Chapitre trois.




Je regardais par la fenêtre les nuages gris foncés qui menaçaient d'éclater à n'importe quel moment, oubliant mon cours de mécanique. Je me sentais ailleurs aujourd'hui, alors que j'aimais les cours de Mr.Guerguy. Nous étions Vendredi matin et je n'avais toujours pas rendu visite à Zayn depuis son réveil. Je me le reprochais, tellement, mais Mayla était tombée malade et je ne pouvais la laisser seule. Je suis donc restée toute la journée du Jeudi à m'occuper d'elle. J'avais aussi reçu un appel de l'université le soir même, me demandant d'être présente demain matin à mes cours, je n'avais donc plus le choix, je ne pouvais pas encore manqué un jour de cours.

Malgré que Zayn était entouré de sa famille et de mon frère par la même occasion, je me sentais coupable de ne pas être avec lui. Prenez-moi pour une folle, une inconnue qui se sentait responsable de la santé d'un autre inconnu, ben voyons ! Mais je ne pouvais me l'enlever de la tête, je devais le voir, le rencontrer, lui parler. Je n'avais toujours pas vu ses yeux qui m'obsédaient tellement. Je me surprenais entrain d'imaginer leurs couleurs, leurs intensités. Je devais le voir ou sinon j'allais devenir folle.

C'est en entendant la porte claquée que je repris mes esprits en regardant mon professeur de mécanique grondait la personne qui venait de rentrer, avec 30 minutes de retard. C'était sans surprise que je vis Chace les bras croisés, regardant notre professeur avec un air de dégoût, s'en foutant carrément de ce qu'il pouvait lui dire.

Après s'être fait sermonner, il s'avançait vers moi, les mains dans les poches, un regard glacial, il n'était pas d'humeur, comme d'habitude.

« Où est-ce que tu étais ? Tu as raté la moitié du cours ! » -dis-je en chuchotant, essayant de ne pas me faire remarquer.

Il s'assit à côté de moi, ses yeux noirs étaient sombres, bien plus qu'ils ne les étaient déjà. Il tourna la tête en ma direction et j'ai cru recevoir un poignard dans la poitrine tellement il faisait peur.

« Ça va, épargne moi tes remarques, je suis là maintenant. » -dit-il avec froideur, en regardant le tableau.

Je restais alors à le regarder quelques instants, le cœur serré : qu'est-t-il arrivé à mon petit-ami ? A l'amour de ma vie ? Qu'avait-t-il pu faire pour être devenu une personne aussi détestable ? Je me rappelais alors des moments magiques que j'avais passé avec lui, il était tellement parfait, ma perfection, mon grand amour. Je ne savais plus quoi penser, j'en devenais folle, pourquoi être devenu comme cela ? Aussi arrogant, aussi effrayant ? Ce sont des questions que je me pose toujours...

Il y a moins d'une année, il avait sombré dans l'alcool, la drogue. Il était devenu insolant, violant, il avait tout simplement changé, en mal. Je revoyais les horribles images dans ma tête du jour où je l'ai surpris frappé son petit frère, avec haine, mais aussi avec une lueur de plaisir dans son regard. Nate, son petit frère, s'était réfugié dans mes bras, me suppliant de l'aider. Alors que j'essayais de comprendre ce qu'il se passait, je croisais le regard de mon amoureux, il était tellement glacial que j'eus des frissons. C'était bien après que je m'étais aperçu qu'ils étaient rouges, comprenant enfin pourquoi il avait agit comme cela : Il était drogué. C'était ce jour-là qu'il avait commencé à changer, que je compris qu'il n'allait plus redevenir le Chace dont j'étais tombée amoureuse auparavant. Je fus bien plus choquée ce jour-là, quand j'avais invité Nate à dormir à la maison, voyant qu'il avait une peur bleue de son frère. Je découvris que ce n'était pas la première fois qu'il levait la main sur lui. Ce dernier avait des bleus un peu partout et souffrait atrocement. Je n'avais cependant rien dit à Edward, de peur qu'il s'empreigne à Chace. Ce fut bien évidemment une terrible décision de ma part, mais je ne m'étais aperçu que bien après. Bien trop tard.

Je regardais mon crayon entre mes deux doigts, je ne savais plus quoi faire, j'étais tellement en colère, tellement confuse, je n'en pouvais plus de cette situation, j'avais peur de mon propre petit-ami, mais d'un côté, il était l'amour de ma vie, mon premier petit-ami et pour cela, je ne pouvais le laisser.

Je relevais la tête en me concentrant sur mon cours : cette année, je devais être le major de promo, je ne voulais pas laisser ma place à quelqu'un d'autre.

Après avoir quitté mon cours de mécanique, je me dirigeais, sans prêter attention à Chace, vers la salle d'informatique où Zoé m'attendait à notre place favorite, près de la fenêtre, à droite du bureau de notre professeur. Je la regardais en m'approchant d'elle, elle s'arrangeait encore les cheveux, prenant soin de remettre sa frange à sa place, elle voulait être parfaite, comme à son habitude, surtout qu'elle avait enfin changé de coupe de cheveux.

Zoé avait laissé la longue tignasse qui lui arrivée jusqu'au bas du dos, pour la remplacer par un carré plongeant qui lui allait à la perfection. Avec ses magnifiques cheveux d'une couleur noir naturel, elle était surement la plus belle de tout le campus. Ses grands yeux noisette ajoutaient une touche sauvage et pour cela, toutes les filles l'envier. Même moi.

Elle se retourna au moment où je franchis la porte, un sourire aux lèvres affichant ses dents blanches parfaitement alignées. C'est en me prenant dans ses bras que j'avais enfin pu sourire, elle m'avait manqué, malgré que ça ne faisait que trois jours que je ne l'avais pas vu.

« Lena Jane Dowson, comment as-tu osé me laisser tomber ses deux derniers jours ?! Sans me répondre au téléphone ?! Tu sais que je me suis inquiétée... Oh et puis tu sais que je ne peux supporter un cours de Mme.Tomson sans toi ! » -dit-elle en me lâchant, faisant semblant d'afficher une mine triste.

« Je n'ai pas pu venir ses deux derniers jours, Mayla est tombée malade et Edward ne rentrait pas à la maison, donc j'ai dû rester pour m'occuper d'elle... je... » dis-je en m'asseyant.

« Oh et comment va-elle ? Ce n'est pas trop grave j'espère ? Oh je suis désolée, je n'aurais pas dû te parler de cette façon ! » dit-elle en prenant ma main, inquiète.

« Calme-toi Zoé, tout va bien ! Elle était dans un sale état, mais ça va mieux. Elle se remet petit à petit, elle est d'ailleurs chez Frany. » dis-je pour la rassurer.

Elle me sourit, en rangeant sa trousse de maquillage. Elle sortit son ordinateur et je fus pareille. Nous avons elle et moi la même passion, qui est l'informatique.

Je connaissais Zoé depuis l'enfance, depuis 17 ans pour être plus précise. On avait découvert notre passion commune pour tout ce qui concernait la technologie alors que nous jouions aux jeux vidéo de mon frère, ce dernier était furieux qu'on sache mieux jouer que lui et qu'en plus de cela, nous étions H24 collées à la console, mais nous étions devenues vraiment accro, ce n'était pas notre faute, hein !

Quelques années plus tard, nous avions alors nos propres ordinateurs et c'est là que la passion augmenta. C'est alors que nous avions décidé elle et moi que, plus tard, nous deviendrons des informaticiennes, c'était notre objectif. Notre rêve.

Nous étions à présent en 3ème année il nous restait alors un an et demi d'études avant de finir. Pour de bon.

Malgré notre passion commune pour l'informatique, nous avions choisi deux formations différentes. Zoé s'était spécialisée en réseau et télécom, moi j'avais choisi la branche développement. Je voulais devenir un programmeur et pour cela, j'allais tout faire pour y arriver, malgré la difficulté.

Il était enfin 14h et c'était la fin de ma journée de cours. Je marchais direction le parking accompagner de Zoé, qui me racontait ce que j'avais manqué ses deux derniers jours, ce qui m'exaspérait, vu que je n'en avais rien à faire des ragots de campus.

« Au fait, je ne t'ai pas raconté ce qu'il s'était passé avant-hier. » dis-je pour changer de sujet.

« Quoi tu t'es cachée sous ton lit à cause de l'orage d'hier soir ? » dit-elle pour en se moquant de moi.

« Merde. Tu m'énerves avec ça ! Ce n'est pas de ma faute si j'ai peur de l'orage... » dis-je en roulant des yeux.

Après avoir eu un fou-rire, elle se calma et me demanda par la suite de continuer mon récit.

« J'ai sauvé la vie de quelqu'un. » dis-je simplement en ouvrant la portière de ma voiture.

« Elle va mieux, il lui faut encore du repos, mais elle va aller mieux » dit Frany en montant les escaliers.

« Je suis rassurée. Merci beaucoup Frany, je ne sais ce que j'aurais fait sans toi ! » dis-je en lui souriant.

« Ce n'est rien Lena, c'est tout à fait normal. N'hésite absolument pas à m'appeler si tu as besoin d'aide ! » dit-elle en m'ouvrant la porte de la chambre.

Mayla était assise sur le lit en train de mettre ses chaussures, elle leva sa tête juste après avoir fini de faire ses lacets, son visage avait repris des couleurs, ce qui me rassurais.

Frany était la jolie petite vieille dame qu'on pouvait rencontrer ici à Seattle, mais Frany était Frany. Elle gérait son propre restaurant-bar depuis plus de 30 ans et avait tellement connu du succès avec son fameux et délicieux jus à l'orange un peu spécial puisqu'elle m'était un ingrédient secret, qu'elle avait maintenant ouvert plus de 16 autres restaurants comme celui-là dans le pays, ce qui l'a rendu tellement fière.

Son restaurant ''Chez Frany's" n'était pas loin du campus et c'est presque tous le temps que je venais chez elle depuis plus de 5 ans déjà, elle était devenue presque une grand-mère pour moi, je lui faisais entièrement confiance.

Après être parties de chez Frany, Mayla et moi avions décidé d'aller voir un film au cinéma. Et bien évidemment, ma petite sœur n'était pas comme les autre filles de son âge à aimait les films à l'eau de rose, mais plutôt les films d'horreurs, ce qui m'a réjoui. C'est bien sûr de l'ironie.

Après deux heures et quart de peur, nous avions quitté le cinéma vers 18 heures, et il faisait déjà nuit.

« Ah j'ai adoré ce film, il était juste super ! Tu ne trouves pas, Lena ? » dit ma sœur en sautillant.

« Ouais, ouais... même si j'avais les yeux fermés tout au long. » dis-je en tenant sa main tout en souriant.

« Oh mais tu n'es pas drôle Lena ! Sérieusement tu devrais plus t'intéresser à ce genre de film, on ne sait jamais. Tu vois l'héroïne de ce film, elle se fait tabasser et tout mais elle ne savait pas comment réagir au départ, ben grâce à ce film, moi, je le sais ! Et personne ne pourra m'approcher dorénavant. » dit-elle en souriant.

Je me contentais de rire devant son courage et sa détermination, elle n'était guère pas comme moi. J'ouvris ma voiture en mettant mon sac à l'arrière, je regardais Mayla se regardait dans le rétroviseur, se plaignant d'avoir des cheveux trop ondulés.

Je continuais à la regarder arranger ses cheveux, jusqu'au moment où j'eus une idée. On était Jeudi soir, demain je n'avais pas cours et Mayla devait encore restée à la maison, sa directrice lui offrant deux jours de repos. Je démarrais la voiture en mettant le chauffage, il faisait de plus en plus froid.

« Où est-ce que nous allons ? La maison est de l'autre côté ? » m'interroge Mayla en allumant la radio.

« A l'hôpital, je dois aller voir quelqu'un. » dis-je calmement avant de tourner à gauche.

« Qu'est-ce que vous faites ici les filles ? » dit Rebecca, l'infirmière préférée de mon frère.

« Rebecca ! » s'exclama Mayla en courant dans ses bras.

Rebecca Hilber était pour Mayla la mère qu'elle n'avait jamais connue. Depuis sa naissance, elle s'était occupée d'elle quand ma mère nous avait quittés, elle était restée 12 mois à la maison, s'occupant d'elle comme de la maison. Mayla l'aimait tellement qu'elle ne voulait pas rester à la maison parfois, elle disait toujours qu'elle devait suivre sa maman n'importe où, n'importe quand. C'est quand Rebecca reprit son poste à l'hôpital que Mayla avait compris : Rebecca ne sera plus à la maison avec nous, à mijoter de bons petits plats, à jouer avec elle, à la dorloter, à faire comme si c'était sa maman. Elle l'avait pris mal au départ, se sentant délaisser, mais plus elle grandissait, plus elle comprenait la situation dans laquelle nous étions. Orphelins de mère, puis de père en seulement quelques années d'intervalles...

Je pris Rebecca dans mes bras après que ma petite sœur ait enfin fini. Je sentais une douleur dans ma poitrine que j'ignorais rapidement. Ce n'était vraiment pas le moment.

« Lena est venue voir un ami ! » dit Mayla en prenant la main de Rebecca qui commençait à marcher dans le long couloir bleu et blanc.

« Tu sais que les heures de visite sont finies Lena... » -elle me regardait en souriant légèrement- « Mais nous allons demander à ton frère. » dit-elle en marchant vers son bureau.

Je lui répondis par un sourire, tout en les suivant. Je me sentais de plus en plus faible, ne sachant presque plus marcher, je commençais à sérieusement avoir mal à la poitrine. J'essayais de les suivre, mais ma vision se trouble, je m'arrêtais mettant ma main sur le mur à côté de moi pour me tenir et sans m'en rendre compte, un sanglot s'échappa de ma bouche puis un cri. Un cri aigu, un cri de douleur. Je n'en pouvais plus, ma respiration se coupa et je me sentais tomber par terre. Je perdais alors connaissance et la seule vision que j'eue avant de tomber dans les pommes, ma Mayla d'amour courant vers moi en criant mon nom.

Je m'excuse du retard, mais je promets de vous poster la suite demain soir.

J'espère que ce chapitre vous a plu malgré qu'il soit un peu trop court par rapport aux autres.

Commentez et votez ! A bientôt, Selma.

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