Chapitre 12 : Une larme perdue...
-Je suis sûre qu'il va bien. -Fit Tyna d'une voix douce.
Bien sûr, la jeune femme essayait de le calmer, lui qui marchait dans le salon de long en large sous l'effet d'une attente angoissante.
-Wyatt, assieds-toi, tu me donnes le vertige.
Il s'exécuta en maugréant dans sa barbe, le corps rigide et crispé au possible.
Cela faisait près de vingt-quatre heures qu'il était sans nouvelles de son petit gars, attendant désespérément l'appel que devait leur passer Lucas.
-Et si quelque chose avait mal tourné...?
-Il ne lui arrivera rien.
-Mais si...-
-Wyatt...Le petit est en sécurité. Lucas s'en occupera bien et les assistantes sociales sont adorables...Relax.
Pourtant, le jeune homme ne parvenait pas à se détendre, secouant négativement la tête.
Le téléphone se mit à vibrer sur la table et Wyatt se redressa, attentif.
-Enfin !
Tyna mit l'appel en haut-parleur et regarda le jeune homme dans le blanc des yeux, tentant de le rassurer.
-Lucas, nous t'écoutons.
-Ça ne s'est pas passé comme prévu...-Commença-t-il d'un ton pincé.
-Que s'est t-il passé ? -Fit Wyatt d'un ton angoissé.
-Le gamin n'a pas supporté autant de monde autour de lui. Quand les assistantes sociales ont essayé de le faire parler...Il est devenu léthargique, impossible de le faire sortir de sa transe.
Wyatt se mordit le poing, retenant un hurlement d'angoisse.
Il n'avait qu'une seule envie : se précipiter dehors et chercher le gamin.
-Où est-il ? –Demanda-t-il d'un ton désespéré.
-Recroquevillé dans ma voiture.
-Où ?
-Villeurbanne. A l'intersection de la rue Dedieu et Magenta.
-J'arrive. -Fit Wyatt en se levant.
-On arrive. -Rectifia Tyna en le foudroyant du regard. Donne-nous vingt petites minutes, Lucas.
-La musique. Allumez la radio, la musique l'apaise. -Dit-il en tentant de maîtriser sa peur.
-On arrive. -Répéta Tyna avant de raccrocher.
Sans perdre plus de temps, ils partirent d'un pas rapide et désordonné, montant dans la voiture en se rongeant presque les ongles.
Si quelque chose arrivait à son petit gars...
Wyatt ne s'en remettrait jamais.
Wyatt devait admettre que Tyna n'avait pas lésiné sur la vitesse, grillant les feux dès que cela était possible.
-Je reconnais la voiture. -S'exclama-t-elle en s'arrêtant devant une Citroën C4 gris métallisé qui était garé sur le côté.
Ils se pressèrent, sortant aussi vite que possible avant que Lucas ne sorte de la voiture à son tour.
-Vous avez fait vite. -Lui dit le jeune policier d'un air soulagé.
-Comment va t-il ? -Fit Wyatt le croisant, pressé de voir le petit garçon.
-La musique l'a aidé mais...c'est la première fois que je vois un gamin dans cet état. Je ne sais pas quoi faire.
Sa voix était empreinte de tristesse et désespoir.
-Je m'en occupe. -Fit Wyatt en avant vers l'habitacle.
Ouvrant avec précaution la portière, Wyatt s'engouffra à l'intérieur en espérant apporter un peu d'aide dans le vide de ce petit garçon effrayé.
Son petit gars avait ramené ses genoux contre sa poitrine, la tête baissée cachant son visage.
-Hey, petit gars.
Celui-ci sursauta, relevant son visage vers lui.
Livide.
Son petit protégé était livide, le teint cireux et poisseux de sueur.
Que s'était-il donc passé pour le mettre dans un état pareil ?
Les poings de Wyatt se serrèrent et il inspira profondément, se calmant pour ne pas lui faire peur.
-Tout va bien, je suis là.
Les yeux de l'enfant semblaient éteints, tristement dénués de vie.
Brillant de chagrin.
Incapable de retenir son instinct protecteur, Wyatt le prit dans ses bras, lui murmurant des paroles réconfortantes à l'oreille.
Si, au début, le petit restait de marbre dans ses bras, le jeune homme sentit ses petites mains se poser sur son dos.
Un miracle.
-Je ne te laisserai plus seul, promis.
Les petites mains s'agrippèrent à son gilet, le retenant contre lui.
-Chut, petit gars. Je suis là...Je ne te laisserai plus jamais.
Le jeune sans-abri sentit alors son gilet se mouiller : petit gars pleurait contre lui.
-Ne pleure pas, petit gars...Je suis là. Ça va aller, je ne permettrai pas qu'il en soit autrement.
Il laissa le gamin s'exprimer à sa manière, lui frottant le dos de haut en bas avec douceur, lui murmurant des paroles réconfortantes à l'oreille dans l'espoir de l'apaiser.
Peut-être qu'un jour, les lèvres du petit s'ouvriront pour lui faire découvrir sa voix.
-On rentre à la maison, petit. Tu m'entends ? Tu iras mieux là bas. –Chuchota-t-il contre son oreille avant de le prendre dans ses bras et de sortir de la voiture.
Lucas et Tyna se tournèrent vers lui, étonnés.
-Pouvons-nous y aller ? -Les pressa-t-il en les contournant pour aller à l'arrière de la voiture.
-Bien sûr ! -S'exclama Tyna en embrassant la joue de son frère. A plus tard, Lucas !
-Merci Tinette...et Wyatt.
-De rien. -Fit les deux voix à l'unisson.
La portière claqua dans un bruit sec, Tyna reprenant le volant, préoccupée.
-Le petit ? -S'enquit-elle en se mordant la lèvre.
-Je ne sais pas ce qu'il s'est passé là-bas...je ne sais pas si j'arriverai à le calmer cette fois-ci.
Cette constatation lui fit froid dans le dos.
Il pria ensuite Tyna de mettre la radio, espérant que sa présence et la musique suffise...
En sachant très bien que ce ne sera pas le cas.
-Installe-le sur le canapé, il commence à être fatigué. -Remarqua Tyna en lui ouvrant la porte.
Wyatt s'exécuta, le posant avec délicatesse à ses côtés, s'attendant à ce que le petit gars ne se recroqueville.
Au lieu de ça, le gamin se collait contre lui, cachant son visage dans les pans de son gilet en laine.
Ils restèrent ainsi jusqu'à ce que le corps de l'enfant ne s'affaisse contre lui.
Plus tard, Tyna et Wyatt voulurent le monter à l'étage, mais les petits doigts du garçon s'accrochèrent toujours au jeune irlandais, refusant de le lâcher.
Recouvrant son corps frêle d'une épaisse couverture, Wyatt le borda avant fermer les yeux à son tour.
Demain serait une autre épreuve.
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