Lavande. Quel prénom horrible. C'est pas beau, hein ?

La lavande, ça pue déjà, et en plus ça sert pour repousser les puces et toute sortes d'insectes immondes du monde des Moldus... Et puis c'est violet, et je hais le violet.

Je suppose qu'au départ je ne détestais pas cette couleur. C'est quand j'ai commencé à ne pas m'aimer moi même, que, par le même coup, j'ai commencé à abhorrer la lavande. Et Lavande elle même, par conséquent.

Lavande Brown : Brown comme brownie, petit message de rappel sur le fait que je suis grosse, Brown comme marron aussi : le marron... Je crois que je déteste cette couleur encore plus que le violet. C'est une teinte sale, moche et insipide, comme la boue, le mensonge et la traîtrise.

Bref, c'est une couleur qui me représente parfaitement.

"L'histoire de Lavande, une sale petite peste qui hait le violet,
très collante parce qu'elle a peur d'être seule, très ennuyante car elle n'a rien de particulier.

Un jour Lavande est tombée amoureuse, malgré toute éthique.
Lui sa couleur c'était le orange, mais Lavande s'évertuait à l'appeler "Ron-ron", ce qui était franchement pathétique.

Puis, juste comme Lavande devenait un peu elle même, juste quand Lavande était heureuse, juste quand Lavande commençait à apprécier le violet...

Juste quand elle volait avec des ailes dorées...

Orange était parti dans un éclair énervé."

Première déception amoureuse de ma vie, que voulez-vous. J'étais obligée d'écrire un poème dessus.

Je m'appelle Lavande, et ma vie est un véritable patchwork de couleurs. Je ne l'ai jamais dit à personne, c'est bizarre quoi, mais chaque émotion, chaque personne, chaque acte, chaque parole, chaque mimique s'affiche à moi comme une teinte.

La colère c'est le rouge, le rouge clair c'est l'amour, la haine un pourpre agressif.

Le orange c'est l'envie, aussi bien d'un côté sexuel que d'un côté dynamique.

Le jaune c'est la joie, les idées, les illuminations quelques fois...

Le vert la connaissance, la sagesse, la sympathie...

Le bleu la tristesse, le silence, la douleur....

Et le violet, je ne sais pas.

C'est très rageant, parce que le violet c'est ma couleur, mais il n'y a que moi qui l'ait.

Un jour la Lunatique l'avait dans un de ses mots, mais je n'arrive pas à me rappeler lequel c'était. La lunatique c'est Luna Lovegood, mais si tu sais bien... Elle est encore plus étrange que moi.

J'ai fait des rencontres intéréssantes, à Poudlard. Des gens mauvais avec une aura douce comme un nuage, des gens souriants avec un cœur en miettes, des gens sympas avec une âme de pierre.

C'est très utile, tu sais, de voir les couleurs des autres.

Par exemple, le sauveur là, Harry Potter, mais si, tu sais bien... Quand il a tué Voldemort, il était triste. D'une jolie teinte bleue. D'ailleurs, il était triste la plupart du temps quand j'y pense. Et en colère, souvent! Le rouge irradiait de tous les pores de sa peau. Il était aussi angoissé, stressé, surtout les dernières années.

Ou le mangemort, tu sais, Malfoy... Ah, oui : Draco Malfoy. Lui c'est une véritable ordure, mais que ses couleurs sont complexes ! Il est enrobé de malice, haine et méchanceté, mais quand je plisse les yeux, j'aperçois des teintes bleutées.

Enfin, c'est comme ça.

Toi, ta couleur à toi, cher journal, elle n'existe pas.

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