Routine matinale
Le gong de la vielle horloge la tire de son sommeil sans rêve. Ce bruit sourd et cassant résonne dans toute la grande maison, chaque pièce est soumise à son implacable ordre. Laura se lève, fait proprement son lit et se tourne vers la chaise en osier qui se trouve dans un coin de la pièce. Un inévitable tas de vêtement noir y est plié. Elle s'en détourne et quitte la pièce, les yeux toujours embrumés de fatigue. Elle se retrouve dans le long couloir où cour les douze autres portes des chambres. Au même moment, toutes ses sœurs sont aux pas de leurs portes. Toutes réglées comme des horloges.
Elles se dirigent vers la pièce du fond, près de l'escalier. La salle de bain. La pudeur n'a pas ça place ici, les treize douches sont entassées au milieu de la pièce, uniquement séparées par de mince parois d'à peine 1 mètre de haut à laquelle est attaché les tuyaux de douche. Sur l'intégralité des murs s'étale un miroir. Impossible d'échapper à son reflet nu et à celui des autres, seul le sol carrelé de blanc et d'orange pastel offre une fausse intimité.
Le groupe de jeune fille y pénètre et se dévêtit de leur pyjama coloré qu'elles jettent dans un bac métallique encastré dans le mur et qui semble descendre jusque dans les profondeur de la maison. A l'entré, treize patères portent les serviettes des jeunes filles, toujours colorées de leur note de la veille. Laura se détourne de la tâche noir qui écrase le cinquième patère. Elle se dirige vers la cinquième douche et attendent.
Lorsque toutes les filles se trouvent sous le bon pommeau de douche, l'eau en jaillit en trombes bouillonnantes. Laura reste un moment immobile, les yeux rivé vers le bas de la parois devant elle. Ainsi elle ne voit ni son corps, ni celui des autres. Autour d'elle, certaines de ses sœurs murmurent entre elles, se racontant leurs rêves où ce qu'elles allaient faire aujourd'hui. Laura ne s'en soucie gère. Elle a juste hâte de partir de cette pièce qui l'a met mal à l'aise. Elle se décide enfin à prendre le galet de savon devant elle et à se laver.
Lorsque l'eau s'arrête, il reste encore un peu de savon sur la peau pâle de Laura. Peu importe. Les filles se dirigent alors vers leur serviettes. Laura saisit avec dégoût la masse noir et rêche qui lui sert de serviette. Elle la repose sur son patère et se dirigea, nu et sèche vers sa chambre. Elle se vêtit de ses immonde bout de tissue noir qui l'attendent depuis son réveil. Un débardeur cintré, un leggins, et un un très léger cache cœur qui tombe jusqu'à ses genoux. Avec ses cheveux et ses yeux, Laura a l'impression d'être une émo.
Continuant leur routine matinal, elle se dirige avec ses sœurs vers l'escalier du fond qui mène au hall d'entrée desservant plusieurs pièce, notamment la salle à manger. De jour, elle parait moins effrayante, surtout parce qu'elles n'ont rien à craindre de ce qu'on allait leur servir. Aucune notes, aucune couleur, mais toujours des plats aux saveur différentes. Laura ne s'étonna pas de son bout de pain sec et de sa bouillit d'avoine fade qui l'attendaient patiemment à sa place. Au moins elle pouvait se consoler avec le verre de lait, même froid, qui l'attend. Et après cet interminable petit déjeuné, rythmé au son de la cloche et des bavardages de ses sœurs, Laura put enfin aller se réfugier dans sa chambre. Enfin ! Elle va pouvoir s'enfuir de cet pression constante que représente les caméras de sa mère.
Du moins, une fois qu'elle aurait fini son travail. Comme chaque matin, après le petit déjeuné, se trouve sur son bureau, des livres et des copies. Laura s'installe d'un air las sur sa chaise et ouvre le premier livre, de l'anglais. C'est ainsi que leur mère les éduques, à coup de cours assommant que ses filles se doivent de comprendre. Face à chaque bureau se trouve un tableau noir. Si l'une d'entre elles à une question, il lui suffit de l'écrire avec une craie. Et la réponse s'écrit d'elle même, sans savoir comment. Laura se dépêche de lire son cours et de remplir la copie d'évaluation avant de la glisser dans une fente sous le tableau. Fini, enfin !
Elle se glisse soudainement sous le bureau, à l'abri de la caméra. Là, elle déplace quelques lattes du parquet et se laisse tomber dans la pièce du dessous. C'est une sorte de vieux grenier, drôle d'endroit pour ça. C'est une longue pièce, bas de plafond et éclairé par de petites lucarne à chaque extrémité, car elle cours d'un bout à l'autre de la maison, passant sous toutes les chambre, et même la salle de bain. Laura l'avait trouvé par erreur, se cachant régulièrement sous le bureau.
Un sourire lui échappe, elle se sent soudain libérer d'une horrible pression. Elle se défait de ses vêtements noirs qu'elle jette négligemment sur le sol et s'empresse d'enfilé une tenu blanche, volé dans la chambre d'une des sœurs. Elle va enfin pouvoir se sentir elle même. En paix avec ce qu'elle est. Là, dans cette pièce certes peu éclairé, mais emprunt d'une atmosphère qui lui est chère. Elle, cette pièce, un tableau blanc et des centaines tubes de pâtes coloré. Fini le noir, place aux couleurs.
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