Chapitre 6


     Lorsque Terrence reprit connaissance, son esprit lui sembla embrouillé et sa main le faisait souffrir.

-Vous vous sentez mieux ?

     Il ouvrit les yeux et rencontra le regard inquiet de Marie. Il quitta doucement le brancard et observa son pansement d'un air blasé.

- Oui, je crois.

-Ils ont été obligé de vous administrer des tranquillisants, personne n'a été en mesure de vous calmer autrement. Votre tension était également très élevée, ce qui les a inquiétés. Ils ont eu peur pour vous. Vous avez eu deux points de suture à la main.

-Je suis désolé pour ce si pathétique spectacle.

-Ce n'est pas de votre faute. Votre angoisse a pris le dessus. Vous savez, ce n'est pas la première fois qu'ils ont affaire à un proche de patient qui réagit mal aux nouvelles.

-Comment va-t-il ?

     Marie esquissa un sourire épuisé.

-Il est enfin réveillé et le médecin est en train de l'ausculter. Nous pourrons bientôt le voir.

     Le photographe poussa un soupir de soulagement et sentit le spectre de la mort s'éloigner de son cœur ; bien que son anxiété n'avait pas encore accepté de lâcher prise. Le professeur ne tarda pas à les rejoindre.

- Sebastian n'a aucun trouble de la vision, ni de l'ouïe, ni du goût et peut bouger tous ses membres. Nous jugerons de sa proprioception lorsqu'il pourra se lever, d'ici un ou deux jours. Lors de la suite de son hospitalisation, nous procéderons à un certain nombre d'examens afin de déterminer s'il a besoin d'un traitement complémentaire ou non. Notre seul problème actuellement est son incapacité à parler. Cela fait partie des risques connus de cette intervention et ce n'est pas irrémédiable. Malheureusement, cela peut prendre entre quelques jours et plusieurs mois avant qu'il ne puisse prononcer quelques mots et davantage pour parler de nouveau normalement. De plus, chez les adultes, le processus de récupération est souvent plus long. Beaucoup de patience et l'aide d'une orthophoniste seront nécessaires. Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas, je repasserai plusieurs fois dans la semaine.

     Le couple Warne le remercia chaleureusement, tandis que Lizaette semblait choquée. Terrence, lui, bien qu'heureux de savoir son compagnon en vie, se sentait égoïste. Il avait souhaité que le brun vive quel qu'en soit le prix... Mais pour lui, la vie vaudrait-elle la peine d'être vécue s'il ne pouvait plus chanter et parler ? Terrence se demandait comment lui annoncer que ses rêves, ses streams et ses heures sur scènes, appartenaient au passé. Dans ce monde qui tournait toujours trop vite, des mois ou des années d'arrêt, étaient fatals à une carrière. Il craignait sa réaction et avait peur qu'il ne soit malheureux désormais. S'il avait connu l'issu de cette opération, l'aurait-il tout de même acceptée ? Le deuxième album de son groupe devait sortir aujourd'hui... Qui aurait pu imaginer que ce serait le dernier ? Terrence s'éloigna alors des autres et se dirigea vers la chambre où Seb se reposait.

     Lentement, il poussa la porte couleur crème portant le numéro 137 et sourit en apercevant le regard océan de Sebastian.

-Bonsoir mon ange.

     Le brun, bien qu'au courant de son nouvel handicap, ne semblait pas si perturbé que ça. Il enlaça le photographe avec douceur.

-Seb, j'ai une bonne nouvelle pour toi. Tes parents et moi sommes réconciliés et Marie m'a invité à t'accompagner chez eux désormais.

     Le jeune homme resserra son étreinte et des larmes de joie roulèrent sur ses joues creusées par la fatigue. L'un de ses souhaits les plus chers avait été exaucé.

     Quelques heures plus tard, le personnel dû menacer Terrence de se voir interdire l'accès au service s'il ne rentrait pas chez lui. L'heure des visites était terminé depuis longtemps et il devait partir, que cela lui plaise ou non. De retour à leur appartement, il s'écroula sur le lit, bien qu'incapable de trouver le sommeil. Quand avait-il dormi seul pour la dernière fois ? Il se retourna, attrapa l'oreiller de Sebastian et se permit de pleurer.

Un an et demi plus tôt

     Après presque six mois de relation, Terrence avait finalement permis à Sebastian d'emménager dans son appartement et lui en avait confié le double des clés. Son cœur lui hurlait d'accorder une confiance totale au jeune homme, mais son esprit hanté refusait de céder davantage. S'il voulait avancer, il devait effacer les derniers doutes qui l'assaillait. Il se décida alors à confronter le brun ,qui lisait tranquillement sur le lit.

-Je n'arrive pas à comprendre ce que tu veux.

     Surpris, Sebastian posa son magazine.

-À quel propos ?

-Tu ne restes pas avec moi que pour le sexe, tu ne me demandes jamais d'argent ni de cadeaux et tu n'es même pas intéressé par devenir modèle photo. Alors, une fois pour toute, qu'est-ce que tu veux ? Pourquoi tu restes là, comme un imbécile ? Tu attends quoi pour partir ? Que je te frappe ? Que je te viole comme lors de notre première nuit ensemble ?

     Le jeune homme soupira et leva les yeux vers son petit-ami.

-Terry, pour la énième fois, je suis ici parce que je t'aime et que j'ai mérité ta confiance. Je suis ici car j'en ai envie, car je me sens bien à tes côtés. Rien de plus. Et par pitié, arrête de dire que tu m'as violé lors de notre première fois. C'est totalement faux ! Certes, tu n'as pas été délicat et tu m'as fait un peu mal. Pourtant, jamais tu ne m'as forcé à quoi que ce soit. Cette nuit là et celles d'après, tu as toujours respecté mes refus et mes envies. Jamais, tu n'as abusé de moi. Tu m'entends? Jamais. Terrence ... Si je ne crains pas de m'endormir à tes côtés, c'est parce que j'ai totalement confiance en toi.

     En presque trente-cinq ans d'existence, jamais personne ne lui avait dit ces mots.

«J'ai confiance en toi.»

     Telle une formule magique, cette simple phrase déverrouilla son cœur. Pour la première fois, il pleura devant quelqu'un d'autre. Pour la première fois, des larmes de reconnaissance roulaient sur ses joues. Sebastian enlaça son compagnon de toutes ses forces et, des heures durant, le berça de mots tendres, tentant de dissiper les ombres rémanentes de ses inquiétudes.

     Épuisé par cette journée interminable, le sommeil parvint à emporter Terrence l'espace de quelques heures. Lui qui ne craignait que très peu le froid, se réveilla complètement gelé. Il grogna et chercha à se rapprocher de son compagnon, avant de se souvenir que ce dernier était à l'hôpital. De mauvaise humeur, le photographe se leva et attrapa immédiatement une cigarette, avant de consulter ses mails. Il n'avait guère la tête à se consacrer à son travail, mais il n'avait pas le choix. Se contentant d'un café, il s'attaqua à la finition de sa dernière commande et à la retouche des photographies promouvant sa nouvelle collection de pendentifs. Deux heures s'écoulèrent, avant que son esprit ne recommença à vagabonder en direction de Sebastian.

    Il se souvint avoir été choqué par la simplicité et le naturel du streamer.

«Terrence, plutôt que d'aller au restaurant, je veux bien goûter de nouveau à l'un de tes plats ».

«Arrête de vouloir me donner de l'argent, ça en devient vexant. En plus, c'est à moi de participer aux courses.»

«Mon anniversaire ? J'aimerai passer la journée avec toi.»

     Envolés les rapaces superficiels qui avaient partagé son lit, le photographe avait trouvé une perle rare, bien plus précieuse que celles qu'il enchâssait sur ses bijoux.

     La bienveillance du jeune homme l'avait également surpris. Pour la première fois de sa vie, quelqu'un prenait soin de lui lorsqu'il était malade et se préoccupait de son état, aussi bien physique que mental. Sebastian s'assurait que, malgré son travail, il pensait à dormir et à se reposer. Il s'évertuait à chasser ses cauchemars, sans jamais le juger. Il l'aidait à supporter leurs rares sorties dans des lieux bondés. En vivant auprès de lui, il ne regretta pas d'avoir dû attendre plus de trente-quatre ans pour connaître le bonheur d'être aimé pour ce qu'il était.

     Le couple fut réuni en début d'après-midi, une minute à peine après l'ouverture des horaires de visite. Le brun accepta avec enthousiasme l'ardoise d'écolier que lui avait apporté son homme, lui permettant ainsi de communiquer de nouveau.

-«Tu m'as manqué cette nuit. Je n'aime pas dormir seul.»

-C'est pour cette raison que je t'ai acheté un petit quelque chose, en attendant que tu puisses rentrer à la maison.

     Le streamer écarquilla les yeux devant l'énorme peluche de koala qui était apparue devant lui. Entre ses pattes, le petit animal tenait un cœur. Il avait du mal à réaliser que Terrence, qui détestait plus que tout ce genre d'objet, ait choisi d'en acheter un de son plein gré.

-«Merci mon amour.»

     Le photographe caressa distraitement l'avant-bras de son petit-ami.

-Tu te sens bien ? Tu n'as pas mal ? Tu as mangé ?

- «Terry, cette inquiétude ne te ressemble pas.»

- Te voir dans un lit d'hôpital, n'est pas non plus habituel.

-«Je ne voulais pas te vexer.»

     Le blond ne répondit pas et posa sa tête sur les jambes du brun. Ce dernier lui caressa tendrement les cheveux et laissa échapper un rire muet en s'apercevant que son homme s'était assoupi.

     Au moment de leur rencontre, Terrence se comportait comme un animal sauvage blessé, méfiant et agressif. Les deux premiers mois, Sebastian n'avait même pas eu le droit de dormir à ses côtés. Et quand enfin, il en obtint l'autorisation, le photographe attendait qu'il s'endorme avant de venir se coucher. Le jeune homme ne regrettait pas tous ces mois à apprivoiser le blond, à gagner peu à peu sa confiance. Il était fier des progrès de ce dernier, mais aussi de l'affection et de l'amour qu'il lui témoignait désormais.

     Contrairement aux apparences, Terrence aussi était venu en aide au brun. Au cours de son adolescence, il avait subi de nombreuses moqueries à cause de son orientation sexuelle, de sa minceur ou de son apparence générale, lui créant ainsi bon nombre de complexes. Le photographe s'était attelé à les effacer un à un, jusqu'à ce que l'estime de soi du jeune homme redevienne rayonnante. Aujourd'hui, Sebastian se moquait pas mal que l'on critiqua son piercing à la langue, ses T-shirts moulant à l'effigie de jeux vidéos ou encore son poids. À travers l'objectif de Terrence, à travers ses paroles maladroites et ses gestes hésitants, il avait appris à s'aimer de nouveau et se délectait des étincelles de désir qui dansaient dans les yeux verts de son compagnon.

Un an plus tôt

     Sebastian fut interrompu dans son live, une découverte d'un jeu de plateformes, par Terrence qui se disputait au téléphone. Bien qu'habitué à ses sautes d'humeur, il l'avait rarement entendu jurer et hurler de la sorte. Quelque peu inquiet, il souhaita une bonne soirée à ses abonnés et rejoignit le blond dans son bureau. Par précaution, il frappa avant d'entrer.

-Terry ? Il y a un problème ?

     Ce dernier poussa un long soupir de lassitude et jeta un paquet vide de cigarettes sur son clavier.

-La nouvelle collection de bracelets et de pendentifs doit sortir dans deux jours et, après plusieurs reports, le putain de modèle s'est finalement désisté. Je te jure, j'ai des envies de meurtres. À quel moment tu t'engages, signes un contrat pour finalement abandonner au dernier moment ? Ça sort dans deux jours et je n'ai aucune publicité à cause de cet enfoiré. Et, bien entendu, aucun des modèles avec qui j'ai déjà bossé est disponible. Ou alors, ils n'ont juste pas envie de me rendre service, ce qui est compréhensible.

     Il posa sa tête entre ses mains. Le brun fut attristé de voir son petit-ami dans un tel état, si bien qu'il lui proposa une solution, aux antipodes de sa zone de confort.

-Je peux t'aider si tu veux Terry. Je suis loin d'être aussi bien que les personnes que tu photographies d'habitude, mais si tu as besoin, je peux être ton modèle pour cette fois.

     Le blond se leva vivement de sa chaise et posa ses mains sur les épaules du jeune homme, les yeux brillants.

-Tu ferais ça pour moi ? Vraiment ?

-Évidemment.

-Putain, je t'aime.

     Il l'embrassa passionnément avant de l'enlacer.

La bonne humeur de Terrence fut toutefois de courte durée, face au manque de naturel de son petit-ami.

-Mais détend-toi bon sang, on dirait que tu vas te faire bouffer !

-Je suis mal à l'aise avec cette chemise ouverte.

-Je te demande pardon ?

-On voit mon piercing en plus.

     Le photographe prit une grande inspiration pour ne pas crier sur son compagnon. Ce dernier avait accepté de l'aider et il ne pouvait décemment pas l'engueuler.

-Seb, je t'ai vu à poil des centaines de fois et je connais chaque parcelle de ton corps. Donc c'est quoi ton problème ?

     Le jeune homme se tortilla sur sa chaise et baissa les yeux.

- Tu photographies toujours des personnes super belles et j'ai l'impression qu'avec moi tes photos seront nulles. En plus, on va encore me dire que j'ai l'air d'une pute avec mon piercing.

     Terrence savait que le streamer avait quelques complexes, mais pas à ce point. Il posa son appareil et s'agenouilla devant le chanteur.

- La jalousie et l'intolérance rendent les gens terriblement méchants. Ton apparence et tes piercings sont tes goûts et cela n'a aucun lien avec ta valeur en tant que personne.

     Il posa ses lèvres sur le ventre du brun.

-Et moi je trouve ça très sexy.

    Il fit remonter ses lèvres avec une exquise lenteur, le long de son torse jusqu'à atteindre la clavicule légèrement saillante.

-Quand on s'est connu, je ne m'attachais qu'aux apparences. Alors comment peux-tu penser que tu n'es pas un bon modèle pour mes photos ?

     Le blond retira la chemise de Sebastian et embrassa son épaule droite.

- Ne pense pas aux autres, concentre-toi sur moi.

    Il lui mordilla le lobe de l'oreille et se releva.

- Et maintenant au travail, le câlin ça sera pour plus tard.

    Le chanteur lui jeta un regard outré.

- Allez, au boulot !

    Le jeune homme parvint enfin à se détendre et à écouter les instructions de son amant. La séance se termina près de deux heures plus tard, après un énième bâillement du brun.

-Va te reposer, je dois trier tout ça maintenant. Encore merci.

    Il déposa un tendre baiser sur le front d'un Sebastian ensommeillé et retourna travailler. Il ne put s'empêcher de sourire devant les photographies qui défilaient sur son écran, tant il y trouvait son compagnon magnifique. Sa possessivité lui fit exclure les images où il jugeait Sebastian trop sexy, bien qu'il ne l'avouera probablement jamais. Il conserva également le plus beau cliché à des fins purement personnelle. Son amant n'avait pas à savoir qu'il l'avait mis en fond d'écran de son téléphone.

     Ce n'était d'ailleurs pas la première fois que Sebastian se sentait mal à cause de son cruel manque de confiance en lui. Près de trois mois avant cette séance photo, il avait fait subir à Terrence sa seule et unique crise de jalousie. Le jeune homme, habituellement si calme et réservé, avait fait un scandale dès le départ du mannequin. Il savait que le photographe avait, à l'époque, passé une ou deux nuits avec elle. En plus de ça, à ses yeux, elle était beaucoup trop belle et attirante. Même lui qui n'avait jamais été tenté par une femme, se rendait bien compte du potentiel séducteur qui émanait d'elle. Potentiel qui l'effrayait, car il était dans une période où il ne s'appréciait pas, surtout après que cette dernière lui ait glissé quelques petites remarques déplaisantes.

«Oh, tiens, tu es le nouveau jouet de Terrence ? »

«Tu fais une petite pute parfaite avec ton piercing.»

     Le blond avait réglé le problème en lui annonçant qu'il ne ferait plus jamais appel à elle et qu'elle n'avait pas intérêt à le recontacter. Il n'était pas démonstratif dans ses sentiments mais il ne supportait pas que quelqu'un s'en prenne, de quelques manières que ce soit, à son petit-ami.

    Terrence se réveilla en sursaut et réalisa qu'il s'était assoupi lors de sa visite à l'hôpital.

-Je suis désolé Seb, je ne voulais pas m'endormir.

-«Tu sembles épuisé Terry. Essaie de ne pas te surmener, tu vas finir par vraiment m'inquiéter.»

     Le blond soupira et embrassa le streamer sur le front.

-Je vais devoir te laisser, avant de ne me faire virer par l'infirmière. À demain mon ange.

-«Oui, à demain.»

     À peine le photographe eut-il quitté la chambre, que Sebastian éclata en sanglots. Cette intervention lui avait sauvé la vie, mais elle lui avait ôté sa voix, l'un de ses biens les plus précieux. Il n'était pas certain de supporter des mois de rééducation pour simplement parvenir à aligner quelques mots. Sans la musique et sans ses streams, qu'allait-il devenir ? Lui qui n'avait jamais été doué à l'école, qui accepterait de l'embaucher? Si son handicap perdurait, devrait-il envisager l'apprentissage du langage des signes ? Serait-il assez intelligent pour ça ? Est-ce que Terrence prendrait le temps de l'apprendre lui aussi ? Est-ce que le photographe supporterait longtemps d'avoir un homme frêle, muet et avec une coupe de cheveux douteuse à cause de l'opération? Et si jamais les examens révélaient qu'il avait besoin de suivre un traitement en complément, perdrait-il son compagnon ?

     Sebastian commença à trembler. Il ne voulait pas de ces incertitudes, ni de la douleur, ni des traitements. Il n'aurait jamais dû accepter d'être soigné. Il aurait dû se laisser mourir. Après avoir calmé ses sanglots, il attendit que l'équipe de nuit se soit rassemblée dans leur salle de repos. Il ôta sa perfusion dans un couinement de douleur, enfila ses chaussures et s'enfuit le plus rapidement possible du service, en dissimulant son bras d'où le sang perlait. Le jeune homme courut comme il le put, manquant de tomber à chaque pas tant il était faible. Seule sa volonté d'en finir lui permit de ne pas succomber à ses vertiges et à obliger ses jambes à le supporter. Il parvint ainsi, une dizaine de minutes plus tard, à rejoindre le parc où tout avait commencé. Bercé par la brise nocturne de ce mois de juin, il s'installa sur un banc. Il fut pris de nausées, mais se concentra pour envoyer son ultime message.

«Je ne suis pas assez fort Terrence. Pardonne-moi. Je ne pèserai bientôt plus sur toi.»

     Il rangea son téléphone dans sa poche. Dès que ses vertiges se seraient dissipés, il pourrait se lever et mettre un terme à sa vie.

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