Chapitre 5

On était lundi ce qui voulait dire que Maël commençait son travail. Il avait hâte mais en même temps il était stressé. Et s'il faisait tout de travers ? Et si son père le virait car il n'était pas fier de son travail ? Comment allait-il faire ? Oui, il avait un toit au-dessus de la tête mais il ne voulait pas déprendre de Théo et de Lucas. Il espérait que tout se passerait bien. Maël était actuellement en train de prendre son petit déjeuner en compagnie de son frère et du brun.


– Tu es prêt ? Questionna son frère.

– Oui mais j'ai peur de tout foirer.

– Mais non, tu ne vas rien foirer du tout. Papa va bien t'expliquer.

– Et puis il n'y a aucune raison pour que ça se passe mal. Intervint Lucas.

– Je sais mais je ne peux pas m'empêcher de stresser. Je ne veux pas décevoir papa.

– Mais quoi qu'il arrive, tu ne le décevras jamais. Le rassura Théo.

– J'espère que tu as raison. Soupira le cadet.


Théo avait raison. Maël pouvait faire n'importe quoi que leur père ne serait pas déçu de lui. Et c'était la même chose en ce qui concernait Théo. Denis ne pouvait jamais être déçu de ses fils. Il les aimait trop pour cela. Le châtain termina de manger et alla à la salle de bains pour se préparer. Il s'habilla simplement avec un jeans et un t-shirt bordeaux. Il aimait bien cette couleur mais à ses yeux, elle allait beaucoup mieux à Lucas qu'à lui-même. Une fois que Maël fut prêt, il salua ses colocataires et prit la voiture de Lucas. Le jeune homme n'en avait pas besoin aujourd'hui alors il avait proposé à Maël de la prendre.

Le trajet jusqu'au cabinet de Denis se fit assez rapidement. Maël avait hâte de commencer pour pouvoir avoir un peu d'argent et participer au loyer. Car même si l'appartement appartenait au père de Lucas, les trois hommes devaient payer un loyer, c'était logique et normal à leurs yeux. Le châtain arriva au cabinet de son père. Ce dernier était déjà là. Maël se gara et sortit de la voiture avant de se diriger vers la porte. Le jeune homme allait être à l'accueil. Le cabinet comportait quatre salles : le « hall » d'entrée où se trouvait le bureau de l'accueil, une salle avec plein de matériels utiles pour que Denis puisse exercer son métier. Et enfin, deux autres salles avec une table de massage dans chacune.

Maël poussa la porte et fut accueilli par son père. Les deux hommes se prirent dans leurs bras. Denis expliqua, à son fils, ce qu'il devait faire. Dans l'ensemble, c'était très simple. Il devait répondre au téléphone, prendre les rendez-vous, gérer le planning et accueillir les clients tout en leur donnant un nouveau rendez-vous, si besoin, à la fin de leur séance. Il devait aussi encaisser les clients. Rien de bien méchant.


– Tu es venu avec une très belle voiture. Remarqua Denis.

– Oh c'est celle de Lucas. Il ne bouge pas de l'appartement aujourd'hui alors il me l'a prêtée.

– C'est gentil de sa part. Tu es prêt pour ta journée ?

– Oui, je suis fin prêt. Sourit le châtain.


Le premier client de Denis arriva et il l'emmena dans la grande salle. Il faisait de la rééducation pour son genou. Maël répondit plusieurs fois au téléphone tout en faisant patienter les clients qui venaient pour leur séance. Il fallait qu'il attende que son père arrive pour qu'ils aillent dans une salle car Maël ne savait pas pourquoi les clients étaient là. Et puis, c'était son père qui gérait ça. Le châtain n'avait pas à le faire.

Le temps passa et midi arriva. Denis reprenait à quatorze heures car de midi trente à quatorze heures, il allait chez les clients qui ne pouvaient pas se déplacer donc Maël avait « quartier libre ». Alors le jeune homme alla manger chez ses parents. Isabelle ne travaillait pas le lundi après-midi donc Maël pouvait se permettre d'aller voir sa mère. Il arriva chez ses parents et Isabelle fut surprise de voir son fils. Elle le prit dans ses bras avant de le faire entrer. Ils allèrent dans la cuisine.


– Je ne m'attendais pas à te voir.

– Papa m'a dit de revenir au cabinet à quatorze heures et comme je savais que tu ne travaillais pas cet après-midi, je me suis dit que je pouvais venir manger avec toi. Enfin si tu n'as rien d'autre de prévu. Expliqua Maël.

– Non, je n'ai rien de prévu donc tu peux rester. Sourit Isabelle.

– Génial.


La mère de famille prépara à manger et ils dinèrent ensemble tout en parlant de tout et de rien. Le jeune homme était content de passer du temps avec sa mère même si cela ne faisait qu'un jour qu'il avait déménagé.


– Maël, je sais que tu nous as souvent dit que les voisins t'insultaient et nous, on ne disait rien car on pensait que tu inventais. Je suis vraiment désolée pour ça. On aurait dû te croire. Ce n'était pas parce que les voisins étaient gentils et serviables envers nous qu'ils n'étaient pas capables de te faire du mal. C'est quand Théo nous a engueulé qu'on a compris notre erreur. On te demande pardon mon chéri.

– Je ne vous en veux pas. Enfin si, un peu mais j'ai tellement l'habitude de me faire insulter ou autre que je me dis que c'est normal et que vous aussi, vous pensez toutes ces choses. Déclara le châtain.

– En aucun cas on ne pense pareil qu'eux. Tu es un homme incroyable. Tu as vécu des choses terribles mais tu es encore debout et ça, c'est courageux.

– Ouais enfin c'est Théo et Lucas qui m'ont aidé. Beaucoup plus Lucas car c'est vraiment lui qui me suivait partout. Même si Théo m'a protégé également. Je suis un faible maman et sans eux, je ne suis rien.

– Ne dis pas n'importe quoi. Tu n'es pas faible mais courageux. Car même si ton frère et Lucas t'ont protégé, toi, tu t'es battu. Plein de gens auraient mis fin à leurs jours mais pas toi.

– Pourtant, j'y ai pensé avant de quitter la fac. Murmura le châtain.

– Oui car tu n'avais plus Lucas et Théo pour qu'ils te rassurent. Tu sais, je ne t'aurais pas laissé déménager aussi facilement si tu serais seul chez toi. Là, tu es avec les deux personnes qui ont fait beaucoup plus que quiconque pour toi. Je sais que tu es en sécurité avec eux et que tu es heureux.


Pour simple réponse, le jeune homme sourit à sa mère. Oui, Maël avait pensé mettre fin à ses jours avant de quitter la faculté de médecine mais il ne l'a pas fait. Car s'il le faisait, il ne verrait plus jamais Lucas. Il n'aurait plus la chance de le voir sourire, de l'entendre rire et parler. Non, s'il avait mis fin à ses jours, il n'aurait plus la chance d'être heureux en compagnie du brun. Comme toujours, c'était Lucas qui le sauvait même si pour le coup, il n'avait rien fait.

Une fois le repas terminé, Maël resta avec sa mère jusqu'à treize heures trente. Il partit en direction du cabinet de son père et entra à l'intérieur. Denis lui avait laissé une clé. Le châtain s'installa au bureau et attendit. Son père ne mit pas longtemps avant d'arriver. Le jeune homme quittait à dix-sept heures car jusqu'à dix-huit heures trente, son père allait, encore, chez des clients. Le reste de la journée du châtain se passa comme la matinée. Enfin, jusqu'à ce qu'il soit seize heures trente. Un homme entra dans le cabinet et Maël paniqua.


– Oh bonjour, Maël. Tu me reconnais ? Fit l'homme avec un sourire narquois.

– Tony, c'est à toi. Intervint Denis qui arriva.


Le fameux Tony regarda Maël, avec toujours, son sourire. Le jeune homme commença à paniquer. Denis n'était pas au courant de ce qu'il s'était passé pour son fils lorsqu'il était en seconde. Il savait qu'il s'était passé quelque chose de grave mais ne savait pas quoi. Isabelle connaissait l'histoire mais Maël avait fait promettre à sa mère de ne rien dire à son père. Il connaissait Denis par cœur et s'il apprenait ce qu'il s'était passé, il aurait été voir les parents de Tony pour que le jeune homme soit fortement puni. Et cela aurait empiré les choses pour Maël.

Mais, le jeune homme n'arrivait pas à se calmer. Il prit son portable et appela Lucas mais quand celui-ci décrocha, le châtain fut incapable de prononcer le moindre mot. Le brun entendit la voix saccadée du plus jeune. Et il comprit que quelque chose n'allait pas.


– J'arrive le plus vite possible. Je prends le premier bus que je trouve et j'arrive. Ne t'en fais pas. Prononça Lucas.


Le futur directeur raccrocha. Maël n'arrivait pas à se calmer, du moins très peu. Denis laissa Tony faire ses exercices tout seul et alla voir son fils. Il le vit en train de respirer fortement. Il s'approcha de lui et prit son visage entre ses mains. Il essaya de le calmer et il y arriva petit à petit même si le jeune homme se sentit encore très mal.


– Qu'est-ce qu'il se passe mon garçon ?

– Je... To-Tony. Arriva à prononcer le châtain.

– Quoi Tony ?

– Il... Quand j'étais en seconde, il... Il n'arrêtait pas de m'insulter et de se foutre de ma gueule. Un jour, je suis allé aux toilettes et il m'a suivi. Déclara Maël.

– Il t'a frappé ? Demanda Denis.

– J'aurais préféré. Je n'aurais pas été aussi traumatisé.

– Qu'est-ce qu'il s'est passé Maël ? Questionna le père, inquiet.

– Il... Il a essayé de me violer. Expliqua, en pleurs, le jeune homme.

– Quoi ?! Mais pourquoi tu ne m'as rien dit ?

– Je ne voulais pas que t'ailles chez lui pour parler à ses parents. Je ne voulais pas que ça empire. Je l'ai dit qu'à maman et je lui ai fait promettre de ne rien te dire.

– C'est horrible... Mais comment tu as réussi à t'en sortir ?

– Lucas. Dit Maël, avec un faible sourire. Il est arrivé avant que Tony me... Enfin tu vois. Il avait réussi à enlever mes vêtements mais heureusement Lucas est arrivé à temps.

– Je suis tellement désolé mon garçon.


Denis prit son fil dans ses bras et Lucas arriva au même moment. Quand Maël le vit, il fondit de nouveau en larmes et le père laissa la place au brun. Lucas le prit dans ses bras tout en le serrant fort contre lui. Denis le remercia et le jeune homme ne comprit pas jusqu'à ce que le père de famille revienne avec Tony. Le sang de Lucas ne fit qu'un tour. Si les yeux du brun pouvaient tuer, Tony serait déjà mort.


– Monsieur Golden, je suis dans le regret de vous informer que je ne pourrai plus être votre kiné. Dit Denis en essayant d'être calme.

– On se reverra Maël. Était la seule chose que prononça Tony.

– Je te jure que si tu le touches, je te refais le portrait. Grogna Lucas.


Tony partit après avoir payé. Maël ne voulait pas quitter les bras protecteurs de Lucas. Il n'y avait que là qu'il était pleinement en sécurité.


– Merci de protéger encore et toujours mon fils.

– Vous savez, le voir aussi désemparé dans ces toilettes m'a fait comprendre que je devais le protéger coûte que coûte. Et puis, je l'adore mon petit Maël alors je ferai tout pour lui. Répondit Lucas avec le sourire.


Denis sourit au brun qui avait toujours Maël dans ses bras. Le châtain s'accrochait désespérément à son vis-à-vis. Le père de famille les informa que son fils avait fini sa journée. Le futur directeur aida le plus jeune à se lever de sa chaise et prit ses affaires. Lucas salua Denis qui l'informa que si Maël n'était pas bien le lendemain, qu'il pouvait ne pas venir au travail. Les deux hommes sortirent du cabinet de kiné et allèrent à la voiture du brun. Lucas installa soigneusement le châtain du côté passager. Il se releva pour fermer la porte et aller côté conducteur mais Maël le retint.


– Ne me laisse pas. Dit-il d'une voix faible.

– Je suis là Maël. Je suis juste derrière le volant mais je suis là. D'accord ? Je ne te lâche pas, promis.


Le châtain hocha la tête et il lâcha le brun qui alla derrière le volant. Le trajet jusqu'à l'appartement se fit dans le silence le plus total. Lucas se remémora ce qu'il s'était passé au lycée. Il s'en voulait d'être venu un peu trop tard même si Maël lui disait que l'important c'était qu'il soit venu avant que Tony ne le viole. Le châtain ne fondait plus en larmes quand il en parlait mais le fait d'avoir revu Tony lui fit remonter tout ce qu'il s'était passé. Lucas allait tout faire pour que Maël se sente mieux. 


Voici le chapitre cinq ^^ Alors, vous l'avez aimé ? On en apprend un peu plus sur le passé de Maël. Vous comprenez pourquoi il a tant besoin de Lucas et que pour lui, c'est son héros.

N'hésitez pas à laisser un commentaire avec vos impressions sur le chapitre ^^ Et vous pouvez laisser un petit vote ^^

Romane 🐧

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top