huit : CAN
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Quand Julian entra dans l'appartement, la première chose qu'il fit fut de sourire en voyant Amel assise sur la table de la cuisine, concentrée sur son écran d'ordinateur. Elle releva cependant la tête en entendant du bruit.
-Salut, elle lui lança, et il s'approcha avant de lui tendre quelque chose.
-Qu'est-ce que...me dis pas que tu m'as acheté une carte SD, Jule.
-J'ai acheté une carte SD à toi.
-Pour toi, elle le corrigea avant de soupirer et de se lever pour le prendre dans ses bras. Merci, t'avais vraiment pas à faire ça, j'ai tout refilmé ce matin, elle lui dit, mais il ne répondit rien, trop concentré sur leur étreinte pour écouter ce qu'elle racontait-elle devait encore être en train de répéter qu'il n'aurait pas dû lui racheter une carte SD alors que clairement, il avait bien fait.
Parce qu'elle en avait besoin pour travailler, pas parce qu'il avait reçu un câlin en échange.
-Quand est-ce que tu pars ? elle l'interrogea en reculant, se rasseyant devant la table.
-À seize heures. Tu seras tranquille pour regarder ton match de Barcelone, il sourit d'un air moqueur.
-Ne te moque pas de moi.
-Tu préf-
-N'essaie même pas de me faire choisir entre le barça et le PSG, elle l'arrêta avant qu'il n'ait fini sa phrase, et il sourit de nouveau.
-Comment tu vas faire pendant la...Champions League ?
-Je vais pleurer.
L'allemand haussa les épaules.
-Fair enough.
-Hep hep hep, français, elle sourit, et il leva les yeux au ciel.
-Je vais préparer mon valise, il lança avant de quitter la pièce.
-Ma valise ! corrigea Amel, et il passa sa tête dans la cuisine, tira la langue comme un enfant avant de repartir.
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-Jule ? appela Amel en entendant du bruit dans l'appartement.
Il était presque une heure du matin, et son lit était trop confortable pour qu'elle se lève et vérifie par elle-même de qui il s'agissait.
-C'est moi, il répondit, et elle hocha la tête, consciente que depuis l'entrée, il ne pouvait clairement pas la voir.
Elle reposa sa tête sur son oreiller avant d'entendre un bruit sourd et un petit « Aua ! Das tut weh ! ». Elle ne parlait pas allemand, mais elle avait très bien compris qu'il venait de se cogner quelque part, et elle éclata de rire.
-Ne moque pas et dors, répondit Julian.
-Bonne nuit Juju, elle répondit avant de fermer les yeux.
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-Je dois faire un snap vidéo.
-Vas-y, répondit Amel, un sourcil haussé.
-Il ne faut pas que tu parles, sinon, les gens vont demander qui tu es.
Elle hocha la tête avant de passer son pouce et son index devant sa bouche, comme si elle fermait une fermeture éclair.
Elle attendit patiemment que l'allemand ait terminé en allant s'installer sur le canapé pour chercher quelque chose à regarder. Hier, le PSG avait battu Dijon, et le Barça avait aussi gagné contre Bilbao, et pour une fois, elle avait pu voir les deux matchs en même temps, alors elle n'avait pas besoin de chercher de rediffusion.
-Amel ?
Le cœur de la française rata un battement en réalisant que c'était la toute première fois qu'elle entendait son prénom de sa bouche.
-Pourquoi tu me regardes comme ça ? demanda le milieu de terrain, les sourcils froncés.
-Désolée. C'est juste que c'est la première fois que tu m'appelles Amel.
Il haussa les épaules, comme s'il savait. Comme s'il avait fait exprès.
-J'avais peur de mal prononcer.
-Mon prénom ? elle haussa un sourcil. Il y a littéralement quatre lettres et deux sons, Jule, je vois pas comment tu aurais pu te planter.
-Te planter ? Ce n'est pas pour les fleurs ?
-On le dit aussi pour dire « te tromper », mais c'est familier.
-Oh, très bien. Te planter, il répéta, hochant la tête.
-Qu'est-ce que tu voulais me dire ?
-Ce soir c'est la finale de la CAN, et les garçons veulent venir ici pour aussi voir où je habite.
-D'accord, répondit Amel en haussant les épaules.
-Je sais que tu es triste parce que l'Algérie a déjà perdu, mais comme ça tu vas rencontrer des joueurs de football que tu aimes bien, il sourit, et elle sourit en retour.
-J'ai l'air calme, comme ça, à l'annonce de joueurs venant chez moi, mais crois-moi, je le suis moins dans ma tête.
-C'est qui les maillots du Paris St-Germain que tu as ?
-Thiago Silva, Marquinhos, Cavani, Di Maria.
-Pas de milieu de terrain ?
-C'est vrai que non, elle remarqua. Parce que les postes de milieu et de gardien de but sont ceux qui m'intéressent le moins.
-Tu veux un maillot que j'ai porté ? Lavé, il précisa.
-T'es pas obligé de faire ça, Jule.
Il secoua la tête avant de rejoindre sa chambre pour revenir avec le maillot qu'il portait lors du match contre Bordeaux avant de le rapporter à Amel.
-C'est le match de ton doublé, tu veux pas le garder ? elle fronça les sourcils, et elle soupira en le voyant secouer la tête. Très bien. Merci, Juju, vraiment.
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-Mais dégage Layvin, tu prends toute la place ! s'exclama Presnel.
-C'est toi qui dit ça, avec tes jambes de poulet ?
-Il a raison, t'as grave des jambes de poulet ! s'exclama Nkunku.
-Bon les débiles, je vous laisse parler de poulet entre vous, moi je vais voir Amel dans la cuisine, lança Marquinhos avant de fuir le canapé.
Dans la cuisine, Amel était occupée à faire du pop-corn pendant que Julian et Thiago-Silva-avaient tous les deux la tête dans le frigo, cherchant probablement des boissons.
-Joli maillot, Amel, il sourit. Il l'avait déjà félicité pour son choix d'équipe en entrant, voyant qu'elle portait un maillot du PSG, mais il ne s'apercevait que maintenant que le nom floqué au dos n'était autre que celui de Draxler. Mais je pense vraiment que porter un maillot à mon nom est une meilleure idée.
-Elle en a un mais elle a choisi le mien, rétorqua Julian en sortant une bouteille d'eau ainsi que des verres.
-Vous aviez besoin d'être à deux dans le frigo pour sortir ça ? se moqua Marquinhos. Heureusement qu'Amel est là pour remonter le niveau de cet appartement.
-T'inquiète Marcos. Dépêchez-vous de sortir vos bouteilles d'eau, le coup d'envoi est dans dix minutes, lança Amel en quittant la cuisine avec le saladier de pop-corn, suivit par un Marquinhos mort de rire.
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-Putain, j'avais tout misé sur l'Égypte !
-J'attends mon argent.
-Moi j'ai pas parié.
-T'es un mytho Marcos, t'étais le premier à dire que l'Égypte allait niquer le Cameroun !
-J'ai jamais dit ça.
-Qui a parié sur qui ? demanda Amel, amusée de voir les joueurs s'embrouiller depuis le coup de sifflet final. Le Cameroun venait de remporter la CAN 2017, et apparemment, peu d'entre eux avait misé sur cette équipe.
-J'ai dit Cameroun, lança Christopher, et tout le monde s'est mis contre moi. On a parié vingt euros par personne.
Il ramassa son gain avec un grand sourire-recevant plusieurs jurons de la part de ses collègues et amis-avant de se rasseoir.
-Bon, c'est pas que je vous aime pas, mais j'ai une femme, lança Marquinhos, et Thiago hocha la tête.
-Moi j'ai pas de femme mais je vais rentrer aussi, dit Christopher, et finalement, ils se levèrent tous et commencèrent à ranger le bazar mis dans la pièce ainsi qu'à ramasser leurs téléphones, clefs et autres objets éparpillés. En même pas trois heures, ils s'étaient beaucoup installés, mine de rien.
Julian soupira en fermant la porte d'entrée une fois tout le monde parti. Il était content d'avoir reçu ses amis du PSG chez lui pour la toute première fois, mais il avait oublié à quel point c'était épuisant de recevoir des gens. Où peut-être que c'était ses coéquipiers qui étaient fatiguants ?
Il eut à peine le temps de se retourner pour rejoindre le salon que les petits bras d'Amel entourèrent sa taille, et presque sans réfléchir, il referma l'étreinte, la serrant fort.
-Merci, elle lança, et l'allemand sourit.
Parce qu'il savait qu'elle venait rencontrer certains de ses idoles et qu'il était fier d'avoir fait ça pour elle. Fier d'être la cause de son bonheur pour une fois.
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