Le samedi soir, Théo était encore de sortie. Il avait dit à son meilleur ami qu'il allait en boite de nuit avec Lizzie et Alan. Lucas, n'aimant pas du tout ce genre d'endroit, avait décidé de rester à l'appartement. C'était pourquoi, il se faisait une soirée avec Maël. Ils allaient diner un bon repas préparé par le châtain et ensuite regarder un film ou une série. Ils ne savaient pas encore. Ils étaient tous les deux heureux de passer du temps rien que tous les deux. C'est sûr que ça arrivait beaucoup puisque le blond sortait énormément mais d'habitude, les deux hommes ne se préparaient pas une telle soirée. Alors Maël était aux fourneaux tandis que Lucas regardait sur Netflix ce qu'ils pourraient visionner. Le brun était installé à l'ilot central, en face du châtain. De cette façon, ils pouvaient tous les deux se regarder discrètement.

– Tu trouves ? Demanda Maël.

– Il y a tellement de trucs que c'est compliqué. Tu préfères quoi ? Film ou série ?

– Je n'en sais rien. J'aime bien les films qui sont bizarres si je peux dire ainsi. Du style de Shutter Island ou encore Split même si ce n'est pas le même registre. Expliqua le châtain.

– Moi aussi j'aime bien ce genre de films. Il y a Inception comme film. Proposa Lucas.

– C'est quoi l'histoire ?

– En gros c'est un mec qui voyage dans le subconscient d'une personne pendant qu'elle rêve et que son esprit est vulnérable. Il dure deux heures vingt-huit.

– Ça peut être pas mal.

– Ou en série tu as Sense8. Il y a deux saisons de vingt-quatre épisodes qui durent environ cinquante minutes. L'histoire tourne autour de huit personnes, réparties à travers le monde, qui deviennent soudainement connectées sur les plans intellectuel, émotionnel et sensoriel. Lut le brun.

– J'aime bien l'idée de l'histoire. Je te propose un truc.

– Je t'écoute.

– Le temps que le diner cuise, on regarde Inception et après le repas, on commence Sense8. En plus, on aura sûrement pas mal de soirées rien que tous les deux alors on peut se regarder une série. Déclara le plus jeune.

– Ça me va.

– Enfin, il me faut deux heures de cuisson mais on peut regarder la dernière demi-heure en même temps que diner si ça ne te dérange pas.

– Non, ça me va. Sourit le brun.

Les deux hommes se sourirent et le plus vieux alla allumer la télévision. Il se connecta à Netflix et attendit l'homme dont il était amoureux. Maël arriva quelques secondes plus tard et Lucas démarra le film. Le début fût assez compliqué à comprendre mais une fois que les choses étaient expliquées, les garçons ne trouvèrent pas le film compliqué à comprendre. Il y avait juste la fin où chacun pouvait faire son hypothèse. Est-ce que Cobb était dans la réalité ou piégé dans son rêve ? La toupie qui commençait à vaciller pourrait nous faire croire qu'il était dans la réalité mais on ne la voyait pas tomber alors il pouvait être dans son rêve.

– Il est dans la réalité. Déclara Maël.

– Tu es sûr ?

– Oui. La toupie commence à vaciller alors que dans les rêves, elle tourne sans cesse. À aucun moment, elle vacille. Et tout au long, on ne voit jamais le visage de ses enfants car justement, il est dans ses rêves alors que là, on voit leurs visages. Ils se tournent et ils vont vers leur père. Alors pour moi, il est dans la réalité. Il a réussi à revenir. Expliqua le châtain.

– C'est vrai que ça tient la route. C'est fort probable que ce que tu dis soit vrai. C'est même très logique. Répondit le brun. Sinon, on va manger ?

– Allez go.

Au final, ils avaient décidé de manger après le film. Maël avait plus qu'à réchauffer un peu son plat. Cela ne prit que quelques minutes puisqu'il n'était pas froid. Les deux garçons passèrent à table et parlèrent.

– Je voulais savoir, ça vous arrivait de penser à moi quand vous étiez à Londres ? Questionna Maël.

– Oui, tout le temps. Enfin, pour ma part. Ton frère, évidemment qu'il pensait à toi mais peut-être pas autant que moi.

– Pourquoi tu pensais autant à moi ?

– Parce que je m'inquiétais. Je ne savais pas si tu allais bien, si tu étais heureux. Si tu te faisais encore persécuter par des cons. Je ne savais rien car ton frère ne m'en parlait pas. C'était sûrement pour ne pas que je m'inquiète encore plus. Tu sais Maël, tu comptes énormément pour moi et je n'arrêterai jamais de te protéger et de m'inquiéter même si tu vas mieux. C'est comme ça. Je ne l'explique pas. Avoua le brun.

– Ça me touche beaucoup. Merci Lucas. Moi aussi je pensais à toi. Je me demandais si tu avais trouvé quelqu'un d'autre à sauver qui aurait fini par me remplacer. Que tu m'aurais oublié. Dit doucement le jeune homme.

– Personne ne pourra te remplacer et puis, il n'y a que toi que je veux protéger.

Le jeune châtain se leva et prit le brun dans ses bras. Ce dernier se leva également pour pouvoir mieux profiter du câlin. Ils se sentirent tous les deux très bien et à leur place. Ils ne voulaient être nulle part ailleurs. Maël serra fort contre lui son vis-à-vis qui plongea sa tête dans le cou du cadet. Ce n'était pas habituel que Lucas fasse cela mais il s'en fichait. Il voulait le faire alors il le fit. Et fallait dire que Maël n'était pas contre. Les deux hommes se séparèrent mais restèrent assez proches. Les mains de Lucas étaient sur les hanches du châtain tandis que celles de Maël se trouvaient sur le torse du brun. Leurs regards se croisèrent sans pouvoir se décrocher. Ils étaient dans une sorte de bulle rien qu'à eux. Quelques fois, leurs yeux dérivaient vers les lèvres de l'autre. Ils avaient tous les deux une très forte envie d'embrasser l'homme en face d'eux mais ils ne voulaient pas briser leur bulle. C'était seulement au bout de très longues minutes qu'ils revinrent à eux. Leurs visages, s'étaient entre temps, rapprochés. Ils pouvaient sentir le souffle de l'autre fouetter leurs pommettes. Lucas, voyant leur proximité, décida de parler.

– Euh... Je... Je vais me doucher. Bégaya le brun.

– Je... Oui, oui. S'empressa de dire le plus jeune.

Le futur directeur s'éloigna, à contre cœur, du châtain et se précipita vers sa chambre pour prendre des affaires propres. Son cœur battait la chamade tout comme celui de Maël. Lucas mit du temps avant de se calmer et de pouvoir aller à la douche. Le châtain resta figé dans la cuisine. C'était quand il entendit l'eau couler qu'il revint à lui et qu'il débarrassa la table tout en la nettoyant et en faisant la vaisselle. Les deux hommes espéraient que ce qu'il venait de se passer n'allait pas dégrader leur amitié. Maël stressait pour cela mais en aucun cas Lucas n'allait s'éloigner du châtain. Il en était tout simplement incapable. Il avait vécu sept ans loin de lui alors maintenant, il ne voulait plus le lâcher.

– Tu peux y aller. Informa Lucas qui revenait de la salle de bain.

– D'accord. Merci.

Maël sourit timidement au plus vieux qui lui fit un grand sourire pour lui montrer que tout allait bien. Le châtain fût soulagé et sourit de plus belle. Ce fût au tour de Maël d'aller se doucher. Après une pulsion, il embrassa la joue du brun et fila dans sa chambre. Il prit des vêtements propres et se dirigea vers la porte d'en face. Il entra dans la salle de bains pour pouvoir se doucher.

Dans le salon, Lucas attendit calmement le retour du châtain. Il se demanda si quelques minutes auparavant, ils se seraient embrassés. Le brun était frustré mais il savait que ce n'était pas le bon moment. Qu'il n'était pas encore prêt à avouer ses sentiments au plus jeune. Mais le jour fatidique arrivait à grand pas sans qu'aucun des garçons ne le sachent. Lucas aimerait en parler avec Théo mais il craignait sa réaction.

Quelques minutes plus tard, le châtain revint avec le sourire. Il avait, avec lui, un bol de pop-corn. En temps normal, il ne grignotait pas pendant les films et séries mais il voulait faire une exception. Lucas sourit en le voyant arriver. Il était radieux aux yeux du brun. Le plus vieux espérait trouver le courage de tout lui avouer avant qu'un autre gars vienne lui piquer son protégé. Il fallait qu'il se bouge les fesses et il le savait mais il arrêta de penser à cela quand le cadet le sortit de ses pensées.

– Tu disais ? Intervint Lucas.

– Tu peux mettre en route le premier épisode.

– Oh pardon. J'étais parti ailleurs. S'excusa le brun.

– J'ai vu ça. Rit le plus jeune. Tu veux du pop-corn ? Je sais que toi aussi, d'habitude, tu ne manges pas pendant les films mais j'avais une envie soudaine.

– Je veux bien. Merci. Répondit le plus vieux en souriant.

Le châtain tendit au brun le bol et le futur directeur prit quelques pop-corn. Lucas lança le premier épisode de Sense8 et les deux garçons se blottirent dans les bras l'un de l'autre pour regarder leur série. Tout était naturel pour eux. Les gens pourraient croire qu'ils étaient en couple. Même s'ils rêvaient tous les deux de cela, ce n'était pas encore le cas. Parfois, Maël fronçait les sourcils car il ne comprenait pas ce qu'il se passait devant ses yeux. Ce qui fit rire le plus vieux qui eut le droit à un petit coup dans les côtes. Lucas était assis face à la télévision alors que Maël était allongé et sa tête reposait sur le torse ferme du plus vieux.

– C'est bien mais j'ai du mal à comprendre. Souffla le châtain.

– C'est normal. Ce n'est que le début. Tu vas comprendre en même temps que les personnages.

– Je l'espère car sinon, j'arrête de regarder.

– Tu ne fais aucun effort. Râla, légèrement, le brun.

– Ne vas pas me dire que tu comprends quelque chose au truc !

– Je ne comprends pas tout mais je sais qu'ils sont tous les huit liés. Après pourquoi ? Je ne sais pas mais on va bien finir par le savoir. Expliqua Lucas.

– Hum. Maintenant, on ne parle plus car sinon je vais encore moins comprendre.

Le futur directeur ne put s'empêcher de lâcher un rire face à la moue boudeuse de son colocataire. Il le trouva à croquer et voulut lui pincer les joues mais il se retint. Ce n'était pas du tout le bon moment. Lucas se concentra tant bien que mal sur la série. Son cœur battait la chamade et espérait que le châtain ne le sente pas. Le brun avait de plus en plus de mal à rester calme quand il était en présence du plus jeune. Maël vivait la même chose depuis tellement d'années qu'il ne fit même plus attention quand ça lui arrivait. C'était devenu en quelque sorte une habitude. Le châtain trembla légèrement ce qui ne passa pas inaperçu aux yeux du brun. Alors, Lucas prit le plaid, sans trop bouger pour ne pas déranger le châtain, et le posa délicatement sur le corps attirant du plus jeune.

– Merci. Murmura Maël.

– De rien. Répondit Lucas sur le même ton.

Le plus jeune ne put s'empêcher de se relever légèrement afin d'embrasser, avec tendresse, la joue du plus vieux. Le châtain reprit sa position initiale et ils regardèrent tranquillement l'épisode. Ils se sentirent si bien qu'ils n'entendirent pas Théo revenir.

– Tu es déjà là ? Il n'est que vingt-deux heures quinze. Intervint Lucas.

– Oui, au final, on n'a pas été en boite. Alan était crevé. Bon je vous laisse, je vais prendre une douche.

Après sa phrase, Théo disparut dans la salle de bains et les deux autres garçons remirent en route l'épisode. Lucas trouvait bizarre que son meilleur ami soit déjà de retour. En plus, ce n'était pas dans les habitudes d'Alan de ne pas aller en boite. Même fatigué, il y allait. Mais le brun ne chercha pas plus longtemps. En réalité, le blond était avec Manon. Ils avaient fait un point sur la situation entre leurs frères. Et le fait que Théo ne soit pas à l'appartement faisait que les amoureux pouvaient être rien que tous les deux. C'était le but de Manon et Théo. Maintenant, il fallait juste qu'ils se renseignent sur leur soirée. Mais d'après les observations du blond, cela se passait très bien pour son frère et son meilleur ami. Les choses avançaient doucement mais surement. Le chemin n'allait plus être long mais contrairement à ce qu'ils pensaient, Manon et Théo ne seraient pas à l'origine du premier baiser des garçons. Après tout, Lucas et Maël n'avaient pas besoin d'eux.

Voilà le dixième chapitre !!! Encore un petit rapprochement entre les garçons ! Leur relation progresse petit à petit.

Vous en pensez quoi de mon chapitre ? De Théo et Manon qui se voient ? De la soirée du futur couple ?

Dites-moi tout ce que vous pensez en commentaire ^^

À dans trois jours ❤

Romane 🐧