La technologie a bel et bien changé la vie des gens. Alors qu'à une autre époque, faire le trajet de Tokyo à Yokohama en bus, train ou en voiture durait des heures, le faire en TGV prend moins d'une heure. C'est par ce moyen que Kaoru s'est rendue dans cette grande ville portuaire. Elle n'a pas perdu de temps en jouant les touristes car elle a une vie à sauver. Elle prend un taxi direct pour le port.

À peine arrivée qu'elle remarque des gens à l'apparence louche sillonner le secteur. Ils se cachent à certains endroits. N'importe qui penserait qu'ils attendent quelqu'un. Elle préfère les ignorer. Il paraît que le taux de criminalité a augmenté dans la ville ces derniers mois.

Kaoru ne sait pas où aller, ni vers quel quai se diriger. La jeune prof ère dans le port, espérant que le vilain viendra la récupérer. Ce qui ne va pas tarder puisqu'un groupe de gens s'approche d'elle.

- Hé toi! Ça fait un moment qu'on te voit trainer dans le coin. Tu cherches quoi ? interroge l'un d'eux.

- Je... Je cherche mon petit frère.

Kaoru a peur. Elle se demande si c'était finalement une bonne idée de venir toute seule.

- C'est donc toi que le patron attend, souffle celui qui s'est adressé à elle en premier. Suis nous ! ordonne-t-il.

Elle s'exécute sans broncher. Ils parcourent quelques quais et s'arrêtent devant l'entrée d'un entrepôt. Vue de l'extérieur il est vieux, mal entretenu et abandonné. L'un des hommes frappe d'une façon singulière sur la porte d'entrée en fer rouillé de part et d'autre. Ça semble être un signe de reconnaissance entre eux. Kaoru se rend compte qu'elle n'a pas à faire à un seul ennemi mais à tout un groupe de personnes bien organisé. La porte s'ouvre dans un crissement faible mais audible. Elle hésite à les suivre et fini par y entrer. L'intérieur est sombre. Ils doivent se servir de torches pour avancer. Kaoru a du mal à reconnaître ce qui l'entoure pourtant à un moment elle sent qu'ils descendent des escaliers. Ensuite, une autre porte se dresse devant eux. L'un d'eux cogne de la même façon que sur la première. Celle-ci s'ouvre. Mais à sa grande surprise, aucun des hommes qui l'accompagnent n'entre. Ils l'invitent à y aller seule. Craintive mais déterminée, Kaoru fait le premier pas en avant.

La porte en bois cette fois, se referme derrière elle en silence. La jeune femme n'en revient pas. Ce qu'elle voit a l'air de sortir d'une autre dimension. La pièce, un salon en apparence, est décorée avec élégance du sol au plafond. Elle ressemble à ces salons de manoirs ou de château que Kaoru avait déjà vu dans les films. Il y'a même une cheminée, éteinte pour le moment, encastrée dans un des murs.

Assis autour d'une petite table, Asano et un homme dont elle ignore l'identité, prennent le thé. Enfin, c'est surtout l'homme qui semble s'amuser. Asano est terrifié, il n'ose pas le regarder en face. En même temps c'est compréhensible vue que l'homme qui lui tient compagnie porte un masque hideux. De couleur rouge, les dents du personnage sont extériorisées avec les canines très pointues. En plus de ça, ses yeux ressemblent à ceux d'un démon fou de rage. Même Kaoru qui est une adulte ne peut réprimer sa frayeur et son dégoût en le voyant.

- Qui avons nous là ? relève l'homme. Ne serait-ce pas Kaoru Takumi, la jeune prof de maths?

Asano sursaute après avoir entendu le nom de sa sœur. Il tourne la tête vers elle directement. Son regard la supplie de se sauver, ou alors de le sauver. Difficile de savoir. Il a les larmes aux yeux. Kaoru serrent les poings et les dents.

- Je suis venue comme vous me l'avez demandée pour prendre la place de mon petit frère. Laissez le partir maintenant, clame-t-elle.

Celui qui semble être le méchant dans l'affaire se moque ouvertement de ses paroles. Il saisie un couteau à beurre près de sa tasse de thé et le pointe vers Asano.

- Vous semblez avoir oublié qui tire les ficelles ici, déclare-t-il calmement.

De quoi refroidir la jeune fille et faire pleurer son frère.

- Je pense que vous avez compris. Veuillez vous joindre à nous s'il vous plaît.

Résignée, Kaoru prend place près de son frère. L'homme lui sert une tasse de thé puis une part de gâteau à la crème. Il sourit. Il est bien le seul.

- Je ne vous l'ai jamais dit mais j'adore les retrouvailles de famille, commente-t-il. Bonne dégustation.

Elle lance un regard vers son frère qui lui a la tête baissée. Ça lui fent le cœur de le voir ainsi. Elle bouillonne à l'intérieur mais doit faire bonne figure devant l'ennemi. Elle prie pour que Shota arrive le plus tôt possible.

Plus d'une demi-heure plus tôt, Shota rentra à l'appartement. Surpris que sa bien aimée ne vienne pas l'acceuillir, il alla vérifier dans la cuisine. Son esprit tira la sonnette d'alarme dans son cerveau quand il ne la trouva nulle part dans l'appartement. Il alla de ce pas voir le principal pour signaler la disparition de Kaoru. Après avoir prévenus les policiers, ils examinèrent les vidéos des caméras de surveillance. Ils virent Kaoru accompagnée du concierge quitter le lycée. Aussitôt, ils retracèrent son parcours jusqu'au petit restaurant où le concierge l'attendait toujours. Ils le retrouvèrent assis à une table.

- Qu'est-ce que vous faites là ? Qui vous a autorisé à quitter Yuei avec mademoiselle Takumi ? Depuis combien de temps est-elle partie ? s'emporta Shota.

- Du calme monsieur Aizawa, tenta de le calmer monsieur Nezu.

- Veuillez m'excuser. Je ne comprends pas pourquoi elle n'est toujours pas revenue des toilettes. Ça fait plus d'une heure que je l'attends. Je n'ose pas aller cogner à la porte des toilettes des dames, déclara le concierge complètement perdu.

Une colère noire se dessinait sur le visage de Shota. Le principal ordonna à deux policiers d'aller vérifier dans les toilettes.

- N'a-t-elle pas laissé de message chez vous, Aizawa? intervint encore le principal. Ça m'étonnerait qu'elle ait disparue sans laisser de traces.

Shota retourna au lycée précipitement. Il fouilla tout l'appartement avant de tomber sur un bout de papier sur la table de chevet de la chambre de Kaoru. Il le lu d'une traite.

Pardonne-moi Shota de t'avoir caché tout ça. Hier ma mère m'a appelée pour m'informer que mon petit frère Asano avait disparu. Elle m'a aussi dit qu'un ami à moi était passé à l'auberge et lui avait demandée de me prévenir que j'avais reçu un mail important. En ouvrant ma messagerie, j'ai trouvé un message laissé par Headcutter. C'est lui qui détient mon frère. Il veut l'échanger contre moi. Il m'a donnée rendez-vous au port de Yokohama. Je ne peux pas t'en dire plus car je n'en sais pas plus. J'espère que tu viendras vite à notre secours.

Je t'aime.

Aizawa rangea la lettre dans une des poches de sa tenue de héro puis retourna voir le proviseur.

- Je sais où elle est. Nous devons aller à Yokohama. Headcutter est à l'origine de sa disparition et de celle de son frère. Nous devons nous dépêcher.

- Bien. Nous aurons besoin d'autres héros pour nous aider. Ne vous en faites pas, nous allons la sauver.

Shota n'a plus qu'une chose en tête, retrouver sa bien-aimée. Surtout qu'il a un mauvais pressentiment.

Pendant ce temps, Kaoru et Asano observent l'homme masqué face à eux. Leurs cœurs battent la chamade.

- Êtes-vous Headcutter ? ose Kaoru.

Le concerné cesse tout mouvement. Il a l'air énervé.

- Je déteste ce surnom horrible que les héros et la police m'ont donné. Certe ça m'est arrivé de couper quelques têtes, et alors? Ce n'est même pas mon alter, marmonne-t-il.

- Ah bon? Donc vous avez un alter... conclue Kaoru. J'aimerais savoir quelle est l'origine de votre haine à mon égard. Parceque ça remonte à bien avant que ce monstre ne s'en prenne à nous dans la forêt, mes élèves et nous. J'en suis sûre. Peut-être même avant que je n'aille vivre à Tokyo.

- Je ne savais même pas que vous existiez avant... Ce jour là... Lâche-t-il.

Kaoru sent qu'enfin la vérité va éclater. Enfin elle va pouvoir savoir pourquoi on en veut à sa vie. Quelle excitation !

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Salut j'espère que vous allez bien. Moi oui. Désolée pour le retard de publication. J'arrangeais quelques petits détails pour la suite. J'hésitais à faire un deuxième tome mais finalement l'histoire continuera dans le même livre.
Sinon, comment trouvez-vous ce chapitre ?
À bientôt. Portez vous bien.