
Elle s'appelait Sandy Johnson. Elle avait rendez-vous pour le nouvel-an avec ses voisins, c'est d'ailleurs eux qui ont retrouvé le corps.
Il jeta un coup d'oeil au corps.
Quand il le vit, il pensa que sans toutes ces années d'expérience il aurait sûrement pâli. Mais les années et les corps qui avaient défilé devant lui l'avait endurci et l'avait rendu insensible à l'image de la mort.
Il demanda à la légiste ce que l'on pouvait déduire sur l'instant: ce dont elle était sûre, c'était que les causes de la mort avaient été causées par des coups à répétition et peut-être même des coups portés par arme blanche. Pour quelle raison cet acharnement ? L'enquête le dirait bientôt, enfin c'est ce qu'il espérait...
- Quand pourrons-nous interroger les témoins ?
- Eh bien je ne sais pas, ils sont encore en état de choc.
- Bon, je verrais ça plus tard.
********
De retour chez lui, Marc était pensif. Il pensait à cette femme. Il ne savait pas pour quelle raison étrange, mais elle lui faisait montrer à quel point il était seul.
Encore aujourd'hui, il se demandait pourquoi il avait trompé sa femme.
Il essaya de penser à autre chose en se préparant un dîner. Le lendemain, il se réveilla avec le dos en compote. Il se leva et mit les restes de son dîner à la poubelle et renonça à se préparer un petit déjeuner quand il entendit le téléphone sonner, ce qui eut pour effet d'achever de le mettre de mauvaise humeur. Il répondit pour entendre de nouveau la voix de son patron.
- Allô Marc?
- Oui c'est moi, qui voulez-vous que ce soit d'autre?
- Tout compte fait on peut interroger les Parker, dit-il en ne faisant pas attention à son humeur massacrante, dont-il avait été trop souvent témoin lorsque sa femme l'avait quitté.
- Ok, j'arrive.
Marc se gara sur une des places libres et descendit de sa voiture pour se diriger vers l'imposant bâtiment. Quand il entra dans le bureau - qui lui avait été longtemps attribué avant d'être envahi par quelqu'un d'autre - le couple était déjà là.
Le mari était un homme imposant au contraire de sa femme qui paraissait frêle à côté de lui. Elle était brune avec des lunettes, lui, un corps entretenu et le début d'une calvitie qui le rapprochait de la cinquantaine.
Il ne prit pas le temps de se présenter et alla droit au but.
- Comment vous appelez- vous déjà?
- Marina Parker et mon mari John Parker.
- Asseyez-vous, je vous prie.
- Merci. Nous sommes encore bouleversés par ce que nous avons vu et avons préféré venir aujourd'hui pour ne rien oublier susceptible de vous mettre sur une piste.
- Donc, expliquez-moi comment ça c'est passé ?
- Eh bien, nous avions rendez-vous avec Sandy. Elle nous avait invités pour le nouvel-an car son mari n'était pas là.
- Pourquoi, parce que son mari n'était pas là ?
- Son mari était très possessif depuis qu'il s'était marié. Il lui interdisait de sortir sans lui, de voir ses amis... Elle voyait bien qu'il ne changerait jamais, je ne comprends pas pourquoi elle ne l'a pas quitté. Enfin excusez-moi je m'égare...
- Et son mari où était-il? dit-il comme si son commentaire ne l'intéressait pas.
- En voyage d'affaires selon Sandy.
- Continuez je vous prie.
- Nous avons frappé à la porte mais personne ne répondait alors on a tenté d'ouvrir et la porte était ouverte. Nous l'avons appelé mais comme nos appels restaient sans réponse nous nous sommes aventurés dans la maison. Quand on l'a retrouvé, son corps était dans la cuisine... Il y avait une mare de sang déjà sec. Nous ne voulions pas que ce spectacle s'impose aux yeux de nos enfants alors mon mari m'a dit de les prendre avec moi et de rentrer.
- Monsieur Parker, est-ce exact?
- Oui, ensuite j'ai appelé la police.
- Avec quel téléphone ?
- Le mien.
- Nous sommes dans l'obligation de vous le prendre afin de l'examiner et vérifier vos dires. Pour le reste, je pense que cela va me suffire. En l'occurrence vous avez obligation en tant que seuls témoins pour le moment de répondre à toutes questions susceptibles d'être posé par un policier sur l'enquête.
- Bien sûr.
- Ah oui. Une dernière chose assez importante, vous n'auriez pas vu quelqu'un rôder ou pénétrer dans la maison? Quelqu'un ou quelque chose de suspect ou d'inhabituel?
- Non, nous n'avons vu personne.
La femme du témoin partit mais John Parker resta planté devant le bureau de Marc.
- Monsieur...
- Monsieur Smith.
- Monsieur Smith, Sandy... Sandy était enceinte de deux mois.
- Je vous remercie pour cette précision, mais comment le...
Marc n'eut pas le temps de préciser sa question que John Parker était déjà parti rejoindre sa femme.
Après cette réflexion, Marc resta perplexe ne comprenant pas comment il pouvait savoir que la victime était enceinte.
Il alla voir Cardon.
- L'interrogatoire des témoins s'est bien passé. Je n'ai décelé aucune faille au niveau de leurs réponses. Ah si! Une chose m'a troublé.
- Ah oui et laquelle?
- Et bien quand Mme Parker est sortie de mon bureau, son mari est resté là et il m'a dit que la victime était enceinte. Mais je ne comprends pas comment il pouvait savoir ça, si c'est bien vrai. Enfin j'ai une solution mais elle me paraît insensée...
- Continuez mon vieux, continuez!
- Et bien la seule solution possible est qu'il était l'amant de la victime ou qu'il était très proche d'elle sans que cela ne soit connu de sa femme.
- Ma foi ce n'est pas insensé, mais on ne sait pas encore si c'est bien vrai pour cette histoire. Mais on le saura bien assez tôt car vous avez rendez-vous dans moins d'un quart d'heure avec la médecin légiste.
************
Marc était chez la médecin légiste qui lui apprit que la femme avait des cicatrices datant de quelques mois avant sa mort. Ce qui signifiait sûrement qu'elle subissait des coups régulièrement.
- Je ne vois pas d'autres hypothèses possibles.
Elle lui confirma aussi les dires de John Parker. La victime était bel et bien enceinte d'environ deux mois au moment de sa mort.
***********
Quand Marc apprit toutes ces mauvaises nouvelles d'un coup, il ne put réprimer un soupir car il avait une encore plus mauvaise nouvelle pour son patron. Il la lui annonça quand même et...
- Comment?!
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