Chapitre 15
Le noir disparaît doucement, laissant place au blanc. Je cligne des yeux, aveuglée par cette lumière. J'entends quelqu'un faire du bruit sur ma droite, ce qui me fait mal aux oreilles. Je mets mes mains sur les oreilles. J'attends quelques minutes avant de les enlever. Je n'entends plus rien et je ne suis plus aveuglée par la lumière blanche. Je me redresse et ma tête tourne. Je ferme les yeux et les réouvre quelques minutes plus tard. Une Commandante est assise sur le tabouret, à ma gauche.
- Bonjour, la phase trois est terminée.
- Combien de temps a-t-elle duré ?
- Le temps maximal. Elle a duré un mois.
Un mois que je suis allongée. Un mois que je suis dans le noir. Un mois que les Commandants ont observé mon cerveau. J'en déduis qu'ils n'ont rien trouvé. La Commandante m'a dit que la durée de la phase trois dépendait de ce qu'ils trouvaient. Vont-ils me garder plus longtemps ? Voulant des réponses, peut-être qu'ils vont me faire passer une phase quatre, qu'ils vont me garder.
- Nous n'avons rien trouvé. Nous avons fouillé, mais rien. Votre cerveau est comme bloqué, verrouillé.
Est-ce une bonne chose qu'ils n'aient rien trouvé ? Est-ce bien que mon cerveau soit verrouillé ? Elle m'enlève les capteurs et me dit que je peux me rhabiller. Ensuite, elle me ramène dans ma chambre.
- Maintenant que nous avons fini de faire ce que nous voulions, nous allons décider de votre sanction. Vous connaitrez notre décision dans la soirée, dit-elle avant de sortir de la chambre.
J'espère qu'ils ne vont pas choisir de me tuer, même si je pense qu'il n'y a que cette sanction possible. Dans le doute, il ne faut pas que je reste ici. Il faut que je parte et ce, avant ce soir. Je vais m'asseoir sur mon lit et réfléchis à la façon dont je vais pouvoir m'échapper. Impossible de sortir du Centre par la porte d'entrée car il y a des Commandants. Et ils travaillent le soir aussi, car quand nous sommes arrivés au Centre, c'était la nuit. Il faudrait qu'il y ait une deuxième sortie. Seulement, quand mon père et moi avons fait le tour du Centre, je n'ai pas repéré d'autres sorties. Il faut donc que je fasse quitter les Commandants de leur poste pour avoir le champ libre. Le problème, comment les distraire ? Je ne vais pas aller les voir et leur dire qu'on les demande autre part. Si je sors de la chambre et que les Commandants ne me voient pas, ils vont peut-être me chercher, mais ils ne vont pas appeler tous les Commandants du Centre. Je souffle et m'allonge. Si seulement mon père était encore là, il m'aurait aidé. Mon père, la salle des caméras... La salle des caméras ! Si j'arrive à entrer dans cette salle, je pourrais peut-être trouver quelque chose. J'attends le midi, puis sors de la chambre et monte à l'étage où se trouve la salle des caméras. J'essaie tous les codes possibles, mais rien n'y fait. C'est la pause midi, le deuxième Commandant dont m'avait parlé mon père doit descendre manger, sauf s'il est déjà descendu. Je vais me mettre derrière la rambarde, à l'opposé de la porte et j'attends. Alors que j'allais abandonner, je vois le Commandant sortir et monter dans l'ascenseur. Dès que les portes de celui-ci se ferment, je me précipite dans la salle des caméras, avant que la porte de la salle ne se ferme. Je passe juste avant que les portes se ferment. Je vais m'installer dans un fauteuil et regardent les écrans.
- Maintenant, il ne reste plus qu'à trouver quelque chose pour pouvoir m'échapper, dis-je à voix haute.
Je reste dans la salle, à réfléchir pendant cinq minutes, avant de sortir. Je pense avoir trouvé. J'ai deux options. La première, je fais croire aux Commandants que je connais quelqu'un qui ressent des sentiments, la deuxième, je leur dit que les Commandant de l'entrée sont venus me voir et mon dit qu'ils ressentaient des choses. J'entre dans ma chambre et refléchis à mon choix, jusqu'à ce qu'un Commandant entre dans ma chambre.
- Nous avons pris notre décision, annonce-t-il.
- Je vais être sanctionnée alors que d'autres personnes sont comme moi, je murmure, mais assez fort pour que le Commandant m'entende.
- Qu'avez-vous dit ?
- Rien, j'ai dû penser à voix haute.
- Des gens comme vous sont dans les Provinces ?
- Oui, mais vous n'étiez pas censé le savoir.
- Qui sont-ils ?
- Je ne connais pas leurs noms, mais je peux vous les montrer...
Il sort rapidement de la chambre. J'espère que mon plan va fonctionner. Je m'allonge sur mon lit et ferme les yeux. Je finis par m'endormir. Je suis réveillée par quelqu'un qui entre dans ma chambre.
- Levez-vous mademoiselle.
J'ouvre les yeux et me lève.
- Venez avec nous.
Nous sortons de la chambre et montons dans l'ascenseur. Le Commandant appuie sur le bouton menant au rez-de-chaussée. Nous sortons de l'ascenseur et du Centre. Mon plan a fonctionné, je vais pouvoir m'échapper. Les Commandants veulent tellement tout contrôler qu'ils croient tout ce qu'on leur dit à propos des sentiments. Nous montons dans l'avion, le même qui m'a emmené ici. L'avion décolle et je regarde par le hublot. Nous passons la Frontière.
- Dans quelle Province se trouvent les personnes malades ?
- Dans ma Province, Georgia.
Il demande aux pilotes de se poser dans la province de Georgia. L'avion se pose et nous sortons de celui-ci. Le Commandants me demande de me montrer où les personnes habitent. Je lui donne une fausse adresse.
- Je préfère que vous restiez ici, me dit-il. Montez dans l'avion.
Je fais ce qu'il me dit, en perdant mon optimisme. Les portes de l'avion se ferment et le Commandants s'en va là où je lui ai dit d'aller. Je ne vais pas arriver à m'échapper. Je me lève de mon siège et vais voir les pilotes.
- J'ai laissé tombé par terre la feuille que m'avait donné votre collègue, puis-je aller la chercher ?
- Non, interdiction de sortir.
- Je fais vite. Je sors et la récupère. Laissez-moi cinq secondes.
- Faîtes vite, je vous surveille.
Je descends de l'avion avec le pilote sur mes talons. Je fais semblant de chercher, tout en m'éloignant du pilote. Je regarde du coin de l'oeil et vois qu'il m'observe. Je peux le faire. Si je fais vite, je peux y arriver. Je m'élance dans la pénombre. Je cours aussi vite que possible, en entendant le pilote crier et me courir après. Il va me rattraper. Je tourne la tête et essaye de le voir. Je ne vois rien. N'ayant pas regardé devant moi, je trébuche sur quelque chose et tombe. Je n'ai pas le temps de regarder si je me suis fait mal ou pas, je repars à toute vitesse. Je mors mes joues. J'ai dû me faire mal à la cheville en tombant, car j'ai beaucoup de difficultés à marcher, ce qui me ralentit fortement. Quelques mètres plus loin, je sens mon bras être tiré vers l'arrière, me faisant me retourner. Ce n'est autre que le pilote. Je me suis faites attraper, je n'ai pas réussi à m'échapper. Il me prend les mains et les mets derrière mon dos. Nous arrivons au niveau de l'avion et montons dans celui-ci. Le Commandant revient quelques temps après.
- Elle a essayé de s'enfuir, informe le pilote.
- Comment-ça ?!
Le pilote raconte l'histoire et à la fin, le Commandant déclare:
- Il semblerait qu'il y ait un changement de programme.
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