2. Le mariage de Caitlin (bis)

Déborah

Je sors, fais le tour du véhicule et ouvre la portière de Caitlin, ce qui la fait bien rire. Je rabaisse ensuite son siège, détache Judith et l'aide à descendre. La petite est émerveillée par tout ce qu'elle voit. Des pots de fleurs ont été installés sur chaque marche menant à la mairie. Des rubans décorent joliment les portes d'entrée.

— Vous êtes à l'heure, souffle Meredith, soulagée.

C'est quoi cette réputation qu'ils m'ont faite, là ?

Je vais mettre ça sur le stress du mariage. La mère de Caitlin nous serre brièvement dans ses bras avant de nous conduire à l'intérieur, dans une petite salle spécialement réservée à la mariée. Nous allons devoir attendre ici que les invités s'installent.

— Mademoiselle Martin, vous avez l'alliance, s'il vous plaît ?

Je sors la boite en velours que l'on m'a confié il y a quelques jours et la tends à Meredith sans me formaliser de son ton si solennel. Avec délicatesse, elle place la bague sur un coussin bleu et l'attache en réussissant du premier coup à réaliser un magnifique nœud. Quelle dextérité !

— Il ne manque plus que celle de Wayne.

— Ashton doit l'avoir, commente Caitlin.

— Oh, ma chère Déborah, auriez-vous la gentillesse d'aller la récupérer ?

Oh, je deviens Déborah maintenant ?

Je jette un regard noir à ma meilleure amie qui ricane. J'acquiesce en me retenant de bougonner. Elle aurait très bien pu le faire elle-même, mais je sens que ce n'est pas un jour à contrarier Meredith MacGreig.

Je me retrouve dans le couloir, à chercher l'homme que je voulais éviter plus que tout. J'imagine à l'avance son air satisfait et légèrement moqueur quand il comprendra qu'il était le but de mon expédition. Son ego va gonfler. Encore.

Avec un soupir contenu, je me balade dans la mairie, après avoir jeté un œil à la salle de réception, au cas où. Évidemment, il faut qu'il soit introuvable. Comme si ce n'était pas déjà assez casse-pieds de lui courir après.

— C'est non, point final.

Cela a beau être un chuchotement, je suis prête à parier qu'il s'agissait d'Ashton. Je tourne donc à droite et le découvre, là, au milieu du couloir. Son téléphone collé à son oreille. Qu'est-ce qu'il est élégant en smoking...

Ne va pas te mettre à baver, Deb !

Ce type est un dragueur né, bien trop imbu de sa personne. La sincérité, je crois qu'il ne connait pas. Je m'apprête à prendre un malin plaisir à le couper dans sa conversation lorsque je remarque ses sourcils froncés. Quelque chose ne va pas. Où est passée son éternelle joie de vivre ?

— La discussion est close. Je ne veux pas en reparler.

Son ton froid me lance sans voix. Son visage soucieux, agacé, me déstabilise. Jamais je n'aurais cru voir un air si sérieux sur ses traits. Ashton soupire tout en raccrochant et glisse son portable dans la poche de son pantalon. Il passe une main sur sa nuque, ferme les yeux quelques secondes puis se tourne. Il se fige en m'apercevant en face de lui. On a tous les deux un temps d'arrêt où l'on se dévisage. J'ai la désagréable sensation d'être nue sous son regard bleu azur.

Oh, merde, pour une fois, je n'ai rien à dire.

— Tu me cherchais ? lance-t-il, incrédule.

Eh bah voilà, le sourire mielleux. Il n'aura pas mis longtemps à revenir celui-là. Trop prévisible.

— Ne prends pas tes rêves pour la réalité, soufflé-je exagérément en me rapprochant. Je suis missionnée par la très autoritaire madame MacGreig pour récupérer l'alliance de Wayne.

— Et on ne discute pas ses ordres, confirme-t-il. Même toi.

— Je fais des efforts pour Cait, confié-je en tendant la main.

J'ai respecté une certaine distance entre nous, pourtant mon cœur s'affole alors que ses pommettes se creusent. Je ne devrais pas être autant sensible à son attitude de playboy. J'exècre qu'il détienne ce pouvoir sur moi.

Parce qu'Ashton ne sort pas deux fois avec la même femme.

Pas que je voudrais une deuxième tentative avec lui de toute façon ! Si je déteste son comportement de séducteur, je hais encore plus sa lâcheté.

— Ne me dis pas que tu l'as oubliée ! m'exclamé-je.

Ashton se secoue, comme si je le réveillais. Sans me quitter des yeux, il plonge la main à l'intérieur de sa veste et me montre le petit écrin rouge. Délicatement, il le pose sur ma paume. Ses doigts viennent effleurer ma peau, je ne peux retenir un frisson. Nos regards s'accrochent et je vois le sien s'adoucir. Manquait plus que ça ! Il a pitié de moi ?

— Merci, grincé-je des dents avant de reculer.

L'incompréhension se peint sur son visage, mais je m'en fous. Ça l'amuse de constater que je ne suis pas insensible à son charme, hein ? Quelle idiote je fais !

J'effectue un demi-tour sans plus de cérémonie, la poitrine compressée. Ce serait tellement plus simple si je n'éprouvais plus cette attirance physique.

— À tout à l'heure, murmure-t-il alors que je m'éloigne.

Je pince les lèvres et me force à ne pas ralentir le rythme. Ça doit être un jeu pour lui, je ne vois pas d'autres explications. Quoi de plus divertissant que de s'amuser avec la petite roturière ?

Voilà que j'ai une boule dans la gorge maintenant. Je suis pathétique. Ce mec me rend pathétique. La colère devrait me dominer. Pourtant, je ne peux m'empêcher de m'interroger sur les soucis qui ont bien pu lui faire perdre son entrain habituel. Il n'est pas censé avoir une vie parfaite, sans contraintes ?

Je me dépêche de rejoindre Caitlin et sa mère. Meredith pousse une exclamation en me voyant entrer et m'arrache presque des mains la petite boite carrée.

— Ça va ? s'inquiète ma meilleure amie.

— Oui, me forcé-je à sourire.

— Ashton a...

— Rien du tout. Il était au téléphone.

Un demi-mensonge.

Qui ne trompe pas Cait d'ailleurs. Elle n'a pas le temps d'approfondir son interrogatoire que son père débarque pour emmener Judith. Celle-ci porte fièrement le coussin contre son torse.

— C'est bientôt à nous, chuchoté-je en lui prenant le bras.

Elle confirme d'un hochement de tête, le regard de nouveau rêveur. Voilà qui est mieux ! Je ne vais pas l'embêter avec mes complexes de classe sociale. Je ne devrais pas ressentir ça, parce que je n'ai pas honte d'où je viens. Et tant pis si ça lui pose un problème à lui.

Je ne renierais pas qui je suis. 

***

Alala, Ashton... 

il nous perturbe Déborah ! 

Sauf qu'elle résiste, coûte que coûte. 

Elle a d'ailleurs laissé entendre la raison de cette distance qu'elle instaure entre eux... 

Ah ! Et bonne nouvelle : j'avance bien dans l'écriture, donc je vais passer à deux publications par semaine ☺️☺️ ce qui va nous donner une publi le lundi et une le vendredi.

Des bisous ❤️

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