était-ce une bonne idée ?

De retour chez lui après une longue journée de travail, Shota range l'appartement pour accueillir son colocataire. Suite à quelques messages échangés avec le cuistot, Ils s'étaient entendus qu'il s'installerait le soir même. D'où l'engouement de notre jeune professeur. Ce dernier s'imagine déjà déguster des tempuras* ( aliments qu'on plonge dans une pâte puis qu'on fait frire) ou des boulettes de riz.

Soudain, On frappe à la porte. Shota s'empresse d'ouvrir et tombe nez à nez avec une marmite... Posée sur un matelas. D'autres ustensiles de cuisine en débordent.

Qu'est-ce que ?...

- Bonsoir. C'est bien ici chez Aizawa Shota ? s'élève une voix derrière tout ce bric à brac.

- Ou... Oui ?! hésite Shota. Vous êtes... Le cuisinier ?

- En chair et en os. Pouvez-vous vous pousser que je puisse poser mes affaires ?

Shota lui cède le passage malgré lui. Il n'a pas le coeur à le laisser planter devant la porte toute la soirée. Une fois ses ustensiles posés sur la seule table basse du salon, Shota peut enfin voir à quoi ressemble l'intrus. Il s'agit d'un jeune homme aux cheveux noirs courts, de taille moyenne et légèrement arrondi pour ne pas dire en surpoids léger. Shota soupire profondément puis affiche un sourire de circonstance.

- Bienvenu, Heu... J'ai oublié comment tu t'appelles, commence-t-il, gêné.

- Moi c'est Tojo. Ravi de faire ta connaissance, Shota, répond amicalement le cuistot.

- Il en est de même pour moi. Tu dois savoir qu'il y'a un règlement ici.

- Je n'ai aucun problème avec les règles l'ami.

Pourquoi il m'appelle l'ami ? On vient juste de se rencontrer, pense le professeur.

- Bon. La première règle est de ne pas envahir l'espace personnel de l'autre.

- Espace... personnel ?

- Oui. L'appartement possède une chambre. Tu peux l'occuper si tu veux. Moi, je dors au salon dans un sac de couchage, explique-t-il.

- Ah je vois. Étrange... Mais je ne m'approcherai pas de ton sac de couchage, t'inquiète l'ami. Et puis mon domaine c'est la cuisine. J'y passerais mes journées si je n'étais pas obligé de dormir, rigole Tojo.

- Justement en parlant de cuisine... Je meurs de faim.

Tojo se met à rire gaiement.

- Je m'en charge. J'espère que le frigo est plein, finit-il par dire au bout d'un moment.

- Non... Enfin c'est que... balbutie Shota, gêné.

Il n'avait pas eu le temps de faire les courses.

- Ce n'est pas grave. Je pense qu'il me reste quelques provisions. Je vais voir ce que je peux faire.

Après quelques minutes dans la cuisine, Tojo revient au salon avec un plateau plein de boulettes de riz. Shota en bave rien que de penser à leur goût.

- C'est tout ce que j'ai pu faire l'ami. Bon appétit.

- Merci. Bon appétit à toi aussi.

Shota saisie une boulette qu'il engloutie rapidement. Tout à coup, son visage vire au violet. Il se lève précipitamment et va dans les toilettes recracher ce qu'il a avalé.

C'est une vraie horreur ce truc.

Les boulettes de riz n'étaient pas comme il les imaginait.

- Qu'est-ce qu'il y'a ? Tu n'aimes pas ma cuisine ? Bon d'accord, J'ai remplacé quelques ingrédients par d'autres et alors ? Les recettes traditionnelles sont sans cesse revisitées non ?! déclare Tojo qui se tient à l'entrée des toilettes.

- Il est malade ou quoi ? murmure Shota.

Il va dans la cuisine se servir un grand verre d'eau qu'il avale goulûment et essaye d'oublier la "chose" qui a touché sa langue tout à l'heure. Il s'assoit à nouveau autour de la table, rejoint par le cuistot.

- Sur ton profil, Tu disais être chef cuisinier mais à en juger par ce plat tu n'es encore qu'un apprenti. Je me trompe peut-être ?

- C'est vrai, J'ai menti. Mais c'était pour trouver un logement au plus vite, Tu vois ?! Les gens apprécient les cuisiniers alors je me suis dit qu'en prétendant en être un, Je trouverai vite un lieu où vivre.

- Ça va pas être possible, souffle Shota déjà sur les nerfs.

Allez, laissons lui une deuxième chance.

- Oublions ça, D'accord ?! Je vais me coucher. Je me lève tôt demain pour aller travailler, déclare le professeur.

- OK. Moi je vais ranger mes affaires avant de me coucher.

Shota sort son sac de la penderie dans la chambre puis le traîne jusqu'au salon. Mais alors qu'il allait s'allonger, un bruit de fracas provenant de la cuisine le fait sursauter.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Tout va bien ? demante-t-il.

- Oui oui. Tout va comme sur des roulettes l'ami, répond Tojo.

Le prof hésite à y aller jeter un coup d'oeil puis décide de dormir plutôt. Seulement, son sommeil est sans arrêt interrompu par le vacarme de la cuisine. Shota préfère prendre ses écouteurs et suivre les infos sur la fréquence de la police. On ne sait jamais, un héros doit toujours être prêt.

Le lendemain matin, le jeune héros se lève avec le crâne sur le point d'exploser. Cependant, Il est chaleureusement acceuilli par un petit déjeuner servi au lit par Tojo.

- Bonjour, lui dit ce dernier.

Devant lui est dressé un plateau comportant un plat d'oeufs brouillés, des tartines grillées, de la confiture et un verre de jus d'orange. Un sourire discret se dessine au coin de la bouche de Shota. Voyant son air surpris, Tojo prend la parole.

- Je sais que je t'ai empêché de dormir hier avec mes casseroles. Tout ça c'est pour m'excuser l'ami.

- Je te pardonne tout, s'empresse de répondre le professeur.

Ce dernier prend une fourchette pleine d'oeuf brouillé et la fourre dans sa bouche. Quelle misère de constater que le plat contient des coquilles d'oeufs quand celles-ci passent entre ses dents. Il recrache le tout dans le plateau, prend le jus et l'avale goulûment. Seulement, Il est sur le point de vomir car en fait le jus contient du sel et non du sucre. Les yeux de Shota sont désormais livides.

Comment est-ce possible d'être aussi mauvais ? Pourquoi devrais-je m'imposer ça ? Pense-t-il.

- Quoi ? Qu'est-ce qui ne va pas l'ami ?

Shota avale difficilement le jus.

- Au lieu du sucre, C'est du sel que tu as mis dans le verre, rétorque-t-il.

- Ah oui ?! De toute façon, Ils se ressemblent tellement. Comment ne pas les confondre ?

- Tu aurais pu goûter avant de... s'apprête à répondre Shota.

- Un bon cuistot ne goûte jamais ses plats. affirme Tojo, sûr de lui.

- Tu pourrais m'expliquer où est la logique dans ce que tu racontes ? mais il ne laisse pas son colocataire répondre. Laisses tomber. Je dois aller bosser.

Il se lève, irrité, se prépare et quitte l'appartement, le laissant à Tojo. Apparemment, ce dernier n'a pas l'intention de sortir aujourd'hui.

À son retour, Shota constate que la maison a été astiquée de fond en comble. La lessive et la vaisselle ont été faites. En regardant attentivement, Il constate que même son sac de couchage a été lavé. Shota panique car il a l'habitude de laisser traîner ses lunettes d'Eraser Head à l'intérieur. Heureusement, Aujourd'hui il les a emmenées avec lui au lycée. Il se rend compte qu'il ne peut pas continuer à vivre avec ce type sinon tôt ou tard il découvrira son secret ce qui mettrait sa vie en danger. En plus, Il a violé la seule règle qui interdisait d'envahir l'espace personnel de l'autre.

C'est la goûte d'eau qui fait déborder le vase.

Shota pris soin de bien remballer ses affaires. Il retrouve Tojo sur la terrasse entrain de faire une sieste. Il le réveil brutalement et le met à la porte sans ménagement.

- Je suis désolé, Mais ça ne va pas être possible nous deux.

- Mais... Mais... Je n'ai nul part où aller, se plaint Tojo.

- Retourne chez tes parents. Je suis sur qu'ils seront ravis de te revoir. Continues d'apprendre la cuisine mais arrêtes de mettre ton grain de sel dans chaque recette ! le gronde-t-il avant de claquer la porte.

Shota revient dans son salon. Il lui semble bien vide à présent. En plus, Il aimerait se reposer dans son sac pour mieux réfléchir à ce qu'il devrait faire maintenant.

Retour à la case départ...

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