𝟓𝟑.
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O M N I S C I E N T
Lentement, le cinquantenaire regarde une à une ces précieuses photos qu'il s'était jurée de jeter ou bien même brûler. Et pourtant elles étaient toujours là en sa possession et depuis qu'il l'avait revue il ne pouvait s'empêcher de les regarder encore, encore et encore toujours avec ce même sentiment perturbant.
Il se frotte les yeux machinalement avant de fermer la boite contenant tout ces souvenirs heureux partagés avec cette femme.
Il replace la boîte dans cette cachette intime aux milles et un secret, mais lorsqu'il se retourne il tombe nez à nez avec sa femme Amélia qui le regardait un sourcil haussé et les bras croisé dans son ensemble en satin rose pâle.
Amélia - elle tente d'approcher de l'étagère Qu'est ce que c'est que cette-
Joshua - il m'en empêche Qu'est ce que tu fais debout à cette heure ci ?
Amélia - Je pourrais te retourner la question.
Joshua - Va te coucher chéri je te rejoins.
Amélia - Mais qu'est ce que c'est ?
Joshua - Absolument rien, on y va il lui attrape la main.
Amélia - Alors pourquoi tu t'es empressé de la cacher ?
Joshua - C'est pas c'que j'ai fais de quoi tu parles ?
Amélia - elle souffle Joshua, me prend pas pour une imbécile.
Joshua - Qu'est ce que j'ai fais ?!
Amélia - Je veux savoir ce que contiens cette boite !
Irrité, Joshua souffle fortement avant de pousser sa femme et sortir du dressing pour s'assoir violemment sur leur lit conjugal.
D'un pas aussi brusque que celui de son mari, Amélia se positionne en face de lui le regard dur, les sourcils froncés à deux doigt de se mordre la langue.
Amélia - C'était quoi ça ? Dit elle en pointant le dressing derrière elle
Joshua - C'est quoi ton problème aujourd'hui ?
Amélia - Moi ? Tu le poses la question à moi ? C'est toi qui te braques à peine j'ose parler de cette foutu boite !
Joshua - Mais arrête de me faire chier avec cette putain de boîte ! Pourquoi tu vas pas juste fermer ta gueule et dormir ? Hein ? Qu'est ce que tu cherches !?
Amélia - À savoir la vérité parce que je sais que tu me caches quelque chose sinon tu ne réagirai pas comme ça !
Joshua - Et qu'est ce qui te fais dire que je cache quelque chose !? Comment tu peux m'accuser comme ça avec aucune preuve de ce que tu a-
Amélia - haussant la voix Parce que t'avais ce même comportement suspect avant que je n'apprennes que tu me trompais avec une femme de 10 ans plus jeune que moi !!
A l'entente de ces mots Joshua arrête tous mouvement en faisant tomber ses bras le long de son corps le regard rivé sur son épouse qui venait de baisser le regard sur le marbre de la chambre.
Le cri du cœur d'une femme blessée par le passée à la confiance ébranlée... même gardée au plus profond de sois, il finit toujours par exploser au grand jour. Et c'était le cas ce soir là pour Amélia Joris Kabuya.
Même des années après, cette peur, cette image, ces mots, ces regards ne l'avaient pas quittée. Même après ces supplications, ces preuves d'amour à répétions, le pardon accordée...ce sentiment pétrifiant demeurait encore dans sa cage thoracique. Et cela sans qu'elle ne soit en mesure de s'en empêcher.
Elle avait beau souhaité de toutes ses forces effacer cette soirée de Décembre 2003 de sa mémoire, elle demeurait dans les tréfonds de ses pensée.
Et Joshua venait pour la première fois depuis 16 ans de voir à travers sa femme et non plus la façade qu'elle s'était construite. Il s'en voulait. D'autant plus qu'il s'efforçait de lui cacher qu'il avait renoué contact avec elle.
Qu'allait elle penser si elle l'apprenait ? Au vue de sa réaction a l'instant même il ne valait mieux pas que cela sorte. Pour son bien à elle, pour le bien de ses filles, de Miliana...pour le bien de tous.
Lentement, le cinquantenaire se lève du lit sur lequel il s'était brutalement jeté quelques minutes auparavant pour se dresser en face de la mère de ses enfants le regard transperçant et bouleversant.
Amélia ne dit rien et se contente de le regarder à son tour en mangeant l'intérieur de sa joue, envahis par le stresse et le regret d'avoir sortis cette phrase.
Joshua - Alors quoi ...? C'était faux ?
Amélia - fronçant les sourcils Qu-qu'est ce qui était faux ?
Joshua - Tu m'as dis que tu m'avais pardonné.
Amélia - Ces choses là ça s'oublie pas.
Joshua - On ne devait plus en parler.
Amélia - C'est sortis tous seul.
Joshua - Du coup ça va être comme ça maintenant ? A chaque dispute ça va « sortir tous seul » ?
Amélia - Tu peux pas m'en vouloir à moi. C'est toi qu'a provoqué tous ça.
Joshua lâche un rire nerveux qui provoque un sentiment d'irritation à Amélia puis il repose un regard plus terne sur elle à la limite de l'implosion:
Joshua - Tu devais arrêter de m'en tenir rigueur.
Amélia - Mais attend qu'est ce que tu crois ? Que c'est facile ? Que une fois pardonné tout est oublié ? Ce genre de chose ça reste Joshua ! Ça reste !
Joshua - il souffle c'était y'a 18 putain d'années !
Amélia - Mais et alors ? Ça n'aurait jamais dû arriver et tu le sais !
Joshua - Mais pourquoi t'en reparle aujourd'hui ? Pourquoi tu le ressors comme ça ? Ça n'a rien avoir je ne te cache rien !!
Amélia - Alors arrête de te comporter comme ça ! Tu agis bizarrement depuis un certains temps ! Ça fait combien de temps que tu ne m'as pas fais l'amour ?
Joshua - On va vraiment parler de ça ?
Amélia - Répond !!
Joshua - Amélia cesse de me prendre la tête parce qu'elle va exploser et tu sais que c'est jamais bon signe.
Amélia - Tu refuses de dire quoi que ce soit ? Tu me trompes ?
Joshua - AMÉLIA ! Il hurle en la fusillant du regard
Amélia - QUOI !? Quoi !? Parles nan ? Pourquoi tu te défend pas ?
Joshua - Je te trompes pas putain de merde !
Amélia - Alors POURQUOI TU ME CACHES DES CHOSES !!?
Joshua - T'AS PAS BESOIN DE TOUS SAVOIR NI DE TOUS VOIR OU D'AVOIR LE CONTRÔLE SUR TOUT !! Je te caches rien, et si j'ai pas envie de te montrer le contenue de cette boite de merde c'est MON droit ! J'ai MON jardin secret et ça te regarde pas !!
Amélia - Très bien.
En colère, la quarantenaire sors de la chambre en furie en prenant soin de fermer son peignoir, voulant éviter tout scandal devant leurs enfants, Joshua la suit au pas de course en scandant son nom à travers la vaste maison.
Joshua - Amélia ! Amélia ! Amé- où tu vas !?
Amélia - Loin de toi. Elle dit en dévalant les escaliers arrête de me suivre.
Joshua - tu vas peter un scandal parce que je veux garder des choses pour moi ?
Amélia - M- soupire Tu comprends rien Joshua.
Joshua - Bah parles moi au lieu de fuir bordel !
Amélia enfile son manteau à fourrure beige sans adresser un seul mot ou regard à son mari qui tente désespérément de capter son attention en la fixant et se plaçant devant elle.
Sans effet.
Joshua - Amélia... ça devient ridicule.
A la place de la voix de sa femme, c'est une autre voix féminine qui se fait entendre provenant d'un peu plus loin que l'entrée.
Joshua et Amélia tournent leur tête simultanément pour croiser le regard de Tissem dressée devant eux les cheveux emmêlés, emmitouflés dans un plaid traînant sur le sol derrière elle.
D'un coup plus aucun mouvement n'est effectué dans la pièce et tous se regardent dans le blanc des yeux jusqu'à ce que l'un d'entre eux décide de mettre un terme à ce silence odieux.
Tissem - Qu'est ce qu'il se passe ?
Amélia - Rien ma chérie retourne au lit.
Tissem - Je vous ai entendu crier comme pas possible, c'est que y'a quelque chose qui cloche.
Joshua - C'est rien, ta maman dérailles un peu mais c-
Amélia - Hein ? Je dérailles? Moi ? Elle demande sévèrement
Joshua - soupirant J'me suis mal exprimé.
Amélia - Comme a ton habitude clochard.
Joshua - Sérieusement ? Devant notre fille ?
Amélia - Celle qu'est sortie du vagin de la femme avec qui tu m'a trompée ?
Tissem - Ohlaaaa, eh moi j'ai rien fais hein !
Joshua - Pèses tes mots de suite parce que depuis tout à l'heure je prend sur moi mais là tu dépasses les bornes.
Tissem - Papa c'est pas gr-
Amélia - Je dis ce que je veux.
Joshua - Répètes pour voir ?
Apeurée par les proportions que prenait cette altercation, Tissem se place entre ses parents d'un regard suppliant :
Tissem - Papa ! Maman ! Arrêtez de vous disputer ! Qu'est ce qu'il y'a ? C'est à cause de Miliana ?
Prit au dépourvu, Joshua secoue la tête de gauche à droite en faisant les gros yeux tentant de faire passer un message à sa fille, qui innocemment pensait que sa mère avait été mise au courant quand au retour de sa mère biologique dans sa vie.
Étonné d'entendre son prénom faire irruption dans la conversation, les sourcils d'Amelia se froncent automatiquement et son regard reste focalisé sur sa fille.
Amélia - Comment ça ? Pourquoi tu parles subitement d'elle ?
Tissem - jetant un œil à son père Bah...je-...
Voyant sa patience chuter au fur et à mesure que les secondes passaient, Amélia s'approche de sa fille jusqu'à être complètement en face d'elle lui permettant d'avoir un meilleur pouvoir de persuasion sur celle-ci.
Amélia - Tissem, ne regarde pas ton père et dis moi ce qu'il se passe.
Tissem - Mais rien...
Amélia - Tiss-
Joshua - Elle te dit que y'a rien donc laisse la aller dormir la pauvre.
Amélia se tourne lentement vers son époux qu'elle regarde avec toute la colère qu'elle ressentait à ce moment avant de passer à côté d'eux et de prendre les escaliers pour rejoindre son lit, mais avant d'atteindre la dernière marche elle se tourne vers le père de ses enfants :
Amélia - Tu dors sur le canapé.
Joshua - soupire doucement Am-
Amélia - Pas de discussion possible.
Joshua laisse une nouvelle fois un soupire s'échapper de sa bouche tout en passant ses mains sur sa tête puis les faisant glisser sur son visage en ayant oublié la présence de Tissem jusqu'à ce que celle-ci se décide à prendre la parole suite à la scène qui venait de se dérouler devant elle:
Tissem - Papa, rassures moi tu lui a dis quand même qu'on avait reprit contact avec Miliana...?
Joshua ne dit rien pendant quelques secondes avant de baisser légèrement la tête toujours dans un silence qui voulait pourtant tout dire.
Il finit par s'assoir sur le canapé rapidement suivit par sa fille qui s'installe à ses côté une main sur sa cuisse en guise de soutiens.
Tissem - Tu dois lui dire.
Joshua - la regardant Tu penses que je n'le sais pas ?
Tissem - Mais ça fait des mois qu'on l'a revu, comment t'as pu ne rien lui dire ? C'est là qu'elle risque de s'imaginer des choses.
Joshua - Je peux pas.
Tissem - Papa-
Joshua - Je peux pas faire ça sinon elle imaginera le pire. Tu connais ta mère non ? Cette histoire l'a tellement blessée qu'a la seconde où elle entend le prénom de ta mère biologique son visage se crispe et elle pince ses lèvres comme pour s'empêcher de l'insulter de tous les noms d'oiseaux.
Tissem regarde son père avec un sentiment de peine puis regarde le sol en disant :
Tissem - J'te jure que je comprend papa, mais vaut mieux qu'elle l'apprenne de ta bouche plutôt qu'elle ne croise malencontreusement le chemin de Miliana. T'imagines le sentiment qu'elle ressentirait ?
Joshua - ...Je veillerai à ce que ce jour n'arrive pas.
Tissem - Tu peux pas tout contrôler quand même.
Joshua - Je sais mais crois moi, j'aimerai pouvoir être honnête avec elle et ne rien lui cacher mais j'ai peur de sa réaction. Et je préfère que ça reste comme ça elle pourrait peter une crise et t'empêcher de voir ta maman.
Tissem - Mais nan elle ne ferait pas ça.
Joshua - Tu ne crois pas si bien dire...
Tissem ne répond pas et reste silencieuse puis se lève du canapé .
Tissem - Je t'apporter un plaid.
Joshua - sourit Merci ma fille.
Sans attendre plus longtemps, la jeune adolescente quitte la pièce pour chercher de quoi couvrir son père qui allait passer la nuit loin de sa femme à cause de cachoteries.
Pendant ce temps, bien évidement le cerveau de Joshua était entré en ébullition promettant une nuit pleine de questionnement, de remord et de remise en question sur sa vie, ses sentiments, sa situation familiale. Enfin bon disons que Joshua se retrouvait dans une posture peu confortable et aussi bien physiquement que mentalement.
Après 4 minutes de passés Tissem revient avec un long plaid marron qu'elle donne à son papa en réajustant le sien sur ses épaules.
Tissem - Tu veux que je dorme avec toi au salon ?
Joshua - Abuses pas Tissem quand même en s'allongeant sur le canapé C'est bon je gère.
Tissem - D'accord...bon je retourne au lit. Bonne nuit p'pa.
Joshua - Bonne nuit mon cœur.
Tissem éteint la lumière de la pièce mais la rallume la seconde d'après regardant son père.
Joshua - Qu'est ce qu'il y'a ?
Tissem - S'il te plaît papa, sois honnête avec maman, sinon tu la blesseras.
Avant même que Joshua ne puisse répondre, la jeune fille éteint la lumière cette fois ci pour de bon avant d'emprunter les escaliers et retourner se jeter sur son lit.
Et c'est avec la dernière phrase de sa benjamine que Joshua ferme les yeux le cœur lourd et la tête encombré.
☽☾
T A Y N A R A K A B U Y A
📍domicile
21h09.
Je ne pouvais pas y croire...mes yeux devaient certainement être entrain de me jouer des tours peut être également que le stresse du bébé me faisait voir tout et n'importe quoi.
Et pourtant il était bien là. Dressé sur ses deux jambes les mains dans les poches, un sourire en coin sur ses lèvres charnues et ce regard. Un regard loin d'être rassurant que je qualifierai même de frigorifiant.
Et soudainement ce sentiment que je pensais endormit en moi à tous jamais s'est éveillé, accélèrent considérablement les battements de mon cœur. La voix de Leslie se fait entendre à travers le téléphone sûrement inquiète par mon soudain silence.
Leslie - Tay' !? Allô, t'es encore là ?
— L-Leslie...
Leslie - Quoi ? Il se passe quelque chose ?
Je m'apprêtais à répondre quand soudainement je vois Daryl courir à vive allure jusqu'à l'arrière du bâtiment, à ce moment je ne comprenais absolument pas ce s'il cherchait à faire. Je me contentais de prier dans mon cœur pour que mon bébé et moi restions intacte.
Rapidement je me dirige vers la porte que je bloque en enclenchant le loquet.
Mes mains tremblaient et cela même si j'essayais de les en empêcher. Je recule lentement de la porte le regard rivé sur celle-ci attendent l'apparition de Daryl. Mais subitement je sens mon dos heurté quelque chose. Un torse pour être précise.
Les battements de mon cœur se sont considérablement accélérés et ma respiration devenait haletante témoignant de la peur grandissante que j'avais en moi. Ma main se pose instinctivement sur mon ventre rond et je ferme les yeux pour me canaliser et empêcher mes larmes de couler.
Daryl - Salut baby girl.
Mon sang se glace à l'instant même où ces mots parviennent à mes oreilles. Les questions logique qu'on pourrait se poser tel que « comment a-t-il pénétré dans la maison » ne me traversaient même pas l'esprit tant mon cerveau s'était mit sur « pause ».
Je n'ose même pas me tourner et garde ma position droite comme un piquet le regard toujours fixé droit devant moi.
Daryl - Ce n'est que moi Taynara, n'ai pas peur.
Lentement sa main s'approche de moi, il tente de la poser sur mon ventre mais je m'éloigne brusquement de lui prise de panique, hors de question qu'il est ne serait ce qu'un infime contact avec mon bébé, qu'il en soit le géniteur ou pas.
Daryl - Allons ma chérie, n'oublie pas qu'il s'agit de mon fils aussi.
— Qu- qu'est ce que tu fais ici ?
Daryl - Quelle question ? je suis venue te rendre visite.
— Tu sais très bien que tu n'es pas le bienvenu.
Daryl - petit rire Ah bon ?
Sentant le stress peu à peu se dissiper je décide de lui faire face, et c'est avec stupéfaction que je découvre qu'il n'a qu'un œil fonctionnel. En effet son œil droit était complètement grisâtre témoignant de l'aveuglement de celui-ci chose que je n'avais pas vue de loin. Le reste de son visage était resté intacte, ses lèvres roses et charnues, son nez légèrement épaté mais a l'arrête fine, ses fossettes et cette impressionnante pomme d'Adam.
Il était complètement vêtu de noir de la tête au pied, un blouson en cuir, un pantalon simple et un col roulé l'habillaient.
Daryl - Tu te décide enfin à me regarder.
— Tu dois sortir de chez moi.
Daryl - Je le ferai, mais d'abord je veux discuter un peu avec toi il regarde mon ventre et mon fils.
Instantanément j'enroule mon ventre de mes bras en le fusillant du regard pour camoufler le véritable sentiment d'inconfort et d'insécurité qui régnait en maître dans mon fort intérieur.
Daryl - Comment ça va depuis le temps ? Avec le fils de pute qui tente de prendre ma place ?
— J'espère que t'ose pas parler d'Athem.
Son regard s'assombrit et le mien se retrouve regorger de peur. J'ai beau tenter de me montrer impénétrable et forte je me retrouvais quand même en face de mon violeur, de la personne qui a bousillé ma vie et qui m'a rabaissé plus bas que Terre piétinant ma dignité.
Daryl - Tu l'aimes ?
— Je vais te demander de sortir je dis en ouvrant la porte de mon appartement
Daryl - Réponds a ma question de suite !
Le ton ferme qu'il a employé me fait sursauter mais je n'ouvre pas ma bouche pour autant.
Il faut croire que le bébé a sentit la pression que je ressentais puisqu'il a décidé de donner quelques coups me faisant me recroqueviller légèrement sous le regard de Daryl.
Daryl - Fais gaffe à mon gosse, assied toi.
Je pose un regard froid mais surtout dédaigneux sur sa personne avant de dire :
— T'es malade de penser qu'il s'agit de ton gosse.
Daryl - Tu peux me rappeler qui te l'a implanté ?
— Tu m'écœures.
Daryl - C'est pas mon problème il s'approche de moi tandis que je recule ce bébé c'est le mien, et tu es à moi. Alors t'aura beau fuire, te cacher, m'éviter j'en ai rien à foutre tu me reviens de droit j'ai été clair ?
— sèchement Jamais, sale crasseux que t'es. T'es pitoyable, pathétique , repoussant. Je ne t'ai jamais trouvé aussi laid si tu veux tout savoir.
Daryl - J'ai besoin de me répéter ? J'en ai rien à foutre ce qui compte c'est que tu restes avec moi.
— Je ne suis pas à toi ! J'hausse le ton
Daryl - Tu parles à qui ? Hm ? Tu veux que je te remémore le soir où tu hurlais dans mes oreilles pendant que je te la mettais profonde ?
Écœuré par ses propos et surtout prise d'angoisse à la simple énonciation de cette terrible soirée, mon cœur se sert et la peur se lit sur mon visage mais je garde la face.
Je ne pouvais pas me permettre de lui montrer mes peurs et l'ascendant qu'il avait sur moi. Impossible.
A ce moment là j'aurai juste voulu qu'Athem soit présent et me susurre ses mots rassurants.
— Comment tu peux parler de ça comme si c'était normal ?
Daryl - s'asseyant sur mon canapé Sers moi un verre d'eau s'te plaît j'ai soif.
Ahurit par son audace, je m'éloigne de la porte et me dirige vers le bar en face de lui pour m'y installer sans relever sa requête.
Daryl - Oh !? Je t'ai demandé quelque chose là.
— Ah je dois faire ? Rire ferme ta gueule tu me donnes mal au crâne.
Daryl - rire J'aime bien quand t'as ce caractère de tigresse, tu feras en sorte de le transmettre au gosse.
— Daryl c'est pas le tiens.
Daryl - M'énerve pas.
— Je cherche pas à t'énerver mais c'est un fait j'en ai rien à foutre que ce soit ton sang qui coule dans ses veines tu ne seras jamais son père.
Sans crier garde, Daryl se lève puis marche jusqu'à arriver juste en face de moi. Subitement je sens sa main caresser mon ventre, pétrifiée je n'ose pas la décaler de peur qu'il ne lève la main sur moi. Sa bouche s'approche de mon oreille et un haut le cœur me prend subitement.
Daryl - Tu vois ce qu'il y'a dans ton ventre, je te l'ai implanté mais je peux aussi très bien te le retirer si tu continues à dire ce genre de chose. Il s'écarte légèrement pour plonger son regard dans le mien Ne joue pas avec moi.
Il augmente enfin la distance entre nous puis se dirige vers la porte de mon appartement tandis que mon regard le suit pour m'assurer qu'il quitte bel et bien mon domicile.
Il se retourne une dernière fois vers moi la main sur la porte :
Daryl - A très bientôt ma chérie.
Gros crasseux.
Sans plus attendre je me précipite vers la porte d'entrée que je ferme à double tour et dont j'enclenche à nouveau le loquet.
Je m'empresse d'aller récupérer mon téléphone puis appuie sur « Tydian🫀 ».
Le téléphone sonne et il finit par décrocher dans un bâillement.
Tydian - Allo ?
— Tydian !!
Tydian - je l'entend se redresser Quoi !? Y'a un problème ? C'est le bébé ?!
— Nan...c'est autre chose.
Tydian - Dis moi.
— Daryl est venu chez moi.
Tydian - HEIN !?
J'éloigne mon téléphone de mon oreille a l'entente de son crie.
— Tyd-
Tydian - T'ES OÙ !!? J'arrive de suite bouge pas !
— C'est bon il est partit t'en fais pas.
Tydian - Mais t'as serré toi j'suis là dans 3 minutes même pas.
Le connaissant il allait pas m'écouter, Daryl est le sujet sensible et des qu'il entend son prénom il est capable de retourner le monde entier sous la colère, et n'ayant pas envie d'en être une victime collatérale je décide de ne pas le contredire.
— Fais gaffe sur la route Tydian s'te plaît.
Tydian - A tout de suite Tay'.
Il raccroche soudainement sûrement parce qu'il s'apprêtait à monter en voiture.
Je pose le téléphone sur la table et me met à soupirer très fort en posant la main sur mon ventre.
— Je te protègerai coûte que coûte mon bébé.
☽☾
A T H E M B O U H A Ï
📍Domicile des Bouhaï
21h36.
Assis au mini bar de la grande cuisine familiale, je fais défiler les nombreuses photos présentent dans ma pellicule en souriant. Tous les souvenirs depuis mes 13-14 ans y sont conservés et me remémorer ces bons moments me fait toujours extrêmement chaud au cœur même si cela signifie se remémorer également les moments où Ismaël était là.
Mais peu à peu j'ai l'impression que je passais un cap. Ouais un gros cap. J'arrivais à penser à lui sans ressentir de colère, de honte ou de regrets. Je préférais me focaliser sur son sourire, sa bonne humeur, ses bons conseils, sa vivacité, son intelligence et tous ce qu'il nous a apportés à tous de son vivant. Je trouve ça beaucoup moins épuisant.
Mon père passe derrière moi pour se diriger vers le frigo mais je sens sa présence juste derrière moi signifiant qu'il s'est arrêté dans sa démarche.
Papa - Tu regardes des photos de ton frère ?
— Ouais...tu veux regarder avec moi ?
Papa - Allons-y.
Il s'assoit sur le tabouret en bois à ma droite puis se met à regarder les photos défilés avec moi. Pendant une quinzaine de minutes on riait en voyant certaines photos, je lui expliquait le contexte derrière d'autres... on passait un bon moment. Au bout d'un certain temps, mon doigt s'arrête sur une photo de Taynara et moi même.
NA : ne prenez en considération que la pose par leurs visage.
Papa - Epepep !
— Quoi ? Je demande en continuant de défiler les photos
Papa - Passe ton tel deux minute.
— Non.
Papa - Comment ça non ? T'es un ouf toi, t'es mon fils j'te rappel donc dépêche toi.
— Mais toi j'suis ton fils que quand ça t'arrange.
Papa - N'importe quoi, bon allez fais moi voir qu'est ce que t'as à caché de toutes manières ?
— Mais attend c'est à toi ou c'est à moi ? J'ai pas envie gros !
Papa - C'était ta pote Taynara sur la photo ?
Je ne répond pas et continue de défiler les photos. Si y'a bien une chose que j'aime pas c'est parler de mes sentiments, rien que dire que j'aime cette fille devant les gens ça me gêne d'une façons, je déteste ça et je sais pertinemment qu'avec ce qu'il vient de voir mon père ne va pas lâcher la grappe et va me vanner pendant x temps par rapport à mon côté amoureux.
Papa - Enfin ça n'a plus trop l'air d'être ton amie il dit en rigolant fort
— J'sais pas pourquoi tu rigoles déjà.
Papa - Athem tu sais...mon fils il prend un air sérieux je connais tout ça. Et certes j'ai passé autant de temps avec toi que j'aurais voulu mais je sais que tu tiens beaucoup de chose de moi, tu es d'ailleurs l'un de mes enfants qui me ressemble le plus.
Je l'écoute attentivement tandis qu'il reprend place sur le tabouret d'où il s'était levé pendant qu'il riait.
Papa - De ce fait je comprend ton comportement. Mais saches mon fils, que je ne suis pas dupe. Cette photo là il pointe mon téléphone que je cache sous mon bras la seconde d'après montre que ce qu'il se passe entre vous...c'est réel. C'est fort, c'est vibrant, c'est poign-
— Ok, ok j'ai compris on peut passer à autre chose maintenant ?
Papa - Nan, SOUHALIAAA !?? SOUSOUUU !?
— Wouaaaaah je m'exclame en levant les yeux au ciel
Maman - se l'étage OUIII !!??
Papa - Viens mon amour ! Viens !
— Mais c'est quoi ton soucis ?
Papa - Y'a pas de soucis Athem, juste tu vas te confier à tes parents pour une fois. Ça me fait plaisir d'avoir enfin cette conversation sérieuse que j'attendais avec toi.
Je ne dis rien et aperçois ma mère traverser le salon pour nous rejoindre au niveau du mini bar ses locks noir attachés au dessus de sa tête.
Maman - Qu'est ce qu'il se passe les garçons ?
Papa - Ma chérie je crois que notre fils est amoureux.
— Tship.
Maman - Haaaannn !! Quelle bonne nouvelle !! Elle s'exclame en collant ma tête contre sa poitrine
— Maman, tu m'étouffes !
Papa - N'est ce pas merveilleux ? Alors je me suis dis Sousou qu'il faut qu'on lui parle un peu de tout ça tu vois ?
— Mais- je me détache de l'emprise de ma mère J'ai dis que j'étais amoureux moi ?
Papa - J'ai au moins 20 ans de plus que toi petit me prend pas pour un imbécile. On me la fait pas à moi.
Maman - a mon père Comment tu sais d'abord ?
— Ton mec il a juste vue une photo il s'enflamme.
Papa - petite tape sur la tête Arrête de dire « ton mec » espèce de grand fou. A ma mère j'ai vu une photo dans son smartphone. Tu connais ton fils il fait pas des photos avec n'importe qui.
— Mais c'est mon amie tu veux quoi ?
Papa - Jure maintenant tu la kiff pas ? Je te met au défie fils.
Maman - C'est Taynara ? Si c'est elle ça ne fait aucun doute qu'il est amoureux.
— Oui c'est elle.
Papa - Donc t'admet que t'es amoureux d'elle ?
Je ne dis rien et les regarde tour à tour tandis qu'un sourire s'immisce sur leur lèvres respectives, les yeux brillants.
Papa - Hein ? Répond !
— ...
Maman - C'est bon il est amoureux à mon père T'as fais la même tête quand je t'ai posé la question à toi quand on était plus jeune tu t'en souviens ?
Papa - J'ai fais cette tête ?
Maman - Je te promet Nahil t'étais pareil. T'osais pas le dire. Me prenant dans ses bras mon bébé a trop grandiiiis !
— Mamaaaan !
Papa - Tu nous la présente officiellement entant que ta copine quand ?
Maman - De toute façons on la connaît déjà ici !
Papa - Oui mais pas entant que sa futur femme.
— On est même pas fiancé tu parles de futur femme.
Papa - Quoi tu comptes pas la marier ?
— Mais si m-
Je n'ai même pas le temps de terminer ma phrase que mes parents sautent de joie en se prenant dans les bras me laissant sur le carreau, ébahit par leur comportement immature.
— Vous êtes grave la vérité.
Maman - Je suis tellement contente c'est la fille rêvée pour toi mon fils ! Elle est belle, intelligente, souriante, chrétienne, polie, bien élevée ! Elle a tout pour elle cette perle !
J'esquisse un petit sourire tandis que mon père m'attrape par les épaule puis prend un nouvel air sérieux :
Papa - Après ce moment d'euphorie faut en discuter un peu maintenant.
— Tu veux discuter de quoi ? Je l'aime et c'est tout.
Maman - Mais faut qu'elle vienne manger à la maison quand même.
— Quand elle aura accouché.
Papa - TU L'AS MISE EN CLOQUE !!?
Maman - Nahil crie pas.
— C'est un peu compliqué mais on vous en parlera tous les deux.
Papa - Ça veut dire quoi ? Tu l'as engrossée ou pas ?
Maman - Laisse, il a dit qu'il nous en parlera en temps voulu. Athem tu sais quand même que j'aime pas les choses comme ça fallait quand même nous dire ça on aurait aidé dans la grossesse tout ça.
— T'inquiète maman. Bon du coup vous me foutez la paix ?
Maman - Nan chérie raconte nous un peu qu'est ce que ta ressentis et tout je souffle allez !
Papa - Ouais parle un peu à papa et maman.
— Ça me gêne.
Papa - Abuse pas on t'a conçut tu peux bien nous parler quand même.
— Papa ai honte un peu. Bref j'ai pas envie de vous en parler vous saurez tout le jour du mariage sur ce bonne nuit.
Maman - Nan pas bonne nuit nous on veut te conseiller chéri.
— Mais quel conseils encore ?
Papa - Tu sais l'amour ça s'entretient.
Ma mère hoche la tête tandis que moi je pose la mienne dans la paume de ma main le coude sur la table.
Papa - Sois romantique avec elle parce que toi on te connaît. Tu fais beaucoup le pudique mais une femme faut la rassurer, faut lui répéter tous les jours qu'on l'aime à ma mère je t'aime.
Maman - souriant bêtement Moi aussi mon coeur.
— Eeehhh vas-y vous j'me casse. Beurk a deux doigt de vomir je mens même pas.
Maman - rire
Papa - Mais c'est comme ça mon fils.
— Ouais, ouais bah moi c'est pas comme ça, je lui ai dis une fois c'est suffisant et puis quoi encore ? Je lui écris un poème et j'le lui chante avec un ukulele ? Mais vous êtes pas dans le monde réel vous ma parole.
Maman - s'esclaffe de rire Il est vraiment pas romantique ce gosse, tu vas faire fuir ma belle fille !
Papa - J'te jure. Après c'est toi qui vois hein.
— Bon allez bonne nuit les gars je vous aime.
Papa - Pareil le sang.
— rire Carrément je dis plus rien !
Maman - Moi aussi mon grand bonhomme.
Ma mère et ses surnoms tel Marie Charlotte qui s'adresse à son fils Charles elle s'arrête pas.
Enfin bref je me dirige vers la porte d'entrée puis sors de cette grande maison pour rejoindre mon appartement tout souriant.
En montant dans ma voiture je reçois un appel téléphonique que je décroche sans regarder le prénom.
— Ouais Allô ?
? - Viens chez Taynara de suite le reuf.
Il ne m'en a pas fallut plus pour reconnaître la voix de mon beau frère Tydian.
— Y'a quoi ?
Tydian - Il est préférable que tu viennes et qu'on en parle ici.
— Tu fais reup de ouf Tydian, même pas de bonjour rien...c'est le bébé ? Mon cœur s'accélère Dis moi qu'ils vont bien.
Tydian - Tous va bien pour eux mais faut que tu viennes le plus vite possible.
— Ok, Ok dans 10 minutes même pas j'suis là.
Tydian - Azy a tout de suite.
— Ouais.
Je raccroche et sans plus tarder enclenche la ceinture de sécurité et démarre à pleine vitesse pour arriver au plus vite chez Taynara. Je vais pas vous mentir durant tous le trajet mon cœur battait à vive allure. J'avais trop peur de ce que je verrai une fois arrivé. La façon dont Tydian m'a appelé témoignait de la gravité de la situation. J'avais donc tout naturellement peur.
A peine 7 minutes plus tard je descend à vive allure de ma voiture sans oublier de la bloquer puis saute les marches deux par deux du bâtiment pour arriver à l'étage de Taynara.
Une fois devant la porte je toque très fort sur celle-ci et elle s'ouvre donnant sur Tydian.
— Où est Taynara ?
Tydian - Juste là.
Il se décale et mes yeux se posent enfin sur la femme que j'aime. Soulagé de la voir complètement intacte, je me précipite vers elle et dépose un bisous sur son front.
— Ça va ? T'as rien ? T'as pas mal au ventre ? T'es pas fatigué ? Pourquoi Tydian m'a appelé en vif comme ça ?
Taynara - caressant ma main Doucement Athem. Respire regarde j'ai rien.
Je l'observe quelques secondes puis me reprend en main et m'assois à côté d'elle sur ce canapé.
— Putain touche mon cœur je lui demande en attrapant sa main et le posant sur celui-ci j'ai eu peur sa race.
Taynara - Me fait pas un malaise ici s'te plait. On dirait il va sortir de ta cage thoracique. rire
Tydian - C'est bien mignon tout ça mais l'heure est grave.
— Il se passe quoi ?
Taynara - Euh...enfaite...euh-
Tydian - Daryl est venu ici avant que je vienne.
A l'entente de son prénom, mes sourcils se froncent mes poings se serrent et ma mâchoire se contracte. Il n'en fallait pas plus pour me monter les nerfs très clairement. Comment a t il pu oser mettre ne serait ce qu'un orteil ici ? Avec quel audace ? Mais surtout comment avait il obtenu la position de Taynara ? L'avait il suivit ? Tout ça est très mauvais signe et me rappel qu'elle est en danger.
— rire nerveux Je vais lui niquer sa grande race sur le champ, s'il t'a touché un cheveu-
Taynara - Il m'a rien fait t'inquiète pas.
— Je vais lui briser ses os un par un et m'assurer que le craquement de ceux ci lui procurent un traumatisme sans précédent.
Tydian - J'aimerai lui faire la même chose mais d'abord faut s'assurer que la protection de Taynara sois optimal.
— Tu vas venir avec moi.
Taynara - Mais j-
— Ah parce que t'essaie de discuter en plus ? Tu viens avec moi un point c'est tout.
Taynara lance un regard à son frère qui hausse des épaules l'air de dire « je m'interpose pas ».
Taynara - Ok.
Je frotte mes yeux et enfoui ma tête dans mes mains en soufflant.
Tydian - Je vois ton inquiétude Athem, je le suis aussi mais t'inquiète on va la protéger coûte que coûte et ce fils de pute ne posera plus jamais ses sale mains de batard sur elle.
— S'il faut que je donne ma vie, j'le ferai.
Taynara - Arrêtes de dire ça elle me regarde avec les yeux brillants
— J'ai pas dis que j'allais mourir mais s'il faut passer par là pour te protéger la tête de ma mère je le fais c'est bon ?
Taynara - elle pose sa tête sur mon épaule Ça va pas arriver. Elle regarde Tydian Tu le laissera pas faire hein ?
Tydian - C'est moi qui donnerai ma vie.
Taynara - Les garçons vous allez me faire pleurer... je veux pas imaginer ça. Il pourrait pas vous tuer il oserait pas !
— Ce mec est instable Taynara, t'as vue ce qu'il t'a fait ? Et en plus il traduit ça par...de l'amour une envie de vomir me prend rien que d'y penser c'est un fou et au sens propre du terme.
Tydian - Il faut prendre aucun risque, j'allais te proposer de revenir à la maison chez les parents mais Athem semble avoir à cœur de t'avoir sous ses yeux donc t'ira chez lui. Et surtout Taynara tu ne restes pas seul, tu nous appelle toutes les heures ou tes copines, t-
Taynara - Ok, j'ai compris vous en faite pas.
— Putain ça me saoule il peut pas nous laisser tranquille ce chien !? C'est vraiment une plaie.
Taynara me caresse le bras comme pour me calmer tandis que Tydian attrape l'arrête de son nez témoignant d'une fatigue mental.
Tydian - Bon les gars je vais vous laisser, Taynara retiens bien ce que j'ai dis je supporterai pas qu'il t'arrive encore un truc, Athem prend bien soin d'elle prouve moi que tu mérite d'être mon beau frère.
— C'est comme si c'était fait le reuf.
Taynara - Je te raccompagne à la sortie.
Taynara accompagné de son gros ventre se lève et raccompagne son frère tandis que je m'affale complètement sur le canapé la tête dans mes pensée.
Cette situation me prend la tête, j'aurai aimé pouvoir profiter avec elle comme tous couple lambdas, ne pas me faire un sang d'encre à chaque fois qu'elle est loin de moi, ne pas avoir à surveiller un malade mental errant complètement obsédé par ma copine. Mais nan il fallait que je me retrouve dans ce genre de situation. Elle a de la chance que je l'aime un minimum parce que vraiment y'a pas grand monde qui supporterait la présence d'un ex toxique.
Lorsque Taynara retourne vers moi elle sourit en s'asseyant à mes côtés.
— J'sais pas pourquoi tu souries.
Taynara - On va pas laisser cet idiot nous saper le moral !
— C'est trop tard.
Taynara - Roooh Athem. Tu veux que je te fasse un bon petit plat ?
— T'es une ouf toi, oses bouger avec ton large ventre tu vas voir.
Taynara - Mais je peux encore bouger n'exagère pas.
— J'en ai rien a foutre de c'que tu m'racontes. Je me lève J'vais commander. Commence à ranger tes affaires demain on taille.
Taynara - T'es sûre ? Tu vas nous prendre moi et le bébé ?
— Nan je vais t'ouvrir ton bide et le bébé va rester ici, poses pas des questions bêtes s'te plaît je lève les yeux au ciel
Taynara - Wow, y'en a un qu'est de mauvaise humeur. elle dit en se dirigeant vers sa chambre
— Mais j'ai appris que ton ex est à nouveau dans les parages tu crois quoi ? Que je vais sauter au plafond ?
Taynara - depuis la chambre Je sais Athem, je sais.
Je souffle puis compose le numéro d'une pizzeria à proximité.
Pendant que je fais ma commande je vois Taynara faire des allers retours dans toute les pièces de la maison pour ranger ses affaires.
Elle était vêtue d'un legging beige et d'un haut assortie qui faisait parfaitement ressortir son ventre bien arrondit.
Un léger sourire se loge sur mes lèvres tandis que l'interlocuteur énumère ma commande.
Cette grossesse lui va a merveille, je ne cesse de le répéter mais c'est la pure vérité. Qu'importe les conditions dans lesquelles il a été conçu, il sera magnifique parce que je vais l'élever comme un prince et m'occuper de sa mère comme ma reine. J'ose espérer qu'il n'aura pas un brin de ressemblance avec son géniteur le fils de putain.
Une fois la commande de passé, je pose le téléphone sur la table et par aider Taynara dans son rangement.
Arrivée dans sa chambre elle me lance un regard mais ne dis rien continuant ce qu'elle faisait.
Je prend quelques vêtements dans son armoire et les dépose dans l'une des deux grosses valises.
Taynara - Merci.
— Me remercie pas c'est normal.
Elle m'adresse un sourire. Je la regarde de temps à autre tout en rangeant ses vêtements jusqu'à ce qu'elle le remarque.
Taynara - rire Arrêtes de me regarder comme ça.
— J'fais c'que j'veux.
Taynara - Nan mais sérieux pourquoi tu me regardes ?
— Tu parles trop.
Taynara - Tship.
— rire Me Tship pas t'es une ouf toi.
Taynara - Je fais c'que j'veux moi aussi.
J'esquisse un faible sourire tandis que mon regard se pose sur son ventre que je caresse la seconde d'après. Taynara arrête tout mouvement un peu surprise.
— J'ai hâte que tu l'expulse de ton orifice.
Taynara - Ça aurait pu être mignon sérieusement. rire
— J'suis sérieux j'ai hâte de le prendre dans mes bras et de m'en occuper. J'suis plutôt jeune pour être papa je trouve mais avec toi je m'en fou. Je vais endosser ce rôle à la perfection.
Taynara - elle caresse ma joue J'en suis certaine.
— Taynara...j'ai un peu peur pour toi.
Elle hausse des sourcils ne comprenant pas où je veux en venir.
Taynara - Mais pourquoi ?
Je pose un des t-shirt dans le grand sac puis m'assois sur son lit en face d'elle le menton relevé vers son visage lumineux.
— Ce Daryl...il est mentalement instable. Dieu seul sait ce qu'il serait capable de te faire.
Taynara - Tu sais il était devant moi y'a quelques heures, s'il avait voulu me faire quelque chose, il l'aurait déjà fais.
— Mais peut être qu'il prépare quelque chose qu'on imagine même pas.
Taynara - Ne pense pas à ça ok ? Je suis là en face de toi, je vais bien et c'est tout. J'ai foi en Dieu il nous préservera le bébé et moi sains et sauf.
— ... J'espère. Je soupire
Taynara - elle attrape mon visage entre ses mains Allez, détend toi mon bébé.
— J'arrive pas. Rien que d'imaginer sa gueule bien moche la j'ai envie de commettre un homicide volontaire.
Taynara - Donne tes mains.
Je m'exécute sans broncher et comme ce à quoi je m'attendais, elle effectue une courte prière puis me lâche les mains.
Taynara - Ne te prend plus la tête avec ça tant qu'il ne refait pas surface ok ? Je vais habiter avec toi maintenant t'aura un œil sur moi 24 heure sur 24 ça devrait te rassurer nan ?
— J'aurai les deux yeux sur toi 24 heures sur 24.
Elle émet un petit rire puis s'assoit sur moi les bras entourant mon cou et les jambes sur le côté gauche tandis que je pose mon bras sur celles-ci. Je sens ses ongles caresser ma nuque frénétiquement allant du bas vers le haut.
Ça fait un bien fou je vous conseil.
— Tay' ?
Taynara - Hm ?
— Qu'est ce qu'il t'a dit quand il est venu ?
Taynara - Ça n'a pas d'importance.
Automatiquement mes sourcils se froncent face à son refus de coopérer.
— Nan Taynara joue pas à ça tu sais très bien que j'aime pas.
Taynara - Qu'est ce que ça va changer sérieusement ? Tu veux pas te détendre un peu au lieu de parler de ce poison ?
— Dis moi d'abord et on se détendra autant que tu voudra t'as ma parole.
Taynara - soupire Il m'a dit que je lui appartiens, que le bébé que je porte est le sien et qu'il peut tout aussi me le retirer... enfin bref plein de truc de ce genre.
Je souffle très fort tentant de me canaliser, j'avais pas envie de laisser la colère prendre le dessus une fois de plus. Cet homme je vais le briser à main nu et m'assurer qu'il n'en reste plus une trace. Il est venue menacer ma famille quand j'avais le dos tourner, qu'il ne s'inquiète pas il va le regretter.
Je sens toujours les doigts de Taynara me caresser la nuque comme pour m'intimer de garder mon calme.
Taynara - Il ne m'a pas touché.
— J'en ai rien à foutre il t'a quand même menacé je la regarde toi et le bébé.
Elle ne dit rien mais continue ses gestes doux.
— J'ai envie de tout casser mais je me contiens. Il- souffle fort il mérite que je le foute six pieds sous terre Taynara.
Taynara - Tu vas absolument pas finir en prison pour cette sous merde. Je veux un père pour mon bébé et ce sera toi.
— Je serai toujours là je t'ai dis, mais ce mec me fait réellement monter en pression, a tel point que j'ai l'impression que mon cerveau fume. Qu'est ce qui t'a prit de sortir avec un décérébré pareil ?
Taynara - ... bah... il était tellement différent lors de notre première rencontre je l'aurai jamais soupçonné de v- fin tu sais.
— Ouais je sais pardon, c'est pas de ta faute mais j'ai le mort, vraiment j'aimerai l'avoir en face de moi pour lui exploser le crâne contre le mur à répétition et voir son sang gicler sur la surface entière de béton pendant qu'il hurlerai ses morts.
Taynara - Stop, tu me fais légèrement peur.
— rire C'est pour te protéger que je ferai ça.
Taynara - Mais quand même la manière dont tu le dis te fais passer pour un vrai sociopathe.
— Ok si tu le dis rire la dernière chose dont j'ai envie c'est de te faire peur.
Taynara - J'suis contente que tu sois là quand même j'me sens plus rassurée.
— Taynara...si tu savais combien je t'aime.
Taynara - sourit Bah j'aimerai bien savoir tiens. Combien tu m'aimes ?
— Hm...je fais mine de réfléchir Je t'aime au point de pouvoir arracher mon cœur et te le donner si le tiens venait à cesser de fonctionner.
Taynara - Oooow rigole t'as pas l'impression d'exagérer ?
— Jamais j'suis sérieux. Si ton cœur cesse de battre le mien aussi, parce qu'ils battent à l'unisson.
Taynara se met à exploser de rire face à moi me laissant sur le carreau.
— C'est quoi ton problème ? J'suis en pleine déclaration et toi t'es à deux doigts de te rouler par terre.
Taynara - Mais s'il te plaît c'est hilarant de te voir te comporter comme un canard comme ça. Elle rigole encore
— Descend de mes genoux. Je t'ouvre mon cœur et tu te fou de ma gueule mais alors toi...
Taynara - Je rigole avec toi ohlala ! C'est trop mignon ce que tu me dis bien évidemment. Ça m'excite carrément.
— je tape sur sa cuisse en riant Arrêtes !
Taynara - essuyant ses larmes de rire aïe aïe aïe je meure de rire.
— Et toi du coup combien tu m'aimes ?
Taynara - Moi ? J'hoche la tête Je dirai...au point de prendre une balle pour toi.
— Ouais mais non t'as pas intérêt à le faire.
Taynara - Si la situation se présentait je le ferait.
— Non je le supporterait pas.
Taynara - De toute façons c'est pas comme si ça allait arriver, détend toi aussi.
— Ouais. Enfin bref descend de mes jambes quand même t'es pas toute légère avec ton bidon de 4 mètres.
Taynara - Tship elle descend et la porte sonne au même moment les pizza sont arrivés !
Je la regarde partir limite en courant vers la porte un sourire béat sur mes lèvres.
Rien que pour voir cet air d'enfant tous les jours, je la protègerait comme si ma vie en dépendait elle mérite de rester heureuse toute sa vie et je compte bien contribuer à son bonheur. L'autre chien de la casse n'a qu'à bien se tenir. Il n'aura pas l'occasion de lui refaire du mal une seconde fois. Ça jamais.
☽☾
D E R Y A Y I L M A Z
📍domicile de Daryl
22h43.
— Daryl !?
D'un pas qui se voulait hésitant, je pénètre dans son appartement avec espoir de le retrouver. Depuis plusieurs semaines il ne communiquait avec moi qu'à travers des lettres et des appelles masqués m'inquiétant toujours plus.
Daryl a beau avoir des problèmes vis à vis de son comportement je ne peut me résigner à l'abandonner et faire comme si de rien était, j'ai besoin de savoir qu'il va bien, qu'il ne fait pas à nouveau quelque chose qui ferait souffrir quelqu'un parce que je ne le supporterai pas. Il en est hors de question. Quoi qu'il en coûte je dois rester à ses côtés pour lui rendre la pareille.
Je pousse la grosse porte qui donne sur une grande salle avec plusieurs ordinateurs, un tableau avec des photos, des cartes, des punaises, des fils de laine rouge comme s'il s'agissait d'une énigme.
Je m'en approche intriguée par cette trouvaille et découvre avec effroi qu'il s'agit d'une photo de Taynara, Ayla, Athem, Tydian, Moussa, Hassan, Leslie et Alayna. Toutes des photo prises de loin et de façons dissimuler car aucune de ces personnes ne regardait l'objectif.
Nageant dans l'incompréhension totale, je continue d'observer ce tableau et sous la photo d'Ayla je vois un post-it jaune sur lequel il était inscrit :
Je reste figé face au post it essayant de comprendre ce que cela signifiait. Comment ça échoué ? Qu'est ce qui a échoué et surtout de quel plan est ce qu'il s'agit ?
En regardant les autre photo le même post it était présent sous chacune d'entre elles mais avec pour seule annotation : Plan 1 et a côté - x jour.
En effet a chaque fois un nombre de jour était attribué sous chaque photo avec ce petit monsieur devant comme s'il s'agissait d'un décompte. Mais un décompte pour quoi ?
Trop de questions se posaient dans ma tête.
En avançant au fur et à mesure du tableau je vois sous la photo de Leslie le même décompte que sous les autres mais le sien était beaucoup plus avancé, en effet il affichait :
— moins 3 jours ? Je dis tout haut c'est quoi ce bordel putain ?
Je finis par détaché mon regard de ce tableau pour avancer vers les ordinateurs. Je me place devant le seul allumé et tombe sur une suite numérique codé et chiffré totalement incompréhensible pour moi.
Si Daryl était un as du décryptage et de l'informatique je l'aurai su alors j'étais bien étonné de ce genre de chose dans son appartement.
Voir tout ça m'a confirmé une chose, je dois absolument découvrir ce que Daryl tente de faire, toutes mes trouvailles ne peuvent être anodine il y'a forcément un plan qui se dresse et bien que je ne sois pas dans le crâne de Daryl, je sais qu'il prépare quelque chose qui ne risque pas de me plaire ni à moi ni aux personnes présentent sur ce tableau.
On aurait dit que je me trouvais dans le repère d'un homme vicelard aux plans complètement tordus.
Je finis par me diriger vers le bureau présent au fond de la salle sur lequel un bordel pas possible régnait en maître.
Il y'avait plusieurs livres, des piles de papiers un autre ordinateurs, des stylos enfin un bureau basique. En essayant de soulever la pile de papier, j'en fais tomber un parmi les autres qui était légèrement plié.
Je me baisse alors pour le ramasser et l'ouvre sans pour autant m'attendre à grand chose.
Mais une fois que je l'ouvre j'ai l'impression que mon cœur va louper un battement.
Ça n'était pas une impression, tous ce que je disais n'était pas exagérer, ses réactions, son regard, son obsession... Daryl a vraiment un problème et celui ci est écrit noir sur blanc...
Daryl est atteint de...
— Trouble dissociatif de l'identité.
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K.
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