cinq : maladie

-Julian ? appela Amel. Tu crois qu'il dort encore ?

-Tu as peur d'entrer ? demanda Kevin avec un sourire.

-Je ne peux pas entrer dans sa chambre sans l'autorisation, elle se défendit. Tu n'as qu'à entrer, toi.

-Très bien, répondit l'allemand avant de pousser la porte, et de soupirer en voyant Julian toujours en train de dormir, le sol complètement joncher de mouchoirs.

-Mmh, Amel ? Je crois que tu lui as filé ta crève.

Le visage de cette dernière se décomposa.

-Je suis trop stupide, j'aurais dû me mettre en quarantaine direct, je-

-Hey, Amel, c'est pas grave, lui assura le gardien de but. Vu le froid qu'il fait dehors, je ne suis surpris qu'il soit le premier de l'équipe à l'attraper. Tu as ce qu'il faut pour vous soigner ?

-Oui, elle hocha la tête.

-Très bien, je vais prévenir Emery que Julian reste couché durant les trois prochains jours. Faites attention à vous.

-Merci, bonne chance pour demain ! elle lança, et Kevin la remercia avant de quitter l'appartement.

Amel soupira avant de rejoindre la cuisine et de se préparer un café, avant de voir un Julian l'air dans un sale état entrer dans la cuisine.

-Je suis malade, il déclara, et Amel ne put s'empêcher de rigoler tellement la façon dont il avait dit ça était adorable.

-Café ? elle proposa en lui tendant la tasse qu'elle venait de remplir de café.

-Merci, il soupira avant de s'asseoir, et elle lui tendit les cachets qu'il avait besoin de prendre.

-Tout ça ? il fit la moue.

-Il n'y en a que deux, Jule, elle se moqua avant de se retourner vers la machine à café pour s'en faire un, et alla s'installer devant la table avec sa tasse dans les mains pour prendre ses médicaments à son tour. Julian soupira en regardant son téléphone.

-Je voulais jouer contre Bordeaux.

-Je sais, répondit Amel. Je suis désolée. J'aurais dû m'enfermer dans ma chambre dès que j'ai vu que j'étais pas bien.

-Non, il fronça les sourcils. On a bien rigolé.

Elle sourit.

-C'est vrai.

-Tu ne vas pas tourner de vidéos, aujourd'hui ? il demanda, et elle secoua la tête. On peut regarder un film ? Ou une série ?

-Bon, je mets en français avec les sous-titres en allemand, annonça Amel.

Elle avait l'habitude de regarder ses séries en VO, mais elle pouvait bien faire un effort pour Julian. Surtout qu'elle avait déjà vu cet épisode, qui était le pilot de The 100 : elle essayait juste de rallier l'allemand à la cause.

Elle s'installa sur le canapé avant de lancer l'épisode, devant lequel elle se surprit à vraiment être concentrée, ne se souvenant pas vraiment de tous les événements. Jusqu'à ce que ses yeux commencent à piquer, et qu'elle ne rejoigne les bras de Morphée.

Quand elle rouvrit les yeux, la pièce était complètement silencieuse. Elle cligna les yeux plusieurs fois avant de froncer les sourcils et de réaliser que sa tête était posée sur l'épaule de Julian. Qui lui-même, avait sa tête posée sur la sienne, et sa respiration était tellement régulière qu'Amel ne mit pas longtemps à réaliser qu'il dormait.

L'épisode était terminé-rien de surprenant-, alors elle resta juste là, comme ça, à écouter le bruit de leurs respirations jusqu'à ce qu'il bouge sa tête, et la décolle complètement de la sienne.

-Hey, elle lança, décollant sa tête de son épaule.

-Désolé, je me suis endormi sur toi.

-Moi aussi, elle rit, et il sourit avant de se frotter les yeux.

-C'était bien. La série. Mais j'ai dormi avant la fin.

-C'est pas grave, on regardera la fin de l'épisode quand on ira mieux, elle lui assura.

-D'accord, il acquiesça. Il fait nuit.

-Café ? elle sourit.

-Café.

-Je suis allé voir tes vidéos, lança Julian, et Amel plissa le nez, serrant sa tasse avec ses deux mains. J'ai regardé que les vidéos de football, désolé.

-Je me doute que tu ne vas pas regarder celles où je parle de fringues, t'inquiète, elle rit.

-C'était bien. Je vais regarder plus, pour entendre le français.

-Tu t'en sors très bien pour le moment, elle remarqua, et Julian haussa les épaules.

Il arrivait à peu près à communiquer, mais c'était parfois très frustrant de ne pas connaître les mots précis en français pour exprimer le fond de sa pensée.

-T'inquiète, c'est à force d'entendre et de parler que ça va rentrer, après, ça sera automatique, elle sourit.

Il s'apprêtait à la remercier-chose qu'il faisait vraiment beaucoup depuis qu'il était arrivé- quand son téléphone sonna. Il secoua la tête en reconnaissant le numéro d'Annemarie, et décida carrément d'éteindre son téléphone. Comme la première fois, Amel fit comme de si rien n'était, et la conversation tourna vers l'épisode The 100. Mais cet appel resta dans un coin de la tête de Julian, agacé. Elle n'avait aucun droit de l'appeler, et il n'arrivait toujours pas à croire qu'elle insistait à le faire alors qu'il était plus que clair qu'il ne voulait pas lui adresser la parole.

-Les Girondins de Bordeaux et le Paris St-Germain se quittent donc sur un score de 4 à 0 en faveur des parisiens...

-On a gagné, remarqua Julian en souriant, et Amel, assise à côté de lui sur le canapé, rit.

-Je crois bien, ouais, elle dit avec un sourire.

C'était un peu un réconfort de voir le PSG gagner après l'élimination de l'Algérie de la CAN, la veille au soir. Elle aurait aimé voir son équipe aller plus loin dans la compétition, mais ils étaient déjà rentrés à la maison, et elle était toujours un peu déçue même si elle n'avait pas regardé le match, malade comme elle était. Elle se tourna vers Julian.

-T'es encore déçu de ne pas avoir pu y aller ?

L'allemand haussa les épaules.

-Non. Je me prépare pour Monaco, maintenant.

Il se tourna vers la française, qui releva la tête de son ordi, se sentant observée.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Tu viendrais au Parc pour voir le match ?

-Tu es en train de m'inviter au Parc, là ? elle demanda, et il hocha la tête. Et tu penses que je vais dire non ?

Julian sourit.

-Merci, Jule, t'étais pas obligé de m'avoir une place.

-Tu pourras voir une équipe que tu supportes en vrai, il haussa les épaules. Et vlogger.

Amel sourit. C'était adorable de sa part de l'inviter, et encore plus de penser automatiquement à sa chaîne. En général, le fait que ce soit une des premières choses qui lui viennent à l'esprit à l'annonce d'un événement comme celui-là agaçait les gens. Julian semblait comprendre que c'était non seulement son métier, mais aussi sa passion : une partie d'elle à part entière, donc.

-Je serais là, elle lui assura.

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