Chapitre 2 : Des touches de mélancolie dans l'ombre...
Wyatt toussait sans pouvoir s'arrêter, son état s'est tant aggravé depuis la nuit dernière.
Couché sur un morceau de carton, ses toussotements avaient réveillé les habitants de l'immeuble d'en face ; les insultes et menaces sonnant encore dans ses oreilles.
Abattu, il avait soigneusement enveloppé Lucky dans la couverture marron et s'était dégoté une place au fin fond d'une ruelle, où il résidait à présent.
Bercé par le ronronnement irrégulier du chaton, le jeune homme fit tomber ses défenses et baissa ses paupières.
Il ne dormait généralement pas plus de trois heures par nuit, trop conscient du risque que représentait une telle vulnérabilité.
Cependant, plus son état faiblissait, plus l'envie de dormir se faisait ressentir, un besoin dont il ne comprenait pas l'existence.
L'esprit embrumé, le sans-abri sentit son corps se détendre...jusqu'à ce que deux bras le saisissent et le plaquent contre le mur de béton, sa tête cognant dans un claquement sec.
Ses yeux s'ouvrirent la seconde d'après et, encore somnolant, il ne put réagir à temps : un poing percuta sa mâchoire, des points noirs obstruant sa vue.
D'autres coups suivirent, Wyatt en perdit vite le compte, trop choqué pour cela.
Un cri rauque sortit de sa bouche lorsqu'on dédaigna le laisser.
Il vit une silhouette dans la pénombre lui voler sa couverture, sa monnaie et sa maigre pitance.
-Non..., gargouilla-t-il en tentant de se ressaisir.
Bien sûr, son hurlement silencieux resta vain, personne ne se préoccupa de son cas : qui oserait s'interposer un soir de nuit noire, seul qui plus est ?
L'inconnu partit sans demander son reste, disparaissant dans l'ombre floutée.
Il ne lui restait plus rien : l'espoir s'était de nouveau envolé, comme emporté par le vent.
Wyatt ferma les yeux, ivre de douleur.
Le temps ne lui laissait plus rien : pas même de quoi s'en sortir.
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