Chapitre 50.

*PDV Camille.*

Voilà plus de trois semaines qu'Aaron est cloué au lit. Le médecin lui a retiré son attelle au poignet il y a une semaine et demie. Désormais, il se déplace en béquille. À ma plus grande joie, les garçons sont passés le voir fréquemment. Enfin, ils venaient plus pour moi que pour lui mais ça m'a tout de même fait plaisir de voir qu'ils s'intéressaient au rétablissement d'Aaron.

Désormais, je suis complètement installée à l'appartement. Je ne vais pas dire que notre couple fonctionne à merveille. On passe la plupart de notre temps à se crier dessus mais on remet toujours la faute sur sa blessure à la jambe. Ça paraît bête mais on le fait quand même. Si Monsieur est constamment de mauvaise humeur c'est parce qu'il galère à se débrouiller tout seul et qu'il a trop de fierté pour me demander de l'aide. Enfin, ce fait n'est qu'une partie de la cause. Il y a aussi la fatigue et les cours qui s'enchaînent. Il est aussi frustré. Sexuellement. Parce que nous n'avons pas couché ensemble depuis plus de 3 mois. Les situations se sont présentées beaucoup de fois mais il y avait toujours quelque chose qui venait couper court à nos débuts d'ébats. Donc Aaron est très grognon et franchement, je le suis autant que lui. Cependant, je commence vraiment à saturer aux niveaux reproche et plainte de sa part.

La semaine prochaine, c'est Noël. Et on a prévu de le célébrer chez nous avec nos deux familles réunies. Ce sera la première fois qu'on passe toutes les fêtes de fin d'année ensemble. Je suis pressée de revoir Lisa et Teddy ainsi que les parents d'Aaron. Aujourd'hui, Aaron se fait retirer son plâtre et aura une attelle. Il n'aura plus besoin de béquilles à son plus grand bonheur.

_ Cami' on peut y aller maintenant ?, râle Aaron une fois que sa jambe est libérée du plâtre.

_ Attends. Le médecin doit encore t'examiner.

Il souffle en croisant les bras sur sa poitrine. Un vrai gamin...

_ J'en ai marre d'attendre. Ça fait quoi ? Deux heures qu'on est là ?

_ On est arrivé il y a 30 minutes, le corrigé-je.

_ C'est pareil. C'est trop long.

_ Aaron tu es vraiment insupportable là, grogné-je.

_ Pars, alors. Je te retrouverai dans la voiture.

Je me mords l'intérieur de la joue pour ne pas l'ouvrir et qu'une autre dispute éclate. Le médecin réapparaît au plus grand soulagement d'Aaron.

_ Mr Anderson, tout est en ordre, vous pouvez rentrer chez vous.

_ Super ! Aller, on y va.

Il se lève et prend ma main en m'entraînant vers la sortie. Je me retourne rapidement pour remercier le médecin et je lui souris faiblement dans le but de m'excuser vis-à-vis du comportement de mon copain. Cole a gentiment prêté son attelle à Aaron pour qu'il n'ait pas à en payer une autre. On arrive à la voiture et je monte sur le siège conducteur.

_ Tu aurais pu être plus gentil avec le docteur, commenté-je en démarrant.

_ C'est bon, il a sûrement déjà connu pire que moi.

_ Ce n'est pas une raison. Ces temps-ci tu es constamment énervé, c'est agaçant.

Il soupire longuement en passant sa main dans ses cheveux.

_ Ouais... Je sais.

_ Tu veux en parler ?

_ Nan, c'est bon. C'est juste que trop de trucs s'accumulent et ça devient dur d'encaisser.

_ Je comprends. Mais tu sais que tu peux me parler, Aaron. Je suis là.

_ Je sais, P'tit cœur. Je sais. Excuse-moi.

_ Ça va. Ce n'est pas grave.

Le reste du trajet se passe calmement. Nous arrivons à l'appartement et Aaron part dans la cuisine.

_ Tu veux boire quelque chose, Cami' ?

_ Un Coca s'il-te-plaît.

Je m'assieds dans le canapé et il me rejoint en me tendant ma canette. À cause de sa jambe, il doit s'allonger car il ne peut pas encore la plier correctement.

_ Merci.

Je bois une goutte de ma boisson puis la pose sur la table basse devant nous avant de m'allonger à ses côtés. Je cale ma tête contre son épaule et il passe son bras autour de ma taille pour m'attirer contre lui. Il dépose un doux baiser sur ma tempe. J'expire tout le stress de cette longue journée.

_ Tu ne m'avais pas dit que les mecs devaient passer après ?, me questionne Aaron.

_ Si, bredouillé-je.

_ Tu veux annuler ?

_ Non. Ça nous changera un peu de voir du monde ici.

_ Serais-tu en train d'insinuer que je t'ennuie ?, me charrie-t-il.

_ Mais non, Aaron. Tu ne m'ennuies jamais, crois-moi.

Il sourit dans le creux de mon cou, ce qui me provoque des frissons dans la nuque.

_ Je te crois, Bébé.

Délicatement, je monte à califourchon sur lui en faisant glisser mes cheveux sur l'une de mes épaules. Je dépose quelques baisers sur son visage et son cou. Ses mains saisissent ma taille fermement. Je suçote son cou pour y laisser une marque rosée. Je déboutonne sa chemise avec douceur. Son regard est rivé sur mes faits et gestes. Aaron appuie sur mes hanches de manière à ce que je me frotte contre son érection grandissante. J'embrasse son torse fiévreusement et ses pupilles se dilatent face à mon regard ardent. C'est à ce moment précis que les garçons ont décidé qu'ils étaient temps de nous frustrer encore plus qu'on ne l'est déjà en sonnant à la porte. Aaron jure à voix basse alors que je souffle, excédée, en posant mon front sur son torse.

_ J'en ai marre, peste mon copain.

_ Moi aussi, Aaron, moi aussi.

Avec ce sentiment de vide et d'être au bout de ma vie, je me relève pour aller ouvrir. Aaron se lève lui aussi. J'ouvre la porte sur Cole, Emery et Isaac tout souriants. Je leur dis bonjour rapidement puis ils rentrent à l'intérieur.

_ Où est le rescapé ?, s'exclame Isaac.

_ Là.

Mon frère se tourne pour serrer la main d'Aaron d'un geste énergique. C'est à cet instant-ci que je réalise qu'Isaac tient une boîte de chaussures dans la main. Aaron semble voir la même chose.

_ Pourquoi est-ce que tu ramènes une boîte en carton chez nous ?, demandé-je, confuse.

_ Ahah ! Surprise pour le malade guéri !

Il s'empresse d'aller s'asseoir sur le fauteuil en prenant soin de poser la fameuse boîte sur la table. Les mecs le suivent. Aaron et moi nous jetons un regard interrogatif avant de les rejoindre. Je m'assieds à côté d'Aaron devant la table basse.

_ Tu peux ouvrir !, s'écrie mon stupide frère.

Hésitant, il obtempère. Ses doigts saisissent le couvercle puis le soulève précautionneusement. Ma mâchoire touche le sol quand mes yeux tombent sur cette adorable boule de poils blanc cassé.

_ Aaaaawwwwwnnnn !, geins-je en prenant le petit chaton dans mes bras. Il est trop chou !

_ Il ne manquait plus que ça, grince Aaron.

_ Je savais que tu adorerais !, ironise Isaac, amusé que ce cadeau ne lui plaise pas. Je sais que Camille adore les chats alors... Surprise !

_ Et ce n'était pas censé me faire plaisir à moi ?

_ Bah... Si. Maintenant tu as deux chattes pour le prix d'une.

Aaron apporte sa main à son front et se frappe faiblement celui-ci.

_ Oh putain, une chatte...

_ Hé Isaac ! Parle mieux de notre corps !, me défendé-je en parlant de ma nouvelle fifille et moi. Aaron ! On l'appelle comment ? C'est ton cadeau, c'est toi qui choisis !

_ Mais j'en sais rien moi... Minette ?

_ Non ! Mais c'est nul Minette !

_ Bah..., intervient Emery, sa mère s'appelle Croquette alors...

_ Sa maman est Croquette ?! Mais j'étais pas au courant !

_ Parce que t'as pas demandé, commente Cole. Et comme on arrivait pas à faire partir les bébés, on se débarrasse du dernier en te...

_ On te l'a offert, le coupe Isaac en lui donnant un coup de coude absolument pas discret dans les côtes. On savait que ça vous ferait plaisir et qu'elle serait bien traitée avec Aaron comme papa.

_ Youpi, grogne Aaron.

Je lui tends le chaton pour qu'il le prenne dans ses bras.

_ Tiens ! Prends-la ! Elle est toute douce.

_ Je veux pas la prendre, moi.

_ Si tu le veux parce que je te l'ordonne !

J'insiste en la posant sur ses genoux et il finit par soupirer, vaincu, en la caressant doucement. Elle lui lèche la main et il esquisse un fin sourire.

_ Tu vois tu l'aimes.

Son sourire s'efface de suite.

_ Nan, je l'aime pas. Elle pue.

_ Comme toi. On n'a qu'à l'appeler Ronron !

_ Ah ça non !

Les mecs nous dévisagent, littéralement paumés.

_ C'est son surnom que sa moman utilise tout le temps, expliqué-je en riant.

_ C'est même pas un nom de fille, grommelle-t-il.

_ Ouais, c'est vrai.

_ Et Margot ?, propose Cole. Vous n'aimez pas ?

_ C'est un nom d'humain ça.

_ Si tu déclines tous les prénoms ton chat va finir par s'appeler « Chatte ». Moi j'aime bien Margot.

_ Ouais ça va..., finit-il par dire.

Je caresse le dos du chaton en m'approchant d'elle.

_ Bienvenue parmi nous Margot.

Le reste de la journée, les gars sont restés avec nous. Plus le temps passe et plus je vois la relation entre Aaron et les garçons se ressouder. Ça me fait plaisir. Quand j'ai voulu prendre Margot dans mes bras, Aaron m'en a empêché. Monsieur ne voulait pas la lâcher. À part ça, il n'aime pas les chats. M'enfin...

En fin de soirée, on a proposé aux gars de rester manger avec nous et ils ont accepté. C'était vraiment une très bonne soirée et j'espère qu'il y en aura encore beaucoup comme celle-là.

Une fois dans notre lit, on a pris Margot avec nous pour ne pas qu'elle dorme toute seule. Nous l'avons mise entre nous. Elle s'est roulée en boule et miaule doucement. Aaron et moi la regardons comme la huitième merveille du monde. Elle est magnifique. C'est la première fois que je vois Aaron aussi gaga. Quand il la regarde, il a des étoiles dans les yeux. Et après ça, il affirme ne pas aimer les enfants. Vu la manière dont il traite cette adorable boule de poils, je suis certaine que ses enfants seront les plus heureux du monde.

Délicatement, il dépose ses lèvres sur les miennes puis embrasse la petite tête du chaton.

_ Bonne nuit, les filles.

_ Bonne nuit, Aaron.

Le petit miaulement de Margot nous a tous les deux fait rire. Puis, nous avons fermé les yeux et nous sommes endormis paisiblement.

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