𝟓𝟏.
— 51 —
OMNISCIENT
Dans la voiture, une ambiance joviale demeurait à l'arrière. En effet Tissem s'était assise sur la banquette arrière contrairement à son habitude pour continuer sa conversation avec sa mère biologique qui n'avait de cesse de révéler ses dents d'un blanc éclatant au grand jour.
Rien ne pouvait lui faire plus plaisir. Ces liens qu'elle pensait perdus à tous jamais disparus dans la mer de l'oublie, se renouaient peu à peu et bien plus rapidement qu'elle ne l'aurait pensé.
Miliana avait même réussie à remarquer des traits de caractère chez sa fille qu'elle reconnaissait bien en elle. Son côté toujours souriant par hasard, ou bien encore son éternel curiosité et sa recherche continuelle de la nouveauté.
De plus elle reconnaissait ces yeux légèrement plissés d'un marron clair mais perçant. Elle avait en face d'elle sa version miniature et métissé. Elle n'avait d'yeux que pour elle et n'avait que faire de la présence de son ex-amant.
Mais était-ce pareil de son côté à lui ?
Le voilà qui demeurait étrangement silencieux se contentant de lancer des regards furtifs dans les rétroviseurs.
Un sentiment inapproprié s'emparait de lui à chaque fois qu'il croisait le regarde de la jolie espagnol suivit d'une culpabilité intense, incontrôlable.
Bien sûre qu'il se sentait mal. Jamais il ne s'était retrouvé aussi perdu, à l'époque tout était clair, Miliana ne représentait qu'un moyen de décompression, qu'un instrument amplifiant son ego et comblant ses désirs les plus profonds. Mais aujourd'hui quelque chose n'allait pas.
Quelque chose différait, et il le sentait au plus profond de lui. Même s'il s'efforçait à le cacher au monde entier, ses regards et ses expressions faciales allaient finir par le trahir.
Les 15 minutes de routes qui en paraissaient 30 pour Joshua terminés, il coupe le moteur pour laisser descendre Miliana.
Son regard croise alors le sien à travers le rétroviseur extérieur tandis qu'elle sort de la voiture avec grâce.
Dans un élan de courage Joshua descend également pour attraper le poignet de Miliana.
Étonnée, celle-ci fait volte face vers lui en regardant sa main emprisonnée par l'homme qu'elle a jadis aimé.
Miliana - Qu'Est ce que tu fais ?
Joshua - Je...j'veux qu'on parle.
Miliana - jetant un coup d'œil à Tissem Ta fille t'attend.
Joshua - Accepte de passer à l'agence demain soir.
Miliana - Pourquoi je ferai ça ?
Joshua - J't'en prie...j'ai besoin d'avoir cette discussion avec toi. J'te demande juste ça.
Le regard jusqu'ici terne et froid de Miliana s'éclaircit et s'adoucit. Un petit soupire s'échappe de sa bouche signe de perturbation.
C'était il y a bien longtemps maintenant qu'elle avait eu ne serait ce qu'un contact physique avec lui, et aujourd'hui quelque chose se passait, une tension s'était installé entre eux mais aucun des deux n'était en mesure de la qualifier. Une chose est sûre Miliana avait bel et bien besoin d'obtenir les réponses à ces questions qui la taraudait depuis le jour où la fatidique vérité lui avait explosé en plaine face.
Depuis ce jour où ses espoirs de former une véritable famille avec l'homme qu'elle aimait et ses deux magnifies filles s'était volatilisé pour ne laisser sur son passage qu'un vent de tristesse et de peine.
Toujours secouée par le comportement de Joshua, elle retire son poignet qui était jusque là toujours emprisonné dans sa main.
Miliana - J'accepte justes parce que j'ai besoin d'éclairer quelques points qui sont encore flous pour moi.
Joshua - Ok, y'a pas de soucis...on se dit à demain 18h ?
Miliana - hm, j'y vais.
Joshua - Fais gaffe à toi.
Miliana se contente de le regarder sans dire un mot puis tourne les talons pour se diriger vers sa demeure. De son côté, Joshua retourne vers sa voiture pour retrouver sa fille assez perdue devant la scène qu'elle venait d'observer au loin.
Tissem - Il se passe quoi papa ?
Joshua - Rien d'important.
Tissem - T'es sûr ?
Joshua - Ouais.
Tissem - Ok...comme tu veux.
Même si depuis le début Miliana tentait de préserver ce manteau frigorifique qui lui donnait cet air nonchalant, elle connaissait Joshua comme sa poche. Après tous elle avait passée plusieurs mois avec cet homme 18 ans auparavant, elle l'avait analysée, l'avait observée elle savait donc traduire son comportement. Et cet après midi là il s'était comporté bizarrement vis à vis d'elle. Et même si elle ne l'avait pas montré devant lui, elle ne restait pas insensible.
Et elle détestait ça.
☽☾
☽☾
TAYRON KABUYA
Avec pour unique but le fond de la cage, je coure à grandes enjambés, mes crampons écrasant brutalement l'herbe humide et le regard rivé devant moi.
Plus la cage s'agrandit en face de moi plus mes jambes accélèrent le rythme, un joueur de l'équipe adverse tente de me chiper le ballon mais je l'évite dans un fabuleux passement de jambe l'écartant de mon chemin, un autre essaie à son tour de me barrer la route en tentant un tacle mais j'effectue un sombrero sous les regards admirateur des quelques personnes présentes dans les gradins du city de la ville.
Je continue de courir à vive allure puis une fois à quelques mètres de la cage je lâche un puissant tire dans le ballon qui passe entre les jambes du gardien qui a mal calculé son coup.
Mes coéquipiers - OUAAAAIS TAYRON !
La minute d'après, je sens le poids de mes coéquipiers m'écraser, ils venaient de me sauter dessus. Certains m'ébouriffaient les cheveux, d'autres me faisaient une accolade enfin bref ils étaient heureux et moi aussi. En me redressant mon regard rencontré celui d'une personne installée dans les gradins. Un regard qui ne m'était pas inconnue.
[...]
Le match avait touché à sa fin. J'aimais bien de temps en temps me retrouver avec mes amis d'enfance et jouer avec eux. Ça me permettait toujours de décompresser et de passer un agréable moment.
Un sourire collé sur mes lèvres, je range mes vêtements dans mon grand sac adidas que je met ensuite en bandoulière sur moi.
En sortant de la pièce je m'arrête net quand je rencontre le même regard qu'il y'a une dizaine de minutes quand j'étais encore sur la pelouse.
Ce regard qui habituellement réchauffait mon cœur d'une chaleur intense et vive.
Ce regarde pour lequel j'aurai été capable d'absolument tous. Ce même regard qui maintenant me procure une sensation de dégoût immense.
Alayna - T'as été incroyable sur la pelouse. Sourit
— Décales, j'ai des choses à faire.
Alayna - Je veux juste te parler.
— J'ai rien à te dire.
Alayna - C'est pas grave tu peux m'écouter aussi.
— J'ai pas envie.
Je la contourne mais elle attrape mon bras fermement dans sa main parfaitement manucurée d'un rouge Bordeaux. Je longe son bras du regard pour le plonger dans ses yeux marrons.
— T'as intérêt à me lâcher dans la seconde qui suit Alayna.
Alayna - elle me lâche Je t'en prie ne t'en va pas, je me suis déplacée jusqu'ici dans l'espoir de te par-
— J'en ai rien à foutre Alayna. Va voir ton ex il sera sûrement dévoué à t'écouter, moi c'est pas mon cas.
Alayna - C'est avec toi que je veux être pas lui.
— Pas si sûre, mais bref j'ai pas de temps à perdre en blablatant avec toi, si tu veux bien dégager.
Son regard change et devient suppliant. Si le contexte avait été différent je l'aurai prise dans mes bras et l'aurait serrée de toute mes forces en lui répétant à quel point je l'aime. Parce que oui je l'aime toujours et ça ne pourra pas changer en un claquement de doigt mais ce qui est sûre c'est que je la déteste aussi. Je la déteste car elle a piétiné mon cœur sans scrupule le réduisant en miette. Et qu'elle a jeté les restes dans un feu ardent pour être sûre qu'il ne soit plus réparable. Mais je ne lui donnerai jamais cette satisfaction en me morfondant éternellement sur mon sort. Non. Je vais me relever et lui montrer que je peux être un homme meilleur même sans elle.
Elle a décidé de faire l'impasse sur mes sentiments envers elle quand elle est partie ouvrir les cuisses à son chien d'ex alors je vais faire de même et lui laisser complètement le champ libre pour gémir son nom sans regret.
Alayna - Je t'aime Tayron crois moi !
— rire Mon doigt va répondre à cette phrase rempli de mensonge et je te laisse deviner c'est lequel des 5.
Alayna - Tayron-...
— Ferme la Alayna. C'est finit. Toi je la pointe du doigt et moi je me pointe c'est ter-mi-né. N'essaie même pas de faire couler des larmes parce que je te jure que je vais pas me contrôler cette fois ci.
Lentement, elle lâche l'emprise qu'elle avait au niveau de mon bras tout en soutenant son regard dans le mien sans relâche. Elle semblait fortement boulversé mais j'en avais rien à faire. Après tout, cette situation c'est elle qui l'a provoqué.
Certes je suis une personne plutôt gentille de nature et peu rancunière mais faut pas me prendre pour un bouffon non plus. Finalement c'est pas plus mal qu'elle soit venu me voir, ça m'aura donné l'occasion de lui cracher à la figure toute la déception que je ressens à son égard.
— petit rire Bah qu'est ce qu'il y'a ? Tu m'as l'air un peu étonné...
Alayna - C-...j-
— l'imitant C-j quoi ? Tu bégayais pas quand c'était pour prendre ton pied avec ton deuxième bureau. Ou bien c'était moi le deuxième bureau en question ? Je lève les yeux en l'air j'en ai plus rien à foutre a vrai dire.
Alayna - Pas du tout...
— ignorant sa réponse Écoutes moi bien Alayna Faye. Je m'approche d'elle jusqu'à ce qu'elle soit en mesure de sentir mon souffle sur elle Si tu pensais que j'allais me laisser prendre par tes yeux de biches comme un pauvre con de première tu t'es complètement gourée. Tu n'as plus en face de toi le petit Tayron fou amoureux qui aurait été capable de gravir des montagnes pour toi, c'est finit ça. On aurait pu être heureux, inébranlable, inséparables mais t'as fais ton choix alors tu vas l'assumer comme la grande fille en chaleur que t'es.
Un silence glacial s'était installé dans la pièce, un silence bien étranger aux fous rires qu'on avait pour habitude d'échanger, mais ça appartient au passé depuis le jour où elle a décidé de démolir sans vergogne ce que je pensais être plus solide qu'un mur fait d'acier. A travers ses yeux j'étais en mesure de déceler une touche de déception mais surtout un gouffre de tristesse, méritée.
Pour quel raison est ce que je devrai me sentir coupable de lui donner l'envie soudain de pleurer quand elle s'est amusé avec moi sans même penser aux séquelles qu'elle laisserait en moi ? Tss, elle ne se rend pas compte du nouvel homme qu'elle a créé en me trahissant de la sorte. Mais c'est pas grave elle le verra incessamment sous peu.
— Pourquoi tu m'regardes encore ? Allez sors.
Alayna - T'es...si...je m'attendais pas à te voir comme...comme ça-
— Arrêtes de bégayer tu m'énerves. Je repose correctement mon sac sur mon épaule bon allez ciao, j'espère que tu trouveras pas de mec et que tu passeras le restant de tes jours entourée de chats.
Alayna - J'en suis allergique...
— Je sais.
Sans rien ajouter de plus, je fait demi tour et part de façons déterminé pour m'éloigner le plus rapidement possible de cette folle.
Si il y'a bien quelque chose que je ne pourrai jamais passer outre, c'est bien les trahisons de cette envergure. Jamais au grand jamais je ne lui laisserai de seconde chance et elle ferait mieux de se rentrer ça dans le crâne. Plus tôt ce sera fait mieux ce sera. J'ai pas pour intention de perdre mon temps à lui répéter tous les jours que c'est mort entre nous.
Une fois, pas deux Alayna. Une fois pas deux.
D'un pas décidé, je me dirige vers ma voiture mais m'arrête brusquement quand je constate une présence féminine posée contre le capot de ma voiture.
— Euh...qu'est ce qui vous arrive aujourd'hui ?
Derya - Tu vas bien ?
— me dirigeant vers elle Ouais...mais je me demande juste qu'est ce que la copine d'Athem fait là ?
Derya - L'ex d'Athem.
— Ah...toi aussi tu l'as trompée ?
Derya - Qu'Est ce que tu racontes ? Attend ta copine t'as trompé ?
— frottant mes yeux Bref pourquoi t'es venu jusqu'ici ?
Derya - Eum...il faut que je te parle et c'est sérieux....
— J'écoute.
Derya - Je ne sais pas si ta sœur te l'a dit mais...je connais Daryl.
— j'hausse un sourcil Comment ?
Derya - Sache juste que je le connais très bien, et c'est d'ailleurs pour ça que je veux vous prévenir.
— Prévenir...de quoi ?
Elle soupire fortement en croisant ses bras sur sa poitrine.
Derya - Daryl...il...je sais pas où il est. Et euh... par contre je sais qu'il est prêt à tout pour avoir Taynara.
— rire Qu'il arrête de rêver après ce qu'il lui a fait ma mâchoire se contracte il a même pas intérêt à refaire surface dans sa vie parce que il sait déjà qu'on est au moins 4 hommes à vouloir sa peau. Qu'il reste à sa place.
Derya - d'un ton inquiet Tayron. Je l'ai eu au téléphone il y'a pas longtemps je ne sais pas où il est ni ce qu il fait. Mais une chose est sûre il prépare quelque chose. Je t'en prie fais attention à ta sœur...
Le ton presque suppliant qu'elle a prit m'a littéralement fait froid dans le dos. On aurait dit qu'elle était vraiment apeuré par les capacités de Daryl. Je ne sais pas qui est ce qu'il représente pour elle mais elle semble le connaître parfaitement pour être en mesure de me mettre en garde par rapport à lui. Alors même si je ne sais pas tout ce qu'il est capable de faire je préfère prendre son message au pied de la lettre.
— Ok...merci d'être venue me voir.
Derya - Pas de quoi, prend soin de vous.
— J'y manquerai pas.
Elle m'adresse un petit sourire puis enfuie ses mains dans ses poches pour disparaître de devant moi dans un pas rapide, le bruit de ses talons martelant le bitume froid a cause de la saison.
Ma priorité va donc être de faire en sorte que Taynara soit en sécurité où qu'elle aille...
Souffle Que Dieu nous garde...
☽☾
☽☾
ATHEM BOUHAÏ
Le ciel était vêtu de son plus beau manteau noir, une atmosphère lugubre régnait comme pour s'accorder parfaitement avec la tragédie qui allait se produire.
La respiration lourde et haletante, mon regard reste ancré dans celui de cet homme. Son regard lui, traduit une profonde terreur. Il avait peur. Rien de mieux que de procurer cette émotion qui nous condamnerait à faire les choses les plus impensable rien que pour se défaire de ce sentiment intense au pouvoir frigorifiant. Loin d'être attendrit par ses yeux, je m'approche de lui toujours en gardant la tête haute et dégageant cette assurance bien contraire à mon fort intérieure.
En effet mon cœur tambourinait contre ma cage thoracique traduisant un stresse immense face à ce que je m'apprêtais à faire. Je n'allais peut être jamais retrouvé cette sérénité intérieur mais au moins j'aurai assouvi mon désir de vengeance qui me rongeait de plus en plus.
Le taux de cortisol dans mon sang devait être à son maximum, malgré ce détail j'étais déterminé et rien ne pouvait m'arrêter. Qu'importe les conséquences, j'étais prêt à en finir...
Ma main tremblante s'approche de la ceinture qui soutenait mon pantalon sur laquelle se tenait un smith&wesson prêt à retentir dans les secondes d'après.
Mon regard toujours impassible tentait de rester accrocher à celui de ma victime qui ne faisait que s'agiter, la jambe enchaîné et le ventre sur le sol froid de la grange abandonné. J'avais comme l'envie que mon visage soit ancré dans sa mémoire même une fois qu'il rejoindrait le diable. Je voulais qu'il voit ce visage balafré par les innombrables douleurs vécu par son propriétaire.
Sans plus attendre, ma main se dresse rapidement, l'arme en main et pointé vers l'homme qui m'était impossible de voir correctement jusque là. Lentement, mon doigt glisse sur la détente et mon regard devient plus sombre, plus assoiffé de vengeance.
Mais au moment où le bruit de la mort s'apprêtait à retentir...
Ismaël - NAN !
[...]
J'ouvre brusquement mes yeux en me redressant en appuie sur les paumes de mes mains. Je passe une main sur ma tête humidifié par ma sueur.
— Putain... ça semblait si réel.
Un cauchemars. Ça n'était qu'un simple cauchemar. Et pourtant j'avais l'impression de réellement sentir cette arme entre mes mains.
Et ça n'est pas la première fois que je faisais ce rêve effroyable.
Les tourments d'une âme aux multiples péchés... voilà ce que c'était. Ça ne pouvait être que ça. Est-ce le révère de la médaille suite aux mauvaises actions que j'ai pu faire dans ma vie ?
J'en ai aucune idée mais en tout cas ce cauchemar me procurait des bouffées de chaleurs incontrôlables.
Après avoir passé plusieurs secondes à observer ma fenêtre le regard vitreux, je finis par retirer ma couverture et descendre de mon lit en passant une main dans mes cheveux bouclés.
Je frotte mon visage puis me lève pour me mettre à vagabonder dans ma maison tel un fou, sans but précis. Je voulais juste marcher, penser à autre chose.
Et mes pensés ont finis par se diriger vers cette fameuse voiture noire. Jusqu'à présent je m'étais persuadé qu'il fallait que j'oublie ce détail plus qu'insignifiant, ma priorité étant ma passion et la santé de Taynara.
Mais peu à peu des questions me trotte dans la tête. Pourquoi est ce que je l'ai croisé autant de fois en si peu de temps ? Était-ce une coïncidence ? J'avais besoin de savoir mais comment ?
Et si c'était Daryl ? Ce gros chien de la casse a bien finit par se défaire de ces liens que je pensais pourtant sécurisés... rien que d'y penser mon cœur s'est retrouvé en possession d'une rage sans précédent.
J'ai tellement envie de protéger Taynara du mieux que je peux, qu'elle se sente rassuré rien qu'en rencontrant mon regard. Je veux la voir sourire pour toujours mais je sais que tant que Daryl ne sera pas complètement hors d'état de nuire ce but ne pourra jamais être atteint. Je dois le retrouver et en finir avec lui le plus vite possible. Taynara entre dans son dernier trimestre ce qui signifie que bientôt elle donnera naissance à son fils que je plaint déjà d'avoir un père aussi lamentable.
C'est vrai, il a été conçu dans des conditions atroces, et beaucoup auraient décidé d'avorter ce que je peux tout à fait comprendre d'ailleurs. Mais Taynara elle, c'est comme ça, il lui était tout bonnement impossible de commettre cet acte pourtant légitime. C'est comme si elle aimait déjà cet enfant sans même l'avoir rencontré.
J'admire cette femme. Je l'admire juste après ma mère pour être tout à fait honnête. Elle est tellement courageuse, elle a une foi qui lui permet de gravir des montagnes et de toujours relever le positif dans n'importe quel situation même la plus accablante.
Et quand je pense à son caractère, je me dis que j'aurai aimé être comme elle. Malheureusement j'ai tourné le dos à Dieu et je ne pense pas pouvoir un jour me rapprocher de lui. Je suis trop sale, trop impure, je baigne dans le péché, dans la violence, dans la haine même si ça s'est atténué ...
Au plus profond de mon cœur j'espère que tout ça va s'arranger, que je réussirai à retrouver cette paix intérieur disparu depuis la perte de mon jumeau.
J'ai toujours cette question principal qui trotte dans mon crâne...
Vais-je un jour goûter au véritable bonheur ? Celui qui dure dans le temps, celui qui n'est pas éphémère, celui qui ne passe pas devant nous comme un train qu'on aurait loupé ?
Un jour je me trouverai à cette gare, attendant patiemment mon tour à moi, et je monterai dans ce train qui m'emmènera jusqu'au lieu où la vie n'est qu'une succession de bonne chose.
je suis interrompu dans mes pensés par le bruit de la sonnette qui retentit, alors sans plus attendre j'enfile un t-shirt a la hâte avant d'aller ouvrir la porte en me frottant l'oeil.
Lorsque j'ouvre correctement les yeux je rencontre, son regard assombrissant le mien dans le même temps.
- Parts. je dis en fermant la porte
Derya - Athem, s'il te plait...elle met sa main sur la porte
- Ca sert a rien j'te promet que tu perds ton temps, dégage avant que je m'énerve ça vaut mieux pour toi.
Derya - Il faut absolument qu'on parle c'est très important et ça ne peut pas attendre !
- Nan petit rire tu comprends mal Derya je m'approche d'elle je-ne-veux-plus-te-voir.
Derya- Athem si tu ne m'écoutes pas tu vas le regretter je passe une main dans mes cheveux. Je t'en prie ne prend pas en compte nos différents et écoute ce que j'ai à te dire.
J'avais bien évidemment l'envie de l'envoyer balader pour la énième fois, mais son regard perçant et le ton persuasif qu'elle prenait me retenait dans ma démarche. Elle semblait presque apeuré ce qui attisait ma curiosité. Et puis en soit je ne perd rien a la laisser m'expliquer ce qu'il y'a de si important.
- Entre. attrapant son bras Par contre va droit au but.
Je la lâche la laissant pénétrer dans mon salon et s'installer sur mon canapé les jambes collées l'une contre l'autre et frottant ses mains les coudes sur ses genoux. On aurait dit qu'elle n'était jamais venu ici alors que Dieu seul sait toute les choses qu'on y a fait. Enfin bref.
Je décide de prendre une chaise et de la placer bien loin d'elle pour m'assoir et l'écouter.
- J'espère que ton déplacement en vaut la peine.
Derya - hum...déjà je tenais à m'excuser une nouvelle fois pour la tournure que les choses ont pris et ce que je tai caché...
- hm.
Derya - et...je ne veux absolument pas que tu penses ne serait-ce qu'une minute que j'aurai pu assister Daryl dans son acte cruel j-
- soupirant Derya.
Derya - Oui ?
- Je t'ai pourtant demandé d'raller droit au but. Tu veux quoi ? que je te dégage de chez moi un coup de pied au cul ?
Derya - Désolé c'est juste que je voulais pas que t'ai cette image de moi...tu vois ?
- Trop tard pour ça sa mine s'affesse eh si tu pleures j'te gifle.
Derya - Mais-
- l'imitant de façons grotesque « mais », fait pas l'étonner. On a été ensemble tu sais que je suis rancunier.
Derya - ...Bon, je ne suis pas principalement venu pour ça. Je voulais absolument t'alarmer par rapport à Daryl.
— Quoi ? T'as élaboré un nouveau plan avec lui pour venir perturber ma tranquillité ?
Derya - Fais l'impasse sur la haine que tu ressens envers moi le temps d'un instant. Je l'ai eu récemment au téléphone et je ne sais pas ce qu'il planifie mais ça ne présage rien de bon alors s'il te plaît prend soin de toi et de Taynara.
— T'es sûre que tu sais à absolument rien ? Si j'apprends que tu le couvres encore...
Derya - Je ne le couvre pas, je n'sais vraiment rien.
— Ok soit, maintenant que t'es venue jouée la justicière tu peux sortir maintenant.
Derya - Je m'en vais de ce pas...
Sans plus attendre je la raccompagne vers la porte d'entrée et l'éjecte comme le vulgaire déchet qu'elle représente désormais à mes yeux.
Une fois cela de fait je me dirige vers ma cuisine pour me servir un verre d'eau l'air exténué.
Toute cette affaire de Taynara, Daryl, mon passé etc ça commençait réellement à me
prendre la tête.
En relevant le menton pour porter le verre à ma bouche, mes yeux tombent sur une voiture à travers la fenêtre, stationner sur la rue opposé à la mienne. Et cette voiture je pense l'avoir déjà vue plusieurs fois. Cette fois ci s'en est trop et je commence sérieusement à me demander si ça n'est pas Daryl.
Ni une ni deux, je balance mon verre dans l'évier et cours vers l'extérieur afin de coincer le type propriétaire de cette fameuse voiture noir.
Je cours à vive allure jusqu'à atteindre la rue et au moment où il tente de poser le pied sur la pédale pour partir en trombe, j'ouvre brusquement sa portière et attrape son col pour le faire tomber hors de la voiture sur le bitume.
En tournant son visage vers moi je me rend compte qu'il s'agit d'un jeune garçon de pas plus de 20 ans, arabe avec une petite barbichette et une dégaine de gars de cité.
— Toi là c'est quoi ton putain de problème ?
Lui - R- rien, rien de quoi tu parles ?
— Tu me suis ! Je t'ai vue.
Lui - Pourquoi je ferai ça !? C'est pas moi !
— Joue pas a l'imbecile avec moi j'te le dis. Depuis plusieurs jours je vois cette putain de voiture.
Lui - Tu me fais mal, lâche mon col ! Il gigote
— Pas tant que t'aura pas ouvert ta bouche pour m'expliquer c'que tu fais la.
Lui - Mais je comprend p-
— Tu veux que j't'encule !!?
Le ton ferme que j'ai employé le fait sursauter et le poing que j'ai levé le pousse à placer ses mains devant son visage pour se protéger d'un éventuel coup.
Lui - Ok c'est bon c'est bon je vais tout te dire lâche moi !
— le lâche Parle.
Lui - C'est un mec comme ça, il m'a croisé et il m'a donné de l'argent en échange de ta surveillance. Et vas-y j'suis un peu en galère en ce moment t'as vue.
— Quel mec ?
Lui - Il m'a pas donné de prénom.
— Il est comment ?
Lui - C'est un renoi avec des yeux bleus trop chelou fin bref il est pas hyper grand et pas costaud non plus.
— Ok tiens je lui donne 350€ t'avise même pas de me suivre à nouveau sinon je t'enclenche tes grands morts c'est clair ?
Lui - obnubilé par l'argent Moi te suivre ? Jamais, j't'ai jamais vue personne n'est venu me parler.
— Ok c'est bien, déguerpi.
Il remonte dans sa voiture puis démarre en trombe.
Une chose est sûre la description qu'il m'a faite correspond parfaitement à Daryl de toute façons qui d'autre serait derrière tout ça. Il va falloir que je sois deux fois plus vigilant au risque de me retrouver dans une position plus que délicate.
[...]
11h45.
— Vas-y fais un effort là ! Je dis en portant l'énorme carton d'un côté
Ayla - Mais c'est super lourd !
— On est à deux pas de la porte wsh !
Ayla - T'as vue mes bras ? Je peux pas.
Papa - C'est bon je vais t'aider Athem. Ayla va aider ta mère à prendre les autres cartons plus légers.
Ayla - Ok j'y vais.
Mon père prend la place de ma sœur pour porter le carton qui contenait la grande table en verre qui se trouverait dans le salon de la nouvelle maison.
Papa - T'as acheté quel table exactement ? Elle pèse une tonne.
— C'est parce que tu te fais vieux ça papa
Il me lance un regard noir en feignant de me donner une gifle tandis que je ris à gorge déployé.
Papa - J'vais t'enculé tu verras c'est qui le vieux ici.
— rire Je rigolais wsh ! T'es violent ma parole.
Maman - Un vrai arabe dit elle en passant devant nous
— rire Ohoh j'suis mort.
Papa - Elle veut quoi la noire ? Avec ton gros cul là.
Ayla - Papa ! T'abuse.
— redoublant de rire Arrêtez j'vais me pisser dessus.
Maman - J't'ai dis quoi à propos de ça ? Pas devant les enfants Nahil !
— Tu crois on sait pas comment on a été conçues ? C'est bon maman j'ai 23 ans.
Papa - Tu vois ? A moi Vas-y on pose ça là.
Maman - Et alors ? Arrête de dire des trucs comme ça devant eux quand même.
Papa - Ok,ok comme tu veux.
Une fois la table au sol je me redresse en m'étirant le dos puis me jette sur le canapé en cuire blanc.
Je balance mon regard à travers le grand salon un sourire aux lèvres.
J'ai réussi.
L'un de mes plus grand rêves qu'est la boxe devient réalité et en plus de ça j'ai également pu acheté à ma mère une grande et belle maison digne de ce nom pour la grande femme qu'elle est. Au niveau des meubles etc j'ai été aidé par mon père mais sinon tous viens de moi. Grâce à ma passion je suis maintenant en mesure de répondre aux besoins de mes proches sans me faire de soucis.
Plus que jamais, la vie semble à nouveau me sourire. Après le départ de mon frère je pensais ne plus jamais ressentir cette sensation de plénitude, d'apaisement, de joie.
Mais aujourd'hui quand je regarde autour de moi, je vois ma mère arborant ce sourire plus radieux que jamais, le visage de ma sœur sur lequel les gouttes d'eau salé se font rare et surtout mon père envers qui je ne ressens plus aucune haine.
Durant ces 3 derniers mois il a fait preuve d'une si grande dévotion vis à vis de nous qu'il était pour moi évident de me rendre compte qu'il regrette les erreurs du passé et qu'il était désormais près à clairement continuer sa vie avec nous.
Et niveau professionnel j'ai gagné mon dernier combat avec acharnement me permettant de me hisser parmis les plus grands espoirs de WBA.
Ouais, aucune ombre n'était présente sur le tableau. Pas même celle du chien d'ex de Taynara. Il avait complètement disparu, plus aucune trace de vie de sa part depuis sa séquestration dans la cave perpétré par Tydian et moi même.
Au début j'étais plutôt intrigué par cette disparition soudaine et demeurait très préoccupé...mais quand le temps passe on a tendance à oublier la menace.
Et à ce moment là j'ai oublié.
— Maman tu verras je commence en sautant du canapé et me plaçant derrière elle les mains sur ses épaules avec la table au milieu, le téléviseur en face, le lustre que je vais faire livrer aussi tu te sentiras comme une reine dans son palais.
Maman - C'est déjà le cas et même sans tout ça elle se tourne vers moi je me sens reine d'un prince comme toi mon fils.
Je lui adresse un tendre sourire en la serrant dans mes bras et en relevant le regard je croise celui de mon père qui nous observait une main dans la poche et un sourire béat sur les lèvres.
Ayla - En tout cas moi j'ai qu'une hâte c'est que l'aménagement de ma chambre sois finiiiiis !
— On dit merci qui ?
Ayla - elle court vers moi Merci mon freeeeere !
Elle me sert dans ses bras puis se détache de moi l'instant d'après pour courir dans les escaliers.
Papa - Elle est trop vive cette petite.
Maman - Et dire qu'elle a déjà 19 ans ma princesse.
— Ouais elle grandit cette folle. Bref c'est pas que je vous aime pas ma mif mais j'suis demandé moi maintenant.
Papa - Il à plus notre temps.
Maman - rire Tu repasseras Athem hein ?
— Bien sûre ma vie, mon amour, ma femme.
Papa - Athem dégage.
— rire De suite chef, allez me dirigeant vers la sortie On s'attrape les vieux.
En sortant de la maison tous sourire, mon téléphone vibre dans la poche avant de mon cargo.
— Ouais allo ?
Taynara - T'ES OÙ !?
— Wsh mais pourquoi tu cris cousine ?
Taynara - T'étais sensé m'accompagner acheter les derniers affaires pour mon fils Athem !
— Ah ouaaaaais putain !
Taynara - « ah ouais putain » bah ouais Athem bah ouais.
— Nan mais c'est bon j'arrive bouge pas.
Taynara - Tship.
— Par-
Bip bip bip
Cette grosse dame m'a raccroché au nez comme à un vaurien. On aura tout vus, je suis plus que présent dans sa grossesse et c'est comme ça qu'elle me remercie. De toutes façons elles est ingrate cette fille. Mais je ne peux m'empêcher d'aimer l'avoir à mes côtés.
C'est Taynara quoi, y'en a pas deux comme elle.
Après un peu moins de 10 minutes de route, j'arrive devant son nouvel appartement où devrais je dire loft puis saute les marches des escaliers deux à deux pour atterri devant sa porte et marteler celle-ci de toutes mes forces.
La porte s'ouvre logiquement sur ce petit bout de femme enceinte jusqu'au cou, coiffé de magnifiques tresses marrons allant jusqu'aux hanches, d'une robe en coton vert pomme arrivant aux cheville et de son sac à main blanc cassé. Elle était paré de son inséparable glosse et de ce rose sur les joues.
Taynara - T'es un bon a rien toi. Elle passe à côté de moi
— J't'ai dis j'aidais mes parents pour l'emménagement.
Taynara - Et t'as pas regardé l'heure ?
— Rooooh, tu vas pas me saouler pour si peu ? Si ?
Taynara - Bref on y va ?
— Tu me proposes pas à boire dans ta magnifique cuisine équipée ?
Taynara - elle attrape le col de mon sweat Dépêche toi.
— Wooooow, tout doux le loup. Je me défais de son emprise t'es grave fâchée.
Taynara - Bah oui ! Tu me fais attendre pour rien là !
— Mais c'est pas la mort t'exagère.
Taynara - Athem ouvre encore ta bouche pour me contredire et on va se battre.
— Vas-y toi tu vas faire quoi t'es enceinte jusqu'aux yeux, tu fais deux fois mon poids.
Elle s'arrête nette de marcher puis se tourne lentement vers moi un regard meurtrier sur le visage.
Taynara - T'as dis quoi ?
— Rien rien, avance.
Taynara - Nan mais répète ! Comme je vois tu tiens pas à ta vie.
Si j'avais bien du mal à assimiler quelque chose, c'était bien le fait que les femmes une fois enceinte ont une sensibilité multiplié par 6. Et avec Taynara je m'y habituais toujours pas alors qu'elle venait de franchir la barre des 8 mois.
Je me souviens encore l'avoir vue s'embrouiller avec un pot de confiture parce qu'elle n'arrivait pas à l'ouvrir et elle a fondu en larme. Laissant le pot mener 1-0 au score.
Elle n'a pas retenté depuis.
— Nan c'est bon allez accroche toi à mon bras.
Elle cesse de me toiser et passe son bras autour du mien pour qu'on puisse prendre l'ascenseur jusqu'en bas.
Une fois devant ma voiture on monte à bord direction le centre commercial.
[...]
17h23.
Taynara - Haaaaan, regarde ça c'est trop mignon !
— Ouais.
Taynara - elle se déplace Et ça la ! Oh les tous petits chaussooooons !
— Ouais.
Taynara - Eh ! Elle tape mon bras Mets-y du tiens.
— Ça fait 20 ans qu'on est ici, j'ai faim, j'ai soif, j'ai envie de dormir sa mère. Je lève les sac remplis de vêtements regarde tout ce qu'on a achetés déjà ! Viens on rentre s'te plaît.
Taynara - Mais y'a encore tellement de choses qu-
— Taynara par pitié.
Taynara - sourire amusé Ok Athem, je prend juste ça et on y va c'est bon ?
— C'est parfait ma vie.
Taynara - rire T'es bête.
Une fois sa décisions prise, nous nous dirigeons vers la caisse attendant notre tour.
Je pianotais sur mon téléphone quand j'ai sentis un regard insistant sur moi, j'ai alors levé les yeux et ai découvert la jeune femme qui tenait la caisse nous observer, Taynara et moi à tour de rôle un petit sourire affiché sur ses lèvres.
— Y'a un problème ?
Caissière - Non du tout ! C'est juste que je vous trouve incroyablement beaux vous et l'heureux événement que vous attendez !
Taynara - oh merci c'est gentil !
Caissière - Vous devez être impatient d'être parents !
— Vraiment impatient.
Taynara - me sourie
Une fois encaissé , et toutes nos courses faites Taynara et moi retournons chez elle après avoir prit de quoi manger sur la route.
Arrivés à destination, je descend le premier puis fais le tour de la voiture pour aider Taynara à sortir. Avec son énorme bidon ça devient compliqué pour elle.
Taynara - Hâte d'être père hein ?
— Avec tous l'argent que je met pour ce gosse s'il m'appel pas papa je le renfonce dans ton ventre.
Taynara - rire T'es malade toi, pas touche à mon fils.
— Notre fils. Putain t'as acheté combien de vêtement merde alors !? Je dis en bataillant avec les sacs
Taynara - ...
— Tay' ? Je la regarde t'as quoi ?
Elle s'arrête de marcher puis se met en face de moi le regard encré dans le mien.
— Qu'est ce qu'il y'a ?
Taynara - Merci Athem.
— Pour quoi ?
Taynara - Pour tout. Absolument tout. Je ne te remercierai jamais assez. Tu te comportes si bien avec moi. Même si je ne le montre pas, ta présence me rassure. Certes j'ai ma grande famille qui je sais sera toujours là pour moi, mais t'avoir auprès de moi rajoute ce quelque chose qui, malgré la douleur par laquelle je suis passée, me permet de sourire pleinement. Tu n'as plus à t'en faire, je ne fais plus semblant. Surtout pas quand je suis avec toi.
Une faible brise vient caresser son doux visage tandis que mon regard reste accroché au sien comme si j'avais peur de louper ne serait-ce qu'un battement de cil de sa part.
Taynara - Et maintenant que je suis habitué à ta présence dans les bons comme les mauvais moments, je ne peux plus me passer de toi...
Mon regard descend vers ses lèvres brillantes.
Taynara - Je t'en prie...
Ses yeux se remplissent de larmes.
Taynara - Restes toujours avec moi.
Je lâche les sac de course sur le sol tout en réduisant l'espace qui se trouvait entre nous. J'attrape ses joues entre mes mains marqués par les coups que je donne à répétition.
J'approche lentement mon visage du sien en posant mon front et mon nez contre le sien. Ses yeux se ferment et j'en profite pour la contemplé.
— Je serai Toujours là Taynara.
Elle ouvre lentement ses yeux tandis que mon regard se dirige à nouveau vers ses lèvres, et comme pour avoir son approbation, je la regarde puis pose mes lèvres délicatement sur les siennes.
Cette sensation qui picote mon bas ventre et mon cœur par la même occasion surgit à nouveau me poussant à intensifier le baiser en faisant mouvoir mes lèvres toujours avec délicatesse jusqu'à en avoir le souffle couper.
Après ce tendre baiser échangé, je pose à nouveau mon front contre le sien puis lui susurre de façons à peine audible :
— Je t'aime... je t'aime de tous mon putain de cœur Taynara.
C'est sortit.
☽☾
OMNISCIENT
Quelques mois plus tôt...
20h33.
Cela faisait déjà 2 heures qu'il l'attendait, le pied tapant le sol et son regard toujours river sur la grande horloge de son bureau. Et au moment où il commençait à perdre espoir la porte s'ouvre donnant sur celle qu'il attendait désespérément.
Gracieusement vêtue d'une longue robe en laine blanche, d'une ceinture doré ornant sa taille ainsi que de bottines à talons noir vernis elle prend le temps de retirer ses lunettes et de les ranger dans son petit sac à main de la même couleur que ses chaussures.
Miliana - Alors tu voulais quoi ?
Joshua - Pourquoi t'arrives si tard ?
Miliana - rire nerveux C'est toi qui tenait absolument à me voir, excuse moi mais j'ai une vie.
Joshua - T'aurai pu me prévenir-
Miliana - J'ai pas toute la soirée Joshua. Elle s'assoit sur l'une des chaises qu'est ce que tu veux ?
Maintenant qu'il l'avait en face de lui, ses mains étaient devenus moites et le stress avait grimpé en flèche.
Elle était intimidante et bien loin de la jeune adolescente qu'il a connu il y'a 18 ans de cela, elle était complètement différente, plus forte, sûre d'elle, confiante, franche mais toujours blessée.
Joshua - Je voulais m'excuser premièrement. Parce que je l'ai jamais fais.
Miliana - C'est pas un peu tard ?
Joshua - Sûrement...mais je tenais quand même à le faire. Pendant longtemps j'ai voulu me voiler la face par rapport au mal que je t'ai causé mais aujourd'hui...j'ai compris et je m'en excuse grandement.
Miliana - ...Pourquoi ? Pourquoi il t'a fallu autant de temps ? Elle croise la jambe droite sur celle de gauche hm ?
Joshua - Je suis désolé...je regrette sincèrement de t'avoir utilisé aussi égoïstement tu ne méritais pas ça.
Les mots de Joshua passaient dans une oreille pour ressortir par l'autre. Il était loin d'imaginer le calvaire par lequel la Miliana de 18 ans est passée par sa faute. Les torrents de larmes qu'elle a versée, la douleur physique et psychologique qu'elle a endurée, le rejet familial surplombée par cette peine de cœur qui semblait insurmontable. Toutes ces émotions qui lui ont aujourd'hui valu ce caractère bien tranchant et cette poigne clouante.
Que pensait il finalement ? Que de simple mots allaient suffir à guérir le profond chagrin d'une femme blessée, humiliée et trompée ?
Les hommes ils ont ce dont, cet incroyable capacité à tout détruire sur leur passage pour ensuite revenir comme si l'erreur commise précédemment n'avait pas causé sur son chemin un chaos considérable.
Miliana - rire nerveux Ne t'en fais pas, je ne montrerai aucune forme d'animosité entre toi et moi devant les jumelles si c'est la raison pour laquelle tu me présente tes excuses 18 ans après les faits.
Joshua - soupire Je suis sincère. Il m'a fallu du temps certes mais je reconnais mes tords. Ça te soulage pas ? Ça fait partie d'une sorte de thérapie de recevoir les excuses dont on a toujours voulu non ?
Miliana - ... Joshua-
Joshua - il lui prend les mains Écoute moi. Je te promet de faire ce que tu souhaite pour te montrer que je regrette amèrement... malgré cet air confiant, toute la prestance et le charisme que tu dégages je vois toujours à travers tes yeux cette tristesse et ce vide béant causé par mon comportement répugnant. Je ne peux pas te laisser comme ça et faire comme si de rien était. quand je t'ai vue arriver la dernière fois dans mon bureau...
Il baisse légèrement la tête en détournant le regard trop gênée pour rencontrer les yeux charmeurs de la belle espagnole.
Quelque chose qu'il n'avait pas ressentis depuis un moment se passait en lui de façons incontrôlables et surtout inattendu.
Pourquoi est ce que cette sensation faisait surface à ce moment précis ? Et avec elle ?
Miliana - La dernière fois dans ton bureau...?
Joshua - il lève le regard Je suis pas resté insensible. Te voir...ça m'a fait quelque chose.
Miliana - fronce un sourcil Comment ça ?
Joshua - Bah...je m'y attendais pas, ça m'a surpris et j'ai paniqué ça faisait plus de 17 ans que je ne t'avais pas vue t'imagine bien que ça m'a troublé.
Miliana - ...
Joshua - Mais... bizarrement ce ne sont pas les moments où ça allait mal entre nous dont je me suis souvenu en te voyant...
Miliana - ... Josh-
Joshua - Je me suis souvenu des beaux et amusants moments qu'on a pus partagé.
Secouée par les paroles de l'homme qu'elle a jadis beaucoup aimée, la bouche de Miliana forme un oval dans l'optique de laisser sortir des mots de celle-ci à son tour, cependant Joshua la coupe intentionnellement apeuré par ce qu'elle pourrait bien dire.
Joshua - J'te demande pas de me pardonner tout de suite mais je t'en prie, laisse moi au moins te montrer que-...que je-...
Miliana - Je ne sais pas trop ce que tu pourrai me montrer honnêtement. C'est il y'a 18 ans que j'aurai voulu que tu fasses preuve de maturité tu avais 30 ans. 30 putain de pige et t'étais pas foutu d'adopter le bon comportement. Et c'est maintenant comme tu vois que je tente de nouer une relation avec mes filles que tu décides de porter tes grosses couilles !? C'est trop facile. C'est beaucoup trop simple.
Joshua - Fais moi confiance.
Miliana - Je l'ai déjà fais une fois. Quand tu me promettais que tu ferais de moi ta femme contre vents et marées. Quand tu me disais que tu m'aimais ses yeux s'humidifient et son ton hausse quand tu me faisais espérer et que j'avais l'impression d'effleurer les étoiles du bout des doigts à tes côtés et qu'à ce moment là ma certitude était qu'un jour je toucherai la lune.
Un coeur meurtrie.
L'une des choses les plus difficile à réparer.
Lorsque ça arrive, le retour en arrière est la plupart du temps impossible.
Mais était ce le cas pour Miliana et Joshua ?
Est ce que son cœur resterait pour toujours fissuré et irréparable ?
Le regard de Joshua jusqu'ici confiant s'attendrit et tel un réflexe, il caresse le dos de la main de Miliana à l'aide de son pouce.
Joshua - Si tu savais comme je m'en veux...comme tu l'a vus j'ai pris de l'âge et je te promet que je ne suis plus comme ça. Et j- non pleure pas s'il te plaît.
Sans le vouloir et dans l'incapacité total de la retenir, une larme avait glissée le long de la joue poudré de rose de Miliana pour atterrir sur le pouce de Joshua.
Joshua - Sèche moi ces larmes je t'en prie. Je veux pas te faire pleurer.
Miliana - essuyant ses larmes avec ses petits doigts Tu fais renaître des sentiments douloureux.
Joshua - Excuses moi...mais je pense ce que je dis.
Miliana - Pourquoi tu fais tout ça ? Tu devrai t'en tenir à une relation cordiale par rapport à nos filles et ne même pas tenter d'entrer en contact avec moi.
Joshua - ...C'est pas ce que je veux.
Miliana - Qu'Est ce que tu veux alors ?
Joshua - Que tu ailles mieux et surtout avoir l'occasion de réparer mon erreur... au moins en partie.
Miliana - Je ne sais pas si ce sera possible.
Joshua - Je vais essayer.
Le regard toujours un peu larmoyant, Miliana soupire longuement comme pour traduire toute la charge émotionnel que lui procurait cette histoire. Joshua représente une partie certes douloureuse, mais majeure et irremplaçable de sa vie. C'est son premier amour.
Joshua - Tu veux bien ?
Miliana - elle se détache de son emprise Fais ce que tu veux Joshua, au point où on en est.
Joshua - sourit Cette réponse me convient amplement.
Miliana - Bon, j'y vais.
Joshua - Appelle moi quand t'arrive pour que je sache si t'es bien rentrée.
Miliana - pff, et puis quoi encore ? T'es mon mari ?
Joshua - Juste, fais le.
Miliana - ignorant sa requête Au revoir Joshua.
Joshua - Fais attention à toi surtout.
Miliana - Hm.
Sans plus attendre, les talons vernis de Miliana tapent contre le céramique du sol pour se faire de moins en moins audibles jusqu'à l'extérieur du bureau.
Une fois qu'il n'a plus la magnifique espagnol dans son champ de vision, Joshua se laisse glisser le long de son fauteuil tournant en passant ses deux main ternis par l'âge sur son visage qui lui n'avait pratiquement pas changé depuis 20 ans si ce n'est le vide qui régnait maintenant au niveau de sa masse capillaire.
Le regard rivé sur l'une des grandes vitre de la pièce son cerveau se met à mélanger toute les paroles qu'ils se sont échangé il y a quelques minutes.
Joshua - Putain...je suis complètement perdu.
Se sentir perdu et déboussolé...
Quelle drôle de sentiment tout de même.
_______________
K.
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