One

- Shirley ! 20 minutes !

J'entends ma mère me crier du rez-de-chaussée dans combien de temps nous partons alors que je suis toujours dans la douche. Je souffle en sortant. Je me prépare pour aller chez des amis de mes parents. Il y aura une dizaine de personnes. Malgré le fait que je les apprécie beaucoup, l'enthousiasme vis-à-vis de cette sortie n'est pas présent. J'aurai largement préfère resté ici et passer du temps avec mes amies. Mais je m'étais déjà engagé et devais m'occuper là-bas des enfants. Je le fais par simple plaisir. Ça m'occupe et m'amuse, d'autant plus qu'ils m'apprécient.

Je vais dans ma chambre et m'habille d'un slim noir et d'une chemise blanche ouverte sur un t-shirt blanc également. Je me maquille les yeux et termine par un rouge à lèvres bordeaux. Je laisse mes cheveux chatains tomber en boucles naturelles sur mes épaules. Une fois prête, je vais dans le salon.

- Wow, tu es splendide, me complimente mon père.

- En route ! Enchaîne directement ma mère. Tu aurais pu arranger tes cheveux Shirley.

Je ne répond rien et me retiens de soupirer d'agacement. Malgré le fait qu'elle soit une très bonne mère, son caractère est quelques fois très agaçant. Elle est toujours tirée à quatre épingles, élégante en toute circonstance, et bien entendu je dois toujours être comme ça également. Alors j'ai constamment le droit à des réflexions sur mon apparence, que je soigne pourtant. Mais le fait est qu'elle arrive toujours à trouver quelque chose. Ici, ce sont mes cheveux que j'ai laissé détachés au lieu de les relever en une belle queue de cheval sophistiquée comme ma mère. Et dites-vous que ce n'est qu'un déjeuner entre amis.

- Et ferme-moi cette chemise. Ce n'est pas beau comme ça.

Je m'exécute en soufflant. Cela ne sert à rien de contester, je perdrai la bataille de toute façon.

- Laisse-la, elle est très jolie comme ça. Et puis nous n'allons pas non plus au bal, si ?

Je souris en entendant mon père. Son tempérament doux et posé contraste avec celui frénétique de ma mère.

Une fois arrivés chez Alice, nous saluons tout le monde. Christelle et Nicolas ne sont pas encore arrivés. Ce sont des amis très proches de mes parents. Ils ont une fille de 10 ans qui est adorable. Il y a quatre enfants à l'étage, donc je monte pour m'en occuper.

PDV Omniscient

Christelle et Nicolas, ainsi que leur fille Sarah arrivent enfin. Seulement, ils sont accompagnés par une personne encore inconnue des autres : Liam. Le beau brun salue toutes les nouvelles têtes en se présentant. Christelle s'approche des parents de Shirley avec Liam.

- Claire, Luc ! Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu ! S'exclame Christelle en leur faisant une accolade.

- Oui au moins deux bonnes semaines ! Déclare son mari en rigolant.

- Et qui est ce jeune homme ? Demande Luc en observant Liam.

- Je vous présente mon neveu, Liam. Leur répond sa tante.

- Bonjour, enchanté. Salue poliment Liam en serrant la main de Luc et en faisant la bise à Claire.

- Ce sont de très bons amis à nous, et ils ont une fille, Shirley. Elle est à l'étage si tu veux la rencontrer.

Le jeune homme acquiesce simplement. Le trio continue de faire le tour afin de saluer le reste des personnes présentes. Puis le jeune homme décide de se détacher de sa tante et de son oncle, trouvant leur conversation trop ennuyante. Afin de s'occuper, il décide d'aller à l'étage, et d'aller à la rencontre de la jeune fille dont sa tante lui a tant parlé.

PDV Liam

Je monte les escaliers avec un petit sourire. Ma tante ne l'a pas montré devant ses amis et fait comme si c'était la première fois qu'elle ennonçait le nom de Shirley, mais elle m'a beaucoup parlé d'elle. Il faut savoir qu'elle est toujours très préoccupée en ce qui concerne mes relations avec les autres. Cela est dû au fait que je refuse de montrer mes sentiments, même de l'amitié. J'ai presque toujours un visage neutre et impassible quand je suis avec d'autres personnes. On peut dire que chaleureux n'est pas ma qualité principale. Mais n'allez pas non plus vous imaginez que je suis asocial, que je n'aime pas les gens ou quoi que ce soit. Enfin c'est vrai que je n'aime pas les gens, enfin la plupart d'entre eux. Car la plupart d'entre eux m'énerve. Mais je sais être sympathique quand il le faut. Il ne faut juste pas m'irrité, car sinon je me ferme totalement à toute communication.

Pour en revenir à Shirley, ma tante m'a pas mal parlé d'elle car elle aimerait bien me voir dans une relation amoureuse. Elle dit qu'elle ne comprend pas comment un jeune homme aussi beau que moi n'a pas de petite-amie. La raison est simple, je n'en veux pas. Si je vais voir cette Shirley et peut-être lui parler c'est seulement par sympathie. Et aussi parce que je n'ai que ça à faire. Il faut également préciser que si la situation si prête, je peux rapidement commencer à m'amuser avec elle. Rien de bien méchant ne vous inquiétez pas. Seulement de quoi passer le temps.

J'arrive dans un couloir et je vois une petite fille se diriger vers une chambre. Elle doit se trouver là-bas. Je m'approche doucement et me pose discrètement dans l'encadrement de la porte.

Alors c'est elle. Elle est assise sur le lit avec les enfants. Une fenêtre est placée juste à côté et le soleil reflète ses cheveux chatains. Sa voix est douce quand elle s'adresse à la petite fille blonde d'environ 2 ans qui lui demande un câlin.

- Bien sûr princesse, répond-elle en prenant la petite sur ses genoux.

Son visage est fin et a quelque chose d'adorable. Son sourire encore plus. Je pensais que ma tante mentait légèrement, ou du moins embellissait la vérité, quand elle me disait que Shirley est mignonne, "très jolie et vraiment adorable" si je cite ses mots.
Cependant, ce qui me frappe le plus, ce sont ses yeux lorsqu'elle les lève vers moi suite à la remarque de ma cousine. Le soleil les éclaire, ce qui les rends encore plus éclatants. Ils sont d'un vert profond, encore plus accentué grâce à son maquillage léger.

- Oh tu es là Liam ! Lance Sarah, ma cousine.

Shirley me regarde et on se sourit.

- Salut, commençai-je simplement.

- Bonjour, me répond-elle doucement.

- Tu vois Liam, c'est elle Shirley ! M'informe Sarah.

- Oui je pense que j'avais compris, rigolai-je.

Je m'approche des filles et m'assois sur le lit à leurs côtés. Un tableau mi-craie mi-marqueur est placé près du lit et Éline s'amuse avec.

- Shirley tu peux dessiner une pied de sol s'il te plaît ? Demande Sarah avec enthousiasme.

- Une clé de sol Sarah ! Reprend-elle en rigolant.


Elle prend une craie et dessine la fameuse clé de sol. Ma cousine tente de reproduire le dessin.

- Hey regarde j'ai presque réussi ! S'exclame avec fierté Sarah.

Cette scène me fait rire. Léo, un enfant de 6 ans, débarque dans la chambre et efface le dessin en rigolant.

- C'est trop moche ! Se moque t-il

Sarah se fâche, vexée tandis que Shirley le reprend.

- Léo ce n'est pas gentil pour Sarah de vers ça. Arrêtes de l'embêter. Dit-elle légèrement sévèrement.

Tandis que j'observe la scène en silence, Sylvie arrive dans la chambre avec un tas de jeux dans les bras.

- Tenez les enfants si vous voulez jouez. Par contre si vous voulez jouez c'est dans la grande chambre.

- Ooooh trop cool merci !! S'exclament Sarah et Léo.

Les enfants partent dans la grande chambre, enthousiastes. Seule Eline reste près de Shirley.

- Tu ne veux pas aller jouer princesse ? Lui demande Shirley.

- Avé toi.

- Tu veux que je vienne avec toi ?

La petite ne lui répond pas, son attention étant déjà reportée sur une figurine de fée. Shirley sourit et range les jouets étalés sur le lit.

- Alors comme ça tu aimes la musique ?

Ok, je suis d'accord avec vous, il y a mieux comme approche. Elle me regarde rapidement avant de sourire en riant légèrement. Elle se moque sûrement de mon approche médiocre. Elle revient s'asseoir à sa place.

- Oui, et ? Repond-elle d'un ton moqueur.

Je n'aime pas qu'on se moque de moi comme ça, alors je décide de commencer à m'amuser.

- Ma tante de m'avait pas menti, sortai-je soudainement.

- Pourquoi ? En disant quoi ? Me demande t-elle, troublée par cette réflexion soudaine.

- Que tu es très jolie. Repondis-je en la regardant avec un sourire.

Gagné. Elle est déstabilisée et détourne le regard.

- Je le prend comme un compliment ? Se reprend-elle.

- Oui si tu veux.

On continue de discuter pendant de longues dizaines de minutes. Elle est assez sympathique cette fille. Naturelle et spontanée. Et ce dernier trait de caractère fait que c'est très facile de la troubler, ce qui rend la situation beaucoup plus drôle. On s'entend bien, et je profite de se moment de détente et de rire. Je ne la reverrai pas donc autant s'amuser non ? D'ailleurs, notre conversation prenait une tournure assez intéressante.

- Qu'est ce que tu regardes en premier chez une fille ? Honnêtement. Me demande t-elle.

Je réfléchis quelques secondes, même si la réponse me paraît évidente.

- Honnêtement ? Ses yeux.

Elle ne dit rien, attendant sûrement que je développe un peu plus.

- Je trouve que le regard est vraiment très important. Continuai-je. Et en passant le tien est magnifique.

Hop petit compliment ni vu ni connu qui la fait sourire et qui fait que ça va devenir très facile de la déstabilisée.

- Et toi ? Demandai-je.

- Le sourire. Répond- Elle immédiatement. Je trouve que le sourire y est pour beaucoup dans la beauté d'un visage. Et puis rien ne vaut un magnifique sourire.

Son regard devient bizarre, ce qui me fait froncer les sourcils.

-Qu'est ce qu'il y a ? Demandai-je.

- Je suis complexée par le mien. Dit-elle presque dans un murmure.

Je souris. Je souris pour la simple et bonne raison qu'elle se confie à moi, ce qui veut dire que jouer avec elle n'en sera que plus facile. Quand je dis jouer avec elle", je parle du fait de la déstabilisée et de me sentir...hmm...maître de la situation. Manipuler et dominer sont deux domaines dans lesquelles j'excelle. Mais je ne lui ferais pas de mal, je ne vais presque rien faire, juste m'occuper un peu. Et puis de toute façon je le la reverrai pas donc il n'y aura aucune conséquence.

- Ton sourire est très beau Shirley. Et tes lèvres aussi d'ailleurs.

- Pff, tu dis ça pour me faire plaisir. J'ai bien remarqué tes compliments bateaux depuis tout-à-l'heure. Je ne sais pas quel est ton but mais ne t'imagine pas des trucs.

Je souris un peu plus. Elle essaye de se persuader elle-même que mes mots ne l'atteignent pas. Mais je vois bien quel type de femmes elle est. Celle qui attend l'homme parfait, beau et attentionné comme jamais, blablabla. Bon, continuons notre petit jeu.

- Tu veux que je te dise un bon argument pour te prouver que je le pense vraiment et que tu as vraiment un beau sourire et de belles lèvres ? Dis-je en m'approchant un peu plus.

- Je t'écoute. Dit-elle en se levant du lit, comme pour tenter d'échapper à mon charme.

Je me lève aussi et m'approche de plus en plus d'elle. Mes yeux percent les siens. Je ne suis plus qu'à quelques centimètres de son visage et je sens souffle chaud s'écraser sur le mien.

- Si ce n'était pas le cas je ne mourrais pas d'envie de t'embrasser dès que je pose le regard dessus. Prononcai-je doucement d'une voix suave en scrutant ses yeux.

Son souffle se coupe suite à mes paroles déroutantes. Je suis trop fort putain. Un sourire s'étend sur mes lèvres tandis que mon regard se pose sur les siennes. Quel bon acteur je suis. Je m'épate moi-même. Je remonte rapidement mes yeux et les tournent vers la porte qui s'ouvre. C'est Christelle.

- Vous venez manger les jeunes ?

On acquiesce tout les deux en descendons afin d'aller manger. L'après-midi se déroule assez simplement. Je continue à lancer des remarques déstabilisantes envers Shirley qui fait mine de ne pas faire attention à moi. Elle essaye de le cacher mais je vois bien que ça lui fait très plaisir que je m'intéresse à elle. Enfin de son point de vue hein. Ma distraction prend fin lorsque Shirley décide de prendre part aux conversations avec ses parents et mon oncle et ma tante. Beaucoup trop ennuyant pour moi. Je décide de monter pour aller voir ma cousine. Les enfants sont tous dans le salon au rez-de-chaussée.

J'arrive dans la chambre et voit Sarah dessiner des clés de sol sur le tableau, ce qui me fais sourire.

- Tu aimes bien la musique ou c'est juste le symbole qui te plaît ?

- J'aime bien la musique. Shirley m'a expliqué certaines choses et ça a l'air beaucoup trop bien ! Dit-elle avec enthousiasme, ce qui me fait rire.

- Elle est gentille avec toi ?

- Elle est gentille avec tout le monde. Répond-elle simplement.

Un blanc s'installe. Je ne sais pas quoi dire, et je ne veux pas tellement continuer de parler de cette fille. Seulement ma cousine ne voit pas les choses de la même façon.

- Si tu te maries avec elle se sera aussi ma cousine ? Demande t-elle soudainement.

Sa question me trouble. Quoi ?!?!? Déjà que me marier relèverait de l'exploit, me marier avec cette chose communément appelée Shirley serait un simple et pur rêve. Ou cauchemar.

- Quoi ? Euh, alors déjà d'un point de vue strictement généalogique, non. Et puis je ne vais pas me marier avec elle qu'est ce que tu vas t'imaginer.

- Je ne sais pas tu t'entends bien avec elle non ? Dit-elle comme si c'était totalement logique que je me marie avec une quasi-inconnue.

- Ça ne veut rien dire ! Ce n'est pas parce que je m'entends bien avec une personne que je vais me marier avec !

M'exclamai-je en rigolant légèrement. Et puis cette fille de m'intéresse pas du tout je suis seulement gentil avec elle.

- C'est une amie alors ? Insiste t-elle.

- Non. Repondis-je immédiatement et froidement.

- Ah bon ? C'est quoi alors ?

- Un passe temps de cette aprem de merde. Lachai-je assez bas.

Oups. C'est sorti tout seul.

- Quoi ? S'exclame t-elle

- Quoi ? Enchainai-je sur le même ton.

- Tu as dis quoi ?

- Rien. Laisse tomber c'est sorti tout seul. Je vois qu'elle n'est pas convaincue. Oui c'est une amie.

Espèce de cousine reloue que j'aime quand même.

- En tout cas je vais aller lui dire que tu l'aime euh !

Puis elle part de la chambre en courant. Si ça l'amuse...Il commence à être relativement tard et je pense que mon oncle et ma tante ne vont pas tarder à partir. Je décide donc de jouer une dernière fois avec cette petite Shirley.

Je descend avec un air impassible comme toujours. Comme je m'y attend, Christelle vient me voir pour me prévenir qu'ils s'en vont. Je réfléchis à ce que je pourrais faire pour embarasser notre chère brunette. En parlant d'elle, je la vois doucement s'approcher de ma tante, certainement pour lui dire au revoir. Ses parents sont juste derrière. Un sourire mesquin se dessine alors sur mes lèvres. Je m'approche d'elle.

- A bientôt Christelle, j'étais très contente de tous vous revoir !

- Moi aussi Shirley, on se revoit vite de toute façon !

Shirley se retourne et se retrouve juste devant moi, sous le regard de ma tante et de ses parents. Un sourire est planté sur mon visage. Ce sourire qui veut dire que je vais bien m'amuser. Je me penche vers elle, qui est en beug, et dépose un baiser juste au coin de ses lèvres. Je lui murmure à l'oreille.

- J'ai été content de te voir Shirley.

Puis, les mains dans les poches, je me retourne et vais chercher mes affaires comme si ce qui venait de se passer était normal. Je la laisse se débrouiller avec les questions de ma tante et de mes parents.

Elle doit sûrement à présent se faire des idées, enfin cela une fois qu'elle aura retrouver un état normal. Parce que pour l'instant elle est surtout rouge pivoine et son corps entier rester bloqué. Pff c'est trop facile de déstabiliser une fille. Elle doit sûrement se dire que j'ai envie de la revoir mais non. C'était ma distraction de la journée. Elle doit s'imaginer que je serais de nouveau là la prochaine fois que Christelle et Nicolas passeront les voir. Mais non, je ne viendrai pas, et encore moi pour elle. Je suis venu aujourd'hui parce que je n'avais rien d'autre à faire, et aussi pour faire plaisir à ma tante. J'espère qu'elle a profité, car elle ne me reverra pas.

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