Chapitre 45.
*PDV Aaron.*
En ouvrant les yeux, je me sens incomplet. Je comprends vite pourquoi. Mes mains ne recouvrent plus celles de Camille qui étaient posées sur mon torse durant la nuit.
Je me redresse et cherche son sac des yeux. Il n'est plus là. Vivement, je me lève et pars dans le séjour dans l'espoir qu'elle ne soit pas partie. C'est en constatant que l'appartement est vide que j'expire longuement, déçu. J'aurais voulu qu'elle reste jusqu'à ce matin, qu'on puisse passer quelques minutes de plus tous les deux. Qu'elle soit la première personne que je vois en ouvrant les yeux aurait égayé ma journée sans hésitation. Mais après ce que je lui ai balancé à la figure, je ne mérite probablement pas de me réveiller dans ses bras. Ni d'avoir une bonne journée.
J'ai encore foiré.
Et j'avoue que j'y suis allé fort.
C'est en me rendant compte de ma boulette que j'ai réalisé qu'il était hors de question qu'elle parte. Parce que si cela se produisait, j'aurais gâché mon unique chance de me rattraper. Alors j'ai fait mon gamin et franchement, je m'en fiche de m'être fait passer pour un con devant elle. De toute manière, c'est tout ce que je suis. Un con, éperdument amoureux d'une fille que je ne mérite pas.
Chaque mot de ce que je lui ai dit hier soir alors qu'elle dormait, je les pensais. J'étais persuadé d'avoir changé. Or, je suis toujours le même. À la blesser quand je le suis moi-même. Toutes ces phrases horribles que je lui ai dîtes... Si j'étais elle, je me serais frappé une bonne vingtaine de fois pour être un enfoiré de première.
Je vais changer. Je vais me reprendre et devenir quelqu'un de bien. Pour elle. Pour notre couple.
Une fois prêt, c'est-à-dire fraîchement lavé, rasé et habillé, je vais en cours. Ma seule motivation, c'est de pouvoir la croiser au moins une fois. C'est tout ce que je demande.
En arrivant, je rejoins des mecs à qui je parle uniquement pour les cours. Ils sont sympas mais je préfère nettement mes anciens potes. Eux, ce sont des cons.
Comme moi.
Mais j'ai arrêté de sauter des minettes, moi. Je ne fume plus et ne bois plus. Ou presque. Juste en soirée, auxquelles je ne vais presque plus.
Je les suis jusqu'à notre salle. Durant les cours, ils matent les nanas qui sont en cours avec nous. Je lève les yeux au ciel. À quoi bon porter de l'attention sur des pétasses en manque de baise alors que j'ai la plus belle merveille du monde à moi tout seul. Enfin, j'avais. Ou j'ai... Je sais plus trop ce que nous sommes. En tout cas, ce qui est certain, c'est que je lui appartiens corps et âme. Je suis complètement sienne. Et ça me plaît.
_ Hé, mec ! Tu vas fixer le mur encore longtemps ?
Je tourne la tête vers... Loïc ? Ouais, je crois que c'est comme ça qu'il s'appelle.
_ Quoi ?
_ Arrête la drogue, mec, rit-il.
_ Je ne me suis pas drogué, répondis-je sérieusement.
_ Ouais bah alors arrête de prendre ce pourquoi t'es comme ça. Ça te réussit pas.
Impossible. Jamais je n'arrêterais de penser à Camille. C'est comme si on me demande d'arrêter de respirer. Il est fou lui.
_ Tu viens ?
_ Où ?
_ Le cours est fini... T'es chelou toi.
Ça fait deux heures que je pense à elle ? Wow.
_ Ah...
_ Ouais..., rétorque-t-il en me dévisageant longuement. J'crois j'vais te laisser... On se voit plus tard... Ou pas.
Il me tourne le dos en me laissant seul comme un con dans la salle vide. Je range mon stylo dans ma veste, parce que ouais je vais en cours uniquement avec un stylo. Ça pose problème à quelqu'un ?
Puis je pars manger à la cafét'. Je me surprends à croiser les doigts pour la voir.
Mon regard promène dans la grande salle à sa recherche. Quand je l'aperçois, je souris comme un con. Je ne prends même pas la peine de me servir à manger et me dirige directement vers elle. Elle me tourne le dos et fait face à ses potes. Je fais preuve d'un self-control surhumain lorsque je vois l'indien. Dire que je le hais est un euphémisme.
Il a posé ses mains sur elle... Et elle me l'a caché tout ce temps...
Putain, calme-toi, Aaron. Tu dois changer, merde !
Ah ouais. C'est vrai.
Lorsque je suis juste derrière elle, je glisse mes mains sur sa taille et pose mes lèvres dans son cou. Elle se fige une fraction de seconde.
_ Bonjour, murmuré-je.
_ Bonjour, rétorque-t-elle sèchement.
_ Tu m'en veux toujours ?
Elle claque sa langue sur son palais en se dégageant de mes bras.
Elle m'en veut encore.
_ Bonjour, Aaron.
Je fusille du regard le trou du cul qui vient d'oser me parler. L'indien. Il cherche la merde lui. Il va la trouver.
_ Oula... Il n'est pas de bonne humeur aujourd'hui, constate-t-il -amusé. Calme-toi, vieux. Faudrait pas que tu t'emportes comme l'autre soir...
_ La ferme, intervient Cole en lui donnant une bonne claque sur le crâne avant de me tendre la main. Ça va, mec ?
Je lui serre brièvement la main sans quitter l'autre guignol du regard.
Sans que je ne comprenne ce qu'il se passe, Cole me fait une accolade. J'y réponds maladroitement.
_ Ignore-le, mec, murmure-t-il. Fais-le pour Cami'.
Il a raison. Je ferme les yeux et inspire longuement avant de les rouvrir. N'attaque pas, Aaron. Ça va t'amener droit à sa perte.
_ Merci, Cole.
_ T'inquiète, bro'.
Il s'éloigne d'un pas. Cami' fait l'indifférente et mange son sandwich.
C'est bon, j'ai compris.
_ On se voit bientôt, mec, dis-je à celui qui fut comme mon frère il y a un temps.
_ Oui, à plus.
Je lance un dernier regard au connard puis à Camille avant de faire demi-tour et de partir vers la sortie. Je dois passer par un couloir pour sortir du bâtiment. Mes yeux perçoivent une silhouette que je ne connais que trop bien. Stella.
_ Hé ! Pétasse !
Je me grouille de la rattraper. Elle se tourne vers moi. Je lui saisis fermement le bras et la secoue légèrement.
_ C'est quoi ton problème ?! Ta vie de p'tite garce t'ennuie tellement que tu t'amuses à foutre la merde dans le couple des autres ?
_ La p'tite garce, tu as bien su la baiser quand tu en avais besoin.
_ Ouais, et c'est l'une des pires erreurs de ma vie. Où est-ce que tu as eu cette photo ?
_ Quelle photo ?
_ Ne fais pas l'innocente.
Elle affiche ce putain de sourire de salope. Elle me dégoûte.
_ Tu crois vraiment que ta meuf t'est fidèle ? Est-ce que tu t'es vu ? Tu es tellement merdique comme petit copain. Princesse Camille ne devrait pas fréquenter des mecs comme toi. Il lui faudrait un prince. Un vrai.
J'ignore ses paroles.
_ Qu'est-ce que tu cherches à la fin... ?, soupiré-je.
_ Toi.
_ Et tu crois que je vais quitter la meilleure chose qui me soit arrivée pour... Toi, grimacé-je. Sans façon.
_ Pourquoi pas. Tu sais très bien qu'elle finira par te quitter.
_ Arrête de t'immiscer dans ma vie. J'ai une petite amie merveilleuse et FIDÈLE. Tu ne lui arriveras jamais à la cheville. Et crois-moi, même si elle me quitte, je ne m'abaisserais jamais à ton niveau.
Son regard me quitte quelques secondes pour fixer un point derrière moi. Son sourire s'agrandit alors qu'elle ouvre sa satanée bouche à pipe.
_ Avoue que t'as kiffé.
_ Quoi ?, grogné-je.
_ Quand je t'ai sucé.
Je souffle, sachant pertinemment que c'est comme si je parlais à un mur.
_ Ne te mêle plus de mes affaires. Ne m'adresse plus la parole et n'espionne plus ma copine, est-ce bien clair ?
_ Tu as adoré, sourit-elle.
_ C'est ça, ouais.
Je m'écarte pour la laisser partir. Au lieu de ça, elle dépose ses lèvres au coin des miennes. Je manque de vomir. Beurk. J'vais attraper la salopemyngithe maintenant...
Je la repousse brusquement.
_ Nan mais t'es pas bien, toi ! Va te faire soigner, putain !
Elle penche la tête vers la sortie de la cafét'. Sa main vient se placer devant sa bouche. Elle paraît faussement étonnée.
_ Oh. Camille. Oups.
Je me fige. C'est une blague... Ne me dîtes pas qu'elle est là... Tout sauf ça. Je me retourne vers elle tandis que la peste se barre en faisant claquer ses talons sur le carrelage.
_ Cami'... Je te jure que ce n'est pas ce que tu crois...
_ Ce n'est pas ce que je crois ?!, s'offusque-t-elle.
_ Non. C'est elle qui... Je...
Je suis mort. Foutu karma.
Contre toute attente, un sourire s'étend jusqu'à ses yeux alors qu'elle sautille vers moi.
_ Je ne suis pas la meilleure chose qui te soit arrivée ?
J'expire tout l'air que j'avais gardé dans mes poumons. Elle pose ses mains sur mon torse toujours en riant.
_ Je ne suis pas une petite amie merveilleuse ?
_ Moi j'ai dit ça ?, rétorqué-je ironiquement. Les oreilles, c'est comme les pieds, Camillou, ça se lave.
Je referme mes bras autour d'elle et la serre contre moi. Je suis tellement heureux qu'elle ait entendu toute la conversation.
_ Ce n'est pas l'une de tes pires erreurs ?
_ Ça, je l'ai bien dit.
_ Je sais ce que j'ai entendu. Je suis merveilleuse et fidèle, répète-t-elle avec une voix d'enfant.
_ Ouais bon... Je disais ça comme ça. T'es chiante surtout.
_ Tu mens très mal, Aaron Anderson.
_ Je sais.
Elle lève la tête vers moi et pose son menton sur mon torse. Je me perds dans son regard si intense.
_ Je suis fière de toi, finit-elle par dire.
_ Pourquoi ?, souris-je.
_Pour ne pas t'être énervé. Pour t'être battu pour nous face à cette salope. Et pour ne pas l'avoir laissée t'embrasser sans rien dire.
_ J'ai fait ce que j'avais à faire, me justifié-je.
_ Je suis fière de toi quand même.
_ Arrête, ris-je en quittant son regard pour fixer le mur devant moi, gêné.
_ Dis juste merci, Aaron.
_ Hum-Hum-Mer-Hum-ci.
_ Comment ça ?, se moque-t-elle.
_ Merci.
_ Voilà !
Elle dépose ses lèvres furtivement sur les miennes. Affamé d'elle, je gémis en l'embrassant plus longuement que le bisou qu'elle vient de me donner. Elle sourit contre mes lèvres. Mes mains se posent sur son visage alors que les siennes glissent sur ma taille.
_ Tu ne fais plus la gueule, maintenant ?
_ À ton avis ?
_ Non.
_ Bien joué, Sherlock.
Elle sourit et ses fossettes ressortent. Son sourire remonte jusqu'à ses yeux. Je meurs d'envie d'embrasser chaque partie de son corps. Je fonds littéralement pour elle.
_ Pourquoi tu me regardes comme ça ?, me demande-t-elle amusée.
_ Tu es magnifique.
Mon P'tit cœur baisse la tête pour contempler ses pieds, mal à l'aise.
_ Merci, couine-t-elle. C'est toi qui es parfait.
_ Je ne crois pas non.
_ Pour moi, tu l'es.
Elle lève la tête vers moi en me faisant ses yeux de biches. La tension entre nous a changé. Elle est lourde là maintenant.
_ Je... Je vais y aller moi..., commente-t-elle en faisant quelques pas en arrière.
Non, reste, P'tit cœur.
_ Et tu n'oublies rien ?
Elle hausse les sourcils, confuse.
_ Non...?
_ Mon bisou...
Ce fameux sourire qui me fait tant de bien s'étire une seconde fois sur ses lèvres avant qu'elle ne dépose ses lèvres au coin des miennes.
_ C'est tout ?, gémis-je, déçu.
Elle tourne les talons en repartant vers la restauration.
_ Peut-être que tu auras plus ce soir, me dit-elle par dessus son épaule.
Mon entre-jambe frémit. Cette fille me contrôle corps et âme, c'est incroyable. Tout chez elle m'impressionne.
Après les cours, je rentre en voiture jusqu'à l'appartement. Camille finit dans une heure. Heureux et motivé comme jamais, je décide de prendre les escaliers pour une fois.
Ce n'était pas une si bonne idée... Au bout de 75 marches, je suis crevé. Je sors mon portable pour envoyer un message à Camille et lui demander ce qu'elle veut manger ce soir.
Con que je suis, j'ai été trop obnubilé par elle et notre future soirée prometteuse pour voir la dernière marche.
Bref, le trou noir.
Ouille.
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Hey ! Bon ok, j'avoue un coup c'est le parfait amour et l'autre c'est les embrouilles à mort xD
Mais vous êtes contentes non...? :(
Bon sinon j'espère que ce chapitre vous a plu car la suite part un peu en couille... Comme d'habitude quoi. Enfin... Disons que si vous avez réussi à comprendre les quelques dernières lignes (dès « con » en fait ^^), hé bien vous devez vous douter du prochain chapitre xD
Sur ce, je vous souhaite une bonne fin de semaine et vous embrasse fort gros bisous à vous ! :)
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