douze : dispute

-Hey, lança Amel entrant dans la cuisine le lendemain, incertaine.

Elle ne savait pas vraiment si elle devait s'excuser d'avoir dit quelque chose de mal la veille, étant donné qu'elle ne savait toujours pas si elle avait dit quelque chose de mal. Cependant, elle s'était enfin rendue à l'évidence, il n'avait probablement pas raccroché parce qu'il « devait y aller », comme il l'avait dit. C'était donc sa faute s'il avait raccroché aussi brusquement, et donc, craignait qu'il soit fâché contre elle.

-Hey, répondit simplement l'allemand, regardant sa tasse de café avec attention, appuyé contre le mur à côté du frigo.

Il n'était pas sûr de vouloir confronter Amel maintenant, mais ce n'est pas comme s'il avait vraiment le choix. Après tout, ils vivaient ensemble. Peut-être valait-il mieux qu'il s'énerve une bonne fois pour toutes afin de passer à autre chose.

-Je suis désolée pour hier, elle lança. Je-désolée. J'aurais pas dû dire ça.

Il secoua la tête avant de rire ironiquement et de relever la tête vers elle.

-On a gagné 4 à 0 à domicile, il répondit calmement alors qu'en vérité, il était vraiment énervé.

Enfin, jaloux. Mais énervé aussi. Mais surtout jaloux.

-Je sais. Mais je t'ai dit que j'allais supporter le Barça.

-Quatre à zéro, il insista, posant sa tasse sur la table avant de s'appuyer de nouveau contre le mur.

-Et je t'ai dit que j'étais désolée ! Combien de fois tu as besoin de l'entendre ? Le Barça a perdu, vous avez gagné, je suis désolée d'avoir parlé du Barça !

-Tu m'as parlé de Neymar. De Neymar. Tout ce que tu as retenu de ce match, c'est Neymar...il souffla, et Amel ne savait plus vraiment s'il lui parlait à elle ou s'il réfléchissait à haute voix.

-Mon Dieu, Julian, je suis désolée, d'accord, j'étais...j'étais juste heureuse de voir le Barça et surtout Neymar, et j'avais besoin de le partager avec quelqu'un, et tu m'as appelé, et je sais maintenant que je n'aurais pas dû, alors désolée pour la millième fois, tu peux être sûr que je ne parlerais plus jamais de Neymar deva-

Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase car les lèvres de l'allemand se posèrent sur les siennes, la prenant complètement par surprise. Cependant, malgré les protestations d'une partie de son cerveau-« on est au milieu d'une dispute, qu'est-ce que vous faites ?! »-, elle lui rendit automatiquement son baiser, ne pouvant empêcher ses lèvres de s'étendre en un sourire, rapidement imitée par Julian qui colla son front au sien. Quand elle ouvrit ses yeux, ceux de Julian était toujours fermés, et elle passa sa main sur sa joue-comment faisait-il pour avoir la peau douce comme ça ?-avant de souffler :

-Jaloux.

Les yeux du milieu de terrain s'ouvrirent instantanément, et il fronça les sourcils en regardant Amel.

-Quoi ?

-Neymar, elle sourit narquoisement, et l'allemand rougit.

-J'ai marqué un but. Pas lui.

-Oui, mais si on regarde les stats...elle commença juste pour l'énerver, un grand sourire aux lèvres.

-Non non, pas de stats, il secoua la tête en faisant la moue, et elle ne put s'empêcher de trouver ça adorable. Elle décolla leur front pour se mettre sur la pointe des pieds et poser de nouveau ses lèvres sur celles de l'allemand, qui s'étirèrent en un sourire.

-Sérieusement, Julian ? elle haussa un sourcil.

-Arrête de m'appeler Julian.

-Je crois bien que c'est ton prénom, elle se moqua. Surtout venant de toi, la personne qui a prononcé mon prénom deux fois à tout casser.

-Trois.

-Tu fais une croix dans un petit carnet à chaque fois que ça arrive ?

-On va regarder un film, comme ça, tu arrêteras de te moquer de moi pour aujourd'hui, il déclara avant de sceller leurs mains pour la tirer vers le salon.

-Oh non, marmonna Amel en prenant son visage dans ses mains, ce qui fit rire Julian. Pourquoi tu te moques de moi ? elle plissa les yeux.

-Parce que tu savais très bien le score du match avant de regarder.

Après leur dispute-si on pouvait appeler ça une dispute-et leur baiser, ils avaient pris leur petit-déjeuner avant de finir affalée sur le canapé. Ils avaient tenté de regarder Harry Potter et la Coupe de Feu, et ils avaient d'ailleurs sérieusement regardé les dix premières minutes avant de passer le reste du film à s'embrasser. Finalement, ils avaient décidé de faire une pause-Amel avait les lèvres violettes, c'était assez impressionnant-et s'étaient de nouveau concentrés sur la télé.

En zappant, Amel avait trouvé une rediffusion de Dortmund-Benfica, qui avait aussi eu lieu hier, et même si comme l'allemand venait de lui faire remarquer, elle savait très bien que Dortmund avait perdu, ce qui ne l'empêchait pas d'être triste en voyant le score final.

-Je ne savais pas que tu supportais le Borussia, remarqua Julian, et Amel haussa les épaules.

-Je ne regarde pas vraiment la Bundesliga, mais j'aime bien regarder les matchs de Dortmund quand je tombe dessus.

-Je regardais beaucoup la Bundesliga avant, maintenant, j'ai plus trop le temps, il fit la moue.

-Tu supportes plus Shalke 04 ou Wolfsburg ? elle sourit, et il plissa les yeux.

-Neutre.

-Je vai-

-Ah non, tu restes là, il déclara avant de passer ses bras autour de la taille de la française.

-Je dois monter ma vidéo pour demain.

-Tu feras demain.

-Jule, je dois poster demain.

-Mais tu vas jamais revenir, il fit la moue, et elle rit.

-T'es vraiment une tête de bébé quand tu fais ça. T'as qu'à venir avec moi.

-Ju.

-Quoi ?

-Arrête de toucher à tout.

-Je touche à rien ! il rétorqua, et elle haussa un sourcil, toujours concentrée sur l'écran de son ordinateur.

Elle montait depuis trente minutes, et autant dire qu'elle n'avait même pas fait le quart. Julian était beaucoup trop distrayant, elle était presque obligée de le surveiller.

-Tu plaisantes ? Je suis sûre qu'il y a tes empreintes sur chaque objet posé sur mon bureau.

-Je me demandai c'était quoi, ce truc, je l'ai vu au derrière dans tes vidéos, il montra sa figurine POP d'Octavia Blake de The 100.

-Tu t'es perdu sur YouTube, ou quoi ?

-Je regarde tes vidéos. C'est bien pour apprendre le français.

-Non, Jule, t'as pas besoin de mes vidéos pour apprendre le français, ça c'est ton excuse pour me regarder pendant des heures, elle sourit narquoisement, et il s'approcha d'elle avant d'attraper l'ordi qui était posé sur ses genoux. Mais Jule ! elle s'exclama.

-Je protège ton ordi, il répondit calmement.

-De qu-, elle commença avant que Julian s'assied à côté d'elle sur le lit et attrape son menton pour déposer ses lèvres sur les siennes.

Il avait mis du temps avant de l'embrasser. Certains diront même qu'il avait mis trop de temps. Mais maintenant que c'était arrivé, il avait du mal à arrêter de l'embrasser.

-Jule, je dois travailler, lança Amel, mais son ton était loin d'être convaincant.

-Tu feras ça plus tard, il répondit, et elle haussa les épaules.

C'est vrai. Elle ferait ça plus tard.

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