quatorze : explications
-J'ai rencontré Annemarie quand je jouais à Shalke 04, commença Julian, et Amel hocha la tête. C'était en...je ne sais pas dire les années, 2,0,1,3. On a commencé à sortir ensemble cette année-là, et tout allait bien entre nous jusqu'à ce que je reçoive un offre de Wolfsburg. J'avais envie d'y aller, mais elle n'était pas d'accord, parce qu'elle avait toujours vécu à Gelsenkirchen, qu'elle avait sa famille, ses amis, et son travail là-bas. J'ai été compréhensif, parce que je sais que c'est très dur de tout abandonner, spécialement quand il s'agit de suivre quelqu'un. Elle est restée vivre à Gelsenkirchen et je suis partie à Wolfsburg. Je savais que ça nous éloignerait l'un de l'autre, mais pas à ce point. Nous étions toujours dans le même pays, mais c'était comme si j'étais parti à l'autre bout du monde et qu'il y avait du décalage horaire. Elle ne répondait qu'une fois sur deux à mes appels et avait toujours une bonne excuse. J'ai eu trois jours de repos et l'autorisation de voyager du coach, alors je suis rentrée à notre appartement à Gelsenkirchen pour lui faire la surprise. Et je l'ai trouvé là-bas avec un autre mec. Pas juste au lit ensemble, il s'était installé avec elle dans l'appartement que je payai. Je me suis énervé parce que je lui en voulais, parce que je ne la pensais pas capable de faire ça, et aussi parfois que j'étais déçu. Déçu d'elle, mais aussi déçu de moi pour avoir perdu mon temps avec cette fille.
C'est là qu'elle m'a annoncé avec un grand sourire qu'elle me trompait avec ce mec depuis le début de notre relation, et que c'était la raison pour laquelle elle avait refusé de venir avec moi à Wolfsburg. Je les ai mis à la porte tout de suite et tout ce qu'elle a trouvé à dire c'est que « j'étais égoïste ». Je ne les ai jamais revus.
Amel resta silencieuse, et le silence s'installa dans la pièce. Finalement, après presque deux minutes, elle se leva pour prendre Julian dans ses bras, et même si elle avait peur qu'il la repousse, il fit le contraire : il la serra très fort.
Et elle réalisa qu'elle avait vraiment agi n'importe comment, durant ces derniers jours. Qu'elle avait décidé de l'éviter bêtement, alors qu'elle savait très bien que la meilleure façon de régler les choses était le dialogue. Elle avait supposé que parce que Julian avait passé des années à être amoureux d'Annemarie, il n'avait pas le recul nécessaire pour réaliser que cette fille n'était pas une bonne personne, mais elle avait eu tort.
-Je suis désolée, elle lança, et elle était désolée pour un bon nombre de choses.
-Je sais. Mais arrête de m'ignorer quand il y a un problème, mmh ?
Elle se mordit la lèvre.
-J'ai paniqué et...elle ne termina même pas sa phrase. T'es fâché ? elle releva la tête, et Julian sourit.
-J'étais énervée.
-Et après ?
-Après tu as commencé à me parler et tu es venue dans mes bras et l'énervation est partie.
-L'énervement, elle répondit avec un sourire.
-L'énervation ça existe pas ?
-Je rêve où tu remets ma correction en cause ? elle plissa les yeux, et il ne prit même pas la peine de répondre, posant ses lèvres sur celle de la française, non sans se mettre à sourire.
-Draxler, elle recula.
-Pas mon nom de famille, il fronça les sourcils.
-Tu l'as cherché. Tu ne sais toujours pas m'embrasser sans te mettre à sourire.
-Je peux pas m'en empêcher, il sourit en regardant ses mains.
Elle haussa un sourcil avant de secouer la tête.
-Amel.
-Mmh ? Quatre fois, Draxler, elle se moqua.
-Arrête de compter !
-Tu sais quoi, je vais ouvrir un mémo dans mon téléphone pour faire une croix à chaque fois que tu prononces mon prénom, elle commença à se lever, mais le milieu de terrain l'empêcha de le faire, enroulant ses bras autour de sa taille pour la tirer vers lui. Sa tête frappa directement dans son torse, et elle porta sa main à son front.
-Je t'ai fait mal avec mes abdos ? il lança très sérieusement, et Amel le regarda, blasée.
-N'abuse pas non plus, Draxler.
-Je te parle plus tant que tu m'appelles Draxler.
-Tu parles. Ça va durer, quoi, dix minutes ?
Il ne répondit pas, et elle ne put s'empêcher de rigoler.
Plus elle apprenait à le connaître, plus elle réalisait que c'était un vrai gamin, contrairement à l'impression qu'on pouvait avoir en le voyant sur le terrain.
Elle colla son oreille contre son cœur et ferma les yeux. Julian fronça les sourcils en remarquant son souffle régulier avant de pencher sa tête et de réaliser qu'elle s'était endormie. Il sourit avant d'enrouler ses bras autour de sa taille et de fermer ses yeux à son tour.
➿
-Notre Julian est de retour, sourit Presnel en voyant l'allemand entrer dans le vestiaire pile à l'heure, un grand sourire aux lèvres.
-Salut, lança simplement l'allemand.
-Ça y est, la guerre avec Amel est terminée ?
-Il n'y avait pas de guerre. Juste de l'acompr—incompréhension ?
-Incompréhension, acquiesça Presnel. C'est cool que ça se soit arrangé.
-J'ai perdu mes gants, lança Kevin en entrant dans le vestiaire, mais personne ne l'écoutait, tous déjà lancé dans des conversations. Hey Julian, alors ?
-Alors quoi ? il fronça les sourcils.
-Alors, avec Amel ?
Julian sourit.
-Merci d'avoir parlé avec elle. Je pense qu'elle m'ignorerait encore si tu ne l'avais pas fait.
-Pas de problème, sourit le gardien de but, et Julian se sentit coupable d'avoir pu penser que lui et Amel se voyait dans son dos. Kevin était son ami, et même s'il n'avait pas été marié, il n'aurait jamais fait ça. Je ship toujours Juliamel, tu sais.
-Juliamel, répéta Julian. C'est moche.
-Ne crache pas sur votre nom de ship comme ça, tu me remercieras de l'avoir inventé un jour.
-Bien sûr, Kevin, il répondit avec un sourire avant de rejoindre le terrain.
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