𝟓𝟖.



- 58 -












TAYRON KABUYA
Paris XVIe


15h45.

Passe le bonjour à mon fils s'te plaît.

Taynara - C'est pas ton fils.

Oooh c'est tout comme fait pas ta rabat joie. De toute façons il me préférera à toi, quand il grandira je lui raconterais comme t'étais une mauvaise sœur quand on était petits.

Taynara - *rire* Tais toi ça n'arrivera pas !

Bon allez ! Je dois raccrocher.

Taynara - C'est quoi les bails ? T'es pressé comme ça ? T'as un date ou quoi ?

Vas-y toi je rigole

Taynara - T'as un daaaaate !!

— en descendent de ma voiture Tu le gardes pour toi flemme d'avoir les doubles sur le dos.

Taynara - AAAAAAHHH TROP BIEN !!!

— éloignant le téléphone de mon oreille C'est des façons de se comporter ça ? T'as un fils je te rappelle pauvre imbécile.

Taynara - Mais c'est quoi le rapport salaud ?
Breeeeef tu m'en diras des nouvelles ?!

Ouais ouais on verra parce que toi tu parles trop t'es cape d'ouvrir ton gosier mâle nettoyer devant la madré et elle va me saouler.

Taynara - Eh ! Mais toi t'oublies que j'suis ta grande sœur tu parles trop mal.

— rire Allez bisous sur tes grosses joues.

Taynara - Bisous mon cœur.



Je raccroche, affichant un sourire aux lèvres puis enfonce mes mains dans mes poches. Comme vous avez pu le comprendre, je suis définitivement passé à autre chose vis à vis d'Alayna et je suis vraiment heureux. L'épine qu'elle avait enfoncée dans mon cœur a finit par s'en aller plus rapidement que ce que je ne pensais.

Je pense que le fait que notre séparation ai pour raison une tromperie a facilité mon rétablissement. Je le suis efforcée de me répéter tous les jours que je méritais une femme qui me respecte et qui mérite que je la traite comme une princesse et surtout que cette femme la n'est pas Alayna.

Et depuis que je l'ai accepté tout roule comme sur des roulettes.

Avançant fièrement et de bonne humeurs vers le café où nous nous sommes donnés rendez vous avec une nouvelle rencontre, je suis soudainement stoppé dans mon élan.

Elle s'était arrêtée dans sa démarche également en me voyant. Elle était vêtue d'une robe blanche moulante arrivant aux genoux, d'un kimono fleurie balayant le sol, d'une paire de lunette sur le front et de sandales à talons blancs.

Elle me regardait étonné de me croiser tout comme je l'étais.

Il fallait bien sure que ce soit le jour où j'avais un rendez vous avec une fille sinon c'est pas drôle.

Je décide de détourner le regard et d'avancer tête haute en l'ignorant totalement mais comme vous l'aurez devinée cette imbécile m'a interpelé en citant mon nom en pleine rue.


je soupire très fort Qu'est ce qui y'a ?

Alayna - Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus.

— Pas assez pour moi.

Alayna - T'es toujours aussi en colère ?

— Alayna je m'en fou de toi là j'suis pressée tu parles trop.

Alayna - On pourrait au moins avoir une conversation...non ?

— Non. Je passais une bonne journée jusqu'à ce que tu vienne montrer ton faciès.

Alayna - soupire Je t'en prie parlons nous...j'ai pas envie qu'on reste dans cette situation.

— Quelle situation ? Y'a rien là toi et moi sommes de parfaits inconnus.

Alayna - Tu peux pas dire ça...

rire nerveux Quelle AUDACE ! Je vais même le redire bien fort pour que tu puisses comprendre comme t'as du mal je m'approche d'elle toi je la point du doigt et moi je me pointe sommes de parfaits inconnus. C'est assez clair comme ça ?

Elle me regarde simplement en mordant l'intérieur de sa joue ce qui me tend et m'énerve. Cette manie qu'elle avait à prendre cet air abattu ou attristé qu'est ce que ça m'énervait !

Je lève les yeux au ciel.

Alayna - J'aimerai vraiment que tu me pardonnes...tu sais...je ne t'ai jamais oublié et je pense que je ne t'oublierai jamais.

je la toise Pitié Alayna ferme là tu veux bien ? Elle hausse des sourcils nan vraiment scelle ta gorge irrité par la queue de ton ex ça te va comme ça ?



Au vue du regard qu'elle me lançait je savais que je l'avais blesser avec ces mots secs et crus mais je n'en avais absolument rien à faire. C'était rien comparé à la sale période qu'elle m'a fait passer cette grosse...bref.


Je ne me remettrai jamais avec toi. Faut que tu le comprenne ma confiance je la donne une fois pas deux. T'avais qu'à bien te comporter maintenant t'as perdus et tu vivras avec ça tous les jours de ta vie. Si ça peut te consoler je t'inviterai à mon mariage pour que tu puisses voir à quelle point je suis heureux sans toi.



Elle ne dit rien mais je vois a travers son regard à quelle point elle a mal mais une fois de plus je-m'en-pete-un-rein.


— C'est bon ? Je peux y aller ?

Alayna - ... J'aurais tellement voulue que ça se passe autrement.

— Han c'est bien, j'ai un date à passer moi.

Alayna - Un- un date ? Avec une fille ?

— Non avec un mec je la bouscule t'avise plus de m'adresser la parole. C'est clair ?

Alayna - Tayron s'il te plaît...

Non, allez à jamais la trompeuse.


Je continue fièrement ma route, soulagé de voir que sa présence ne me fait ni chaud ni froid. Rien que l'idée de me dire qu'il y'a quelques temps j'aurais flanché avec ce seul regard qu'elle avait pour habitude de me lancer. Mais à présent rien n'est plus pareil et ça me fait un bien fou !

Je finis par enfin arrivé au niveau de ce café/restaurant et remarque la présence de mon date au loin. Elle était vraiment magnifique, une peau ébène, des lèvres pulpeuses, des yeux de biches légèrement étirés, de long cils ( je crois que ce sont des extensions mais vas-y faisons semblant). Elle était vêtue d'un haut bustier aux manches linges noir en tweed et m'attendais, assis à une table.



Je m'avance jusqu'à la table et elle remarque ma présence.


— Salut Hadjira je lui fais la bise tu vas bien ?

Hadjira - Parfaitement bien et toi ?

— Super ! T'es vraiment ravissante.

Hadjira - Oh merci c'est gentil, t'es très beau aussi. T'as sortis la chemise à ce que je vois rire

— Bien sûre je voulais te taper dans l'œil.

Hadjira - C'est réussi honnêtement.

sourie Allez on prend à manger ?

Hadjira - Allons y. sourie
























ATHEM BOUHAÏ
Maison Kabuya

16h13.

Bonjour a touuuus le beau fils est là !

Amélia - rire Comment tu vas Athem ?

— Ça va bien merci, et toi belle maman ?

Amélia - Je vais bien, Taynara se trouve dans le salon avec ton fils.



J'hoche de la tête et me dirige vers la pièce à vivre un sourie aux lèvres.
Celui s'agrandît grandement lorsque je remarque la présence de Taynara et notre fils qui gazouillait dans ses bras.

Il me suffit de voir ce magnifique bébé qui est le mien pour que ma journée soit totalement illuminé. Ce gamin me rend complètement gaga et je serai prêt à tous pour lui. Qu'importe le fait que son géniteur biologique soit un autre. C'est l'enfant de la femme que j'aime et le mien aussi par conséquent.


me dirigeant vers Noé Mon soldaaaat !!

Sans plus attendre, je l'arrache des bras de sa mère et le sert contre moi délicatement en admirant sa petite bouille toute croquante.

Taynara - Et moi j'existe pas genre ?

— Chacun son tour ma poule je tend mes lèvres vers elle ça va ?

Taynara - elle m'embrasse Très bien !

— J't'ai manquée avoue. Je l'ai sentis à travers ton bisous.

Taynara - rire Un peu j'avoue.

Je sourie et berce Noé tandis qu'il met une main dans sa bouche en me regardant de ses grands yeux. Amélia entre dans la pièce et me proposes à boire ce que je refuse poliment.

— Bon maintenant, il est temps que tu ranges tes affaires Tay' on rentre.

Taynara - Ouais t'inquiète mes valises sont faites il ne manque plus qu'a les mettre dans la voiture.

— Ok parfait. La mamie tu passeras le bonjour au beau papa ?

Amélia - rire Arrêtes de m'appeler comme ça

— Mais t'es la mamie de Noé et de la fille à Thomas et sa femme nan ?

Amélia - Allez sors de ma maison j'ai trop longtemps vue ta face.

Je rigole et donne Noé à Taynara pour pouvoir prendre ses affaires et les mettre dans le coffre de la voiture.

Taynara - Bon maman elle lui claque la bise je repasserai ok ?

Amélia - Je t'attendrai ma chérie à moi N'oublies pas de demander ma fille en mariage à un moment donné. Vous habitez ensemble et n'êtes même pas mariés !

Taynara - Rooooh Maman...

— T'en fais paaaas maman 'Mélia je la rassure en sortant de la maison


Une fois devant la voiture, je pose toutes les affaires dans le coffre tandis que Taynara attache le petit dans son siège auto à l'avant.

Taynara - Ecoute pas ma mère hein on a le temps.

— Nan je prend en compte ses inquiétudes je pense qu'elle a pas encore totalement confiance en moi. Et ça se comprend t'as beaucoup été brisée par ta relation précédente.

Taynara - Mais toi t'as rien avoir avec l'autre.

rire Encore heureux. C'est un violeur doublé d'un psychopathe. 


Je lui ouvre la portière arrière et elle s'assoit, je m'installe côté conducteur, boucle ma ceinture et démarre. En conduisant, un petit sourire stressé se dessine sur mes lèvres. En effet j'avais prévu quelque chose pour Taynara. Une petite surprise et j'espérais qu'elle se montrerai coopérative.


Je regarde à travers le rétroviseur intérieur et remarque que ses sourcils fournis se froncent légèrement quand elle se rend compte que nous ne prenons pas la route conduisant chez nous.


Taynara - On va où Athem ?

— Tu verras très bientôt.

Taynara - oooorh Athem j'aime pas les trucs comme ça.

— T'inquiète ça te fera du bien tu verras.



Elle ne dit plus rien et je la vois mordre l'intérieur de sa joue. Et lorsque qu'elle devine où nous nous trouvions une fois que je me gare, elle fronce des sourcils et me fusille du regard.


Taynara - Tu te fous de ma gueule ?

— Non.

Taynara - Donne moi mon fils je prend le bus.


Elle descend de la voiture furtivement et se précipite à l'avant pour détacher Noé mais je m'en empêche en courant rapidement vers elle et attrapant ses bras. A travers la vitre, Noé nous observe de ses yeux globuleux. Il devait bien nous trouver bizarre.



Taynara - Lâches moi !

— Je fais ça pour toi crois moi.

Taynara - Mais est ce que je t'ai demandée de m'emmener ici ? J'ai rien à dire ok ? Surtout pas à un ou une inconnu(e) !

— Tay' ma chérie. Elle me regarde Tu me fais confiance ?

Taynara - Commences pas avec tes phrases de merde pour m'amadouer.

— J'suis sérieux. Tu sais pour quoi je fais ça ?

Taynara - Je veux pas savoir tu aurais dû me consulter avant de m'embarquer ici de force !

— Tu aurais acceptée ?

Taynara - Non, et c'est mon droit.

— Mais ça ne t'aide pas. Cette douleur te consume de l'intérieur et tu décides de jouer là dur et de tout enfermer en toi. Mais je t'assure que c'est pas la solution. Je suis bien placé pour le savoir.


Pendant un instant elle ne dit rien et se contente de me fixer dans les yeux, comme si elle était émerveillée, bouche bée.


— Qu'est ce qu'il y'a ?

Taynara - T'as vraiment changé...en bien je veux dire.

je sourie Et c'est en partie grâce à toi. Alors je veux te rendre la pareille.

Taynara - sourie Ok...ok je vais y aller.

je colle son front au mien Si je fais ça c'est parce que je t'aime tu le sais.

Taynara - elle hoche timidement de la tête Je sais.

— Allez, on y va.


J'ouvre la portière du côté passager avant détache la ceinture et prend Noé en le conservant dans son siège pour bébé.

De l'autre main, je prend la main de Taynara qui la serre fermement en soufflant fortement synonyme de stresse.


— Ça va aller, t'es fortes. Ok ?


Elle hoche simplement de la tête et nous pénétrons dans le bâtiment puis attendons devant une porte avec comme inscription : Mme Vecchio

Je l'observe tu coin de l'œil avec la forte impression de pouvoir entendre les battements de son cœurs tellement le stresse émanant d'elle se faisait ressentir.

Je décide de toquer à la porte après une forte inspiration et une voix féminine et mûre de fait entendre :


Mme Vecchio - Je vous en prie entrez !

Je pousse la poignée de la porte et pénètre dans le bureau de la psychologue. Un bureau assez spacieux dont la matière principale était le bois brun, tout était en bois hormis les deux canapés en tissus vert kaki. Il y'avait une table basse en bois avec un carnet et un stylo sur celle ci, beaucoup de tableau avec des citations et quelques pots de fleur par ci par là.

L'ambiance globale était plutôt cosy ce qui serait propice à un échange dans de bonnes conditions.


— Bonjour, Athem Bouhaï je lui sers la main

Mme Vecchio - Natalie Vecchio elle sourie Et vous ?

Taynara - Taynara Kabuya...

Mme Vecchio - D'accord c'est donc pour vous que cette séance a étée réservée elle sourie très bien. Elle s'installe sur le fauteuil face aux canapés installez vous je vous en prie.

Taynara m'observe et je lui adresse un sourire attendrissant puis l'escorte jusqu'au canapé sur lequel nous nous asseyons simultanément.

Mme. Vecchio - Très bien...commençons...





























TAYNARA KABUYA
Psychologue

17h10.

Assise dans cette salle en face de cette dame, j'avais l'impression d'avoir des caméras braquées sur ma personne. Je n'étais pas à mon aise pour être honnête.

Je ne cessais d'être angoissée par le fait que j'allais devoir me livrer. Parler de ce qu'il s'est passé. C'est à dire enfoncer le couteau encore plus loin dans la plaie. Ça ne me plaisait pas.

La psychologue me posait pour l'instant des questions de surface pour me connaître j'imagine et pouvoir m'apporter la meilleure analyse possible.

«  Combien as-tu de frère et sœur? »
« Quelles sont tes études? »
« T'es parents sont ils ensemble à l'heure actuelle? »
« As-tu connue une perte d'un proche ? »

Pleins de question de ce type auxquelles je n'avais pas de mal à répondre. Noé était paisiblement endormir dans son siège et Athem se contentait d'écouter attentivement les questions et les réponses que nous nous échangions.


Mme Vecchio - Allons dans le vif du sujet maintenant. Quelles sont les problèmes aux quelles vous êtes confrontés, qui vous pousse aujourd'hui à avoir recourt à une psychologue ?


Pendant quelques secondes, la bouche reste scellée ne sachant que dire et Athem répond alors à ma place :


Athem - Je pense qu'elle est traumatisée et ça se ressent quotidiennement.

Mme Vecchio - Vous pensez ? Et vous Taynara vous pensez la même chose ?

Non...je pense pas être traumatisée. Je vais mieux.

Elle note quelque chose dans son carnet.

Mme Vecchio - Vous allez mieux mais allez vous bien ?


Suite à sa question, je ne dis rien et détourne le regard en réfléchissant. Sa question était très perspicace. Car il est vrai qu'on a souvent tendance à ne pas dissocier le « mieux » du « bien » et dans mon cas...le « bien » n'avait pas encore été atteint. J'avais beau sourire à pleine dent, être amoureuse et avoir un fils en or, sur mon cœur demeuraient des fissures.
Des fissures lacérantes.

La psychologue m'observe toujours tandis que le regard d'Athem s'est également posé sur moi attendant ma réponse l'aie soucieux.


— J-je...je ne sais pas.

Mme Vecchio - Et avec plus de sincérité..?

Je redresse la tête et me tacle la gorge.

— C'est vrai...je ne vais pas bien.


Je sens le regard d'Athem sur moi et sa main resserrer la mienne comme pour montrer j'en forme de soutiens. Et quand il fait ça je me rend compte à quel point il m'aime. Sinon il ne se serait pas donné autant de mal pour me prendre ce rendez vous et m'épauler de la sorte.


Mme Vecchio - Nous y voilà, ça se débloque. Elle me prend la main n'ayez pas peur Taynara. Et surtout ne soyez pas dans la retenue. Sachez que tous ce que vous direz restera ici et ne sera jamais divulgué. Vous pouvez me faire confiance.


J'hoche de la tête timidement la tête baissée et le regard fuyant. A chaque fois que je m'apprête à parler de cette tragédie, je suis dans l'incapacité de regarder la personne à qui je parle dans les yeux.

Je pense que je n'aime pas sentir ce regard peiné, remplit de pitié se poser sur ma personne. Non enfaite je déteste ça.


Mme Vecchio - Dites moi ce qui ne va pas. A quoi pensez vous ? Qu'est ce qui occupe votre esprit et vous empêche d'aller vraiment de l'avant ? elle décapuchonne son stylo je serai très attentive.


Je soupire fort avant d'avaler ma salive et bizarrement ma bouche commence à se délier, chose qui ne s'est pas produite depuis que j'ai avoué l'es véritable raison de ma grossesse.
Je n'ai jamais parlée de mon état mental.



— La vérité...c'est que je n'arrive pas à oublier cette nuit. Je pensais que le temps me permettrait de n'en faire plus qu'un méchant cauchemar enfoui dans ma mémoire mais ce n'est pas le cas.


Mme Vecchio hoche de la tête d'un air très intéressé par mes dires.

— Chaque nuit, mon cœur s'emballe sans explication. J'arrive à cacher ce stresse qui m'envahit soudainement aux yeux de tous le monde. Mais elle me bouffe. Quand j'ouvre les yeux le matin, je suis soulagé comme si j'avais peur que quelque chose se passe durant la nuit. Ça peut paraître ridicule m-

Mme Vecchio - Je vous coupe juste ici. Sachez que ça n'est pas ridicule. Si vous réagissez comme ça c'est pour une raison et nous allons tout décortiquer ensemble. Vous pouvez continuer.

j'hoche de la tête Et ça fait du coup plusieurs mois, à peu près 10 pour être exacte que je vis comme ça. Avec cette angoisse tous les jours. Je la dissimule comme je peux mais des fois c'est plus compliquée.

Mme Vecchio - Vous n'en avez jamais parler ?

— Jamais.

Mme Vecchio - D'accord...elle note quelque chose vous prenez des somnifères ?

— Oui.


Athem fronce des sourcils et m'observe mais je décide de faire comme si de rien était. Il avait de quoi être étonnée car comme d'habitude je n'avais rien dis a personne à propos de mes problèmes de sommeille. Je ne voulais inquiéter personne.


Athem - Comment ça tu prends des somnifères ?

— Oui j'en prend. J'ai du mal à dormir sans.

Athem - Mais j'étais même pas au courant.

Mme Vecchio - Elle ne vous l'a pas dit car elle savait que vous risqueriez de la questionner. Et elle n'était pas prête à décrire le pourquoi du comment. Vous comprenez ?

Athem - Ouais...je comprend il me regarde mais tu sais que tu peux tout me dire ?

— Oui mais...ça j'y arrive pas.

Mme Vecchio - Vous savez Athem, parler c'est comme revivre la situation. Parce que quand on en parle les images ressurgissent également dans le cerveau. C'est systématique. Et pas que les images, les émotions qu'on a ressentis à ce moment refont surface comme si on revivait le même schéma.


Athem hoche de la tête sans rétorquer.
Buvant complètement ses paroles. C'est vrai que cette dame dégageait une aura rassurante et qui te poussait à avaler tout ce qu'elle disait. De plus elle savait parfaitement expliquer chaque réaction. Ça m'impressionnait et m'aidait.

Mme Vecchio - Donc si je comprend bien, vous avez des angoisses tous les soirs, une sorte de poids finalement sur votre cœur...

— C'est ça.

Mme Vecchio - Pourquoi le soir ?

Lorsqu'elle me pose cette question, je déglutis et détourne le regard dans un mot. Je commençais déjà à sentir cette boule énorme prendre possession de ma gorge m'empêchant de m'exprimer. C'était vraiment trop dur pour moi. J'avais toujours envie de pleurer rien que d'y penser. Je n'étais pas guérit c'est une certitude.



— Je...parce que...je pense que c'est liée à mon agression. Elle s'est passée la nuit.

Mme Vecchio - elle prend des notes Très bien tu arrives à faire toi même le lien. Je peux te tutoyer ? J'hoche de la tête Ça relève complètement du psychologique. L'ambiance  qui t'entourait ce soir là t'as marqué et dès lors qu'elle réapparaît même dans ton quotidien, les émotions qui vont avec refont surface. C'est à dire l'angoisse, la peur, l'anxiété. Tout ce que tu ressentais ce soir là se répète lorsque l'environnement est le même.

— C'est exactement ça, quand il fait froid également la nuit j'ai l'impression...qu il y'a un danger quelque part.

Mme Vecchio - Totalement compréhensible. Ton agresseur, est il toujours en liberté ?

— Oui...je n'ai pas portée plainte.

Mme Vecchio - Déjà le fait qu'il soit en liberté accentue encore plus ce sentiment d'insécurité. Parce que tu as l'impression qu'il pourrait ressurgir à tout moment. Ensuite pourquoi avoir choisis de ne pas porter plainte ? Elle croise une jambe sur l'autre

Eh bien... pour être honnête avec vous, le parcours juridique me fait peur. C'est un parcours durant lequel on est obligé de ressasser des moments très difficiles et...je ne me sentais pas d'être face à un avocat, des juges et tous ce qui s'en suit.

Athem - Et au delà de ça, on sait tous à quel point la France est un pays incompétent en ce qui concerne les peines encourus par les agresseurs sexuelles.

Mme Vecchio - D'accordage. Je comprend tout à fait. Cependant il serait peut être préférable que cet homme soit au moins surveillé.

— Il est imprévisible. Espiègle et très malin. Mais surtout il ne recule devant rien pour obtenir ce qu'il désire. Je sais qu'il n'a pas peur de la prison ou de passer devant un tribunal. Ça lui est égale.

Mme Vecchio - L'agresseur est donc une personne que vous connaissez ? Un membre de votre famille ? Un proche ?

— Mon ex.


Je sens Athem se tendre rien qu'en entendant ce mot et son regard devient fuyant et dur. Je sais à quel point il aimerai me venger et se charger de son cas. Il ressent une haine sans précédent vis à vis de cet ignoble personnage. Et à mon avis il ne sera tranquille et moi de même que s'il se retrouvait six pieds sous terre.


Mme Vecchio - Je vois que vous êtes tous les deux très tendus rien qu'en pensant à lui. Il vous a causé beaucoup de tord ?

— Cet homme...est un monstre. Et pourtant je ne cesse de me remémorer mes premiers mois avec lui. Rien en lui ne laissait penser qu'il deviendrait cet être répugnant, antipathique au regard si...vide et nonchalant.

Athem - Il a fait tellement de mal à Taynara. Il essaie même de s'en prendre à ses proches. Il est...impitoyable. Je le déteste du plus profond de mon âme et rêve de le voir disparaître. Je n'en peux plus de rester là à constater les dégâts qu'il a laissé derrière lui. Il ne mérite qu'une sentence : la mort.


Je le regarde, et ses sourcils sont froncés, son regard est tellement déterminé et froid qu'on aurait dit que la seul émotion qui l'animait était la haine et la colère. Pourtant j'ai découvert en Athem un cœur tendre et aimant mais il est évident que lorsqu'il s'agit de défendre les gens qu'il aime...il irait prendre les armes contre le monde entier.



Mme Vecchio - d'un air un peu secouée Eh bien...tu ressens beaucoup de haine vis à vis de lui Athem. Et toi Taynara je décèle plus en toi une certaine déception. Il a l'air de t'écœurer aussi.

— C'est tout à fait ça. Il m'a brisée madame Vecchio. Ma gorge se noue Il ne se passe pas un jour sans que mon cerveau ne m'impose ces images horribles ma voix tremble  J'ai encore toutes les sensations, quand il me touchait, me tapait, m'insultait...rien ne veut sortir de ma tête. J'essaie mes larmes coule je vous jure que j'essaie de penser à autre chose, je me dis qu'au moins je suis vivante j'essaie de relativiser, je sourie, je passe de bons moments avec ma famille qui m'a beaucoup épaulée...je veux m'en sortir je veux me défaire de ces chaînes douloureuses qui m'ont étés imposés. Mais-...


Mes sanglots m'ont empêché de continuer ma phrase et je me suis mise a pleurer a chaudes larmes en reniflant de temps à autres. Je sens les bras d'Athem m'entourer et la main de la psychologue attraper la mienne délicatement. J'en avais marre d'avoir un sourire faux, un sourire de dissimulation et non pas un sourire réel et sincère. Je n'en pouvais plus. Mes fou rires, ma joie de vivre, mon ambition, mes rêves ils avaient tous disparus en même temps que ma virginité ce soir là. Rien n'était plus que façade et semblant. Depuis ce jour mon cœur ne battait plus comme avant. Il fonctionnait anarchiquement.

Je sens Athem caresser le haut de mon crâne tandis que je ne bouge pas et me contente d'essuyer mes yeux.

Cette douleur qui compressait mon cœur... à chaque fois que je pensais qu'elle avait enfin disparue, un moment de solitude venait me rappeler de plein fouet qu'elle demeurerait mienne. Cette douleur s'est installée en moi.


Mme Vecchio - émue J'ai parlée avec beaucoup de femmes, d'hommes qui ont également traversé ce genre de chose terrible et dévastatrice...mais là façons que tu as de vouloir préserver ton entourage en leur montrent le sourire qu'ils veulent voir, la façon dont tu décris ta douleur me touche beaucoup... elle me tend un mouchoir et je veux t'aider à surmonter cette épreuve.


Je prend le mouchoir et essuie mon visage humidifié par le kilo de larmes que j'ai versée.




Mme Vecchio - Tu pleures aussi ?


Je pose mon regard vers Athem et remarque en effet que ses yeux étaient brillants, et que des larmes apparaissaient sans avoir coulé pour autant.
Le voir comme ça me rappelait à quel point mes émotions pouvaient devenir sienne malgré la grosse carapace qu'il s'est forgé.


Athem - il renifle Non, non il essuie rapidement ses yeux avec son poignet

Mme Vecchio - N'aie pas honte de pleurer. C'est normal de partager sa douleur et ses peines. C'est la femme que tu aimes. Et quand elle souffre elle pointe mon cœur avec son stylo tu souffres aussi elle pointe son coeur



Sa lèvre tremble et je vois des larmes perler sur ses joues. Il baisse la tête et j'essuie les quelques larmes qui ont coulés en essayant de canaliser les miennes.



— Mon amour...

Athem - Nan mais- il renifle je voulais pas pleurer mais- il pince son nez en soupirant putain...

Mme Vecchio - Vous êtes un couple vraiment très touchant. Et ça me fait plaisir de pouvoir vous écouter et vous aider. Je vais vous accompagner. Toi Taynara pour que tu puisses surpasser ces traumatismes et toi Athem pour que tu puisses la soutenir de là meilleure des façons possible. Faites moi confiance.


Nous hochons tous les deux la tête, mpo toujours en sanglotant et lui le regard vague et complètement ailleurs.


Athem - Ça fait mal au cœur quand même...j'ai l'impression de ressentir sa douleur quand elle parle de ça. Et je hais ça. Je veux qu'elle aille bien.

Mme Vecchio - Et elle ira bien un jour. La route sera un peu longue mais elle y arrivera.


Je serre la main de l'homme de ma vie tandis que lui demeure le regard fixant un point invisible. Il était loin dans ses pensés on pouvait le voir.


Mme Vecchio - Je vous propose de remettre ça au prochain rendez vous. Mais c'était déjà très productif pour une première fois. Tu as réussie à parler assez rapidement ça montre que tu as vraiment envie d'aller bien. Sourit

— Je vous remercie, ça fait déjà du bien.

Mme Vecchio - Pas de quoi et tu peux me tutoyer désormais. Elle nous sert la main On se dit à plus tard ?

— Bien sûre, au revoir à bientôt.

Mme Vecchio - A bientôt !



Je prend le siège pour bébé dans lequel dormait toujours le bébé et suit Athem qui avait déjà quitté la pièce avec hâte dans même m'attendre une seul seconde. Je sais que découvrir à quel point je suis beaucoup plus triste que ce qu'il pensait le rend fou. Et c'est bien pour ça que je ne voulais pas qu'il soit au courant. Mais le jour où tout serai révélé allait bien arrivée et ce jour était celui ci.

Il marchait quelques mètres devant moi, et j'essayais de le suivre au pas de course comme je pouvais jusqu'à la voiture dans laquelle il est monté. J'attache Noé a l'avant dos à la route et m'installe derrière.

Nous avions démarrer déjà depuis quelques minutes et Athem n'avait toujours dit aucun mot. Ça m'inquiétait. Parce que lorsqu'il garde tout en lui ça n'est jamais de bonne augure. Alors je décide de parler la première espérant avoir un dialogue tranquille.

— Tu vas bien ?

Athem - Pourquoi j'irai mal ?

— Tu ne dis rien depuis qu'on a quittés le cabinet...

Athem - Parce que j'ai rien a dire.

— ... Athem...t'as le droit d'être tous retourné par ce qui vient de se passer. Moi aussi je le suis.

Athem - Tu comprends pas Taynara. Tu comprend pas à quel point c'est dur d'apprendre que tu souffres à ce point là et de n'être en mesure de rien faire.

— C'est pas de ta faute.

Athem - Je sais. Mais... il soupire et arrête le moteur je ne cesse d'avoir ce sentiment de ne servir à rien. Moi ça me fait mal quand tu dis que tout tes sourires sont faux, qu'en réalité tu est détruites de l'intérieur. Ça me fait tellement  de peine. Je pensais pas que c'était possible d'autant faire preuve d'empathie envers quelqu'un...pour moi.


Touchée par ses mots je sourie légèrement.

— J'aimerai te faire plaisir et te dire que je vais bien comme je le faisais jusqu'à ce rendez vous... mais maintenant tu sais que c'est faux.

Athem - Mais le pire c'est que je me doutais bien que tu cachais des émotions de fou mais malgré ça j'ai quand même été super étonné.

— Je cachais suffisamment mon état...mais je vais y arriver. J'irai bien un jour.


Il se tourne vers moi en souriant légèrement.

Athem - Je ferai tout pour que ce soit le cas.


Je sourie à mon tour puis descend de la voiture. Je prend le siège auto tandis qu'il se dirige vers la boîte aux lettres.


— Voilà mon bébé on est arrivés à la maisoooon. Je me tourne vers Athem T'en prend du temps à la boîte aux lettres !

Remarquant qu'il est complètement captivé par la lettre qu'il tenait entre ses mains et ne m'écoute pas je l'interpelle à nouveau :

— Atheeeeem ! Il me regarde j'ai pas mes clés moi alors viens s'il te plaît.

Athem - Ou-ouais. Il se dirige vers la porte on y va.


Je regarde la lettre qu'il tenait fermement dans sa main l'air assez intriguée mais ne fait aucun commentaire. J'étais encore vraiment boulversé par la séance que nous avions eus.































ATHEM BOUHAÏ
Domicile


21h45.


Taynara - Bon Noé dort déjà, je vais prendre une douche.

J'hoche simplement de la tête, le regard perdu dans le vide mes méninges étant sur le point d'exploser. La lettre que j'avais reçu dans ma boîte aux lettres m'avait complètement retourné l'estomac. Comme si la séance haute en émotion n'avait pas suffit.

Depuis que je l'avais eu en ma possession, mes mains étaient devenues moites et je me sentais tout engourdis.  Je n'arrivais pas à croire ce que j'y avais lu. C'était pour moi un cauchemar. J'avais tout fait pour enterré cet acte loin dans ma mémoire et dans celle de tous le monde et pourtant voilà que des années plus tard, tout ce merdier me rattrapait.

Toujours perdu dans mes pensée, je sens les bras de Taynara s'enrouler autour de mon cou et ses jambes se retrouver de part et d'autre de mon corps à califourchon sur moi.

Taynara - Qu'est ce qu'il y'a Athem ?

Je la regarde dans les yeux puis détourne le regard immédiatement après sans rien dire.

Taynara - C'est encore à cause de ce que j'ai dis chez la psy ?

— ...Je me sens pas hyper bien j'te mens pas.


Elle soupire doucement puis me sert contre elle, son torse se retrouve collée au mien, son menton dans le creux de mon cou et sa main se baladant sur ma nuque. Moi, le lui caresse le bas du dos à travers son débardeur blanc aux fines bretelles.


Taynara - Arrêtes de te triturer l'esprit. Hm ? Je vais aller de l'avant et madame Vecchio va m'aider à surmonter tout ça.

j'hoche de la tête Je sais.


Je n'arrivai pas à réellement échanger avec elle car dans la tête demeurait cette fichu lettre de merde. Elle occupait tout mon esprit ne laissant aucune place pour autre chose. J'étais comme déconnecté du monde réel.


Taynara - Bon, on devrait dormir maintenant et profiter avant que Noé ne se réveille.


Elle descend de sur moi et s'allonge à côté de moi mais je lui attrape le bras avant qu'elle ne mette la couverture sur elle. Elle m'observe en haussant un sourcil perturbée par mon action mais ne dit rien.

J'approche mon visage du sien et finit par l'embrasser lentement et tendrement tout en caressant sa joue. Je sens des muscles de détendre et elle se joint volontiers au baiser que je lui offre.

Après quelques secondes je m'éloigne d'elle et essuie ses lèvres tandis qu'elle me regarde de ses yeux capables de me faire perdre tout contrôle sur ma personne.


— Tu m'aimeras toujours quoi qu'il arrive hein ?

Taynara - Mais bien sûre. Elle me smack jusqu'à la mort.

— Dis pas ça tu vas pas mourir.

Taynara - rire Je suis pas éternelle non plus.

je la toise du regard Dis quand même pas ça s'te plait.

Taynara - Vos désirs sont des ordres mon prince.

— C'est bien. Allez dors je m'occuperai du petit cette nuit.

Taynara - T'es pas fatigué ?

— Dors, dors. T'en fais pas pour moi.

Taynara - Sûr ?

— Dors ! J'enfonce sa tête dans le matelas

Taynara - elle relève la tête Ok c'est bon ! Il est fou ma parole.


Je sourie bêtement et la regarde se tourner sur le matelas pour me faire dos. Je lui fais des papouilles sur le bras sachant que ça l'aide à dormir. Pendant ce temps mon cerveau se focalise à nouveau sur cette mystérieuse lettre dont les mots écrits en majuscule ne pouvait s'ôter de ma mémoire :





« JE VENGERAI LIAM »







__________

K.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top