Chapitre 53.
*PDV Aaron*
6 ans plus tard
Je flippe. Putain ouais, je suis terrifié. Pour fêter nos huit ans de couple, j'ai décidé d'emmener Camille en weekend avec moi. La convaincre de venir n'a pas été facile car son boulot d'assistante dans une grande entreprise d'édition l'empêche d'être disponible quand elle le désire. Mais merde, ça fait huit ans qu'on est ensemble quoi. C'est fou.
L'autre jour, on se rappelait notre année ensemble au lycée et celles à l'université. C'était il y a tellement longtemps. Depuis, on a beaucoup mûri. Nous avons tous les deux un travail stable et nous gagnons bien notre vie. Il y a trois ans j'ai trouvé mon poste en tant qu'ingénieur dans la ville où j'ai rencontré Cami' et elle a terminé ses études ce qui nous a permis d'acheter une maison là-bas. Margot est toujours avec nous, c'est un peu notre bébé.
On a retrouvé tout le monde, ou presque. Amélia habite avec Louis depuis quelques années car ça s'est terminé entre Matthew et elle. Je pense qu'ils se passent quelque chose de sérieux entre eux mais Camille refuse d'y croire. Du coup, ils vivent à quelques kilomètres de chez nous tandis que Isaac et Alexia ont pris un appartement ensemble dans le centre ville. Ces deux-là ne font que se quitter puis se rabibocher. Au début, je ne croyais pas en leur couple mais à présent, je sais qu'ils s'aiment beaucoup trop pour se quitter. Quant à Emery et Jack, ils sont restés à San Francisco. Et évidemment, notre cher Cole squatte chez nous... Enfin, c'est compliqué. Parfois il part voir Emery et Jack quelques jours puis il revient à la maison. Et souvent, il se fait des coups d'un soir donc il ne rentre pas de la nuit. Camille et moi avons l'impression d'être ses parents. Et lui, il est en pleine crise de la vingtaine.
Malgré tout ça, Camille et moi allons très bien. On se dispute parfois mais ça ne dégénère jamais comme c'était le cas il y a plu de six ans. Il est arrivé quelques fois qu'elle parte dormir chez Amélia et Louis mais le lendemain on s'expliquait, on s'excusait et c'était reparti. De toute manière, ça a toujours été comme ça entre nous.
Et actuellement, je stresse. Parce que j'ai une surprise pour Cami'. Elle ne sait pas où je l'emmène pour ce weekend en amoureux mais elle semble aussi contrariée que moi. Quand j'y repense, sa réaction était vraiment bizarre.
/FlashBack/
<<_ Aaron...
Sa douce voix me fait ouvrir les yeux. Elle grimpe à califourchon sur moi et glisse son doigt distraitement le long de mon torse.
_ Je pensais... qu'on pourrait faire quelque chose pour fêter nos huit ans ensemble, ça te dit ?
Merde. J'ai déjà prévu quelque chose mais ça devait être une surprise. Est-ce qu'elle m'a démasqué ? J'essaie de paraître neutre et indifférent vis-à-vis de son idée. Ou presque.
_ Oui, tu as raison. On devrait passer un weekend rien que toi et moi. Ça serait bien.
_ Mais je travaille le samedi...
_ Prend des congés. Je me charge du reste, d'accord ?
J'ai déjà tout réservé pour nous mais ça, elle ne le sait pas.
_ J'aurais voulu tout organiser moi-même..., murmure-t-elle faiblement.
Sa déception est évidente. Mais je ne peux pas lui permettre de se charger de notre weekend. J'encercle alors son visage de mes mains pour lui faire lever la tête vers moi.
_ P'tit cœur... Je gère tout ça, d'accord ? J'ai déjà ma petite idée.
Ses yeux deviennent humides et des larmes perlent au coin de ses yeux. Est-ce que je l'ai blessée ?
_ Ça ne va pas, Cami' ?
Elle ressuie vivement ses joues mouillées d'un revers de main avant d'esquisser un sourire.
_ Si si, ça va très bien. C'est juste que... Je t'aime.
Ses paroles ont toujours le même effet sur moi. Cette fille me rend fou. Fou amoureux d'elle.
_ Je t'aime aussi, Camille, lui dis-je en l'embrassant tendrement. >>
/FinDuFlashBack/
Je m'attendais à ce qu'elle soit heureuse. Elle l'était, mais il avait autre chose dans son comportement. Et surtout, dans son regard. Des centaines de questions me traversaient l'esprit. Et si elle n'aimait pas cette idée ? Et si le lieu ne lui plaisait pas ? Ou encore... Et si elle n'acceptait pas ?
Nous sommes actuellement sur la route vers l'endroit où j'ai prévu que l'on passe ces deux jours, rien qu'elle et moi. Et j'appréhende. Mais après tout, si cela tourne mal, on rentrera à la maison et nous reprendrons notre vie là où nous l'avons laissée. Exactement. C'est ce qu'on fera. Mais rien ne sera plus pareil.
_ On arrive quand ?, s'impatiente Cami' en serrant ma main posée sur sa cuisse.
_ Bientôt.
Pour ne pas qu'elle reconnaisse l'endroit, je lui ai bandé les yeux. Je tourne à la prochaine intersection et commence à apercevoir les grands buildings. Pour détendre l'atmosphère, j'avais allumé la radio en démarrant et à présent, puisque nous sommes arrivés, je l'éteins. Quand je me gare sur le parking, ses doigts s'enfoncent dans le dos de ma main. Alors elle est aussi contrariée que moi...?
_ Attends moi là.
J'ouvre la portière et pars chercher les sacs dans le coffre. Il fait noir et froid puisque nous sommes au début de l'hiver. Je me frotte frénétiquement les mains l'une contre l'autre avant de prendre les affaires. Je lui ouvre ensuite la porte passagère et elle sort sans retirer le bandeau.
_ Où sommes-nous ?
_ Au macdo.
_ Haha, très drôle.
J'esquisse un sourire qu'elle ne peut évidemment pas voir. Et moi qui pensais qu'elle comprendrait si je lui disais cela... Ça m'étonnerait qu'elle ait oublié. Enfin... J'espère qu'elle se rappelle.
Je lui prends la main et l'entraîne avec moi à l'intérieur du bâtiment. Il n'y a personne à l'intérieur de celui-ci. Je l'assieds sur une chaise et lui demande de ne pas bouger le temps que j'aille à l'accueil. Cette fois-ci, c'est un vieil homme très sympathique et professionnel qui m'accueille. Ils ont enfin changé leur personnel pour des personnes mieux qualifiées et moins pétasses à ce que je vois. L'homme me donne les clés, je le remercie puis pars retrouver Cami'. Telle la merveilleuse femme qu'elle est, elle m'a écouté et est restée assise bien sagement sur sa chaise. Et elle a réussi à résister à sa grande curiosité en ne retirant pas le bandeau.
_ Aller viens, P'tit cœur.
Je glisse mon bras autour de sa taille tandis que de l'autre j'ai le sac en bandoulière et la valise que nous avons emmenée avec nous. Nous prenons l'ascenseur puis arrivons à la fameuse chambre. J'ouvre celle-ci et dépose les affaires à l'entrée. Je positionne Camille juste devant la magnifique vue de Los Angeles. Mon cœur bat la chamade comme si ce soir allait déterminer le reste de ma vie. Et c'est en quelque sorte un peu le cas. Je retire son bandeau avec une lenteur qui me semble surnaturelle.
On y est.
***
*PDV Camille*
_ Tu peux ouvrir les yeux, P'tit cœur.
J'obtempère et mon regard tombe sur une magnifique vue de Los Angeles. Cette vue. Celle de l'hôtel où nous avons passé un weekend lors de notre premier Noël. Des milliers de lumières scintillent dans la ville. Il y a beaucoup plus de panneaux publicitaires que la dernière fois et l'endroit est encore plus moderne mais le panorama est toujours aussi merveilleux. Je ne peux retenir les larmes qui perlaient aux coins de mes yeux de couler le long de mon visage.
Sa surprise ne pouvait pas mieux tomber pour cette soirée...
_ Aaron..., sangloté-je en me tournant vers lui.
_ Je tenais à choisir un endroit où nous n'avons passé que de merveilleux et inoubliables moments. Et je crois que c'est le seul où il n'y avait aucun problème entre nous. Même si ce n'était qu'un weekend, c'était comme s'il n'y avait plus que nous deux et que le reste n'importait pas.
Je hoche la tête. Parce qu'il a totalement raison.
_ Et, poursuit-il, peut-être que ça paraît fou de retourner ici huit ans plus tard mais ce n'est pas seulement pour fêter notre anniversaire que je t'ai emmenée ici. J'espère que ce sera un autre instant formidable de notre vie à rajouter à cet endroit.
Il regarde nerveusement sa montre puis repose les yeux sur moi.
_ J'ai quelque chose d'important à te demander, Camille.
Face à son ton grave mais pourtant empli d'anxiété, je me remets à pleurer de plus belle en apportant mes mains à ma bouche. Je rêve... Ce n'est pas en train d'arriver... Pas aujourd'hui. Il me sourit alors que je me mets à trembler de joie mais aussi de choc. Et d'appréhension.
_ Camille Clayton..., commence-t-il mais je le coupe.
_ Attends... J'ai aussi quelque chose d'important à t'annoncer... Ce soir.
_ Crois-moi, ça ne peut pas l'être plus que ça. Laisse-moi finir d'abord et tu pourras me dire tout ce que tu veux.
Oh que oui, ça l'est, Aaron...
Il ne me laisse pas le temps de l'arrêter et reprend :
_ Depuis que je suis petit, j'ai toujours pensé que l'amour n'était pas fait pour moi. Je ne méritais pas ça. Seul des personnes comme mes parents pouvaient vivre le grand amour. Puis toi et ta maladresse, vous m'avez rentré dedans. Littéralement. Puis tu as débarqué à l'appartement. Malgré ce que je te faisais vivre, je crois qu'en fait je ne t'ai jamais détestée. Tu me faisais plutôt rire. Je me rappelle de chacun de nos moments tous les deux à cette époque-là. Je me rappelle aussi de tout le mal que je t'ai fait. Jamais je n'aurais cru que je me serai retrouvé ici avec toi. Puis tu t'es immiscée lentement en moi. Plus le temps passait et plus je pensais à toi. Mais je foirais encore et toujours. Les années ont passé et je ne vois pas ce que ce que pourrait être ma vie sans toi. Maintenant que nous avons grandi, je veux qu'on construise quelque chose de fort ensemble. Nous avons un boulot, un chat et une grande maison vide.
Il rit nerveusement.
_ Jamais je n'aurais pensé te dire ça un jour mais j'aimerais la remplir de plein de petits Camille et Aaron. Et si tu n'en as pas envie, ce n'est pas grave. La seule chose qui m'importe, c'est de finir le reste de mes jours à tes côtés Camille. Je suis ton premier et je serai honoré d'être le dernier. Tu es la personne qui me complète le mieux, celle qui me fait sentir moi-même, qui me soutient depuis toujours, tu es mon point fort mais aussi ma faiblesse. Tu es la partie de moi qui m'aide à vivre chaque jour comme si c'était le dernier. Et sans cette partie, je serais vide parce que cela signifierait que tu ne serais plus là pour m'épauler et m'aimer. Tu es tout ce dont j'ai besoin pour que je puisse avoir une vie heureuse et épanouie. Mais cela n'est possible que si tu me laisses être cette personne à tes yeux. Je veux être celui qui te fait ressentir toutes ces sensations.
Il se met à genou et ouvre une petite boîte où se trouve la plus belle bague que je n'aie jamais vue de ma vie. Celle de ma mère. Je hoquette de surprise. Aucun mot n'est assez fort pour décrire toutes les émotions qui me parcourent à l'instant.
_ Alors, laisse-moi être l'homme de ta vie.
Au même moment, le spot publicitaire en face de moi, juste derrière lui, s'allume. Il y a des milliers de couleurs qui pétillent tel un feu d'artifice avant qu'un message ne s'inscrive. « Camille Clayton, veux-tu être ma femme ? » Il m'est impossible de lire clairement avec ces larmes qui brouillent ma vue. Mais le message ne ment pas. Je suis Camille Clayton, bientôt Anderson, et c'est à moi qu'il s'adresse.
_ Je suis synchro, c'est ça ?, me demande Aaron mi-amusé mi-stressé.
J'étouffe un rire en m'agenouillant pour encercler son visage de mes mains et déposer mes lèvres sur les siennes avec insistance. Je colle ensuite mon front contre le sien tandis que nos souffles se mélangent.
_ Aaron Anderson, murmuré-je lentement contre ses lèvres, non seulement je vais devenir ta femme...
Je halète et lui aussi. Avec une douceur infinie, je saisis l'une de ses mains que je pose sur mon ventre.
_ Mais je suis aussi la mère de ton enfant.
À ces mots, ses yeux s'ancrent aux miens. Il recule vivement en posant ses mains sur mes joues. Son regard cherche une once de plaisanterie dans le mien. Il n'en trouvera pas.
_ Quoi ?, répond-t-il dans un faible murmure.
J'émets un rire nerveux qui se transforme en sanglot.
_ Tu vas être papa.
Ses yeux sont peu à peu voilés de larmes alors qu'il attend ma réponse qui va changer notre vie à jamais.
_ Tu es enceinte ?
Je hoche vivement la tête en pleurant de joie.
_ Oui, Aaron, de trois semaines. C'est tôt mais on va être parent.
Dans un élan de bonheur, il me soulève et me prend dans ses bras. J'enroule sa taille de mes jambes et enfouis mon visage dans son cou. Je sens ses larmes mouiller ma clavicule.
_ Je t'aime tellement, Camille...
_ Je t'aime aussi, Aaron. Par contre, il va falloir se débarrasser de notre viel ado si on veut que notre enfant grandisse sereinement.
Il rit franchement en me serrant plus fort contre lui.
_ Oui, on fera ça, ricane-t-il.
Je n'en reviens pas. Nous y sommes. Aaron et moi allons nous marier. Et fonder une famille. Après tout ce temps écoulé et ces luttes perpétuelles ces dernières années mais sûrement terminées dès ce soir, j'ai enfin réussi à décrocher ce happy-end.
********************
Bon d'accord... J'avoue que c'est un peu bâclé mais ils ont tellement parlé de leurs sentiments et blablabla que je trouvais ça trop chiant de répéter encore et encore qu'ils s'aiment... Donc voilà la fin. Bien sûr il y a un épilogue !
Des avis sur quoi que ce soit ? Que pensez-vous de cette fin ? Trop joyeuse ? Trop utopique ? A vous de me dire ^^
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