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Signer au Paris Saint-Germain avait marqué un tournant dans la vie de Julian.

Un tournant dont il avait vraiment besoin, il se rendait compte au fil du temps.

Quitter l'Allemagne pour s'installer dans la capitale française avait été une première pour lui. Il était déjà venu à Paris quelques mois plus tôt lors de l'Euro, et jamais il n'aurait pensé venir y vivre un jour. Tout simplement parce que jamais il n'aurait pensé qu'un club comme le Paris Saint-Germain s'intéressait à un joueur comme lui.

Mais il fallait croire que c'était possible. Et quand on lui avait proposé un contrat de quatre ans, il n'avait pas hésité bien longtemps à le signer. Oui, il avait jusqu'à présent fait toute sa carrière dans son pays natal, et oui, il devait bien l'admettre, il était très attaché à la Bundesliga. Mais cette possibilité d'essayer quelque chose de différent que ce qu'il avait toujours connu avait été vraiment trop tentante.

Et même s'il n'était là que depuis deux semaines, il ne regrettait pas sa décision.

La Ligue 1 était différente de la Bundesliga, mais il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour s'y accommoder. Il avait rapidement compris qui étaient les grosses équipes à craindre ainsi que les objectifs du club. Peut-être aussi parce que les joueurs l'avaient aidé à s'intégrer presque automatiquement.

C'était la seule chose qui lui faisait un peu peur, en changeant de club comme ça. Il avait étudié le français comme langue vivante au collège et au lycée, mais il n'avait pas pratiqué depuis, ce qui risquait de rendre le dialogue avec ses coéquipiers un peu compliqué. Heureusement, il s'était vite rendu compte que la barrière de la langue était inexistante dans le monde du football. Thiago Silva, le capitaine, avait tout fait pour l'aider à s'intégrer tout de suite, même si celui-ci ne parlait pas un mot allemand. Et, évidemment, Julian avait retrouvé Kevin Trapp, qui était un de ses amis de l'équipe nationale. Il l'avait lui aussi pris sous son aile, toujours là pour lui traduire les paroles d'Emery ou d'un autre joueur quand il ne comprenait pas.

Il était entré à la mi-temps durant le match amical contre Club Africain pour la première fois avec le PSG, et avait joué son premier match officiel le 7 janvier 2017 contre le SC Bastia. Même si ce n'était pas son objectif principal, il avait marqué un but-le septième et dernier-et ce serait mentir que de dire que ça ne lui avait pas donné confiance. Il était ici pour jouer, pour montrer qu'il savait jouer, et c'est ce qu'il faisait dès le premier match.

Il avait inscrit un second but-en Ligue 1, cette fois-contre Rennes, donnant la victoire au Paris St-Germain. Même si marquer faisait toujours plaisir, il était déjà complètement satisfait d'être sur le terrain et de pouvoir apporter quelque chose à l'équipe. Et c'est ce qu'il faisait.

Alors, maintenant qu'il se sentait à sa place dans son club, il avait enfin décidé de se concentrer sur autre chose : trouver un vrai logement. Depuis son arrivée au club, il dormait dans un hôtel, et ça lui était pénible d'être seul. Parce que depuis sa séparation avec Annemarie, il ne supportait pas la solitude. Il avait toujours besoin d'avoir du monde autour de lui, pour le distraire et l'empêcher de penser à elle, et comme évidemment, il était seul dans sa chambre d'hôtel, ce qui était difficile.

C'est pourquoi il avait rapidement décidé qu'il voulait vivre en colocation. Seul problème-mais de taille- : il était Julian Draxler. Et donc, par conséquent, c'était un peu plus compliqué pour lui de trouver une colocation sans problème. Il n'était pas contre le fait de vivre avec quelqu'un qui supportait le Paris St-Germain, cependant, il voulait quelqu'un de modéré. Quelqu'un qui se souviendrait qu'il était une personne avant d'être un joueur de foot. Il avait demandé de l'aide à Kevin pour lui indiquer des sites fiables, et rapidement, il avait pris contact avec Amel. Il avait hésité à le faire, au début, parce qu'il ne pensait pas qu'elle ne voudrait d'un colocataire. Mais Kevin lui avait conseillé d'essayer quand même de lui envoyer un message, surtout si la description de l'appartement sur l'annonce lui plaisait vraiment. C'est donc ce qu'il avait fait, et c'est comme ça qu'en ce 19 janvier 2017, il l'avait retrouvé sur place pour visiter l'appartement. Et il s'était rendu compte qu'il avait bien fait d'entrer en contact avec Amel.

Elle supportait le PSG, pourtant, elle n'avait pas poussé un seul cri en le voyant. Elle était juste surprise qu'il cherche à vivre en colocation.

Comme tous ses coéquipiers à qui il en avait parlé. Et ses parents, aussi. En fait, comme tout le monde.

Mais elle l'avait traité comme une personne normale, lui avait fait faire le tour de l'appartement comme elle l'aurait fait pour n'importe qui. Et cet appartement + cette simplicité ? C'était le combo parfait pour qu'il accepte de s'installer.

C'est pourquoi dès le lendemain, il embarquait ses valises dans la voiture de Kevin, qui avait gentiment proposé de le déposer dans son nouvel appartement, étant donné que Julian n'avait pas encore pris le temps de s'acheter une voiture.

-Tu peux entrer l'adresse dans le GPS ? lui demanda le gardien de but en s'installant devant le volant avant de se pencher pour augmenter le chauffage.

Julian hocha la tête avant de s'atteler à la tâche avant de mettre le GPS en route, expliquant déjà à Kevin par quel chemin passer.

-Comment tu te sens ? demanda ce dernier, et Julian haussa un sourcil.

-Pourquoi ? Je dois me sens comment ?

-Sentir, le corrigea Kevin, et Julian répéta.

Même si leur langue maternelle était à tous les deux l'allemand, ils avaient décidé de parler en français pour que Julian s'améliore tout le temps. Il s'exprimait d'ailleurs en français dès qu'il le pouvait, conscient qu'il était loin d'être bilingue, pour que tout le monde autour de lui le corrige. Il n'avait pas peur de se tromper parce qu'il savait que c'était la meilleure façon de s'améliorer, et ça faisait plaisir à tout le monde-à ses coéquipiers, à son entraîneur, et surtout aux supporters.

-J'en sais rien, Kevin hocha les épaules. Ça doit être un peu bizarre de s'installer avec quelqu'un qu'on ne connaît pas.

-Je vais la connaître, après, il remarqua, et Kevin rit.

-Ouais. T'es trop positif pour moi.

Ils passèrent le reste du trajet dans un silence confortable, Kevin parce qu'il était concentré sur la route, Julian parce qu'il observait le paysage, comme à chaque fois qu'il se déplaçait dans Paris.

-On prend une valise chacun ? proposa Kevin, et Julian acquiesça. Une fois en haut, ce dernier frappa à la porte : il avait les clefs, mais il ne se sentait pas encore assez « chez lui » pour ouvrir la porte et entrer comme ça.

-Salut Julian ! s'exclama Amel en ouvrant la porte, avant de voir qu'il n'était pas seul. Salut, Kevin, elle ajouta, et celui-ci haussa les sourcils, surpris de cet accueil sans cri. Amel.

-Enchanté, Amel.

-Entrez, vous êtes chargés ! elle ouvrit grand la porte, et les deux footballeurs entrèrent. J'ai fait ton lit, Julian, je ne savais pas si tu avais des draps, du coup, j'en ai mis des neutres.

-Merci, je en ai pas, il répondit. Je va, vais faire une liste, beaucoup de choses à acheter.

-T'inquiète, sourit Amel. Vous voulez quelque chose à boire ?

-Du café ? demanda Kevin, et la française hocha la tête avant de prendre la direction de la cuisine, suivit par les deux allemands. C'est vraiment joli, remarqua Kevin, et Amel sourit.

-Merci, Amel haussa les épaules. C'est pas grand-chose.

Elle ne comprenait toujours pas comment quelqu'un comme Julian Draxler pouvait vouloir vivre ici.

-Moi j'aime bien, répondit ce dernier. Je peux avoir un café aussi ?

-Bien sûr. Tu peux m'attraper deux tasses dans ce placard ?

Il acquiesça avant de s'exécuter, essayant de retenir où se trouvaient les tasses.

-Tu veux celle-là, Kevin ? il montra une tasse avec le logo du Paris St-Germain avec un sourire.

-Ouais, répondit le gardien de but, souriant aussi. Tu supportes le PSG, Amel ?

-PSG et Barça depuis que je suis toute petite.

-Et en équipe nationale ?

-Je sais ce que vous voulez que je réponde, elle sourit, et j'aime bien la Die Mannshaft.

-C'est bon, elle peut rester en vie, plaisanta Kevin, et Amel rit.

-Merci, elle lança avant de lui tendre son café.