41. Je suis le problème
Je veux me relever, aller la voir immédiatement, lui expliquer, mais je ne peux pas. Je suis déjà debout, et me dirige vers elle, mais le professeur entre et nous dit de nous assoir à nos places.
Le cours débute, mais je réfléchie à quoi lui dire, à comment aborder le sujet. Ça doit bien être l'une des seules fois ou je n'écoute rien du cours. Je trouve que ça arrive de plus en plus souvent ces derniers temps que je sois dissipé en cours, mais là, je ne sais même pas en quelle matière nous sommes, c'est dire à quel point je suis perturbé.
J'attends impatiemment la fin du cours, je n'arrête pas de m'agiter. Je crois que ça commence à énerver tout le monde, le professeur y compris, mais je n'arrive pas à réprimé mon agitation.
J'essaie tout de fois de me calmer en apaisant ma respiration. Ça fonctionne plus ou moins bien.
Je crois que nous n'avons qu'une heure de cours avant la pause, ce qui m'arrange bien. Le cours passe tellement lentement que j'ai l'impression de vivre trois vies avant que la sonnerie ne retentisse enfin!
Je suis le premier debout, dès le premier carillon j'ai terminé de ranger mes affaires et je me dirige vers Ochacco et Iida. Ils rangent leurs affaires. Je m'arrête devant la table de Ochacco et m'attend à ce qu'elle me parle, qu'elle me remarque. Mais elle continue de m'ignorer et de ranger ses cahiers dans son sac. Ma patience étant déjà à ses limites, je craque et lui parle le premier.
-Est-ce qu'on pourrait discuter?
Je déteste ma voix tremblante à ce moment là. Je voulais paraitre assuré, mais on dirait plus un agneau effrayé devant un loup affamé qui demande à parlementer pour avoir la vie sauve. En bref, pas la voix que j'aurais aimé avoir face à mon amie. Enfin, supposée amie.
Elle tourne enfin son regard dans ma direction. Je n'y vois pas la lueur habituelle qui y loge, elle me fixe d'un air vide, absent.
-Si tu veux. Laisse moi juste ranger mes affaires et je te suis.
Elle soupire, comme épuisée. Les cernes sous ses yeux, que je ne remarque que maintenant, me donnent l'impression qu'elle n'a pas dormi depuis des mois, et qu'elle porte tout le poids du monde sur ses épaules.
Elle se lève, et nous nous dirigeons vers l'extérieur. On s'assoit sur un banc, et je me tourne vers elle.
-Je suis désolée pour tout. Je ne sais pas ce que j'ai fait, me je te demande pardon.
Elle me regarde. J'ai l'impression qu'elle fixe une énigme étrange, insoluble, et qu'elle ne comprends même pas le sens de cette énigme. Son regard m'aurait peut-être amusé en temps normal, mais c'était sur moi qu'il était posé. Et elle ne m'avait jamais regardé comme ça. Comme si elle ne me comprendrais jamais.
Le silence s'étire, avant que je vois ses lèvres tressaillir. Elle explose soudainement de rire, mais je ne comprends pas pourquoi. Son rire est nerveux et amer. Elle défoule toute sa douleur dans ce rire rageur. Sa crise d'hystérie passée, elle me fixe de nouveau, mais d'un regard froid cette fois ci.
-Tu t'excuse, et tu ne sais même pas pourquoi. Tu veux que je te pardonne, alors que tu ne comprends même pas l'ampleur de ce que tu m'inflige. De ce que m'inflige ta présence.
Une larme silencieuse roule sur sa joue. Je chuchote.
-Je ne sais pas, alors explique moi s'il te plait.
Son ton augmente progressivement , elle finit par me hurler ce qu'elle a sur le coeur, la rage qui lui dévore les entrailles. Les larmes se multiplient sur ses joues.
-Espèce de sale oméga qui ne se comprends pas lui même. Qui ne s'est jamais plus intéresser à qui il était que ça. Pauvre petit Izuku, qui ne peux pas supporter de ne pas être un alpha, de ne pas être fort. Pauvre petit chou qui ne veut pas prendre ses responsabilités vis-à-vis du monde. Tu ne t'es jamais renseigné plus que ça sur les relations entre les omégas et les alphas n'est-ce pas? HEIN? TU N'AS JAMAIS ESSAYÉ DE COMPRENDRE CE QUE TU INFLIGEAIS AUX AUTRES! CE QUE LES VRAIS ALPHAS RESSENTENT EN TA PRÉSENCE? TU NE T'ES JAMAIS DEMANDER CE QU'ÉTAIS LE REJET? TU N'AS MEME PAS IDÉE DU MAL QUE TU M'AS FAIT.
Je me suis demander si j'avais mal réagit au fait que tu me repousse parce que je t'aime. Au fit que tu ne veuille pas de mon soutiens, que tu ne veuille pas d'aide de ma part. Si c'était parce que je t'aime que je ressentais tout ça. Que je me sentais mal quand tu t'approchais de moi. Que j'enrageais quand tu t'approchais d'autres personnes ou que tu as révélé que tu as baisé ce connard d'alpha. Que tu l'as embrassé devant moi. Alors j'ai cherché. Je me suis éloignée de toi pour ne plus avoir mal. La douleur atroce qui venait à chaque fois que je te voyais ou que tu étais proche de moi. J'ai essayé de passer outre, mais j'avais l'impression que l'on m'arrachait le coeur à chaque fois. Alors, je t'ai rejeté à mon tour. J'ai rejeté ta présence. Je me suis dit que comme ça, tu ne te sentirais pas coupable par ma faute. Mais j'apprends, en classe en même temps que tout le mode puis à la TÉLÉ, que tu es un oméga. Même pas une petite confidence à ta meilleure amie, rien du tout. Mais après ça, je me suis demandé si c'était vraiment ma faute. Si ce n'était pas plutôt la tienne. Et c'est là que je me suis rappelé que j'ai commencée à me sentir repoussée après ta crise. Après que tu ais relâché tes vraies phéromones. Alors j'ai fait des recherches. Je n'ai pas eu à chercher bien loin, c'était dans nos cours sur les phéromones alphas et omégas de début d'année. Tu m'as rejetée. REJETÉE! Tu comprends ce que ça veut dire? Nos corps n'acceptent plus la présence de celui de l'autre. On ne pleut plus être amis! Et on pourra encore moins être ensemble, comme je l'espérais avant tout ça. J'étais prête à me battre contre le monde entier pour ça. Mais à quoi bon? Alors que je ne peut même plus me tenir à coté de toi sans avoir envie de vomir. Alors tu m'excuseras, mais ne t'approche plus de moi, c'est une véritable torture.
Elle s'enfuit en pleurant à chaudes larmes. J'ai envie de la poursuivre, mais ses paroles résonnent dans ma tête et m'empêchent de bouger. Je reste immobile sur le banc. Il commence à pleuvoir.
Le monde qui se désole de la tristesse qui pleut sur mon coeur et mon âme à décider de pleurer avec moi.
Je sens la pluie se mêlée à mes larmes. Je suis secoué de sanglots silencieux.
Je reste là, à attendre qu'il arrête de pleuvoir sur mon coeur comme il pleut sur la ville.
C'est seulement lorsque la sonnerie de début de cours retentit que je me lève, par automatisme, prends mon sac et retourne en cours. Comme un robot, je vais m'assoir à ma place et sors mes cahiers. Je me retourne pour voir comment va Ochacco. Sa place est vide. Elle n'est pas revenue.
Mon regard se perd dans la tempête au dehors. La scène de la pause se répète en boucle dans ma tête. Je note machinalement ce qu'il y a au tableau, sans en saisir réellement le sens.
La journée passe lentement, la pluie ne s'arrête pas, et Ochacco ne revient pas non plus.
La fin de journée pointe le bout de son nez. Mais même si les cours sont terminés, j'ai maintenant rendez-vous avec l'infirmier (nda: je sais c'est l'infirmière, mais c'était pour la rime, j'avais trop envie de la finir, désolée ^^').
Je prends donc la direction de l'infirmerie.
Une fois arrivé, je frappe à la porte et entre. Elle m'attendais visiblement.
-Assis-toi.
J'obéis en silence.
-Regarde moi dans les yeux et répond moi sincèrement. Est-ce que tu as une idée du danger dans lequel tu t'es mis en continuant à prendre ces médicaments alors que tu aurais pu en mourir?
J'évite son regard, fait tout pour ne pas répondre, pour retarder l'échéance.
-Regarde moi.
Surpris comme un gosse ayant fait une bêtise, je relève les yeux et la fixe. Elle voit clairement dans mon regard que je savais ce que j'encourais. Elle soupire.
-N'en prend plus. Maintenant, explique moi d'où viennent toutes ces blessures?
Des blessures? Quelles blessures? Mon incompréhension doit se lire sur mon visage, parce qu'elle soupire de nouveau et me tends un miroir.
J'observe mon reflet. Je vois des bleus qui ont fleuris sur mon visage, et une entaille plutôt profonde sur mon arcade sourcilière, sont le sang ne semble avoir séché que récemment.
Je prends alors le temps de me regarder entièrement, et je remarque l'état déplorable dans lequel je suis. Je soulève mon tee-shirt pour voir si j'ai quoi que ce soit. Un énorme bleu violacé s'étant sur tout mon torse, et divers hématomes sont également présent. Je me tourne pour tenter de voir mon dos, mais me fait mal au cou. J'abandonne pour l'instant l'idée.
-Je ne sais pas.
Elle reste silencieuse quelques secondes avant de se tourné vers sa pharmacie.
-Viens là, on va te soigné.
Je sors de l'infirmerie après qu'on ai traité toutes me blessures. Il y en avait une quantité plutôt impressionnante.
Je croise de nouveau dans le couloir les deux filles d'hier. Je vais m'avancer pour leur demander si elle savent quoi que ce soit sur le pourquoi du comment j'ai pleins de blessures. Mais je recule lorsque je vois avec qui elles discute. Mon coeur se serre à SA vue. Je me retourne et m'en vais, sans qu'ils ne m'aient vu.
Je suis harassé de fatigue, de tristesse et de rage. Le temps ne s'est toujours pas amélioré, je vais devoir rentrer sous la pluie.
Sur le chemin, je repense à comment j'ai fini dans cet état. Je n'en ai vraiment aucune idée. Mes pensées dérivent jusqu'à atteindre les deux filles d'hier. Et de la personne avec qui elles discutaient. Mais de quoi discutaient-ils? Et pourquoi leur parlait-IL? Pourquoi lui? Que faisait-il encore la à cette heure?
Et c'est ainsi que je passais une soirée de plus à me tourmenter à son sujet.
Le sujet de tout mes malheurs.
Lui.
Katsuki Bakugo.
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Salut le monde. Après plus de huit mois de silence radio, me revoilà avec ce chapitre. Je sais, j'ai mis énormément de temps, mais je n'étais jamais satisfaite de ce que j'écrivais, car ça ne collais pas avec l'histoire. En vérité, je ne suis toujours pas satisfaite de ce chapitre, mais je sais que sinon il ne sortira jamais, en plus, c'est un peu comme un cadeau de noël et d'anniversaire de cette histoire ^^'. Parce que oui, j'ai commencé cette histoire il y a deux ans, pendant cette même période. Donc après un aussi long silence, je me suis dit que c'était le meilleur moment pour reprendre. Enfin bon, encore désolé tout le monde pour cette aussi longue attente, j'espère que ce chapitre vous aura plu, et j'espère aussi ne pas mettre autant de temps à sortir la suite.
A+ <3
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