Le lendemain midi

- Et c'est comme ça que je me suis dis que j'allais aller en internat pour avoir la paix ! Nan mais franchement qui voudrait rester dans une famille comme ça sérieux ! Et en plus je ne vous ai pas encore parlé de ma soeur ! Il faut que je vous raconte ce qu'elle a osé faire un jour...

Nous sommes à la cafétéria avec Raphaël et Marc, et écoutons les interminables récits de Roxanne. Elle est vraiment adorable mais son côté pleine de vie et bavarde à souhait est parfois épuisant, mais cela nous fait tout de même rire. Nous nous entendons bien tout les quatre, enfin je m'entends bien avec mes deux nouveaux amis. Il est évident que je m'entend bien avec mon meilleur ami. Quant à Liam, je ne l'ai pas vu depuis ce matin. Il n'était plus dans la chambre à mon réveil, et cette absence ne m'est pas forcément désagréable.

- Et votre autre colocataire il est cool ? Demande Marc.

- Disons que le bon mot est bizarre. Répond simplement Roxanne.

- Ou connard. Ajoutai-je, ce qui fait rire les garçons.

- Explique nous ta pensée chère Shirley. Rigole mon meilleur ami.

- Ce gars est le neveu d'amis très proches de mes parents. Je l'avais déjà rencontré quelques semaines avant la rentrée et il était plutôt sympathique. Tout le contraire ici. Il ne m'adresse la parole que pour me dire de la fermer ou d'autre belle chose du genre. Expliquai-je sous l'attention de mes trois amis.

- Ce n'est pas méchant hein, mais il n'a pas l'air de t'apprécier. Ajoute Roxanne.

- Et il était gentil avec toi lors de votre première rencontre ? Ce type est chelou. Conclu Marc.

- Comment il s'appelle ? Demande Raph.

- Liam.

- Liam...il est comment physiquement ? Continue mon meilleur ami afin de savoir s'il le connaît.

Raphaël connaît pas mal de gens dans ce lycée, peut-être connaît-il ce très cher Liam.

- Euh...grand, brun, yeux bruns foncés presque noirs...Commencai-je

- Beau gosse. Continue Roxanne.

- Air arrogant planté sur sa tête de con. Finissai-je ma description.

Cette dernière remarque fais rire les garçons.

- Ok, je vois à peu près de qui tu parles. Il aurait pas fait un scandale a l'accueil hier par hasard ? Demande Raph.

- Si parce-que monsieur ne voulait pas être dans la même chambre que moi, qu'il a élégamment qualifier de ''chose''.

- Je vois définitivement qui c'est. Et attends il t'a appelé comment ?!? S'enflamme Raph.

Je vous ai déjà dis que Raphaël était comme mon frère. Ce rôle fait qu'il me protège, en particulier des connards, et son tempérament impulsif ne m'aide pas...

- Hey tout doux Raphaël il ne l'a pas frapper !! Tente Marc.

- Il lui manque de respect.

- Je suis une grande fille tu sais, mais promis je te préviens s'il devient méchant papa ! Me moquai-je.

Nous rigolons puis enchaînons sur d'autres sujets. L'après-midi passe vite, avec Roxanne on prend surtout nos marques dans l'établissement et tentons de répéter nos salles. La rentrée se fait demain. Nous avons pu intégrer l'internat deux jours plus tôt afin de bien nous installer et de prendre connaissance de l'établissement, alors nous mettons à profit ce privilège. À 19h, nous rentrons dans la chambre.

- Je pense que je vais aller prendre ma douche et directement me coucher ! Me dis Roxanne.

- Et que fais-tu du dîner ? Rigolai-je.

- Ah oui...oh c'est pas grave j'ai fais bien assez de réserve ce midi ! J'ai pris deux desserts ca devrait le faire pour la nuit ! Dit-elle avant de disparaitre dans la salle de bain.

Je me pose sur mon lit afin de me poser un peu et de commencer un livre que j'ai amené. Liam n'est de nouveau pas là. Je me demande comment il va être avec nous ce soir. Va t-il nous adresser la parole ? Ou alors faire comme si nous n'étions pas là ? Va t-il parler à Roxanne mais m'ignorer moi ? Je n'en ai aucune idée. J'ai la vive impression que ce gars est très difficile à cerner. Je suis interrompue par la porte de la chambre qui s'ouvre. Liam se tient à l'entrée, son air arrogant sur sa tête débile.

- Bonsoir, lancai-je par simple politesse avant de reporter mon attention sur mon livre.

Bien évidemment, monsieur Liam ne répond pas. A quoi m'attendai-je. Seulement, contre toute attente, Liam vient s'assoir à mes côtés sur mon lit. Son regard est fixé sur le sol, ses bras reposant sur ses genoux et les mains enlacées. Cette posture lui donne un air très sérieux. On dirait qu'il réfléchi. Et moi pendant ce temps, fidèle à l'idiote que je suis, je le regarde sans rien dire. Il décide enfin de tourner sa tête vers moi.

- Bonsoir Shirley. Il reporte son regard vers le sol. Excuse pour hier soir j'étais un peu...comment dire...sur les nerfs. Tout ça m'a mis à cran et comme j'ai tendance à être assez vif et impulsif, j'ai été désagréable avec toi. Sache que tu n'y es pour rien, tu n'as rien fais de mal. Voilà je voulais juste que tu saches cela.

Euuuh je suis actuellement en beug cérébral.

Excuse moi...Il est sérieux ou il se paye ma tête ?
J'étais sur les nerfs...Tiens j'avais pas remarqué...
Vif et impulsif...Sans blague !!!
Tu n'as rien fais de mal...Oh vraiment ? Merci de le préciser je ne le savais pas !!

Malgré tout ce qui me passe par la tête comme réponse, je choisis la plus simple, idiote et inappropriée vu la situation.

- Ce n'est pas grave.

Son regard revient sur moi après ma remarque. Son air est totalement impassible. Il se lève sans rien dire puis sors de la chambre. Ce mec est vraiment bizarre.

Après de nouvelles minutes de beug suivant cette scène totalement inattendue, Roxanne sors de la salle de bain, les cheveux encore mouillés.

- J'ai encore raté quelque chose ? Demande t-elle avec un air interrogateur, ce qui me fait rire.

- Va te sécher les cheveux et on en parle si tu veux, lui dis-je en riant.

- Yes ma'am !

Après une dizaine de minutes, Roxanne vient s'assoir à mes côtés et attend que je lui raconte ce qu'il s'est passé telle une enfant attendant son hisoire pour s'endormir. Je raconte le plus brièvement possible la scène légèrement déroutante qu'elle a loupé.

- Ah ba tu vois il est pas si méchant que ça ! Se réjouie t-elle. Si ça trouve il avait ses règles ! Rigole t-elle.

- Tss n'importe quoi ! Oui peut-être qu'il est gentil au fond...J'en sais rien il est vraiment mystérieux quand même

- Et alors...toutes les filles craquent pour les mecs mystérieux non ? Dit-elle avec un clin d'oeil.

Je rigole et ne répond rien. Elle se lève et se dirige vers le porte.

- Bon finalement le deuxième dessert de ce midi ne suffit pas. Tu viens manger ?

En réfléchissant, je n'ai vraiment pas faim.

- Je pense que je vais rester ici. Ça ne te dérange pas ? Repondis-je.

- Comme tu veux alors ! Non ne t'inquiètes pas je vais manger avec des amies que je connais de l'année dernière et qui sont ici aussi ! A ce soir alors Shirley ! Dit-elle avant de partir de la chambre.

Je m'allonge sur mon lit en regardant le plafond et en soupirant. Bon...finalement peut-être que ce Liam ne va pas apporter tant de problème que mon intuition ne me le dis. Et pourquoi il accapare mes pensées lui ?

Je saisis mon sac afin de vérifier mon emploi du temps. La rentrée de demain est à 9h15. Ça me laisse largement le temps de me préparer. Tant mieux, j'aime bien prendre mon temps le matin de la rentrée. Je suis dans la même classe que Roxanne. Je ne sais pas encore si c'est une bonne chose. Cela veut dire qu'on se verra toute la journée en plus de la ''colocation''. Si il y a un problème entre nous ça risque d'être compliqué...Et il faut que j'arrête de me focaliser sur les tournures négatives que peuvent prendre les choses.

Mon attention se porte sur le bureau de Liam. Seul son emploi du temps est posé dessus. Est-il dans la même classe que moi ? Je m'approche du bureau afin de répondre à mon interrogation.  Je lis les inscriptions. Il n'est pas dans la même classe que moi. Bonne nouvelle ? Je me retourne et crie de surprise en voyant Liam plante derrière moi avec un regard meurtrier. Je ne l'ai pas entendu arriver.

- Qu'est ce que tu faisais ? Demande t-il d'un ton dur.

- Euh...je...rien...je regardais si tu étais...Bafouillai-je telle une gamine apeurée.

- Tu ne touches pas à mes affaires. Me coupe t-il toujours aussi durement.

Mes sourcils se froncent. Ça va je n'ai pas non plus fouiller dans ses affaires faut qu'il se calme lui !

- Je n'ai rien touché. Je regardais juste si tu étais dans la même classe que moi alors maintenant arrête de me regarder comme si je venais de fouiller toute ton armoire. Lancai-je en croisant mes bras.

Il me regarde sans répondre puis souffle et passe à côté de moi en prenant soin de me bousculer.

- C'est quoi ton problème ? Demandai-je.

- C'est toi. Lâche t-il sèchement.

- Et qu'est ce que je t'ai fais au juste ?!? M'enervai-je.

- Je n'aime pas qu'on touche à mes affaires. S'obstine t-il.

Je souffle, découragée. Je m'apprête à sortir de la pièce, excédée, mais il prend la parole avant.

- J'ai l'impression que tu ne vas que m'apporter des problèmes.

Oh ba tiens j'ai exactement la même impression avec toi ! Sauf que sans vouloir être méchante j'ai plus d'arguments que toi pour justifier cette impression. Idiot. Bien sûr tout cela je le garde pour moi. Je suis un peu plus sobre dans les paroles que je lui répond.

- Figure toi que j'ai la même impression vis-à-vis de toi. Et pourtant je n'ai pas été méchante avec toi comme tu l'as été avec moi.

Il me regarde et souffle une nouvelle fois. Il passe sa main dans ses cheveux et a l'air une nouvelle fois de réfléchir. Son esprit n'est-il jamais en paix ? Il se lève et se dirige vers moi, qui a toujours la main sur la poignée.

- Et si on repartait de zéro ? Lance t-il avec un petit sourire et en tendant sa main vers moi.

Je fronce les sourcils, surprise. Mais bon, autant reprendre à zéro comme il dit. Peut-etre que ça rendrait la situation moins tendue, moins bizarre. Une situation normale quoi. Moi ça m'irait.

- C'est d'accord, dis-je en lâchant la poignée afin de serrer sa main.

Je lui rend son sourire et le sien s'accentue. Je revois le sourire qu'il avait lors de notre première rencontre. Il faudra un jour m'expliquer comment de tels changements d'humeur sont possibles.

- Et en passant tu as toujours un aussi beau sourire. Lâche t-il avec un sourire en coin en passant à côté de moi afin de sortir de la chambre sans me laisser le temps de répliquer.