Chapitre 4
PDV Magnus
Lorsque je me réveillais le lendemain, je n'osais pas ouvrir les yeux. Les souvenirs de la veille me revinrent en tête et je ne pus m'empêcher de sourire. Il m'était difficile de décrire ce que je ressentais en ce moment même. Tout ce que je savais, c'est que la boule d'angoisse, qui ne me quittait plus depuis plusieurs mois, avait disparue. Il faut dire que j'avais passé une vraie nuit et que ce n'était pas arrivé depuis que j'avais quitté New York. Bien entendu, la présence d'Alexander à mes côtés n'y était pas pour rien....
Me résignant enfin à ouvrir les yeux, ils se posèrent sur son visage encore endormi. Alec bougea dans son sommeil et ma main glissa sur son dos nu. Son éternelle mèche de cheveux lui tombait devant les yeux et je souris, l'écartant tendrement tout en veillant à ne pas le réveiller. Comment j'avais fait pour l'avoir à moitié nu dans mon lit et ne rien tenter ? Honnêtement, je me félicitais, je méritais une médaille ! Même mes lèvres n'avaient pas touché les siennes et pourtant ce n'était pas l'envie qui m'en manquait !
Toutefois, j'en connaissais deux qui ne me féliciteraient certainement pas. Tessa et Jem allaient me passer un savon quand ils l'apprendraient parce que oui, je ne doutais pas qu'ils l'apprennent. Non seulement parce que ça se verrait sur moi et surtout parce que je sais que je n'arriverais pas à rester éloigné d'Alexander, pas en restant à New York. On avait toujours été attiré l'un par l'autre, comme des aimants. C'était une très mauvaise idée de recommencer une relation avec lui, mais qu'allais-je donc bien pouvoir lui dire maintenant pour le maintenir à distance ?
Son portable, posé sur la table de chevet, se mit à vibrer, me tirant de mes pensées. Par chance, cela ne le réveilla pas et je soupirais de soulagement. Je voulais le garder un peu plus près de moi, sans avoir à réfléchir à ce que j'allais bien pouvoir lui dire une fois qu'il serait réveillé. J'allais éteindre son portable lorsque je tombais sur un message que son père venait de lui envoyer « Tu me déçois... J'aurais voulu être fier de toi ». Je serrais le portable plus fort dans ma main, furieux. Je n'avais jamais porté Robert Lightwood dans mon cœur, et pour être tout à fait honnête, je le détestais. Mais comment osait-il parler de cette manière à son fils ?
- Tu fouilles dans mon portable maintenant ?
Et merde, il était réveillé...
- Non, je... je voulais l'éteindre parce qu'il n'arrêtait pas de sonner et je voulais te laisser dormir.
- T'en fais pas, je plaisantais.
- Tu.. Tu veux en parler ?
- De quoi ?
- De la relation visiblement très tendue que tu as avec ton père, lui fis-je en lui montrant le message.
Il haussa les épaules, indifférent.
- Alexander, qu'est-ce qui se passe ?
- Ben je crois que mon père a compris que je ne comptais pas rentrer à Idris.
- Alexander, va falloir que tu rentres pourtant.
- Pour quoi faire ?! Ecouter leurs conneries à longueur de journée ? Non, merci, j'ai assez donné ! Je pensais que toi tu comprendrais ! Me fit-il assez agressivement en se levant.
Je le fis basculer sur le lit aussitôt.
- Hey, tu te calmes ! Si tu ne veux pas rentrer à Idris, tu peux rester ici. Je veux juste que tu me dises pourquoi tu fuis ton père.
- Je ne fuis pas mon père !
- Si, Alexander, c'est exactement ce que tu fais.
- Très bien, dans ce cas si je te dis pourquoi je le fuis, toi tu me dis ce que tu caches. C'est donnant, donnant !
Je soupirais. Je ne voulais pas avoir cette énième conversation avec lui et encore moins de bon matin.
- Très bien, je m'incline, je ne poserai plus de question, fis-je en me levant.
Je sentis son regard sur moi alors que je cherchais une tenue dans l'armoire.
- Alexander, ne me regarde pas comme ça.
- Et comment je te regarde ? Me fit-il innocemment.
- Comme quelqu'un qui a envie de me poser un millier de questions ! Et je préfère te prévenir d'avance que je ne compte pas passer à l'inquisition ! Lui fis-je en prenant soin d'accentuer mon dernier mot. J'en ai un assez désagréable souvenir pour tout te dire !
Alec ignora ma provocation et se leva à son tour, ancrant ses yeux dans les miens. Une lueur de désir mêlée avec de la colère y brillait.
- Et moi je préfère te prévenir que je ne vais pas lâcher l'affaire. Soit tu me parles, soit je trouve l'information par moi-même !
Claquant des doigts, ses vêtements de la veille atterrirent dans mes bras. Je l'ai lui tendit sans douceur.
- Je crois qu'il est temps que tu t'en ailles, Alexander.
- Oui, je crois aussi !
PDV Alec
Ce sorcier allait finir par me rendre dingue à force. Le message de mon père m'avait suffisamment énervé comme ça, Magnus n'avait vraiment pas besoin d'en rajouter une couche. S'il pensait vraiment que j'allais gentiment lâcher l'affaire, il se mettait le doigt dans l'œil. Je me rhabillais en quatrième vitesse, bien décidé à rentrer à Idris. Non pas que j'avais hâte de retrouver mon père et compagnie, mais Alicante regorgeait d'informations en tout genre, autant sur les chasseurs d'ombres que sur les créatures obscures. Je découvrirais ce qu'il me cachait, qu'il le veuille ou non !
La main sur la poignée de la porte, je m'apprêtais à l'actionner lorsqu'elle s'ouvrit à la volée. Sous l'effet de la surprise (et de la douleur, je l'avais pris en pleine face), je ne fis pas tout de suite attention à la personne qui venait d'entrer.
Une femme aux cheveux roux avança prudemment vers moi, se couvrant d'excuse. La main sur mon nez ensanglanté, je la fixais un instant, le temps que l'information face son chemin.
- Clary ?!
- Alec ?!
- Attends... tu me reconnais ?! Tu sais qui je suis ?!
- Je...
Elle s'agita, semblant complètement perdu et effrayée. Je m'avançais doucement vers elle.
- Clary, tout va bien, tu n'as rien à craindre ici.
- Je suis désolée, je... il avait ce.. cette chose qui me suivait et... et je me suis mise à courir et... et je suis arrivée ici... J'avais l'impression de savoir exactement où j'allais, mais... Je te connais. Je sais que je te connais, je connais ton nom... Je...
- Tu es souvent venu ici. Lui soudain Magnus.
Encore sonné, je n'avais pas fait attention qu'il venait de nous rejoindre.
- On... On se connaît aussi, non ?
- Oui. Lui répondit-il simplement.
- J'ai l'impression de devenir folle... murmura-t-elle avant de s'effondrer en larmes.
Je sentis mon cœur se serrer. Depuis deux ans, j'avais tout fait pour que Jace et les autres restent à distance. Si c'était la volonté de l'Ange, il fallait la respecter. Mais après tout peut-être que c'est lui qui l'avait guidé jusqu'ici... Je la pris dans mes bras, essayant de la réconforter autant que je pouvais. Je croisais le regard de Magnus. Il semblait triste lui aussi tout à coup.
- Clarissa ?
Elle leva les yeux vers lui.
- Quelle est cette chose qui te suivait ?
- On... On aurait dit un énorme porc-épic ! Dit-elle en reniflant.
Ne m'attendant pas à cette réponse, je pinçais mes lèvres pour ne pas rire. Du coin de l'œil, je vis Magnus en faire autant et je préférais détourner le regard. Tout contre moi, Clary tremblait toujours légèrement.
- Ça va aller, Clarissa, ce n'est rien... Lui fit Magnus avant de frôler son front de ses doigts.
Elle s'effondra alors dans mes bras, endormie. Je l'allongeais sur le canapé avant de me tourner vers Magnus en souriant.
- Elle m'a reconnu ! Sur vous tous, elle a reconnu celui avec qui elle avait le moins d'affinité !
- T'emballes pas, elle a reconnu Jace bien avant toi !
- Certes, mais elle m'a reconnu et pas toi !
- Ce n'est pas ce qu'elle a dit !
- Ce qu'elle a dit n'est qu'un détail ! Rétorquais-je avec un grand sourire.
Il leva les yeux au ciel, exaspéré.
- Il faut que tu la ramènes chez elle, Alec.
- Je ne sais pas où c'est chez elle, je te signale.
- Alors appelle Jace parce qu'elle ne peut pas rester ici !
- Tu n'es pas censé lui redonner les souvenirs que tu as récupérés ?
- Si.. Mais pas aujourd'hui.
- Et pourquoi ?
- Je suis fatigué...
- Fatigué ? Sérieux, tu n'as rien trouvé de mieux ? Parce qu'il va falloir, ça ne suffira pas à Jace.
Je sus aussitôt que c'était le truc à ne pas dire. Il me lança un regard noir.
- Tu ne devais pas t'en aller ? Appelle ton frère, Simon ou qui tu veux, ramenez Clary chez elle et déguerpissez de ma vue.
- Ok... Je ne te dérange pas plus longtemps alors...
Je sortis sur le balcon et pris une profonde bouffée d'air frais. La journée avait mal commencé de toute façon... Je m'apprêtais à appeler Jace, mais au dernier moment, je préférais appeler Simon. Étonnamment, le vampire gérait mieux le dossier «Clary ». Magnus resta enfermé dans son bureau jusqu'à l'arrivée de Simon.
- Mon dieu, Clary... Fit-il en s'agenouillant près d'elle. Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Elle a visiblement été attaquée par un démon. C'est étonnant que ça ne soit pas arrivé avant d'ailleurs. Lui expliqua Magnus. Vous devriez essayer de le retrouver avant qu'il ne fasse des victimes. Si ce n'est déjà fait.
- On sait ce qu'on a à faire, merci ! Ne pus-je m'empêcher de lui dire, énervé.
- Dans ce cas, guéri ton nez chéri, parce que ton sang est en train de tâcher mon tapis !
- Toujours plus... Murmurais-je tout en m'appliquant tout de même une Iratze sur le bras.
Simon tourna le regard vers moi, mi-amusé mi-interrogateur.
- La nuit ne s'est pas bien passée ?
Je ne sais pas qui de Magnus ou moi lui lança le regard le plus furieux, mais il n'insista pas et changea immédiatement de sujet.
- Je veux bien la ramener chez elle, mais est-ce qu'on ne pourrait pas en profiter pour lui rendre ses souvenirs ? Si des démons commencent à s'en prendre à elle...
- Lui faire retrouver ses souvenirs ne veut pas dire qu'elle pourra être une chasseuse d'ombres à nouveau. Elle a été bannie.
- Oui, Magnus, je sais, mais... Il faut bien qu'on fasse quelque chose non ?
- Protégez là. C'est tout ce que vous pouvez faire pour le moment.
- Mais pourquoi tu ne peux pas lui rendre ses souvenirs maintenant ?
- Oui c'est vrai ça, Magnus, pourquoi ? Ne pus-je m'empêcher de demander, un rictus étirant mes lèvres.
- Parce que je ne peux pas le faire seul, je vais avoir besoin d'un autre sorcier.
- Tu n'es plus fatigué du coup ?
- Actuellement c'est toi qui me fatigues, Alec.
J'allais répliquer, lorsque Simon s'interposa.
- Bon les mecs, ce n'est peut-être pas le moment-là. Magnus, on peut appeler Catarina ?
- Non. Pas elle.
- Pourquoi ? Demandais-je.
- Parce qu'elle est épuisée en ce moment, elle enchaîne les gardes à l'hôpital.
- Qui ça alors ? Lorenzo ? Risqua Simon.
Je vis Magnus pinçait les lèvres.
- Il est vrai que c'est votre Grand Sorcier, mais je ne pensais pas non plus à lui. Il n'y a qu'un seul sorcier qui puisse m'aider, qui soit assez puissant pour ça.
- Qui ? Demanda Simon.
- Malcom Fade, le Grand Sorcier de Los Angeles. J'ai besoin de lui ici.
- Malcom Fade ?! Sérieusement ? M'exclamais-je.
- Oui, pourquoi ? Il y a un problème avec lui ?
Oui, oui il y avait un problème. Ce sorcier détestait les chasseurs d'ombres, c'était presque le seul Grand Sorcier qui avait refusé de me rencontrer quand j'avais pris mes fonctions. Il me détestait et honnêtement, pour l'avoir croisé une ou deux fois, je ne l'appréciais pas spécialement non plus.
- Il déteste les chasseurs d'ombres !
- Il a ses raisons. Et l'Institut de Los Angeles a entièrement confiance en lui. Preuve qu'il peut faire des efforts !
- Mais pourquoi lui et pas un autre ?!
- Je crois qu'on ne s'est pas compris. C'est soit Malcom Fade, soit personne d'autre. Et je n'ai pas à me justifier de mes choix. Il est puissant et j'ai confiance en lui. Ça devrait vous suffire. En tout cas, si vous voulez mon aide.
- Je...
- On est ok ! M'interrompit Simon avant que je n'aie pu dire quoi que ce soit. Qui l'appelle ce Fade ? C'est assez urgent là !
Je le fusillais du regard, notant dans un coin de ma tête qu'il fallait que je rappelle à ce vampire qu'en tant qu'Inquisiteur j'avais mon mot à dire !
- Je m'en occupe. Si c'est vous qui l'appelez, il ne viendra pas.
- Oui, parce qu'ils nous détestent ! Leur rappelais-je.
- Non, Alexander, il te déteste. Pas moi, ni Simon.
- Super, génial, donc en gros, j'ai plus qu'à me taire, non, mais c'est vrai, ce n'est pas comme si j'étais l'Inquisiteur après tout ! Cela dit, allez-y, je me ferai un malin plaisir à le mettre au cachot s'il y a un problème ! M'énervais-je.
- Moi aussi donc ? Me demanda Magnus.
- Quoi toi aussi ?
- Tu me feras arrêter s'il y a un problème avec Clary ?
Enervé par cette journée qui malheureusement commençait à peine, je fis l'erreur de répondre sur le coup de la colère.
- Exactement, t'as tout comprit ! S'il arrive la moindre chose à Clary, je vous fais arrêter tous les deux !
Le regard qu'il me lança me glaça. La colère mélangée à de la déception et de la tristesse brillaient dans ses yeux mordorés. Ce regard, je l'avais déjà vu bien trop de fois : le jour où je lui ai annoncé que j'allais me marier avec Lydia, le jour où je lui ai demandé de me prouver son innocence, le jour où il avait découvert que je lui avais menti pour l'épée mortelle...
- Heu Alec, je crois qu'il vaut mieux qu'on y aille là. Clary va sûrement bientôt se réveiller et il vaut mieux qu'elle soit tranquillement chez elle, dans son lit, plutôt qu'à côté de vous deux qui semblez sur le point de vous entre-tuer. Me prévint Simon.
- Tu devrais l'écouter, Alec. Il est temps que vous partiez...
- On s'en va oui... Tu peux nous ouvrir un portail pour l'Institut s'il te plaît ? On va garder Clary près de nous, pour l'instant. Je ne sais pas trop ce qu'on va lui dire quand elle se réveillera, mais on improvisera.
Il haussa les épaules et fit ce que je lui avais demandé. Un instant plus tard, Simon, Clary et moi avions quitté l'appartement.
PDV Simon
Serrant la main de Clary dans la mienne, j'attendais qu'elle ouvre les yeux. C'était étrange de pouvoir à nouveau le faire, d'être à la fois si près d'elle et à la fois si éloignée... Mais qu'allions-nous pouvoir lui dire quand elle se réveillerait ? Catarina s'était assurée que son sommeil dure un peu plus longtemps. Alec l'avait appelé en arrivant à l'Institut, ignorant mes remarques sur le fait que Magnus risquait de mal le prendre. A présent, je l'entendais se disputer avec Jace à l'extérieur de l'infirmerie. Jace était furieux qu'Alec ne l'ait pas appelé en premier. Quant à Catarina, elle était je ne sais où, mais Alec lui avait demandé de rester dans les parages.
La porte de l'infirmerie s'ouvrit et Jace entra, le visage pâle. J'échangeais un regard avec lui et je compris qu'il souhaitait rester seul avec elle. Je déposais un baiser sur le front de Clary, lui murmurais que je revenais vite et sortis. Dans le couloir, Alec était appuyé contre le mur, le visage fermé.
- Tu veux un verre ? Vu ta tête, ça te ferait du bien.
- Tu veux encore m'éloigner de l'Institut ?
- Non, répondis-je en riant. Pas cette fois. Mais je crois que toi et moi avons besoin de prendre l'air.
- J'aimerai, mais je dois rentrer à Idris.
- A ce propos, ton père te cherchait hier soir. Il... Il n'avait pas l'air très content de ne pas te trouver ici. Il nous a demandé où tu étais. On lui a dit que tu étais avec Underhill, mais je ne suis pas sûr qu'il nous a cru.
Alec ferma les yeux. Je remarquais pour la première fois les cernes sous ses yeux et son teint plus pâle que d'habitude. Il semblait bien plus âgé tout à coup. J'avais face à moi un Alec bien différent que celui que j'avais connu il y 4 ans.
- On va le prendre ce verre ? Me demanda-t-il, les yeux mi-clos.
- Tu fais tout pour retarder ton retour à Idris pas vrai ?
Il posa son regard sur moi et je crus voir des larmes y perler.
- T'as pas idée....
- Allez viens, on va au Loup de Jade, j'ai faim !
Pendant tout le trajet jusqu'au restaurant, il resta silencieux. Une fois arrivé, je commandais un verre d'O+ et Alec un verre de Whisky qu'il semblait se retenir de boire cul-sec.
- Alors, cette soirée avec Magnus ? Risquais-je.
Il haussa les épaules et je souris. Il y a deux ans, je ne me serais jamais permis de lui poser cette question, et de toute façon, je n'aurais jamais pris un verre avec lui, mais les choses avaient bien changé depuis. A présent, Alec se fondait plus dans la masse au milieu de créatures obscures que parmi les siens. La preuve en est, il se tenait face à moi, le dos appuyé nonchalamment contre le dossier de la banquette sur laquelle il était assis, détendu et se fichant royalement des loups-garous autour de nous.
- Il ne s'est rien passé. On a discuté, c'est tout. Et comme tu as pu le voir, c'est un peu tendu.
- J'avais remarqué, il me faisait encore plus flipper que d'habitude.
Alec me sourit, amusé.
- T'inquiètes, c'est moi qu'il avait envie de tuer, pas toi.
- J'ai vu, oui. T'as fait quoi ?
- Rien de particulier, j'essaie juste de le comprendre. Il dit qu'il est revenu pour aider Clary et pour moi, mais il me fuit et il semble vouloir retarder le plus possible le moment où il devra rendre à Clary ses souvenirs. C'est comme demander à ce que ce sorcier vienne l'aider. C'est ridicule, j'ai vu Magnus exécuter des sorts bien plus compliqués que celui-là, j'ai entendu Catarina raconter que manipuler les esprits c'était sa spécialité, qu'il le tenait de son père et... Et là il faudrait que ce sorcier vienne l'aider... Ça n'a aucun sens !
- Je ne sais pas, il doit bien y avoir une raison... Ecoute, heu...
Je le fixais un instant, pesant le pour et le contre de ce que je m'apprêtais à lui dire.
- Raphaël est revenu.
Ce fut presque imperceptible, mais je le vis serrer plus fort son verre. Raphaël et lui ne s'étaient jamais entendus, ce n'était un secret pour personne. Aujourd'hui, bien que Raphaël ne soit plus un vampire, mais un simple terrestre, leur rapport ne s'était pas amélioré.
- Et ?
- Et j'ai surpris une conversation entre lui et Catarina. J'étais au Dumort, j'attendais que Lily revienne. J'ai entendu une voix familière dans la salle de réception, celle de Raphaël. Il était au téléphone avec Catarina. Il y avait quelque chose dans le ton qu'il employait qui m'a poussé à tendre l'oreille. Il parlait de Magnus et il avait l'air inquiet. Il disait que ça faisait des mois qu'il ne l'avait pas vu, qu'il avait été étonné d'apprendre de la bouche de Lily qu'il était de retour à New York et qu'avec la situation dans laquelle il était, ce n'était pas une bonne idée.
Alec se redressa aussitôt.
- Quelle situation ?
Je secouais la tête en soupirant.
- Je n'en sais pas plus, Catarina lui a juste répondu qu'il ne fallait pas parler de ça au téléphone et ils ont raccroché. Mais... Raphaël avait l'air vraiment inquiet pour Magnus.
- J'en étais sûr, je le connais par cœur ! Je savais que quelque chose clochait ! Le problème, c'est qu'il refuse de me parler, Catarina et Raphaël ne me diront jamais rien et... Lily me l'aurait dit si elle savait quelque chose.
- Et Izzy ?
- Quoi Izzy ? Pourquoi ma sœur serait ce qui se passe ?
- Ils se sont parlés hier et je ne sais pas, elle semblait nerveuse et fuyante aujourd'hui. Peut-être que ça n'a aucun rapport, mais... Mais je ne sais pas si c'est une bonne chose que je te dise tout ça... Finis-je par dire en voyant son air furieux.
Il se leva, bu ce qu'il restait de son verre, me remercia pour ces informations et quitta le Loup de Jade avant que je n'aie pu dire quoi que ce soit d'autre. Je n'essayais pas de l'arrêter, car quelque chose me disait que s'il y avait un problème avec Magnus, il valait mieux qu'on le sache, et qu'on le sache vite...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top