Chapitre 2

Chapitre 2: La tempête engrangeant le calme

Quelques instants étaient passés dans une ambiance des plus pesante, enfin elle semblait bien plus pesante pour moi que pour monsieur Kishibe.

Puisqu'il semble tenir à mon authenticité je vais essayé de moins me forcer à parler poliment.
En effet, cela était impossible, et pourtant c'est ce que je devais faire.

Le "devoir" est un sens que certaines personnes ne perçoivent pas. D'autre, contrairement à eux, le perçoivent de manière beaucoup trop pesante.
Si je devais décrire mon "sens du devoir" je dirais qu'il dépend de beaucoup de paramètres tel que: la personne, son importance dans la société, son statut sociale et beaucoup d'autre.

Je vais essayer de décrire de manière simple la situation actuelle, pour que vous compreniez mieux comment va marcher mon "sens du devoir" même si cela peut paraître totalement incongru.

Un homme est désormais mon colocataire.

Dit comme ceci la situation semble anodine, si on parlait simplement d'une colocation classique je n'aurais rien "dû" à cet homme, un toit et de la bienveillance suffirait amplement.
Mais comme dit précédemment, de nombreux paramètres viennent peu à peu changer ce "devoir".

Rohan Kishibe, le manga le plus prolifique du moment, vient d'emménager de force chez moi, mettant en péril la réputation de deux grosses entreprises si jamais cela venait à mal se passer.

C'est tout de suite plus effrayant, non ?
Si je devais décortiquer chaque paramètres de la situation, je résumerai cela en "peu importe ce que tu feras ce ne sera pas 'bien'."
Peut-être devrais-je expliquer plus précisément mes raisons - même si cela me paraît évident - ?
Ou du moins expliquer qu'est ce qu'il fait que je me retrouve bloqué dans un dilemme impossible.

Par nature, quelqu'un de plus important que vous vient dans votre domicile, vous lui offrez respect et politesse, vous ne le contrariez pas, vous parlez peu, vous vous exprimez dans un vocabulaire adapté et j'en passe.
C'est également comme ça que je pourrais décrire ma nature.
Rohan Kishibe -malgré son importance dans mon estime dû à sa grande influence sur mon travail- est une personne plus importante hiérarchiquement que moi, donc la logique suit son court.

Mais.
Mais, cette personne a qui je dois tout le respect du monde je le rappelle, se plaint d'être froissé par mon côté 'faux', et souhaiterait que je dise les choses telles quelles sont dans mon esprit.
Mon "sens du devoirs" me dicte de faire ce qu'il veut, peu importe de quoi il s'agit je me dois de faire ce que "la personne plus importante" veut.
Mais ma nature, elle, infiltre ses règles de respect entre les mots du "devoirs".

Que suis-je censé faire ? Faire ce que mon invité veut quitte à en oublier les règles de base ? Ou alors continuer comme je le fais déjà ce qui risque de l'agacé ?
L'un est beaucoup moins effrayant que l'autre, mais je ne m'en sens pas capable.

Je devrais sûrement moins réfléchir, si j'agis entant que Chloé Cotleur Martin et non pas madame Cotleur Martin les choses seront beaucoup plus simples.
Je ne pourrais pas tenir ce personnage 5 longs mois de toute manière.

Le temps de la réflexion devait se terminer, si il durait plus longtemps j'allais passer pour une folle auprès de monsieur Kishibe.
Poussant sur mes bras, je me dégageai de la table, me relevant d'un pas décidé.

"-Il serait sûrement temps de vous faire visiter l'appartement, non ?"

L'homme posa sa tasse de café sur la table avant de se relever lentement, avec des gestes fluides et assurés, semblant être une habitude chez lui.
Comment ne pas admirer une telle prestance ? Même après un long voyage entre le Japon et Verveine il semblait moins fatiguée que moi, comment était-ce possible ?

Tournant ma tête le plus possible vers l'arrière, je montrai d'un geste de la main la cuisine se trouvant juste dans mon dos.
Une cuisine assez simple mais avec tout ce qu'il faut pour pouvoir cuisiner.

"-Ici vous avez la cuisine. N'hésitez pas à vous servir dans le frigo si vous avez besoin de quoique ce soit, je fais souvent le point pour savoir ce qu'il faut racheter. Les plaques sont électriques donc pas besoin de s'inquiéter pour le gaz. Le lave vaisselle lui est juste en dessous de l'évier et à sa droite il y a les poubelles. Il y a un tri à respecter."

Mon corps de nouveau droit, j'observai attentivement l'expression du visage de mon invité mais il semblait avoir compris.

"-Oh et aussi, si vous avez besoin d'acheter quoi que ce soit vous pouvez le marquer sur la liste de course. Elle est toujours accrochée au frigo."

Je n'eus qu'un simple signe de tête pour m'assurer qu'il avait bien suivi toutes mes explications.
Ce n'est jamais simple de faire une visite de sa maison, surtout quand il n'y a rien de spécial à dire.
Il me suffit de quelques pas pour me retrouver vers le canapé.

"-Bon, c'est assez évident mais ici c'est le salon. Vous pouvez utilisez la télé pour regarder les chaines locales, aller sur Netflix, Youtube et Spotify ou encore jouer à la Switch. Ne vous sentez pas obligé de me demander à chaque fois, faites comme si vous étiez chez vous.

-Je ne pourrais pas me sentir comme chez moi tant que ce chat sera là."

Dit-il, le regard froid alors qu'il pointait du doigt le canapé.
Je me retournai alors, sachant d'avance qu'il parlait de Harvey puisqu'il était mon seul animal de compagnie.
Mon visage pleins de dégoût rencontra de nouveau le sien.

"-Vous plaisantez j'espère ?

-Je hais les chats.

-Vous haïssez les chats."

Répétais-je avec mépris, et j'eus pour réponse autant de mépris que d'agacement.

"-Oui c'est ce que je viens de dire."

N'aviez-vous pas demander de l'authenticité ? Et bien vous en avez, ne soyez pas si déçu voyons.
J'ai horreur des gens qui se croient tout permis, comment osez vous venir chez moi et dire de telles choses sur Harvey ? Je vous acceuille avec beaucoup de bienveillance malgré mon écœurement pour tout ce qui est social, je fais beaucoup d'effort pour vous et vous, vous refusez la simple présence de mon chat ?

Je croisai alors mes bras contre ma poitrine, le dévisageant avec autant de mépris qu'il en avait fait preuve.

"-Et bien tant pis pour vous, de ce que je sais cette maison était celle de ce chat avant que vous ne vous y incrustiez de force, non ?"

Je me tournai dos à lui, le regardant simplement du coins de l'oeil. Je souriai déjà intérieurement, je savais exactement quoi lui répondre pour qu'il se la ferme.
Oups, ai-je vraiment dit ça de Rohan Kishibe ? J'implore votre pitié, Dieux tout puissants ! Comment ai-je OSÉ dire une telle chose d'un homme plus puissant que moi ? Pardonnez moi ...
Pff. Idiot.

D'une voix neutre mais avec des fragments de narcissisme je prononçai enfin ma réplique.

"-Puis lui au moins n'a pas été chiant dès son arrivé.

-Qu'est ce que tu viens de dire ?!"

Ah ! J'en étais sûre ! Je me disais bien que ce calme était simplement de façade. Il s'énerve donc au moindre reproche ? Ça me paraît assez logique, mais c'est bon à savoir.

Feignant d'être une imbécile, je tournai simplement le haut de mon corps vers lui, posant un pied en son sens pour que cela soit humainement possible.
Je mis alors mon index sur mon menton, essayant d'imiter une personne qui réfléchirait.
Mon regard se perdit à gauche puis à droite avant de le fixer.

"-Qui ? Moi ?"

En bref, je me jouais de ses nerfs.
Il m'a dit d'être moi-même, soit.
Ma notion du "devoir" surpasse ma nature lorsque l'on m'insuporte.
Ou du moins je m'invente des excuses.
Je ne suis pas toujours comme ça, soyons clair. Je veux juste lui faire comprendre qu'il n'a aucunement le droit de jouer au petit chef sous mon toit. Ni nul part d'ailleurs, mais ça à la limite ça ne me concerne pas.

"-Oui toi, imbécile ! Il n'y a que toi ici !

-Non, il y a aussi Harvey.

-Arrête tout de suite ce que tu es entrain de faire, je le vois très bien, tu es entrain de te foutre de ma gueule et je déteste ça."

La politesse ne semble pas être son grand fort, je n'y aide pas beaucoup de toute manière.
Alala, qu'est ce que j'aime jouer avec les nerfs des gens colériques qui se sentent comme des Dieux vivants. J'aime savoir qu'ils ont perdu cette guerre mentale, qu'ils sont plus faibles que moi.
Non pas que cela me fasse plaisir ou quoique ce soit. Je veux juste qu'ils se rendent compte qu'ils ne sont pas si forts qu'ils ne le croient.

Oui, si on me le ferait je serais aussi fortement agacée, je sais que cela ne se fait pas.
Mais.
Mais.
Je fais ce que je veux  ~♡

Finissant le demi-tour que j'avais lentement entamé, je me trouvais face à lui, incapable de contenir un léger sourire satisfait.

"-Vous avez une très bonne vue dites moi, pourquoi ne pas l'avoir utiliser pour remarquer le nombre de zéro avant d'acheter ces montagnes ? Vous n'auriez pas terminer avec ce chat."

Je n'arrive pas à croire que ce soit un être aussi exécrable qui se cache derrière des œuvres si inspirantes, j'en viens à regretter tout les bons préjugés que j'avais sur lui.

D'un geste brusque il attrapa le col de ma chemise et me traina vers lui, l'air complètement enragé.
C'est dans ce genre de moment que je réalise qu'il faudrait que je ferme ma gueule.
Chloé on avait pourtant tout bien récapituler au début ! Tu as déjà oublié le "mettant en péril la réputation de deux grosses entreprises si jamais cela venait à mal se passer" ?!

Tu as surtout oublié que tu as la force brut d'une personne âgée, comment comptes-tu te défendre ?!
Puis à quoi je pensais au juste ?

Son expression du visage ne faisait ressortir que de la haine et de la noirceur, j'allais me faire passer un savon pour sûr.
La mienne pour le coup avait subitement passer de la moquerie à l'angoisse. Des fois je le cherche un peu aussi ...

"-Comment oses-tu manquer de respect au grand Rohan Kishibe ?!"

A-a vrai dire je me pose la même question, je me suis encore laissé emporter. Hm, ça s'annonce mal ...
Pourquoi y a encore fallu que je joue à la plus conne ?!

Il posa son index sur mon front, pour ne pas dire qu'il semblait vouloir perforer ma boite crânienne. Je me mise alors à déglutir, mon dieu, c'est ici et maintenant que je vais payer pour mes actes. Pitié, faites que cela ne soit pas trop douloureux, à la limite une baffe, mais je ne veux pas finir avec des blessures, pas juste pour avoir ouvert ma gueule.

Sa réponse fut glaçante, d'un calme qui habituellement serait reposant mais qui dans la situation actuelle était plus de l'ordre de la froideure et des menaces.

"-Retiens bien ça dans ton cerveau d'incapable, je te méprise. Je n'attends plus rien de toi et ne te considèrerai même pas une seconde de mon temps. Compris ?"

Seigneur donne moi une autre chance, je suis trop jeune pour mourir.
Une fois son discours terminé, il me rejeta violemment, me poussant à bout de bras. Mes jambes titubantes, je manquai de peu de tomber, reprenant mon équilibre à temps.
Mon souffle était haletant, je pouvais sentir mon être tremblé, pourquoi moi, une fille qui rejete la moindre source de stress, me retrouve dans une telle situation ?
Est-ce ainsi qu'on récompense tout mes sacrifices, tout les projets que j'ai annulé par peur, cette vie morose et sans saveur que je me suis infligée à moi-même pour me sentir en sécurité ?

Je l'avais cherché, il est vrai. J'avais fait une remarque déplacée. Mais méritais-je vraiment un tel revers ?
J'étais juste à bout, à bout car j'avais appris ce matin même que j'étais forcée de cohabiter avec mon idole, idole qui en réalité est exécrable mais malgré tout j'ai tenu a ce qu'il apprécie le temps qu'il passe ici, tout ça pour qu'il me bouscule dans mes émotions et règles de vie pour ensuite insinuer que je devrais me débarrasser de mon chat.

Je ne sais pas, je pensais être en droit de jouer un peu avec ses nerfs, me venger à ma façon.

Prenant une grande bouffé d'air, je le pointai du doigt, le visage sous le choc.

"-Non mais ça va pas la tête ?! Vous êtes complètement malade ou quoi ?!"

Mais il ne semblait même plus considéré mon existence, il s'en moquait de ce que je pensais ou ressentais.
Il l'avait dit de toute façon ...

Son téléphone à la main, il composa un numéro et mit volontairement le haut-parleur, semblant vouloir me faire écouter tout le mépris qui va être dit de moi à la découverte de mon échec.
Plusieurs bip se firent entendre avant qu'une voix féminine fortement familière ne se fasse entendre.

"-Clémence Toureau, j'écoute ?"

Je rêve ? Il venait vraiment d'appeler Clémence, là ? C'est limite pire que si il s'agissait de mes supérieurs, eux auraient juste râler, à la limite aurait menacer de ne plus publier mes œuvres, point barre.
Mais elle, elle elle allait être blessée, je lui avais promis de faire des efforts, elle avait confiance en moi.
Pourvu qu'il ne développe pas pourquoi il veut partir.

"-Bonjour, c'est Rohan Kishibe.

-Oh monsieur Kishibe ! Que se passe-t-il ?

-J'aimerai changer d'habitation. La colocation avec madame Cotleur Martin sera impossible.

-Pourquoi ? Elle doit repartir chez ses parents en urgences ? Quelqu'un est malade ?

-Nous ne nous entendons pas elle et moi. Je refuse de passer une seconde plus dans cet appartement."

Un long soupir se fit entendre à travers les haut-parleurs du téléphone, suivie d'une Clémence complètement désespérée.
CLÉMENCE. ECOUTE MOI.

"-Elle vous a manqué de respect, c'est ça ?"

CLÉMENCE NON JE PEUX TOUT EXPLIQUER.

"-Oui, exactement.

-Monsieur Kishibe, je ne vous connais pas très bien mais du peu que je sache sur vous vous n'êtes pas vraiment du genre à être délicat. Vous avez certainement brusquer madame Cotleur Martin car elle semblait ailleurs, je me trompe ?

-Je n'aime pas quand les gens sont faux. J'ai juste demander à ce qu'elle soit elle même.

-Et ... vous vous plaignez quand elle est elle-même ?

-Je ne me serais pas plains si elle ne serait pas aller trop loins.

-Monsieur, comprenez la, elle n'était pas au courant pour votre arrivée avant tôt ce matin. De plus, madame Cotleur Martin est de nature assez anxieuse, à l'heure actuelle elle s'en veut certainement pour ce qu'elle vous a dit. Elle a vraiment fait des efforts pour nous tous même si elle ne voulait pas de colocataire, elle prend sur elle pour vous et pour moi. Vous pouvez bien essayer de faire de même non ?"

Cette fille est vraiment extraordinaire, comment a-t-elle pu deviner toute la situation ? Et comment peut-elle prendre ma défense dans un moment pareil ? Elle risquait son job en faisant ça.
En regardant la tête de monsieur Kishibe je pouvais deviner qu'il était peu convaincu, certainement déjà persuadé que je suis le mal incarné.

"-Donc elle ne voulait déjà pas de ma présence avant, vous m'avez emmener volontairement chez quelqu'un qui me déteste.

-Qui vous déteste ? Vous pensez que madame Cotleur Martin vous déteste ?

-Oui, ça se voit clairement dans son regard, elle me méprise autant que je la méprise, rien de bon ne sortira de cette colocation.

-Attendez, il y a un énorme quiproquo ! Madame Cotleur Martin ne vous déteste pas du tout, c'est impossible ! Nous avons eut une discussion par rapport à ça ce matin, j'en suis sûre. Je pense que c'est certainement de là que vient la plus part de son stress, elle ne voulait pas vous décevoir car elle vous voit comme un exemple. Vous pouvez la considérer comme une fan."

À l'entente de ces mots le rouge me monta aux joues, je n'aimais pas être considéré comme une fan, cela renvoie une mauvaise image de soi-même.

"-Une fan ...?"

Prononça l'homme avant de tourner sa tête en ma direction, complètement subjugué par une telle information.
Je ne puis soutenir son regard que quelques secondes avant de détourner la tête, mimant un enfant qui bouderait alors que j'étais dans une panique mentale indescriptible.

"-Bon écoutez, je suis plutôt occupée là, il faudrait que j'y aille, veuillez m'excuser. Mais laissez lui une chance, laissez vous le temps de vous connaitre, je suis sûre que vous vous entendrez bien ! Au revoir monsieur, bonne journée."

Une fois qu'elle eut raccroché, un silence pesant envahit l'appartement, le regard de Rohan Kishibe toujours tourné vers moi. Nul ne voulait commencer cette discussion, qu'est ce qu'il y avait à dire de toute façon ? Aucun de nous n'allait s'excuser, c'était irréfutable.
Mais un son vint rompre la pesenteur du vide, il rangea son téléphone dans sa poche, commençant doucement à rentamer la discussion.

"-Bon ..."

Prise d'un élan de panique, je voulais me défendre avant qu'il ne soit trop tard.

"-Attendez je peux tout-

-Je vois très bien quel genre de fan tu es !"

Dit-il d'un ton déterminé, me pointant du doigt avec une conviction que je n'avais presque vu nul part d'autre.
Je me stoppai net, suprise par une telle exclamation.
Quel genre de fan je suis ?
Il laissa un petit temps comme suspens avant d'enfin révélé le fond de ses pensées.

"-Tu es une yandere.

-Une... quoi-"

*+:。.。Chapitre 2: Ennemi du coeur。.。:+*

Qu'est ce que ...

"-Oui, c'est sûr, je n'avais pas fait le lien plus tôt mais maintenant tout est clair. Tu joues la carte de la fille timide et renfermée, tu veux te donner cette image "mignonne" pour t'attirer l'affection des autres et tu as cru que ça allait marcher avec moi.

-Attendez vous trouvez vraiment mon comportement mignon ?

-Tu fais partie de ces fans qui veulent m'épouser, qui rêvent de moi chaque nuit et qui idolâtrent une relation fusionnelle avec moi.

-J'ai 25 ans monsieur ... Mes seuls rêves sont de trouver des réductions de 5% sur un produit qui ne coûtait déjà que 5€.

-En réalité tu es une des fans de la première heure, ceux qui étaient là bien avant que je ne sois médiatisé. Ainsi tu pensais être privilégiée, avoir plus de chance de m'atteindre, que je me dise "Oh tu étais donc là pour me soutenir quand personne ne croyait en moi, comme cela réchauffe mon coeur, je rêve d'en apprendre plus sur toi".

-Des gens pensent comme ça ?

-Mais en te rendant compte que tes rêves étaient bien trop loins de la réalité tu as chuté dans le désespoir et la dépression, t'enfermant sur toi même.

-Je ne me souvenais pas que ma dépression était pour ce genre de réalisation.

-Quand mademoiselle Toureau t'a proposé de m'héberger chez toi tu as vu en ça une opportunité de réaliser ton rêve le plus fou: te rapprocher de moi pour me séduire. Tu as accepté en feignant l'anxiété pour garder ton image mignonne de personne timide mais ton cerveau dérangé pensait déjà à un futur où nous serions mariés avec deux enfants.

-Je m'inquiète pour vous, quel genre de fan vous avez au juste ..?

-Ton jeu de la femme timide ne marchant pas avec moi tu as commencé à montrer ton vrai visage de personne obsessionnelle au passions discutables. Au fond de toi tu n'attendais que ça, que je t'insulte, que je te baffe, que je te piétine, que-

-ON A COMPRIS ! Pas besoin d'en rajouter. Dans quel genre de réalité vivez-vous monsieur Kishibe ? Tout les fans ne sont pas comme ça, vous savez ?

-Je le sais bien, mais n'essaies pas de cacher la vérité. Ton comportement est beaucoup trop bizarre, la plus part des fans se contenterait d'être heureux avec une telle nouvelles. Toi tu sembles tiraillée, comme euphorique et complètement folle au point d'en perdre tes moyens. Qui es-tu réellement Chloé Cotleur Martin ?"

Et après c'est moi qui suis censé rêver qu'il s'intéresse à moi ? Il fantasme beaucoup trop mon côté "fan", c'est malsain, je n'aime vraiment pas ça.
Là est tout le problème avec le mot fan, il s'agit littéralement d'un raccourci du mot fanatique. Rien de bon ne se dégage de ce mot si vous voulez mon avis.

Je soupirai un grand coup, cette collocation promet d'être étrange et périlleuse.

"-Ok, vous voulez savoir la vérité ? Je suis fan, oui, mais pas de vous, de votre travail. Vos œuvres sont une source d'inspiration pour mon propre travail. Je ne me suis jamais renseigné sur votre personne, je ne connais pas plus d'informations que ce que vous écrivez dans vos mangas. J'ai effectivement eut une période de dépression, mais elle était lié à des facteurs plus complexes qu'un amour impossible. Votre travail m'a en effet aidé à me changer les idées pendant ces sombres heures, mais encore une fois cela n'a jamais eut aucun rapport avec vous à l'exception du fait que cela soit votre création. Et pour ce qui en est de mon comportement, cela va en partie avec la dépression énoncé plus tôt. La dépression est loins d'être ce que l'on romantise ou fantasme pour de l'attention, la dépression s'est être au fond d'un trou dont on ne peut sortir et que même si on le pouvait on se persuade d'être bloqué à l'intérieur. Il y a certes des jours meilleurs que d'autres, mais il y a toujours ce mal intérieur qui vient nous ronger même dans les moments de joie, même si vous êtes purement heureux il suffit d'une seule pensée négative pour être de nouveaux plongé dans un stress sans nom. Vous vous refermez sur vous même, vous ne parlez presque plus aux autres même si vous en avez envie, vous êtes même stresser à l'idée de leur parler alors que vous les aimer. Vous avez l'impression de les trahir, qu'ils vous en veulent de les oublier comme ça. Ou pire, qu'ils s'amusent sans vous, qu'au fond vous n'étiez pas si important, le monde avance alors que vous vous restez derrière. Ainsi vous vous renfermez encore plus, vous ne faites rien de vos journées car ça n'en vaut pas la peine, vous vous dîtes que cela ne vous aidera en rien, que vous n'allez pas y arriver et que de toute façon vos membres sont trop lourd pour ça. La fatigue mentale commence doucement à ronger votre corps, vos membres semblent imbougeables, même si vous vouliez bouger vous ne trouverez en cela aucun intérêt, vous vous sentez mieux là où vous êtes même si on ne peut pas appeler ça bien. Vous prenez des médicaments pour soit disant apaiser votre corps et votre psyché mais tout ce que cela apporte est du malheur contre quelques angoisses en moins. Vous vous sentez comme un moins que rien, vous dépendez de ces petits pilules ridicules alors que les autres avancent. Vous finissez par oublier que vous êtes malades, pour vous tout le monde souffre comme vous, vous êtes juste un moins que rien qui ne sait pas s'en sortir sans se plaindre inutilement."

Je pris une grande inspiration avant d'enfin finir ma tirade.

"-Elle est là, votre vérité que vous vouliez tant, j'étais dépressive et les blessures ne se referment jamais entièrement. La moindre interaction sociale provoque de grand bouleversement dans mon esprit, je peux mettre plusieurs jours à me remettre d'un grand événement social. Si j'envoie ne serait-ce qu'un tout petit message à quelqu'un de connu je tremble et suis incapable de parler pendant plusieurs heures avant de supprimer le message. Donc réfléchissez un peu, si vos œuvres m'ont aidé quand j'en avais besoin je voulais simplement vous rendre la pareil, je voulais me rendre utile. Mais mes angoisses ont encore tout gâcher et mon côté légèrement colérique à pris le dessus quand j'ai craquer. J'ai dit des choses que je ne pensais pas forcément, veuillez m'excuser."

Je n'attendais rien de spécial de sa part, je voulais simplement me racheter envers moi-même, me dire que j'avais tout expliqué et que je m'étais excuser. Ça ne pardonnera jamais ce que j'ai fait, mes erreurs me poursuivront jusqu'à la fin des temps, mais malgré tout je devais les allégées.

Tout semblait figé dans le temps, l'ambiance n'était pas pesante mais le silence régnait.
Je m'en voulais, j'avais encore effrayé quelqu'un en parlant de mes problèmes, c'est toujours comme ça, les gens demandent à savoir et finissent par ne plus rien dire une fois que j'explique. Je devrais le savoir après 10 ans, mais je continue à faire ça, je ne peux m'en empêcher, c'est stupide.
Au moins cela éloigne les gens, je suis plus tranquille ainsi.
Mais à ma grande surprise il reprit assez rapidement.

"-Je ... ne m'attendais pas à une telle réponse."

Il semblait profondément réfléchir, comme si il était à son tour tiraillé entre sa nature et son devoir.
Il s'avança vers moi, supprimant les quelques mètres de séparation que notre querelle avait créer.
Il me fixa après un long soupire avant d'enfin prononcer,

"-Pardonne moi, je n'ai vraiment penser qu'à moi."

Comme à mon habitude je pouffai légèrement de rire avant de sourire, j'étais soulagée.

"-Ce n'est rien, votre situation n'est pas simple n'ont plus !

-En parlant de ça j'ai un marché à te proposer."

Dit-il avec un léger sourire joueur, certainement son premier sourire depuis son arrivée ici.
Il me tendit la main avant d'énoncer les conditions de ce pacte.

"-Ni toi ni moi ne semblont vouloir que cette colocation dure 5 mois voir plus alors faisons un compromis qui plaira à tout le monde: tu m'aides à faire de l'argent en m'emmenant à de potentiels événements et dédicaces et en échange tu pourras venir au Japon aussi longtemps que mon séjour ici aura durée. Je paierais tout tes frais, je t'hébergerais chez moi et te ferais visiter la région. Toi qui rêve de voyager je me suis dit que cela serait un bon compromis.

-Vous aviez compris que je rêve de voyager ?! Je ne l'ai pas dit pourtant ... Vous n'avez quand même pas déduis ça du fait que je dise que vous avez de la chance de beaucoup voyager ?!

-Si bien évidemment, pour qui me prends-tu ?

-Vous n'aviez même pas répondu ..."

Le deal paraissait plutôt avantageux, il semblait plus perdant que moi. Je ne mis pas très longtemps avant de lui serrer la main, accompagnant son sourire avant de fièrement prononcer mon ultime décision.

"-Marché conclu."

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