Kaoru sens le matelas s'enfoncer près d'elle et le drap se soulever. Elle ouvre un œil puis l'autre. C'est Shota. Enfin, il est rentré. Elle voulait l'accueillir mais la fatigue due aux derniers événements avait eu raison d'elle. Par contre, elle ne dormait pas profondément.

- Salut, dit elle d'une voix enrouée.

Il pense l'avoir réveillée et s'excuse.

- Je ne dormais pas vraiment. Je t'attendais. Mais si tu es trop fatigué alors endors toi, je ne vais pas te déranger avec mes questions.

Il ne se fait pas prier et trouve vite le sommeil. Elle passe quelques minutes à regarder ce visage d'homme épuisé. Il travaille dur pour la sécurité des autres. Mais lui, qui veille sur lui ? Ce sont là des pensées légitimes de quelqu'un qui tient à l'autre. Elle s'endort à son tour après avoir caressé la longue chevelure noire du jeune homme.

Le matin levé, Kaoru est la première à quitter leur couche. Instinctivement, elle fait une bise sur le front de Shota puis s'en va préparer le petit déjeuner. Une fois à la cuisine, elle rencontre sa mère en plein travail. Elle prépare des brioches.

- Besoin d'aide ? demande Kaoru.

- Avec plaisir. En plus, ça fait longtemps qu'on n'a pas cuisiné ensemble. Comment tu te sens? Et ton fiancé?

- Ça va pour moi. Lui par contre, il est épuisé. Il aura besoin de faire le plein de vitamines. Où sont les fruits? Je vais faire du jus de fruits.

- Dans le frigo. Il a de la chance de t'avoir. Tu veilles toujours sur les autres, dit sa mère.

- Moi aussi j'ai de la chance de l'avoir, rétorque Kaoru presque en murmurant, prenant des oranges. Il veille sur moi aussi.

Toutes les deux en rigolent.

- Je suis heureuse de voir que vous vous aimez. Et je suis rassurée que vous soyez tous saints et saufs après ce qu'il s'est passé.

- Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie. Ça m'a rappelée le jour où les jumeaux avaient disparu.

- Ah oui! On était si inquiets. Si tu n'avais pas été là, qui sait ce qu'il se serait passé.

- Je préfère ne même pas l'imaginer.

- Ça papote par ici, lance le père de famille qui fait irruption dans la cuisine.

Il se dirige d'abord vers sa femme qu'il embrasse chastement sur la joue et lui tend un panier.

- Bonjour papa.

- Bonjour. Voici les courses de la journée.

- Tu fais toujours le marché à des heures pas possible? lui demande sa fille.

- Eh oui! Pour avoir les meilleurs produits, il faut se lever tôt le matin. Voilà la raison. Et ici, à l'auberge des Takumi, on ne sert que la meilleure qualité.

- Vous êtes les meilleurs. En plus, je crois qu'avec ce qu'il s'est passé à la montage, les visiteurs vont bientôt affluer par ici, dit Kaoru.

- Tu penses ? Eh bien, vive les affaires, n'est-ce pas ? Sinon, comment tu te sens ?

- Je vais bien papa. On devrait rentrer après le déjeuner, annonce-t-elle. Les cours reprendront demain de toutes façons.

- Quel dommage! J'aurais aimé que vous restiez ici encore un peu, se plaint le père.

- On pourra toujours revenir pour les congés. Ne vous en faites pas.

Ils terminent ensemble de cuisiner puis servent et appellent les autres. À savoir, les jumeaux et Shota. Le repas se passe dans la bonne humeur et la convivialité. Puis vient l'heur de plier bagages et de faire ses au-revoir.

Kaoru est triste de laisser à nouveau sa famille mais la vie doit continuer.

Durant le trajet, elle parle très peu avec son colocataire. Ils attendent d'être chez eux pour se dire les choses en face. Et heureusement, le chemin retour est plus rapide vue qu'ils prennent le TGV jusqu'à la capitale.

Dès leur arrivée, ils sont accueillis par la concierge.

- Alors les amoureux, vous êtes de retour ? C'était bien ce weekend à la montagne ?

- Fantastique ! En plus, Shota a pu rencontrer mes parents, répond joyeusement Kaoru.

- Ah oui? J'espère que vous êtes conscients que c'est comme avoir signé l'acte de mariage, plaisante-elle.

- C'est vrai ? s'inquiète Kaoru.

- Ne l'écoute pas. On ferait mieux d'y aller. Je suis épuisé, intervient négativement Shota. Bonne soirée madame.

Ils s'en vont sans rien ajouter. Une fois à leur appartement, Shota étale son sac de couchage.

- Tu devrais le laver d'abord. Il était par terre sur le mont je te rappelle, le coupe Kaoru.

- Je suis fatigué là.

- Tu peux dormir dans la chambre. Je n'y vois aucun problème. Je n'ai pas sommeil de toutes les façons.

Il s'exécute. Pas la peine de demander deux fois. Kaoru quant à elle, dépoussière l'appartement. Elle fait aussi les courses et la cuisine. C'est comme si son cerveau s'était mis en mode serviable. Elle veut tout faire pour que Shota se sente à l'aise.

Il fera quand même sa lessive, pense-t-elle.

Une fois ses tâches terminées, elle s'accorde quelques heures devant l'écran télé avant de préparer ses cours pour demain. Les médias n'arrêtent pas de parler de l'incident à Nikko. Heureusement, aucun des élèves n'a été cité ni même les professeurs. Ça doit être une idée de la police pour les protéger.

Une information ressort sans cesse. Il semblerait que le vilain n'ait pas agit seul. Il devait avoir des complices. Et surtout, les raisons de cette attaque restent inconnues. De quoi faire des cauchemars.

- Hum... Laisse échapper Shota près de l'épaule de Kaoru.

Surprise, elle sursaute de son fauteuil.

- Mais qu'est que? Comment?... bafouille-t-elle.

- J'ai été réveillé par la famine alors je suis venu ici. Puis j'ai entendu les infos et je suis venu écouter. À ce que je vois, la police a gardé certaines informations confidentielles...

- Quelles informations ? tente-t-elle.

- Tu ne m'auras pas aussi facilement! En plus j'ai une question qui me trotte dans la tête depuis notre rencontre avec ce vilain.

- Laquelle ? demande-t-elle, septique.

- Avant ton installation avec moi, j'ai fait quelques recherches sur toi...

- Pourquoi ça ne m'étonne pas ?

- Cesse de m'interrompre! ordonne-t-il. Je disais donc que j'avais fait des recherches sur toi et d'après ton dossier tu ne possède aucun alter.

Kaoru commence à comprendre où il veut en venir. Elle se doutait bien qu'il en parlerait.

- J'aimerais que tu m'explique comment tu as su où se trouvaient les élèves ?

- Eh bien... Je ne devrais pas t'en parler, commence-t-elle en s'asseyant. Mais vue que tu m'as avouée ton identé secrète...

- Avoué ? C'est vite dit!

- Ne m'interrompes pas non plus. Je m'apprête à te révéler mon  secret là. Bref. Mon alter c'est comme un instinct. Je sens quand quelqu'un avec qui j'ai partagé une partie de ma vie est en danger. Ça va du simple vendeur de journaux aux membres de ma famille. Je peux aussi les localiser. Voilà, c'est tout.

- Pourquoi ne pas l'avoir déclaré?

- Il est apparu quand j'avais quinze ans. Mes petits frères étaient allés  se promener tous seuls. On les cherchait sans vraiment savoir où ils étaient. À un moment, j'ai senti qu'ils souffraient. J'ai couru sans savoir pourquoi ni où j'allais et je les ai retrouvé. Asano se noyait et Asané tentait de le sauver. Tu imagines bien la suite.

- Ils sont en vie, donc vous les avez sauvez.

- Oui. Si je n'ai pas déclaré mon alter c'est parce que je n'en voyais pas l'intérêt. Je ne m'en sers pas vraiment et je n'avais pas l'intention de devenir une héroïne à l'époque.

- Je comprends, conclue Shota.

Puis il se dirige vers la cuisine sans rien ajouter.

- Tu ne vas vraiment pas me donner des détails sur l'enquête?juste histoire que je puisse rassurer mes élèves.

- Hum... Le vilain est en prison et ne risque pas de faire parler de lui d'aussi tôt.

- waouh! Le détail qui tue, dit-elle de manière théâtrale. Tu ne m'informe de rien. On l'a dit à la télé.

- Laisse-moi tranquille. J'ai faim.

- Je ne te dérangerait plus. Bon appétit, crie-t-elle à partir du salon.

Il n'ajoute rien.

À l'heure du couché, Kaoru est obligée de ranger son lit d'abord. Elle repense aux deux nuits passées  dans les bras de Shota et se dit que ce n'était pas si mal. Seulement, elle lui avait dit que ça n'arriverait plus jamais. Elle devra dormir sans lui. Ainsi se termine la soirée. Cependant, Kaoru ne veut pas en rester là.

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Salut les gens. J'espère que ce chapitre vous a plu. En tout cas il conclut la partie de la randonnée à la montagne.

À bientôt pour la suite.