Chapitre 47.
*PDV Aaron.*
Après une demi-heure de galère avec Camille qui insiste pour m'aider, je m'allonge enfin dans le lit. Ma jambe me fait un mal de chien. Tout comme ma tête. Tout ça pour un foutu message putain...
Son portable se met à sonner. Elle le sort de sa poche et regarde le nom de la personne qui l'appelle avant de décrocher.
_ C'est qui ?, demandé-je.
_ Isaac.
_ Isaac ?, répété-je.
_ Ouais, allô ?
Isaac ? Pourquoi est-ce qu'il l'appelle ?
_ Ouais on est rentrés... Quand même ouais... Arrête t'es méchant, ricane-t-elle, vers quelle heure ?... Oui, pas de soucis. À tout de suite. Et oublie pas mon lisseur !
Elle plante son téléphone devant ses yeux.
_ Merde. Il a raccroché.
_ Qu'est-ce qu'il voulait ?
_ Il va passer déposer mes affaires et rapporter à manger.
_ Pourquoi ?
_ Pourquoi quoi ?
_ Pourquoi il ramène tout ça ?
_ Parce que, vu que tu dois avoir une aide semi-permanente, je vais rapporter quelques affaires à moi ici. Et il ramène la bouffe car j'ai la dalle et qu'il est 21 heures.
_ Ah.
À un autre moment, j'aurais été le plus heureux d'apprendre que Cami' ramène ses affaires à l'appartement mais là, c'est juste parce qu'elle n'a pas le choix. Et je ne veux pas de sa pitié.
_ Tu as faim ?
_ Nan.
_ Soif ?
_ Nan.
_ Ok.
Elle vient s'allonger à côté de moi en déverrouillant son portable pour surfer sur le net. Je ne peux même pas faire pareil puisque je n'ai qu'une seule main. Foutue attelle de merde.
Un quart d'heure plus tard, la sonnette retentit. Camille se lève pour aller ouvrir en sachant que ça ne peut être que son frère. J'entends à peu près ce qu'ils disent.
_ Alors, il est où le malade ?
_ Merci pour les affaires. Dans la chambre. Je vais faire chauffer ça, tu n'as qu'à aller le voir.
_ T'en fais pas, c'est exactement ce que j'allais faire.
Pitié non. Pas Isaac...
Comme si le monde n'était pas déjà assez contre moi, Isaac débarque dans la chambre en me reluquant longuement. Son visage forme une sorte de grimace puisqu'il se retient de rire, ça crève les yeux.
_ Vas-y, fous toi de ma gueule, râlé-je.
Il se tord alors de rire en s'allongeant à côté de moi.
_ Une marche, hein ? T'as pas su voir une putain de marche ?! Mais ma parole, t'es vraiment trop con.
_ Ouais, merci, ça fait toujours plaisir de se sentir soutenu.
_ Viens pas te plaindre, tu as Camille avec toi pour deux semaines là... Elle te lâchera pas tant que tu auras tes bandages.
_ Ouais c'est bien ça qui me fait chier.
Je me tortille dans le but de m'adosser à la tête de lit. Isaac tourne la tête vers moi.
_ Pourquoi ?
_ Parce que je ne veux pas qu'elle reste avec moi par pitié.
_ Tssss, soupire-t-il en me frappant l'arrière du crâne.
_ Hé ! Ma tête, mec !
_ Tu crois qu'elle fait ça par pitié ? Quand j'étais gosse et que je me pétais le tibia, c'était la première à venir jouer l'infirmière auprès de moi. Elle est comme ça, c'est dans sa nature. Tu ne peux pas l'empêcher de vouloir faire les choses qu'elle juge bien.
_ Ouais... T'as raison, et je le sais. C'est juste que je veux aussi me débrouiller seul.
_ Ecoute... J'y crois pas... Je vais te dire un truc. Ça me fout les boules et ça me donne la nausée de te le dire mais c'est vrai. Tu as la chance de pouvoir l'avoir pour toi, elle va être aux petits soins pour toi, alors profites-en. Tu n'auras pas cette occasion deux fois.
_Ch'ais pas... Je ne veux pas profiter de la situation.
_ Si j'étais toi, c'est ce que je ferai. Mais bon... Après, si tu veux pas d'elle, je le ramène avec moi hein.
_ Non ! C'est bon, m'empressé-je de répondre.
Il esquisse un sourire.
_ Tu vois, tu peux pas te passer d'elle.
_ Ouais...
Il se redresse. Camille arrive dans la chambre et ses lèvres s'étirent en un fin sourire quand elle voit que son frère et moi discutions passivement.
_ Tu manges avec nous ?, demande-t-elle à Isaac.
_ Non. Je vais y aller. Peut-être une autre fois.
_ D'accord.
Il se lève et se tourne vers moi. Il hésite quelques secondes avant de me tendre la main. Je la serre en souriant faiblement.
_ À plus, le cascadeur. Repose-toi bien.
_ Merci. À plus. Salue les gars pour moi.
_ T'inquiètes.
Camille le raccompagne jusqu'à l'entrée. Je suis content de voir qu'on se parle mieux qu'il y a quelques semaines.
Lorsqu'elle revient, elle s'assied à côté de moi au bord du lit.
_ Ce sera chaud dans quelques minutes.
_ D'accord. On mange quoi ?
_ Toi ? De la soupe.
_ T'es sérieuse ?
_ Ouais.
_ J'aime pas la soupe.
_ Ça fait grandir.
_ M'en fous.
Je croise les bras sur ma poitrine alors qu'elle rit.
_ Isaac a ramené des pizzas surgelées, babache.
_ C'est mieux ça !
_ D'ailleurs, ça a a été avec lui ?
_ Oui. On a bien parlé.
_ C'est super alors.
_ Ouais. Par contre, tous ces événements m'ont donné envie de pisser à mort là.
_ Tu veux que je t'aide à te lever ?
_ Non.
Ah ouais. Faut être sympa pour ne pas qu'elle parte. J'avais oublié.
_ Oui, je veux bien. S'il-te-plait.
_ Pas de soucis.
Elle m'aide à me lever pour m'asseoir dans le fauteuil roulant. Je sens que ça va vite me saouler de me déplacer dans cette merde.
En arrivant au WC, elle se poste devant moi en croisant les bras sur sa poitrine.
_ Quoi ?, rétorqué-je en voyant qu'elle ne daigne pas à bouger.
_ Tu veux que je te la tienne peut-être ?, me charrie-t-elle.
_ La ferme, grommelé-je.
Elle ricane en repartant dans le séjour.
En fait, ça ne m'aurait pas dérangé mais dans d'autres circonstances... Putain. C'est vrai. On pourra pas baiser avant deux semaines. Et puis merde, si on veut baiser, on baisera. C'est pas un toubib' qui doit prendre des pilules bleues pour bander qui va me dire ce que je dois faire ou non avec ma copine.
Après ma pause pipi, je suis allé jusqu'à la chambre toujours sur mon fauteuil roulant tandis que Cami' était dans la cuisine. Elle m'a rapidement rejoint avec la nourriture. Ça fait deux jours qu'on mange des pizzas et perso, ça ne me dérange pas tant que ça. En fait, je m'en fiche tant que Camille mange avec moi. Elle vient s'asseoir à côté de moi et pose le plat sur ses jambes. Du bout de ses doigts, elle amène une part à mes lèvres.
_ Je peux me servir moi-même, tu sais.
_ M'en fous.
Je la laisse continuer de me nourrir. Ça parait stupide dit comme ça, d'ailleurs je suis du même avis, mais elle, ça la fait rire. Et si ça lui plait de faire ça, je ne vais pas l'en empêcher.
Après avoir mangé, elle allume la télé, qui ne sert à rien d'habitude, pour qu'on regarde la télé. Je dois subir ses séries de merde du genre Teen Wolf. Je n'aime pas ça mais elle, elle en est folle... Donc je profite de ce moment vraiment très ennuyant pour fermer les yeux. Sa tête repose sur mon épaule et ses mains sont posées sur mon torse.
Finalement, ce putain d'accident n'est pas si mal que ça. J'ai Camille à moi tout seul et elle ne me fait même plus la gueule. Je crois que je vais arrêter de me plaindre sur mon sort parce qu'à chaque fois qu'il m'arrive quelque chose, ça se finit toujours bien. Enfin... La plupart du temps.
*********************
Tada ! Avis ? Sur Isaac ? Aaron ? Camille qui veut tenir la bête d'Aaron ? XD
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top