ça commence mal

Depuis sa rencontre avec Kaoru, Shota est tout le temps irrité. Enfin, Plus que d'habitude. Il ne l'avait pourtant pas revue et ne l'avait pas appelé pour aumoins prendre de ses nouvelles. Elle lui a fait un virement sur son compte comme prévu. Il devait attendre encore qu'elle s'installe pour lui remettre le double des clés.

Il arrose sa plante d'intérieur, quand il reçoit un message sur son téléphone. Il n'est pas étonné de découvrir qu'il s'agit de Kaoru. Cette dernière lui demande de la rejoindre en bas de l'immeuble, ce qu'il fait. Shota se doute qu'elle cache quelque chose. Il la retrouve le sourire aux lèvres et un camion de déménagement derrière elle.

- Je rêve ou tu as emmené toute une maison ? dit-il en fronçant les sourcils.

- Mais non. Il s'agit de quelques meubles et de mes affaires. J'aurais besoin d'un monsieur muscle pour m'aider à tout faire monter. Voilà pourquoi je t'ai envoyé un message.

Elle le regarde avec insistance mais Shota fait mine de l'ignorer. Il s'avance vers elle et lui remet le double des clés.

- Voici ce que j'étais venu faire. Et maintenant que c'est fait, Je te dis à ce soir, déclare Shota.

- Mais... Mais... bafouille Kaoru.

Mais... Son colocataire s'en va. Elle souffle bruyamment, lève les yeux aux ciel et croise les bras sur sa poitrine. De loin, Shota l'entend rouspéter. Il ne fait pas marche arrière pour autant. Il va au lycée Yuei pour une importante réunion, d'après ce que lui a dit le principal.

La réunion se termine sous un ciel orangé. Shota finit son rapport de la journée avant de rentrer chez lui. Il était question de choisir les prochaines épreuves des examens pour les élèves des classes héroïques. Tout s'est bien passé, Comme d'habitude. En arrivant devant l'immeuble, la première chose qu'il remarque est l'absence du bric-à-brac de ce matin. Il se dit que Kaoru a pu faire monter ses affaires.

Ensuite, il découvre son appartement sous un nouveau jour. Meubles de salon, cuisine aménagée, chambre bien rangée. Il y'a même des produits de beauté dans les placards de la salle de bain. Mais aucune trace de Kaoru. Il s'installe au salon et regarde la télévision. Peu après, Sa colocataire rentre à l'appartement, les mains chargées de sacs de courses. Shota se retourne pour l'observer.

- Oula, faudrait freiner sur les dépenses, la prévient Shota.

- Viens surtout pas m'aider, grogne-t-elle.

- Je vois. Tu m'en veux encore pour ce matin. Si je te disais que j'étais en retard à une réunion très importante à l'école, Tu me pardonnerais ?

- Cause toujours, râle Kaoru.

Elle va à la cuisine où elle range tout ce qu'elle a acheté. Puis elle commence à cuisiner. Shota la rejoint juste au moment où elle découpe des oignons.

- OK. Sinon, comment tu as fait pour monter tous les meubles jusqu'ici ? Nous sommes quand même au cinquième étage.

Kaoru met le couteau face à sa gorge, le fixant méchamment. Son attitude contraste totalement avec les larmes qui coulent de ses yeux.

- Je me suis sentie comme une idiote aujourd'hui, à cause de toi.

Shota se sent touché par ses paroles. Il saisit la pointe de l'arme et la dirige ailleurs, loin de sa trachée.

- Je suis désolé. Je suis allé trop loin, déclare-t-il.

- Hum, lâche Kaoru, puis elle retourne à ses oignons. Si tu veux tout savoir, C'est la concierge qui m'a aidée. Elle connaissait quelqu'un dont l'alter lui permet de porter des charges lourdes.

- Je n'imagine pas tout le bien qu'elle a dû dire de moi, ironise-t-il.

- Ô Oui, Tu n'imagines même pas ! Et il vaudrait mieux que tu ne le saches pas.

Il se gratte la nuque, peu fier de sa réputation auprès de la concierge.

- Tu as besoin de mon aide pour cuisiner ? Je ne suis pas doué mais je peux toujours servir à quelque chose.

- Non, Merci. Je peux me débrouiller comme ça a toujours été le cas jusqu'ici, répond-elle, une pointe d'acidité dans la voix.

L'atmosphère est vite devenue tendue. Shota s'éclipse pour s'asseoir au salon en attendant le dîner. Pendant qu'il essaie de se concentrer sur les images de son magazine, les effluves alléchantes provenant de la cuisine ne cessent de le déranger. Il attend encore plusieurs minutes puis va voir comment les choses avancent.

À sa grande surprise, Kaoru est installée à table, une assiette de raviolis presque vide devant elle.

- Tu aurais pu me dire que le dîner était prêt, Je meurs de faim moi, se plaint-il.

- Je vois pas pourquoi j'aurais fait ça, dit-elle, détendue.

- Attends une minute... Tu l'as fait exprès ?!

- On n'a pas décidé de qui devait faire la cuisine. Je ne suis pas ta boniche, Je te signale, clame-t-elle.

- Tu as fait ça pour te venger, n'est-ce pas ?

- Penses ce que tu veux.

En disant cela, Elle se lève et va faire la vaisselle. Shota la suit, furieux.

- Je me suis pourtant excusé, affirme-t-il.

- Parce que tu crois que de simples mots auraient effacé ma colère ? De toute façon j'ai fait les courses. Si tu as faim, fais-toi à manger. Nous discuterons plus tard de la répartition des tâches ménagères, s'énerve-t-elle.

- Mouais, bronche Shota.

Il salivait encore il n'y a pas longtemps. Maintenant sa bouche est sèche à cause de l'amertume. Il capitule et prépare une simple omelette. Quand il finie de manger, Il laisse son assiette dans l'évier, se disant qu'il la laverait plus tard. Il se brosse les dents puis s'installe dans son sac de couchage. Ce soir, le jeune professeur a reçu une bonne leçon.

Les mots ne suffisent pas à tout réparer.

Après le réveil, Shota va ranger son sac dans la chambre à coucher. Le lit est vide. Il n'y a aucun signe de vie. Il pense que sa colocataire a dû partir tôt pour ne pas le croiser. Il soupire puis se prépare pour aller travailler. Il a mauvaise mine car il n'a pas réussit à dormir. Il a d'abord voulu se venger mais s'est vite ravisé car il savait qu'il avait eu tort de la laisser planter devant l'immeuble.

Hier en la revoyant, Ses émotions s'étaient emballées. Il se rappela de la mise en scène qu'elle avait faite pour obtenir ce qu'elle voulait. Il souhaitait seulement lui faire passer un mauvais moment. Au fond, Il savait que la concierge l'aiderait. Il savait qu'elle connaissait quelqu'un doter de cet alter. Il avait mal jugé sa colocataire. Au moins maintenant il sait à quel point elle peut être sensible. Il est prêt à se racheter et repartir sur de bonnes bases.

Pour se faire, Il lui achète une boîte de confiseries après le travail, En espérant qu'elle aime ça. À son retour à l'appartement, Il la retrouve assise à table. Elle note quelque chose sur une feuille de papier. Elle le salue quand elle remarque sa présence.

- Je tenais à m'excuser encore une fois, Pour hier. Je t'ai ramené des bonbons.

Il lui tend la boîte qu'elle prend sans entrain. Elle l'ouvre et goûte un des bonbons. Elle pose la boîte sur la table sans faire de remarque.

- Je viens de finir d'établir la liste des tâches ménagères, lâche Kaoru d'une voix monotone.

Shota prend place face à elle.

- OK. À quelles tâches m'as tu assigné ?

- Voyons, ce n'est pas à moi d'en décider. On doit en discuter d'abord, rigole Kaoru. Tu excelle dans quel domaine ?

- Je dirais la vaisselle et la cuisine.

- Espèce de... Je ne trouve pas de mots pour te qualifier. Tu choisis uniquement les tâches qui ne demande pas d'efforts physique. Il suffit juste de mettre la vaisselle dans le lave vaisselle et le linge dans le lave linge.

- Peut être, Mais c'est tout ce que je peux faire, râle Shota.

- Ouias, C'est ça. Tu vas aussi t'occuper de la terrasse.

- Quoi ? Pourquoi ?

- Parce que... Je l'ai décidé. Ça te fera un peu d'exercice. Ensuite, Il faut qu'on décide qui fera les courses et qui fera la cuisine.

- Je propose qu'on fasse les courses ensemble le week-end. Comme ça, On aura du temps libre en semaine. On peut acheter ce qu'il nous manque à la supérette. C'est pas loin.

- C'est une bonne idée. Tu vois, Quand tu veux, se moque-t-elle. En ce qui concerne la cuisine, Je propose qu'on décide ensemble de ce qu'on va manger et qu'on mette la main à la pâte tous les deux.

- Je ne sais pas si ça va fonctionner tous les jours. On a tous les deux des emplois du temps chargés. On devrait plutôt alterner les tours de cuisine, ajoute-t-il.

- Tu n'as pas tort. Si un jour je rentre épuisée, ce sera difficile de cuisiner ensemble. J'accepte ton idée.

Ils restent encore des heures à décider des repas de la semaine et des tours de cuisine. Ensuite, chacun va se coucher. La tension est redescendue entre eux et c'est tant mieux.

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