sept : ship

Amel sourit en s'installant devant la télé, un saladier de pop-corn sur les genoux. Pour une fois, elle allait se concentrer entièrement sur les matchs, sans faire du montage en même temps. Parce qu'elle avait deux matchs à suivre, étant donné que le Paris St-Germain et le Barça jouaient en même temps ce soir. Elle comptait regarder la première mi-temps du PSG, et aviser par rapport aux scores des deux matchs une fois les mi-temps sifflées pour décider quel match regarder. Même si elle se sentait coupable de trahir une de ses équipes. En même temps, la personne qui faisait les calendriers ne supportait clairement pas les deux équipes, étant donné que leurs matchs étaient pratiquement tout le temps en même temps, cette saison.

Elle râla sur elle-même en voyant que Suarez avait marqué à la 7' et qu'évidemment, elle n'avait pas vu le but. Finalement, elle se prit réellement dans le match du PSG, et c'est en criant qu'elle célébra le but marqué par Julian à la 27'. Elle savait qu'il n'avait toujours pas digéré la défaite contre Monaco, et même si ce match n'était pas un match de Ligue 1, c'était en quelque sorte sa vengeance. Et elle était fière de lui. Tellement fière qu'elle décida de rester sur ce match plutôt que d'aller s'assurer que le Barça était bien en train de se qualifier pour la finale de Coupe du Roi. Et donc, elle était là pour crier une seconde fois pour célébrer le doublé de l'allemand après son but à la 68'. Et elle était fière de supporter cette équipe quand le sifflet final retentit sur un 4-0 pour le PSG. Elle changea rapidement pour voir les dernières minutes du match du Barça, qui avaient eux aussi gagné, malgré le but de Griezmann en seconde mi-temps.

C'est donc le sourire aux lèvres qu'elle éteignit la télé et qu'elle alla dans la cuisine pour laver son bol, l'essuyer et le ranger. Elle bailla avant d'attraper son téléphone pour tweeter qu'elle était fière de ses deux équipes et souhaiter bonne nuit à ses abonnés quand il se mit à vibrer dans sa main, la faisant sursauter. Cependant, ses lèvres s'étirèrent en un sourire quand elle vit que c'était Julian qui l'appelait.

-Hey, elle lança en décrochant.

-On a gagné ! il s'exclama, et Amel ne put s'empêcher de rire.

-J'ai vu. Et j'ai crié. Pas sûre que les voisins aient apprécié. Félicitations pour tes deux buts, Jule.

-Merci, il répondit, et Amel fronça les sourcils en entendant une voix en arrière-plan.

-Bah, Julian ! s'exclama la voix d'un ton moqueur. Pourquoi t'es tout rouge comme ça ?

-Arrête ! s'exclama la voix de l'allemand avant de s'éloigner. Désolé, c'est Presnel, il est bête.

-Pas de problème, elle répondit, haussant les épaules. Vous prenez l'avion ce soir, où demain ?

-Ce soir. On range le vestiaire et on va.

-On y va, elle le corrigea, remarquant que ça faisait un moment qu'elle n'avait pas dû le reprendre quand il parlait. Il s'améliorait vraiment en français.

-On y va, il se reprit. Je vais devoir raccrocher pour aider.

-Bien sûr. Pourquoi est-ce que tu m'appelais ?

-Pour entendre ta voix, il répondit comme si c'était normal, et Amel se mordit la lèvre pour s'empêcher de sourire.

En vain, évidemment.

-Oh, fut la seule chose qu'elle fut capable de répondre.

-À demain ?

-À demain, Jule.

-J'ai été acheté des croissants.

-Combien d'heures tu as dormi, cette nuit, Draxler ? demanda Amel.

-J'ai dormi dans l'avion ! il se défendit.

-J'ai jamais côtoyé les autres joueurs, mais ça m'étonnerait que tu ais pu beaucoup dormir dans ces conditions. Et puis combien de temps dure un vol Rennes-Paris ? Trente minutes ? elle se moqua.

-Une heure, il sourit. Mais j'ai dormi ici. Au moins sechs heures. Sechs ?

-Sechs ? elle répéta, les sourcils froncés. Six ?

-Oui, six ! il s'exclama.

-Et tu trouves ça beaucoup ?

-Mange un croissant, il leva les yeux au ciel.

-Merci, Jule, elle sourit avant de se servir dans le paquet.

-Mmh, j'ai une question.

-Oui ? elle fronça les sourcils.

-Je peux inviter Kevin cet après-midi ?

La française plissa les yeux.

-Tu viens de me demander l'autorisation d'inviter des gens chez toi ? Tu invites qui tu veux, Julian.

-Merci. Ça pourrait te déranger, c'est ta maison et ton travail.

-T'inquiète pas pour moi, elle lui assura.

-Salut Kevin ! lança Amel en entrant dans la cuisine, où les deux allemands buvaient un café.

-Hey, ça va ?

-Bah, c'est à toi qu'il faut poser la question, c'est toi, le blessé !

-Ça va, je pourrais bientôt rejouer, en attendant, Alphonse s'occupe de nos cages, il haussa les épaules avant de poser la tasse dans l'évier.

-FIFA ? proposa Julian, et le gardien de but hocha la tête.

-Je vais filmer, ne prenez pas peur si vous m'entendez parler, leur lança Amel avant de quitter la cuisine pour sa chambre, et Kevin fronça les sourcils.

-Filmer ?

-Elle est youtubeuse, expliqua Julian. Elle parle de nous, parfois.

-Oh, cool. Elle est vraiment sympa.

Le milieu hocha la tête avant de se diriger vers sa chambre, rapidement suivit par Kevin. Ils s'installèrent tous les deux sur son lit et commencèrent à jouer après s'être disputé pour savoir qui prenait quelle équipe. Ils entendaient à peine la voix d'Amel qui parlait dans la pièce d'à côté, mais n'essayaient même pas de comprendre ce qu'elle disait, concentrés sur leur match.

-J'ai parlé avec Presnel, lança soudainement Kevin, et Julian fronça les sourcils.

-Oui ? il répondit.

-Je ne sais pas, il dit qu'il se passe quelque chose entre Amel et toi.

-Presnel dit beaucoup de choses.

-Il dit que la première chose que tu as fait après le match d'hier et d'appeler Amel.

Julian se mordit la lèvre, et Kevin sourit.

-Donc c'est vrai, il haussa un sourcil.

-Je devais lui dire un truc, essaya de se défendre Julian.

-Tout de suite, après le match ? Tu aurais dû aussi lui dédicacer un but, ça-

-Arrête ! souffla Julian, ne pouvant s'empêcher de sourire. C'est mon amie. Je devais lui dire un truc important.

Kevin secoua la tête. Bizarrement, il avait du mal à y croire. Il savait que Julian venait de sortir d'une relation difficile, mais en quinze jours, il pouvait déjà voir à quel point les deux colocataires s'étaient rapprochés. Et pour lui, ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils se mettent ensemble.

-Je ship.

-La ferme, Kevin.

-Un mois ici, et déjà en train de lancer des insultes, lança Kevin, feignant d'être blessé.

-Tu as réussi à faire ta vidéo ? demanda Julian en entrant dans la cuisine, trouvant Amel devant le frigo, probablement à la recherche de quelque chose.

-Ouais, elle sourit avant de sortir sa bouteille d'eau à la fraise.

-Je peux avoir l'eau pétillante ? demanda Julian à Amel, et elle hocha la tête avant de lui tendre. Merci.

-Alors, qui a gagné ?

-Draxler, répondit Kevin, où devrais-je dire, le Barça.

-Et toi, qui tu étais ?

Julian fit une grimace, qu'Amel ne manqua pas. Elle se tourna vers Kevin, offusquée.

-Le Real ?! Je te pensais pas comme ça, Kevin.

-Il fallait faire les choses correctement, un clasico !

-Hoppla ! s'exclama Julian, et Kevin et Amel se retournèrent tous les deux vers le milieu de terrain, qui était déjà occupé à éponger toute l'eau qu'il avait renversé sur la table. Oh, non, lança-t-il soudainement, et la française fronça les sourcils.

-C'est pas grave, c'est juste-, elle commença, avant de voir qu'au milieu de l'eau et des bulles se trouvait la carte SD qu'elle avait posé sur la table un peu plus tôt.

-Mets-là dans du riz ! lança Kevin, et Amel s'exécuta.

-Tu crois que le riz ça marche, pour les cartes SD ? C'est pas juste les téléphones ? elle demanda, la panique bien visible sur son visage.

-Je vais t'en acheter une autre, déclara tout à coup Julian.

-Non, bien sûr que non, j'en ai deux autres. C'est juste ce que je viens de filmer était sur celle-là. Mais je refilmerais demain.

-T'es sûre ? C'est pas trop long ?

-Crois-moi, ce qui est long, c'est le montage qu'il y a derrière, elle lui assura. Ça fait rien, ok ?

Le milieu de terrain hocha la tête, pas convaincu.

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